NOVEMBRE 1988 - N° 66 - 20 F
ISSN 0182-0567
DE BRE[AGNE
Jeune pécheur
Débat sur l'eau au C.E.S. Bienvenue a nos amis Wallons
Mission d’Inspection en Bretagne Bilan saumon 1988
Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelietan - 56100 Lorient - C.P.P.A.P. 52518Eau et Rivieres de
Bretagne
“Eau et Riviéres de Bretagne - A.P.P.S.B."
est une association créée en 1969.
Son objectif est de défendre Yeau pure des
“sources a la mer", de protéger les rivieres, leurs
vallées et leurs estuaires contre tout ce qui porte
atteinte a leur beauté et a leur équilibre naturel.
Sila lutte contre toutes les formes de pollution
est la principale préoccupation de l'association, celle-
Gi sfefforce aussi, en permanence, de faire ceuvre
Educative et de susciter le respect de la nature.
En démontrant qu’une eau pure et des rivigres
propres sont les conditions d'une économie saine
et respectueuse des hommes, l'association s'est atti-
rée de nombreuses sympathies.
Il nen demeure pas moins quielle méne une
action difficile et qu'elle a besoin de votre concours
personnel pour la poursuivre et l'amplifier.
Photo de couverture
Ce jeune pécheur perdu dans ses réves et dans
Jattente de la “touche” rappelle que la défense
de l'eau pure & laquelle nous nous consacrons
prioritairement est la condition '’sine qua non”
de lavenir d'un sport qui est aussi un moyen
privilégié de communion avec la nature, de res-
sourcement, d'équilibre.
N° 66 - SOMMAIRE
1 Editorial
2 Débat sur l'eau au CES
4 Lisier en Finistére
5 Mission d’Inspection
en Bretagne
67 — Finistére
8 — Cétes-du-Nord
9-11 Morbihan
12 Ille-et-Vilaine
Laction juridique a ERB
13 Bienvenue a nos amis Wallons
14 En bref
15 Bilan saumon 1988
16 A vos commandes
Ont participé a la réalisation de ce numéro, outre les auteurs,
des articles
‘Mise en page : Marie et Christian Jourdren, Evelyne Maho,
Jean-Claude Pierre.
Photo de couverture : Jean-Claude Pierre.
Nos remerciements Guy Robin de Rennes et la photogra-
vvure obi travaille, pour les films de la photo de couverture.
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Une action exemplaire
La gréve de la faim menée courant octobre par René Bodiguel et ses amis
a suscité un vaste mouvement de sympathie (1)
Elle a aussi interpellé de nombreuses consciences...
Attentifs depuis 20 ans a la dégradation de l'environnement en Bretagne, nous
avons vu, jour aprés jour, le ‘modéle productiviste'' accroitre son emprise
avec tous ses corollaires : la banalisation et l'enlaidissement des paysages,
Vérosion des sols, la pollution de Veau..
Nous ne pouvons pour autant ignorer d’autres conséquences de cette course
effrénée aux hauts rendements et a la concentration : I’élimination ou la mar-
ginalisation d'un nombre croissant dagriculteurs, la désertification des cam-
pagnes, la progression des friches...
Nous savons que la poursuite d'un tel mouvement aggravera la destruction
de tous les éco-systémes naturels mais nous savons aussi que les défis aux-
quels nous sommes ainsi confrontés ne trouveront leurs solutions que dans
une réflexion de type éthique.
La férocité avec laquelle, de plus en plus, l'homme moderne traite la nature
ne peut en effet étre neutre.
Cultiver le sol et lexploiter a outrance, tel que cela se pratique aujourd'hui,
sont des faits qualitativement différents, “non seulement pour la nature qui
les subit, mais aussi pour I’'homme qui les accomplit" ainsi que I'écrivait H.
Marcuse (2).
Lhomme moderne doit comprendre ‘que dans son action sur la nature il
aaffaire a lui-méme inconsciemment, a la part la plus secréte de lui-méme,
Ja plus déterminante aussi. Selon la maniére dont l'homme traite les choses
de la nature, il s‘ouvre ou se ferme a ses propres profondeurs” (3)
N'en doutons pas, des hommes comme René Bodiguel sont guidés par des
réflexions de cet ordre. Ils savent, pour le vivre dans leur milieu, que la férocité
“rationnelle'’ avec laquelle l'agriculture productiviste traite la nature se
retrouve dans les rapports humains tout au long de la filiére agricole moderne,
Nous avons tous en mémoire les débordements de violence qui ont jalonné
depuis un quart de siécle, en particulier en Finistére, I’évolution de l'agricul-
ture bretonne et nous savons trop ce qu'ils signifiaient pour ne pas saluer
la démarche non-violente de René Bodiguel et de ses amis.
