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Saison 2011 / 2012

ALPHONSE
LE JEUDI 24 ET LE VENDREDI 25 MAI 2012
AU GRAND T

© Michel Cavalca

DOSSIER JEUNE PUBLIC


SOMMAIRE

PRÉSENTATION ......................................................................................... 3

LE PROPOS ............................................................................................... 4

LES INTENTIONS DE MISE EN SCÈNE ............................................................. 5

AUTOUR D’ALPHONSE ............................................................................... 7

CORINNE MÉRIC, COMÉDIENNE ................................................................... 8

WAJDI MOUAWAD, AUTEUR ........................................................................ 9

LA COMPAGNIE BANDE D’ART ET D’URGENCE ............................................ 11

ALPHONSE : EXTRAITS ............................................................................. 12

ALPHONSE : PHOTOS ............................................................................... 13

LES ÉCHOS DE LA PRESSE ........................................................................ 14

Dossier réalisé à partir de documents divers


dont ceux fournis par la Compagnie Bande d’Art et d’Urgence. 2
ALPHONSE

TEXTE
WAJDI MOUAWAD

CONCEPTION ET JEU
CORINNE MÉRIC

Mise en jeu Magali Chabroud


Scénographie Stéphanie Mathieu
Univers sonore Éric Dutriévoz
Lumière Stéphane Descombes
Vidéo Érick Priano
Costume Anne Dumont

SOUTENU PAR
le Théâtre Nouvelle Génération – CDN / Lyon

ALPHONSE EST PUBLIÉ AUX ÉDITIONS LÉMÉAC

LE JEUDI 24 ET LE VENDREDI 25 MAI 2012


À 20H30 AU GRAND T

DURÉE : environ 1h10


e
PUBLIC : à partir de 6
TARIF : 6€ ou un pass-culture

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LE PROPOS

« Je peux voir n'importe qui à côté de moi si je veux, King Kong ou Frankenstein et des
troupeaux d'oiseaux roses blessés... »

La Vie devant soi, Romain Gary

Alphonse a disparu, il n’est pas rentré de l’école un soir, et, depuis, tout le monde le
cherche : sa famille s’inquiète, la police enquête, à l’école, on se renseigne. Alphonse, lui,
marche sur un chemin de campagne et fait face à la plus grande expérience de sa jeune
vie : l’invisible. Alors que rien ni personne ne l’avait préparé à une telle rencontre, voilà que
surgissent en lui, à travers les forces de la nuit, des personnages réels et imaginaires
peuplant les coulisses du rêve et de l’amour : Pierre-Paul-René, Judith, Walter, Victor, la
grotte…

Alphonse, c’est l’histoire d’un enfant qui marche sur un chemin de campagne et qui part à la
recherche de pâtissiers disparus.

Alphonse, c’est aussi l’histoire d’un enfant qui rêve qu’il marche sur un chemin de
campagne.

Alphonse, c’est l’histoire d’un enfant qui s’appelle Alphonse ou Pierre-Paul-René.

C’est un homme ou une femme qui retourne sur ses pas.


C’est un voyage invisible, au cœur du réel.

Alphonse, c’est un conte, une enquête policière, un récit, un souvenir, un rêve…

La pièce de Wajdi Mouawad raconte toutes ces histoires. Ces histoires sont comme
des chemins qui se suivent, s’éloignent et se rejoignent au croisement du visible et de
l’invisible.

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LES INTENTIONS DE MISE EN SCÈNE

« Une réalité fantôme, comme ces membres fantômes, ces jambes ou ces bras qui ont été
amputés, et dont la présence continue à se faire ressentir… »
Joël Pommerat, Théâtres en présence

« Quelle est la nature de la lumière qui éclaire un rêve dans le sommeil alors qu’on dort les
yeux fermés, et quelle est la lumière que nous pouvons reconstituer au réveil d’un rêve ? »
Claude Régy, L’État d’incertitude

L’ORIGINE D’ALPHONSE

« Au tout début, il y a mon émotion de spectatrice lors de la représentation


d’Incendies à Malakoff en 2004 et la découverte de l’écriture de Wajdi Mouawad. À la
suite d’une correspondance avec l’auteur, j’ai eu l’occasion de découvrir la pièce
Alphonse et le projet d’en faire un spectacle est né.

