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ALPHONSE
LE JEUDI 24 ET LE VENDREDI 25 MAI 2012
AU GRAND T
© Michel Cavalca
PRÉSENTATION ......................................................................................... 3
LE PROPOS ............................................................................................... 4
TEXTE
WAJDI MOUAWAD
CONCEPTION ET JEU
CORINNE MÉRIC
SOUTENU PAR
le Théâtre Nouvelle Génération – CDN / Lyon
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LE PROPOS
« Je peux voir n'importe qui à côté de moi si je veux, King Kong ou Frankenstein et des
troupeaux d'oiseaux roses blessés... »
Alphonse a disparu, il n’est pas rentré de l’école un soir, et, depuis, tout le monde le
cherche : sa famille s’inquiète, la police enquête, à l’école, on se renseigne. Alphonse, lui,
marche sur un chemin de campagne et fait face à la plus grande expérience de sa jeune
vie : l’invisible. Alors que rien ni personne ne l’avait préparé à une telle rencontre, voilà que
surgissent en lui, à travers les forces de la nuit, des personnages réels et imaginaires
peuplant les coulisses du rêve et de l’amour : Pierre-Paul-René, Judith, Walter, Victor, la
grotte…
Alphonse, c’est l’histoire d’un enfant qui marche sur un chemin de campagne et qui part à la
recherche de pâtissiers disparus.
Alphonse, c’est aussi l’histoire d’un enfant qui rêve qu’il marche sur un chemin de
campagne.
La pièce de Wajdi Mouawad raconte toutes ces histoires. Ces histoires sont comme
des chemins qui se suivent, s’éloignent et se rejoignent au croisement du visible et de
l’invisible.
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LES INTENTIONS DE MISE EN SCÈNE
« Une réalité fantôme, comme ces membres fantômes, ces jambes ou ces bras qui ont été
amputés, et dont la présence continue à se faire ressentir… »
Joël Pommerat, Théâtres en présence
« Quelle est la nature de la lumière qui éclaire un rêve dans le sommeil alors qu’on dort les
yeux fermés, et quelle est la lumière que nous pouvons reconstituer au réveil d’un rêve ? »
Claude Régy, L’État d’incertitude
L’ORIGINE D’ALPHONSE
En août 2006, à partir d'une adaptation du texte, j'ai créé Alphonse au festival de Pélussin
avec des adolescents et une comédienne professionnelle. Cette première approche
théâtrale, dans laquelle la parole se partageait à plusieurs voix, a été fondatrice.
Elle m’a permis d'explorer l'écriture de façon plus concrète, grâce à la présence et la
rencontre sur scène d'enfants et d'adultes.
ALPHONSE ET L’INVISIBLE
« Le texte de Wajdi Mouawad est un monologue dans lequel toutes sortes de personnages
se croisent et prennent la parole. Alphonse, en marchant, laisse surgir en lui les
personnages réels ou imaginaires qui l’entourent. À travers son regard, ils prennent vie et
l’histoire commence.
Dans Alphonse, l’écriture est libre et multiple, elle n’est jamais identifiable complètement ;
dès qu’on semble l’apprivoiser ou la reconnaître, elle s’échappe et nous entraîne ailleurs, là
où on ne l’attend pas : la narration croise le jeu incarné, l’imaginaire accompagne toujours le
réel.
Jouer Alphonse, c’est avancer sur un chemin, pour tenter de retrouver, en marchant,
une trace oubliée de l’enfance. À chaque instant de l’écriture, l’inconnu côtoie le
connu, comme une présence, ou comme une empreinte encore vivante du passé.
L’invisible est peut-être ce lieu caché au fond d’une grotte, où l’adulte pourrait
apercevoir l’enfant qu’il a été.