Cette gréve de la faim ne pouvait rien résoudre dans l'immédiat, mais elle
ouvre de nouvelles perspectives et il appartient maintenant a tous ceux qui
refusent |’évolution actuelle de notre société et son impitoyable logique, de
resserrer leurs liens...
J-C. PIERRE
1) Noir page 11 de ce numéro
(2)°LHomme wnidimensionnel” H, Marcuse 1968,
(3) "Le Cantique dos Creatures” B. Leclere 1988.
P. 1 /oau ot rvidres / N° 66L'EAU
l’enjeu économique majeur
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le rapport intitulé "L’eau, enjeu
économique majeur" présenté au C.E.S. par J.-C. Pierre représentant
VU.R.B.E a fait 'unamité. Pour la premiere fois certainement le “Comité
Economique et Social de Bretagne se penchait sur un dossier dans lequel
le lien entre l'économie et l'environnement est parfaitement établ
Bien relayé par la presse régionale qui a tres bien compris l'importance
des enjeux, il reste maintenant a espérer que les ‘politiques’ du Conseil
Régional conviennent a leur tour que "l'eau est effectivement un probleme
prioritaire et qu’ils prennent, en conséquence, les dispositions qui s‘imposent.
Note association ayant I'intention d'éiter
sous la forme d'un "‘cahier”, un numéro
spécial dela revue "Bau et Rivitres de Bre
tagne’’, entiérement consacré au rapport
soumis au C.E.S,, nous nous contenterons
ici d’en présenter les grands themes.
Soulignons d’abord que ce rapport de 80
payes complété de nombreuses annexes
résulte du travail effectué durant prés d'une
année par une commission constituée du
Docteur Bonnel, Médecin Généralisie, de
Francois Cadoret, Président du Comité
Interprofessionnel dela Conchyliculture, de
Robert Caradec, membre de l'Union Régio-
nale CFDT, de Alfred Duault, Président de
Je Chambre de Commerce et d'Industrie des
Cétes-du-Nord, de Louis Le Roux, Président
du Comité Local des Péches et Cultures
Marines de Bretagne, de Roger Le Serrec,
agiculteur, membre de la FDSEA du Mor-
bbihan et ‘de J-C. Pierre, représentant
'Union Régionale Bretonne de I'environne
ment, auquel avait été confié la rédaction
du document.
Un groupe ouvert” donc et constituant une
bonne représentation des différents secteurs
Sconomiques et sociaux concernés pat la
qualité de l'eau.
Le groupe de travail ainsi constitué a été
amené a auditionner de nombreux spécia-
listes des différents organismes concernés
un fitre ow a un autre, par la gestion de
Veau : !IFREMER, l'Agence de Bassin, la
Direction Régionale de la Santé (DRASS}, la
Direction Régionale de Y’Agriculture
(DRAF), la Direction de la Recherche et de
Industrie (DRIR|, le Service Régional des
Eau (SRA), la Direction Régionale de
Environnement (DRAB), l'INRA...
La synthése de labondante documentation
et des avis ainsi recueillis n'a pas été chose
facile mais de avis de tous les observateurs
elle constitue une présentation claire et
cohérente de la situation et des problémes
gui en résultent.
I En Bretagne, l'eau,
‘un enjeu économique majeur
Ce premier chapitre récapitule les grands usages de
eau et situe l'enjen économique et social: l'alimen-
tation des populations, I'alimentation des populations,
Valimentation du Cheptel Iagro-alimentaie, les pis
cicultures, les productions marines, le tourisme,
“L'eau, notre miroir
premier refléte aussi
nos actes”’
Cette phrase riche de significa:
tion de Jacques Lacerriere pré
face en quelque sort le rapport
présente au CES.
IL Les caractéristiques des ressources
en eau en Bretagne
Les origines de l'eau, aspect qulitati et 'aspect quantitatif des problémes.