En août 2006, à partir d'une adaptation du texte, j'ai créé Alphonse au festival de Pélussin
avec des adolescents et une comédienne professionnelle. Cette première approche
théâtrale, dans laquelle la parole se partageait à plusieurs voix, a été fondatrice.

Elle m’a permis d'explorer l'écriture de façon plus concrète, grâce à la présence et la
rencontre sur scène d'enfants et d'adultes.

Le désir de revenir au monologue initial s’est nourri de cette expérience collective. Le


projet de jouer seule Alphonse en portant mon regard d’adulte sur l’enfance, a mûri et
s'est peu à peu imposé, comme une évolution logique et nécessaire. »

ALPHONSE ET L’INVISIBLE

« Le texte de Wajdi Mouawad est un monologue dans lequel toutes sortes de personnages
se croisent et prennent la parole. Alphonse, en marchant, laisse surgir en lui les
personnages réels ou imaginaires qui l’entourent. À travers son regard, ils prennent vie et
l’histoire commence.

Dans Alphonse, l’écriture est libre et multiple, elle n’est jamais identifiable complètement ;
dès qu’on semble l’apprivoiser ou la reconnaître, elle s’échappe et nous entraîne ailleurs, là
où on ne l’attend pas : la narration croise le jeu incarné, l’imaginaire accompagne toujours le
réel.

Jouer Alphonse, c’est avancer sur un chemin, pour tenter de retrouver, en marchant,
une trace oubliée de l’enfance. À chaque instant de l’écriture, l’inconnu côtoie le
connu, comme une présence, ou comme une empreinte encore vivante du passé.
L’invisible est peut-être ce lieu caché au fond d’une grotte, où l’adulte pourrait
apercevoir l’enfant qu’il a été.
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La scénographie dévoile et transforme l’espace au fur et à mesure de l’histoire. Le plateau
est ce lieu du réel dans lequel l’invisible peut surgir et dont les contours se dessinent à la
craie. Faire apparaître, comme une image en négatif, l’espace du rêve et de l’intime. Il s’agit
aussi d’inventer un langage scénographique qui accompagne la parole, qui se transforme et
se dessine, et qui entrouvre des portes, sans jamais les fermer, pour laisser au spectateur
un passage vers l’imaginaire. Donner à voir et à sentir toutes ces empreintes qui
peuplent nos espaces intimes, comme des figures révélées par la scène.

La lumière joue un rôle essentiel dans ce processus de révélation. À partir de voix


dans le noir, elle fait exister des formes dans la nuit. Elle éclaire le rêve et attire
Alphonse vers l’invisible, elle se devine, et révèle peu à peu les différents lieux
traversés.

L’univers sonore, celui du dehors et celui du dedans d’Alphonse, transforme la parole, se


glisse entre les mots, et laisse entendre les voix oubliées.

Dès la première lecture, je me suis sentie intuitivement proche de cette histoire, un peu
comme une impression de déjà-vu ou de déjà-vécu. C’est une sensation physique, une
odeur particulière, un lieu étrange reconnu comme les traces d’une mémoire lointaine. La
parole de Wajdi Mouawad me traverse parce qu’elle porte en elle, une vérité profonde,
intemporelle. Je me dis alors que cette vérité appartient peut-être un peu à chacun, qu’elle
se cache peut-être quelque part, dans un recoin secret de l’enfance, et j’ai envie d’aller
fouiller par là-bas, pour voir… »

Corinne Méric

Alphonse a été créé en janvier 2010 au Théâtre Nouvelle Génération à Lyon (CDN).

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AUTOUR D’ALPHONSE

« Je dirais que je suis beaucoup plus habité par la peur et la


crainte de perdre la passion et la pureté qui m’habitaient lorsque
j’étais adolescent. Je me pose surtout la question de la manière
de vivre encore sans elles et quel sens cela peut-il avoir
d’exister sans être enflammé continuellement. N’importe
comment, mais être enflammé… »

Wajdi Mouawad

« La marche, telle que je la vis, n’est pas une activité sportive. C’est une méditation. Au
diapason du mouvement et de mon rythme cardiaque. Quand je marche, je suis. Moi qui ai
très peu d’endurance, de souffle, je suis inépuisable dès qu’il s’agit de mettre un pied devant
l’autre. La marche est pour moi le seul remède à l’angoisse, peut-être parce qu’elle est
le lieu du fantasme. »

