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Pivots dans la mise en œuvre des réformes territoriales, les préfets ont vu également,
depuis le milieu des années 2000 – loi constitutionnelle du 28 mars 2003 consacrant
l’Acte II de la décentralisation mais surtout décret du 16 février 2010 relatif aux
pouvoirs des préfets et loi Réate du 16 décembre 2010 initiés dans le cadre de la
Révision générale des politiques publiques (RGPP) –, un élargissement considérable de
leur rôle de coordonnateurs et de responsables de l’action publique. Même si l’égalité
fonctionnelle est juridiquement maintenue dans son principe entre les préfets, les
innovations législatives et réglementaires consacrent le préfet de région comme le
principal dépositaire – le primus inter pares – de l’action publique (le décret du 16
février 2010 venant ainsi parachever un long processus initié finalement dès 1964).
Ce lien d’autorité – qui n’est pas pour autant un lien hiérarchique – s’inscrit dans une
volonté de renforcer l’efficacité des politiques publiques à l’échelon territorial ; la
gestion et la coordination des moyens (notamment à travers le “programme 307”)
relevant des attributions du préfet de région ; le préfet de département conservant un
rôle clé (au-delà bien sûr de ses pouvoirs régaliens) dans la territorialisation des
politiques publiques. La régionalisation du pouvoir préfectoral devrait s’affirmer encore
un peu plus à travers la réforme de la carte régionale au 1er janvier 2016. Le rôle des 7
préfets préfigurateurs récemment nommés étant, à cet égard, stratégique et essentiel.
[1] La multiplication, à côté des préfets de droit commun, des préfets spécialisés
(préfets de massif, préfets de bassin, préfets à l’égalité des chances, préfets délégués
à la police ou encore les 7 préfets de zone de défense et de sécurité) – créés par la loi
du 29 juillet 2009 complétée par deux décrets du 4 mars 2010 – a aussi contribué à
renforcer le poids des représentants de l’État dans la définition de l’action publique.