Les différentes formes de pollution
les sont classées selon leur nature, leur forme et leur origine.
IV _Les problémes spécifiques de I'azote et du phosphore
Iis constituent un important chapitre,& la mesure des problémes que posent ces ‘nutrients’
a notre région,
V La situation en Bretagne
Fille est analyse au travers de 3 grands 'révélateurs"’: La montée des nitrates, les marées
wertes, la qualité des eaux cides et les risques sanitaires gui en résultent.
VI_ Les solutions ?
Le document, sil rappelle qu'il n'y a pas de solution ‘miracle’ propose néanmoins un
catalogue de 10 "'voies de recherches” que l'on trouvera sur la page ci-contre,
IN? 66Des voies de recherche
1 - Lélaboration d'une Charte Régionale de eau, destinée a affirmer de fagon solennelle limpor-
tance de ce "Bien Commun’
Cette Charte, inspirée de la Charte Européenne de IEau mais tenant compte des spécifici-
tés de la Bretagne, symbolisera la prise de conscience de toute la région vis-a-vis de l'excep-
tionnelle valeur de cet élément de son patrimoine naturel. Elle mettra, bien entendu, laccent
sur la fragilité de cette resource en rappelant que sa protection est une ardente obligation
@ laquelle nul ne saurait se soustraire.
Cette Charte Régionale de I'Eau sera la clef de vorite des actions de pédagogie et de sensibi-
lisation qui devront étre entreprises tous les niveaux et concerner l'ensemble des acteurs
socio-économiques afin de favoriser l’émergence de cette "conscience de l'eau" indispen-
sable & une modification en profondeur de nos pratiques et de nos comportements
2. - La réactualisation, l’échelon régional, des procédures d’élaboration des cartes dobjectifs
de qualité, permettant d’établir un point zéro de la situation en 1990 et diatteindre, a partir
de ce constat, un objectif réaliste et ambitieux pour l'an 2000.
Une fagon de manifester les responsabilités de notre génération vis-A-vis de la génération.
future et de s'engager de fagon résolue dans un programme signifiant et mobilisateur de
toutes les énergies.
3 - Le renforcement du réle des Conseils Départementaux d'Hygiéne et l'amélioration sensi-
ble de leur fonctionnement.
Laccroissement des moyens financiers et en personnel des services d inspection des instal-
lations classées,
5 - Vinstitution d'une coordination régionale permettant une meilleure adaptation des régle-
ments sanitaires départementaux aux problémes actuels,
6 - La généralisation sur tous les bassins versants ''des sources a la mer’ d'une structure de
type syndicat intercommunal destinée a améliorer la gestion de eau et a mieux coordon-
ner les initiatives et les efforts de toutes les collectivités concernées.
7 - Laccélération des procédures visant a créer des périmetres de protection des captages pré-
vvus par la loi de 1964 sur eau mais qui demeurent encore trop souvent l'exception,
La mise en couvre des shémas de mise en valeur de la mer afin de permettre @ la Bretagne
dassurer un développement économique harmonieux de son littoral. (institués par la loi
n° 83-8 du 7 janvier 1983, leur contenu a été précisé par la loi littoral" du 3 janvier 1986
et un décret d'application du 5 décembre 1986].
9 - Ladiffusion a grande échelle et la mise en ceuvre des recommandations du CORPEN visant
tout a la fois & réduire les pollutions par Vazote et le phosphore, a promouvoir une fertilisa
tion raisonnée des cultures et & permettre une utilisation plus rationnelle des sous-produits
de l'élevage.
10 -La coordination et la mobilisation de tout le potentiel scientifique de la région concernée
par une meilleur gestion des ressources naturelles que constituent les sols, les eaux douces
et les eaux marines.
P. 3 /eau et rviros /N® 66Lisier en Finistére...
Ca sent de plus en plus:mauvais
Depuis deux décennies EAU ET RIVIERES ne cesse d'alerter ‘opinion et
plus encore les élus et l'administration sur les conséquences de la pollution
agricole.
Partant du principe bien connu "les paroles s‘envolent, les écrits restent’;
notre association avait méme rédigé une longue note a.l'intention de la com
mission départementale de l'eau. Note dans laquelle elle rappelait sa grande
inguiétude face a 'évolution de la pollution d origine agricole. Nous étions
alors tout au début de la décennie 80.