« Quand je marche, je ne pense pas. Je fantasme. Je rêve à telle pièce que je vais écrire,
à telle histoire, je refais une mise en scène. Je fantasme sur des choses glorieuses : je
sauve le monde, par exemple, je suis un super-héros. Ou bien je délire sur des situations
apocalyptiques qui me mettent à mon avantage : tout le monde meurt autour de moi et je
dois trouver un sens aux choses avant que l’humanité ne soit ensevelie ou, inversement,
c’est moi qui meurs et on me pleure beaucoup. Des fantasmes enfantins, vaniteux, mais
d’un ludisme incroyable. Marcher en imaginant que nous sommes plus grands que
nous-mêmes. »

« Il est magnifique de marcher au rythme de son cœur et d’être pris dans ce fantasme :
imaginer que vous combattez le dragon dans un lieu dantesque, non loin de l’arbre noir où
une femme, belle, est attachée et est sur le point d’être dévorée par des corbeaux. Vous
combattez le dragon, mais, en même temps, tout en marchant, vous tenez compte des feux
rouges et des feux verts, sans vous en rendre compte tout à fait parce que vous êtes tout à
votre combat. Tout à coup, une voiture freine brusquement, en crissant des pneus ! Vous
vous arrêtez ! Vous voilà au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Beaubien… Rien…
Simplement quelqu’un de pressé… Vous reprenez la marche, mais vous ne vous souvenez
plus de votre rêve ! Ne demeure que la sensation qu’il vous faisait éprouver… La marche
pour moi a ceci d’important qu’elle se situe continuellement dans le domaine des
sensations. Dans la marche, les fantasmes, auxquels la vie nous arrache, s’ils s’évaporent,
si à la limite on ne s’en souvient plus, ils demeurent inscrits en nous, fossilisés en nous,
puisque l’on continue à porter la sensation qu’ils nous ont fait éprouver. »

Jean-François Côté, Architecture d’un marcheur : Entretiens avec Wajdi Mouawad

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CORINNE MÉRIC, COMÉDIENNE

© Michel Cavalca
Au théâtre, Corinne Méric a travaillé comme comédienne avec notamment Jean-Paul
Wenzel, Nino D’introna (Théâtre Nouvelle Génération - CDN Lyon), Bernard Rozet, Cédric
Marchal, Christian Taponard, Patrick Le Mauff, Laurent Vercelletto, Géraldine Bénichou,
Antoine-Laurent Figuière, Michel Dieuaide…

Elle crée la compagnie Bande d’Art et d’Urgence qui porte à la scène des textes d’auteurs
contemporains.

Elle a mis en scène et joué L’Inondation d’Evgueni Zamiatine, Foi Amour Espérance d’après
Odön Von Horvàth et Talking Heads d’Alan Bennett.

En 2004, elle découvre l’écriture de Wajdi Mouawad et entame alors un travail autour
du monologue Alphonse et présente la version définitive, en janvier 2010 au Théâtre
Nouvelle Génération à Lyon (CDN). Le spectacle sera repris en tournée en 2010, 2011
et 2012.

Parallèlement à son parcours de comédienne et de créations de spectacles, Corinne mène


différents ateliers de pratique artistique, notamment en milieu scolaire, et pour des
chanteurs.

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WAJDI MOUAWAD, AUTEUR

Né en octobre 1968, l’auteur, metteur en scène et comédien


Wajdi Mouawad a passé son enfance au Liban, son
adolescence en France et ses années de jeune adulte au
Québec avant de vivre en France aujourd’hui.

Il obtient en 1991 le diplôme en interprétation de l’École


nationale de théâtre du Canada à Montréal et codirige aussitôt
avec la comédienne Isabelle Leblanc sa première compagnie,
Théâtre Ô Parleur. En 2005, il crée les compagnies de création
Abé Carré Cé Carré avec Emmanuel Schwartz au Québec et Au
© Jean-Louis Fernandez

Carré de l’Hypoténuse en France.

Parallèlement, il prend en 2000 la direction artistique du Théâtre


de Quat’Sous à Montréal pour quatre saisons. Associé avec sa
compagnie française à l'Espace Malraux, scène nationale de
Chambéry et de la Savoie, de 2008 à 2010, il est en 2009 l’artiste associé de la 63e édition
du Festival d’Avignon, où il propose le quatuor Le Sang des promesses, accueilli au Grand T
en septembre 2009. Depuis septembre 2007, il est directeur artistique du Théâtre français du
Centre national des Arts d’Ottawa. En septembre 2011, il devient artiste associé au Grand T
– scène conventionnée de Loire-Atlantique.