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La scénographie dévoile et transforme l’espace au fur et à mesure de l’histoire. Le plateau
est ce lieu du réel dans lequel l’invisible peut surgir et dont les contours se dessinent à la
craie. Faire apparaître, comme une image en négatif, l’espace du rêve et de l’intime. Il s’agit
aussi d’inventer un langage scénographique qui accompagne la parole, qui se transforme et
se dessine, et qui entrouvre des portes, sans jamais les fermer, pour laisser au spectateur
un passage vers l’imaginaire. Donner à voir et à sentir toutes ces empreintes qui
peuplent nos espaces intimes, comme des figures révélées par la scène.
Dès la première lecture, je me suis sentie intuitivement proche de cette histoire, un peu
comme une impression de déjà-vu ou de déjà-vécu. C’est une sensation physique, une
odeur particulière, un lieu étrange reconnu comme les traces d’une mémoire lointaine. La
parole de Wajdi Mouawad me traverse parce qu’elle porte en elle, une vérité profonde,
intemporelle. Je me dis alors que cette vérité appartient peut-être un peu à chacun, qu’elle
se cache peut-être quelque part, dans un recoin secret de l’enfance, et j’ai envie d’aller
fouiller par là-bas, pour voir… »
Corinne Méric
Alphonse a été créé en janvier 2010 au Théâtre Nouvelle Génération à Lyon (CDN).
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AUTOUR D’ALPHONSE
Wajdi Mouawad
« La marche, telle que je la vis, n’est pas une activité sportive. C’est une méditation. Au
diapason du mouvement et de mon rythme cardiaque. Quand je marche, je suis. Moi qui ai
très peu d’endurance, de souffle, je suis inépuisable dès qu’il s’agit de mettre un pied devant
l’autre. La marche est pour moi le seul remède à l’angoisse, peut-être parce qu’elle est
le lieu du fantasme. »
« Quand je marche, je ne pense pas. Je fantasme. Je rêve à telle pièce que je vais écrire,
à telle histoire, je refais une mise en scène. Je fantasme sur des choses glorieuses : je
sauve le monde, par exemple, je suis un super-héros. Ou bien je délire sur des situations
apocalyptiques qui me mettent à mon avantage : tout le monde meurt autour de moi et je
dois trouver un sens aux choses avant que l’humanité ne soit ensevelie ou, inversement,
c’est moi qui meurs et on me pleure beaucoup. Des fantasmes enfantins, vaniteux, mais
d’un ludisme incroyable. Marcher en imaginant que nous sommes plus grands que
nous-mêmes. »
« Il est magnifique de marcher au rythme de son cœur et d’être pris dans ce fantasme :
imaginer que vous combattez le dragon dans un lieu dantesque, non loin de l’arbre noir où
une femme, belle, est attachée et est sur le point d’être dévorée par des corbeaux. Vous
combattez le dragon, mais, en même temps, tout en marchant, vous tenez compte des feux
rouges et des feux verts, sans vous en rendre compte tout à fait parce que vous êtes tout à
votre combat. Tout à coup, une voiture freine brusquement, en crissant des pneus ! Vous
vous arrêtez ! Vous voilà au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Beaubien… Rien…
Simplement quelqu’un de pressé… Vous reprenez la marche, mais vous ne vous souvenez
plus de votre rêve ! Ne demeure que la sensation qu’il vous faisait éprouver… La marche
pour moi a ceci d’important qu’elle se situe continuellement dans le domaine des
sensations. Dans la marche, les fantasmes, auxquels la vie nous arrache, s’ils s’évaporent,
si à la limite on ne s’en souvient plus, ils demeurent inscrits en nous, fossilisés en nous,
puisque l’on continue à porter la sensation qu’ils nous ont fait éprouver. »
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CORINNE MÉRIC, COMÉDIENNE
© Michel Cavalca
Au théâtre, Corinne Méric a travaillé comme comédienne avec notamment Jean-Paul
Wenzel, Nino D’introna (Théâtre Nouvelle Génération - CDN Lyon), Bernard Rozet, Cédric
Marchal, Christian Taponard, Patrick Le Mauff, Laurent Vercelletto, Géraldine Bénichou,
Antoine-Laurent Figuière, Michel Dieuaide…
Elle crée la compagnie Bande d’Art et d’Urgence qui porte à la scène des textes d’auteurs
contemporains.