Durant cette méme période le Conseil Départemental d'Hygi¢ne prenait une
délibération pour s'inquiéter également de la dégradation de la qualité des
eaux et souhaitait méme que l'on mette momentanément un terme a l'inten-
sification de la production animale dans les secteurs saturés.
1980 - Une pollution déja inquiétante
16 cantons saturés
est bon de rappeler que quelques mois
auparavant une étude avait conclu que
dans 16 cantons du Finistére le seuil de
‘saturation était largement dépassé. On par-
hait alors d'un volume d’1 million 500,000
mde lisier "en trop’ par rapport a une fe
tilisation de 200 unites d'azote a hectare
On le voit le probléme nest pas nouveau
et nul ne pouvait se prévaloir d'une
absence d information quant la pollution
agricole,
as lors n'est pas stupéfiant de consta
ter que la situation n'a fait que se
dégrader ?
Ce nest pas grave... On continue
ou 'histoire d'un accord illégal pris
en 1986 ree
Nestil pas plus stupéfiant encore de cons-
tater que l'on a laissé a production porcine
se concentrer, au mépris des réglementa-
tions nationale et communautaire ?
Certes dans le méme temps des actions
expérimentales de fertilisation raisonnée
‘ont été menées mais on notera le quelifi-
catif expérimental !
Ce qui par contre fut concret cest bien les
impressionnantes listes de demandes
dextension de porcheries, pratiquement
des pages entiéres dans le Telégramme et
Ouest France, y compris au plus fort d’une
crise sans précédent. La profession ne
parle+-elle pas d'un cours en dessous des,
coiits moyens de production ?
est indiscutable que "ce boom de la pro:
duction porcine a été largement facilité par
uun accord’ intervenu en 1986 entre la
Chambre d’Agriculture et Administration
Départementale. Un accord que l'on peut
qualifier de minimum’ par rapport aux
nouvelles dispositions réglementaires ayant
trait notamment aux normes d'épandage.
Ainsi sur des bases Iégéres' et, disons le
tout net parfaitement ilégales, les élevages
‘ont pu continuer “eroitre et embellir.
La fosse a lisier déborde, le ruisseau est en contrebas
Ce niest évidemment pas le fait d'intensi
fier une production qui apparait ici scan.
daleux mais plutot le fait que lon a laissé
se développer une activité polluante en
" prenant le plus offciellement du monde"
Je minimum de précautions pour en limi-
ter les conséquences.
Nulne s’étonnera donc que dans de parel
les conditions nous soyions parvenus sux
aberrations suivantes :
Demande d'extension de porcheries de M.
L...a Kernilis (Nord-Finistére). Létude du
dossier améne a constater que cet éleveur
produira 7.385 m? de lisier qu'il épandra
sur quelques 74 hectares... dans le meilleur
des cas!
Ce qui revient & épandre... 6 fois plus
dianhydride phosphorique et prés de deux.
fois plus d'oxyde de potassium qu'll nen
est nécessaire pour obtenir un rendement
de 90 quintauxc de mais & hectare !
Ne parlons pas des nitrates et autres sels
nutritifs
Ces "fantaisies’, multipliées a des centai-
nes “dexemplaires” niont évidemment pas
contribué a améliorer la qualité des eaux
dans une région déjatrés touchée par cette
forme de pollution,
“accord” en question interroge tout de
méme:
Comment en est on venu ainsi a prendre
“an accord’ illégal a une époque ou tout
P. 4/ eau ot rvibres / N° 66
Je monde connaissait déja les conséquen-
ces des nuisances de Iagriculture
intensive ?
‘Qui a pris la responsabilité de laisser des
centaines d’leveurs présenter des dossiers
"démontables" sans coup férir devant les
tribunaux ?
Comment a t-on pu prendre la responsa
bilité de laiser se développer une activité
polluante, au mépris des lois de la Répu
blique et surtout en connaissant les consé-
quences pour la santé publique?
Ifaut encore rappeler que des dizaines de
‘communes finistériennes possédent une
eau od les doses des 50 mg/l de nitrates sont
largement dépassées.