Sa carrière d’auteur et de metteur en scène s’amorce au sein du Théâtre Ô Parleur en


portant au plateau ses propres textes : Partie de cache-cache entre deux Tchécoslovaques
au début du siècle (1991), Journée de noces chez les Cromagnons (1994) et Willy
Protagoras enfermé dans les toilettes (1998), puis Ce n’est pas la manière qu’on se l’imagine
que Claude et Jacqueline se sont rencontrés coécrit avec Estelle Clareton (2000).

C’est en 1997 qu’il effectue un virage en montant Littoral (1997) qu’il adapte et réalise au
cinéma en 2005 ; expérience qu’il renouvelle avec Rêves (2000), puis Incendies (2003) qu’il
recrée en russe au Théâtre Et Cetera de Moscou et Forêts (2006). En 2008, il écrit, met en
scène et interprète Seuls. En 2009, il se consacre au quatuor Le Sang des promesses, qui
rassemble, en plus d’une nouvelle version de Littoral, les spectacles Incendies, Forêts et une
création Ciels.

Wajdi Mouawad crée en mars 2011 à la Schaubühne de Berlin le spectacle Temps.

Il écrit également un récit pour enfants Pacamambo, un roman Visage retrouvé, ainsi que
des entretiens avec André Brassard : Je suis le méchant !

Comédien de formation, il interprète des rôles dans sept de ses propres spectacles, mais
aussi sous la direction d’autres artistes comme Brigitte Haentjens dans Caligula d’Albert
Camus (1993), Dominic Champagne dans Cabaret Neiges noires (1992) ou Daniel Roussel
dans Les Chaises d’Eugène Ionesco (1992). Plus récemment, il interprète Stepan Fedorov
dans la pièce Les Justes de Camus mise en scène par Stanislas Nordey.

Parallèlement, il met en scène d’autres univers : Al Malja (1991) et L’Exil de son frère Naji
Mouawad, Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, Macbeth de Shakespeare
(1992), Tu ne violeras pas de Edna Mazia (1995), Trainspotting de Irvine Welsh (1998),
Œdipe Roi de Sophocle (1998), Disco Pigs de Enda Walsh (1999), Les Troyennes d’Euripide
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(1999), Lulu le chant souterrain de Frank Wedekind (2000), Reading Hebron de Jason
Sherman (2000), Le Mouton et la baleine de Ahmed Ghazali (2001), Six personnages en
quête d’auteur de Pirandello (2001), Manuscrit retrouvé à Saragosse, opéra de Alexis Nouss
(2001), Ma mère chien de Louise Bombardier (2005) et Les Trois Sœurs de Tchekhov
(2002) encore en tournée.

Il a porté récemment au plateau trois des sept tragédies de Sophocle. Ce premier volet, la
trilogie Des femmes, a vu le jour au Rocher de Palmer à Cenon (Gironde) en juin 2011 et a
été présenté au Grand T en septembre 2011.

La pièce Alphonse a été créée en 1993 au Québec, dans une mise en scène de Serge
Marois. Le rôle d’Alphonse était joué par Wajdi Mouawad.

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LA COMPAGNIE BANDE D’ART ET D’URGENCE

LA MISE EN ROUTE
La compagnie Bande d’Art et d’Urgence a été créée en 2001 par deux comédiennes,
Christine Brotons et Corinne Méric, qui en parallèle à leur parcours respectifs d’interprètes,
ont eu l’envie de jouer et de porter des projets en assumant entièrement les choix artistiques.

À partir de 2009, Corinne Méric ressent la nécessité de s’impliquer davantage dès la


conception et de s’inscrire dans la durée en proposant des projets plus personnels.

LA MARCHE
Les créations s’articulent le plus souvent autour de la parole d’un seul personnage.

Bande d’Art et d’Urgence crée également des formes théâtrales où se rencontrent sur
scène enfants, adolescents et artistes professionnels.

Parallèlement, la compagnie développe un travail d’actions culturelles et pédagogiques sous


la forme d’ateliers, de stages, de rencontres et de petites formes théâtrales.