Elle a mis en scène et joué L’Inondation d’Evgueni Zamiatine, Foi Amour Espérance d’après
Odön Von Horvàth et Talking Heads d’Alan Bennett.
En 2004, elle découvre l’écriture de Wajdi Mouawad et entame alors un travail autour
du monologue Alphonse et présente la version définitive, en janvier 2010 au Théâtre
Nouvelle Génération à Lyon (CDN). Le spectacle sera repris en tournée en 2010, 2011
et 2012.
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WAJDI MOUAWAD, AUTEUR
C’est en 1997 qu’il effectue un virage en montant Littoral (1997) qu’il adapte et réalise au
cinéma en 2005 ; expérience qu’il renouvelle avec Rêves (2000), puis Incendies (2003) qu’il
recrée en russe au Théâtre Et Cetera de Moscou et Forêts (2006). En 2008, il écrit, met en
scène et interprète Seuls. En 2009, il se consacre au quatuor Le Sang des promesses, qui
rassemble, en plus d’une nouvelle version de Littoral, les spectacles Incendies, Forêts et une
création Ciels.
Il écrit également un récit pour enfants Pacamambo, un roman Visage retrouvé, ainsi que
des entretiens avec André Brassard : Je suis le méchant !
Comédien de formation, il interprète des rôles dans sept de ses propres spectacles, mais
aussi sous la direction d’autres artistes comme Brigitte Haentjens dans Caligula d’Albert
Camus (1993), Dominic Champagne dans Cabaret Neiges noires (1992) ou Daniel Roussel
dans Les Chaises d’Eugène Ionesco (1992). Plus récemment, il interprète Stepan Fedorov
dans la pièce Les Justes de Camus mise en scène par Stanislas Nordey.
Parallèlement, il met en scène d’autres univers : Al Malja (1991) et L’Exil de son frère Naji
Mouawad, Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, Macbeth de Shakespeare
(1992), Tu ne violeras pas de Edna Mazia (1995), Trainspotting de Irvine Welsh (1998),
Œdipe Roi de Sophocle (1998), Disco Pigs de Enda Walsh (1999), Les Troyennes d’Euripide
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(1999), Lulu le chant souterrain de Frank Wedekind (2000), Reading Hebron de Jason
Sherman (2000), Le Mouton et la baleine de Ahmed Ghazali (2001), Six personnages en
quête d’auteur de Pirandello (2001), Manuscrit retrouvé à Saragosse, opéra de Alexis Nouss
(2001), Ma mère chien de Louise Bombardier (2005) et Les Trois Sœurs de Tchekhov
(2002) encore en tournée.
Il a porté récemment au plateau trois des sept tragédies de Sophocle. Ce premier volet, la
trilogie Des femmes, a vu le jour au Rocher de Palmer à Cenon (Gironde) en juin 2011 et a
été présenté au Grand T en septembre 2011.
La pièce Alphonse a été créée en 1993 au Québec, dans une mise en scène de Serge
Marois. Le rôle d’Alphonse était joué par Wajdi Mouawad.
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LA COMPAGNIE BANDE D’ART ET D’URGENCE
LA MISE EN ROUTE
La compagnie Bande d’Art et d’Urgence a été créée en 2001 par deux comédiennes,
Christine Brotons et Corinne Méric, qui en parallèle à leur parcours respectifs d’interprètes,
ont eu l’envie de jouer et de porter des projets en assumant entièrement les choix artistiques.
LA MARCHE
Les créations s’articulent le plus souvent autour de la parole d’un seul personnage.
Bande d’Art et d’Urgence crée également des formes théâtrales où se rencontrent sur
scène enfants, adolescents et artistes professionnels.
UNE DIRECTION
Depuis quelques années, Bande d’Art et d’Urgence s’intéresse plus particulièrement aux
questions liées à l’adolescence et à ce moment fait de bouleversements, de rêves et
d’errance.
Ces questions sont présentes à travers les spectacles, à travers les différents ateliers
en collèges et lycées, et les expériences de créations avec les adolescents ; elles ont
peu à peu construit un lien et une cohérence dans le travail mené par la compagnie.