UNE DIRECTION
Depuis quelques années, Bande d’Art et d’Urgence s’intéresse plus particulièrement aux
questions liées à l’adolescence et à ce moment fait de bouleversements, de rêves et
d’errance.

Ces questions sont présentes à travers les spectacles, à travers les différents ateliers
en collèges et lycées, et les expériences de créations avec les adolescents ; elles ont
peu à peu construit un lien et une cohérence dans le travail mené par la compagnie.
Dans cette recherche, l’écriture contemporaine tient une place importante.

LES MARCHEURS
Aujourd’hui composée d’une équipe aux domaines artistiques éclectiques et
complémentaires, la compagnie fait appel ponctuellement à des metteurs en scène, auteurs,
éclairagistes, scénographes et à d’autres artistes pour collaborer à la création de ses
spectacles.

La particularité et la raison d’être de la compagnie Bande d’Art et d’Urgence proviennent de


ces différents choix artistiques et de toutes ces rencontres.

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ALPHONSE : EXTRAITS

PROLOGUE

« Quand on est petit,


On est bien mal renseigné.
Alors on imagine.
Plus tard,
Imaginer, ça devient plutôt compliqué.
Alors on se renseigne,
Alors on devient grand et y a pas de mal à ça.
C’est dans l’ordre des choses.
Et les choses sont bien faites
Puisqu’elles nous empêchent de revenir en arrière,
Ce qui est très bien.
Car si un homme, par le plus grand des hasards, croisait un jour sur
son chemin l’enfant
qu’il avait été et si tous les deux se reconnaissaient comme tel, ils
s’écrouleraient alors la tête première contre le sol, l’homme de
désespoir, l’enfant de frayeur. »

MOTS D’ALPHONSE

« Il faut dire que dans certaines situations on ne sait pas comment


réagir et quand l’invisible s’ouvre à vous, c’est la panique. »

« La nuit, tu t’attaches, par peur, qu’aux choses qui sont autour de toi,
et plus la nuit est noire, plus tu peux voir en toi, Walter, parce que tu
es bien la seule chose que tu peux encore voir. »

« Viens, on s'envolera et on verra les océans, on les verra se


confondre, leurs bleus, leurs rouges, on les verra, les océans. »

« Tout a commencé un matin lorsqu'en me levant et en marchant


dehors, j'ai bien vu que tous ceux qui m'entouraient avaient au fond
des yeux un terrible désespoir. »

« Alphonse… On ne savait pas d’où il venait. Un jour, comme ça, je


l’ai vu arriver en tournant le coin de la rue. Il avait un regard très
doux. »

« - Qui es-tu ?
- Je suis Pierre-Paul-René ! Un enfant doux, monocorde et je ne
m’étonne jamais de rien. Je suis venu vivre dans ta tête. Alphonse,
désormais tu te lèveras sans crainte au milieu de la nuit et sans
crainte tu traverseras le couloir pour aller boire ton verre d’eau, car je
serai toujours là.
Et ce fut tout. »
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© Michel Cavalca
© Michel Cavalca
ALPHONSE : PHOTOS
LES ÉCHOS DE LA PRESSE

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Alphonse, de Wajdi Mouawad, Théâtre Nouvelle Génération à Lyon

Corinne Méric vibrante d’intensité


À l’initiative du Théâtre Nouvelle Génération, la quatrième édition du festival
Régénération présentée ces jours-ci a de quoi faire sortir le public lyonnais de sa
torpeur hivernale. En effet, durant ces neuf jours, pas moins de cinq nationalités
représentées par douze compagnies sont mises à l’honneur à travers un ensemble de
créations qui brillent tant par leur qualité que par leur diversité. Et le festival quant à
lui est un concentré de chaleur et d’énergie. Parmi le programme proposé notre œil de
critique s’est arrêté sur la présentation d’Alphonse, texte de Wajdi Mouawad, mis en
scène par la Cie Bande d’Art et d’Urgence : un moment précieux.

La petite scène du TNG accueille une cinquantaine de


spectateurs enfants et adultes pour leur livrer l’histoire
d’une disparition. Alphonse n’est pas rentré de l’école, et,
alors que tout le monde le cherche, celui-ci marche sur une
route de campagne, à moins que ce ne soit qu’un rêve…
Cette pièce conte avec humour et profondeur l’histoire
d’une disparition dans l’invisible, dans la nuit, sur le chemin
des pâtissiers disparus, où se trouve Pierre-Paul-René,
double imaginaire du petit garçon… Toujours sur le fil entre
rêve et réalité.

Sur le plateau, quelques éléments composent un décor


noir et blanc en apparence minimaliste : une chaise, un
tableau en ardoise. L’espace de jeu est délimité par des
lignes recouvertes de morceaux de papier calciné et, dans
un coin, des gravillons blancs sont déposés sur le sol. Une
voix déchire alors l’obscurité : c’est celle d’Alphonse,
incarné par Corinne Méric, jeune femme au visage doux et
juvénile, au physique androgyne, à la chevelure courte et
rousse.

Toute une galerie de personnages apparaissent sous les traits de la comédienne, qui,
malgré la difficulté de l’exercice, sait rendre vibrant d’intensité chacun des nombreux
portraits qu’elle incarne : la famille d’Alphonse, le voisin, Walter, Judith et les autres, donnant
ainsi à voir les liens unissant le petit garçon à son entourage. Toujours justes, les
protagonistes ne cessent de convaincre et d’émouvoir.

La densité de l’écriture de Wajdi Mouawad est aisément identifiable. En effet, Alphonse est
un texte bavard, pas forcément simple d’accès pour le jeune public. C’est un « texte à
tiroirs » peut-on dire, où les chemins se croisent et se séparent, offrant une grande quantité
de possibles, un nombre impressionnant de directions. Le va-et-vient entre le monde
d’Alphonse, la réalité des choses et les témoignages qui abondent à son sujet est
permanent. La mise en abîme semble perpétuelle : le petit garçon s’engouffre dans son
imaginaire, l’imaginaire de l’enfance, l’invisible du rêve, de la nuit, à moins que ce ne soit
celui de la mort, la mort de l’enfance…

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Une vraie réussite
Enfin, en matière visuelle et sonore, cette pièce est une vraie réussite. Les éclairages ne
cessent de créer du sens au sein de l’espace de jeu, donnent à voir des zones d’ombre,
mettent en lumière des personnages oniriques, des formes tracées à la craie sur un tableau
devenu bureau d’écolier, ou bien masquent des éléments pour mieux suggérer l’épaisseur
de la nuit. Le spectateur se retrouve tour à tour plongé dans un immense couloir, une route
de campagne ou encore dans une grotte.

À l’image des situations qui se transforment et se dévoilent toujours entre rêve et réalité, les
éclairages et l’emploi des accessoires nous font ainsi glisser d’un monde à l’autre toujours
dans la pénombre. Les sonorités du dedans, de l’extérieur, tel que le bruit des gravillons, ou
encore les échos créent également les espaces, racontent et font évoluer la pièce au gré de
son déroulement dans une parfaite cohérence.

Alphonse est un moment touchant, où se côtoient justesse de jeu, talent et sensibilité.


Corinne Méric et la Cie Bande d’art et d’urgence ont su faire de ce texte un moment de
théâtre qui remue le spectateur, le renvoie à lui-même, à sa part d’Alphonse, cet imaginaire
de l’enfance enfoui en chacun.

Élise Ternat, Les Trois Coups, 11 janvier 2010

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Contacts
Pôle Public et Médiation
ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE

MARION FRASLIN-ÉCHEVIN
02 28 24 28 18
fraslin-echevin@leGrandT.fr

PASCALE DEGRIECK / MANON ALBERT / 02 28 24 28 08


degrieck@leGrandT.fr / albert@leGrandT.fr

FLORENCE DANVEAU / 02 28 24 28 16
f.danveau@leGrandT.fr

CAROLINE URVOY / 02 28 24 28 17
urvoy@leGrandT.fr

LE GRAND T
BP 30111
44001 Nantes cedex 01

Tél 02 28 24 28 24
Fax 02 28 24 28 38

De nombreuses pistes de travail autour des spectacles


sont disponibles dans le document

« ALLER AU THÉÂTRE : LIRE, VOIR,


DIRE, ÉCRIRE ET FAIRE… AVEC LES ÉLÈVES »

SAISON Rendez-vous sur :


http://www.leGrandT.fr/IMG/pdf/aller_au_theatre_11-12.pdf
2011 / 2012

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