Dans cette recherche, l’écriture contemporaine tient une place importante.
LES MARCHEURS
Aujourd’hui composée d’une équipe aux domaines artistiques éclectiques et
complémentaires, la compagnie fait appel ponctuellement à des metteurs en scène, auteurs,
éclairagistes, scénographes et à d’autres artistes pour collaborer à la création de ses
spectacles.
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ALPHONSE : EXTRAITS
PROLOGUE
MOTS D’ALPHONSE
« La nuit, tu t’attaches, par peur, qu’aux choses qui sont autour de toi,
et plus la nuit est noire, plus tu peux voir en toi, Walter, parce que tu
es bien la seule chose que tu peux encore voir. »
« - Qui es-tu ?
- Je suis Pierre-Paul-René ! Un enfant doux, monocorde et je ne
m’étonne jamais de rien. Je suis venu vivre dans ta tête. Alphonse,
désormais tu te lèveras sans crainte au milieu de la nuit et sans
crainte tu traverseras le couloir pour aller boire ton verre d’eau, car je
serai toujours là.
Et ce fut tout. »
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© Michel Cavalca
© Michel Cavalca
ALPHONSE : PHOTOS
LES ÉCHOS DE LA PRESSE
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Alphonse, de Wajdi Mouawad, Théâtre Nouvelle Génération à Lyon
Toute une galerie de personnages apparaissent sous les traits de la comédienne, qui,
malgré la difficulté de l’exercice, sait rendre vibrant d’intensité chacun des nombreux
portraits qu’elle incarne : la famille d’Alphonse, le voisin, Walter, Judith et les autres, donnant
ainsi à voir les liens unissant le petit garçon à son entourage. Toujours justes, les
protagonistes ne cessent de convaincre et d’émouvoir.
La densité de l’écriture de Wajdi Mouawad est aisément identifiable. En effet, Alphonse est
un texte bavard, pas forcément simple d’accès pour le jeune public. C’est un « texte à
tiroirs » peut-on dire, où les chemins se croisent et se séparent, offrant une grande quantité
de possibles, un nombre impressionnant de directions. Le va-et-vient entre le monde
d’Alphonse, la réalité des choses et les témoignages qui abondent à son sujet est
permanent. La mise en abîme semble perpétuelle : le petit garçon s’engouffre dans son
imaginaire, l’imaginaire de l’enfance, l’invisible du rêve, de la nuit, à moins que ce ne soit
celui de la mort, la mort de l’enfance…
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Une vraie réussite
Enfin, en matière visuelle et sonore, cette pièce est une vraie réussite. Les éclairages ne
cessent de créer du sens au sein de l’espace de jeu, donnent à voir des zones d’ombre,
mettent en lumière des personnages oniriques, des formes tracées à la craie sur un tableau
devenu bureau d’écolier, ou bien masquent des éléments pour mieux suggérer l’épaisseur
de la nuit. Le spectateur se retrouve tour à tour plongé dans un immense couloir, une route
de campagne ou encore dans une grotte.
À l’image des situations qui se transforment et se dévoilent toujours entre rêve et réalité, les
éclairages et l’emploi des accessoires nous font ainsi glisser d’un monde à l’autre toujours
dans la pénombre. Les sonorités du dedans, de l’extérieur, tel que le bruit des gravillons, ou
encore les échos créent également les espaces, racontent et font évoluer la pièce au gré de
son déroulement dans une parfaite cohérence.
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Contacts
Pôle Public et Médiation
ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE
MARION FRASLIN-ÉCHEVIN
02 28 24 28 18
fraslin-echevin@leGrandT.fr
FLORENCE DANVEAU / 02 28 24 28 16
f.danveau@leGrandT.fr
CAROLINE URVOY / 02 28 24 28 17
urvoy@leGrandT.fr
LE GRAND T
BP 30111
44001 Nantes cedex 01
Tél 02 28 24 28 24
Fax 02 28 24 28 38
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