1988 - Le retournement foreé
de administration
Quelques recours menés par Bau et Rivié-
res auprés des Tribunaux ont amené
‘Administration Départementale a interve-
nir auprés dela Chambre d'Agriculture dés
Je mois de juin dernier. Une réunion siest
ensuite tenue début octobre & Quimper. La
premiére “réaction” de la Chambre d’Agri-
culture est révélatrice et nous livrons ici
Vintégralité de la page 3, deuxiéme
cchapitre :
La Chambre dAgriculture du Finstére qui,
dis Uétablissement des réglementations rela-
tives la protection de Venvironnement, a towJours fait prewve d'une volonté de concerta-
tion avec le syndicalisme agricole et les Pow
voirs Publics dans la mise en place de dispo-
sitions application acceptables pour les agri-
culteurs (dossiers d installations classées) SE.
DECLARE INQUIETE de la dénonciation
tunilatérale par !Administration Départemen-
tale de Vaccord intervenu en 1986 sur les con-
ditions dinstruction des dossiers de création
et extension des bitiments d'élevage, et NE
PEUT ENVISAGER que puissent étre
imposées aux producteurs d autres dispositions
que celles defines d’un commun accord.
On eroit réver carl faut tout cle méme un
culot certain pour réclamer la non appli:
cation de la réglementation.
Fort heureusement, au cours de cette
fameuse réunion, un représentant de la
docte assemblée a fait remarquer quil était
difficile de continuer& ignorer les disposi
tions légales et que pareille postion n’était
pas tenable.
Réaction saine qui apparaitra logique au
‘commun des mortels mais qui est tout de
meme courageuse.
Les tenants du modéle dominant, entre
autres M. ROUE, président de la
FD.SEA, sont montés au eréneau, non
our remetire cette position en cause mais
our rappeler que la collectivité devrait
&galement payer.
Vers lobligation de fournir
une véritable étude d'impact
Position que 'on peut évidemment admet-
tre mais nous n'avons toujours pas su s'il
S'agit pour la collectivité de participer au
financement des études d'impact (dont le
cofit devrait étre a présent au minimum de
15,000.00 F| ou sil s'agit pour elle de finan-
cer des installations de traitement du lisier.
‘Nous serions donc trés heureux de savoir
gui payera quoi, A t-on jamais vu en effet
un industriel faire payer une étude
impact par les contribuables ?
Fautil enfin signaler que des crédits exis-
taient & Bruxelles pour aider a la mise en
place d épandages rationnels (de Vordre de
100 écus/hectare}.
Toute la question est de savoir si nos éle-
veurs indiustriels sont au-dessus de pareil-
les contingences puisque seuls les agricul
teurs du Nord de l'Europe ont fait des
démarches en ce sens.
Cet ensemble de "péripéties" confieme
hélas que jusqu’a présent la protection de
Yenvironnement et notamment celle de
T'eau ne constituent pas le souci premier
de notre agriculture. On ne peut évidem:
ment que le regretter.
Les choses heureusement évoluent
Liissue est désormais inéluctable : l'agri
culture industrielle ne pourra plus tergiver-
ser, le moment est venu pour elle de tout
mettre en ceuvre pour limiter ses
nuisances,
Yann Le Styr
Vers un plan de lutte
contre la pollution agricole
en Finistére ?
‘A peine installé ala tete du département,
M, Charles MIOSSEC, a annoncé claire-
ment la couleur, a savoir que la lutte con-
tre la pollution d'origine agricole devient
une priorité dans le Finistére
On reldvera avec intérét certains passages
de son interview accordée au télégramme
(9 octobre).
Le journaliste
‘Lume des conditions indispensables au déve-
loppement économique est la qualité de eau
Le département est vraiment disposé a déga-
ger les moyens nécessaires@ la préservation
de ce capital irremplacable ?
Réponse
"Je suis tout @ fait accord avee cette analyse
Lee consta. Flier matin, ausitt apres 'elec-
tion, jai daileurssoulevé le probleme en pro-
posant la création d'une vice-présidence délé-
‘guée chargée de Venvironnement, dela pou.
tion, des nuisances et de la sécurité civile. Le
dossier de la qualité de Veau figurera bien
entendu au premier plan des préoccupations.
I sagira dans un premier temps de dfinir les
mesures a prendre et celles @éviter pour pré=
server ce capital, Soyez certains que cette délé-
‘gation disposera des moyens logstiquesassu-
rant son perfectionnement et sa crédibilte’
Le journaliste
"Des usines de denitrification fonctionnent
dgja. A votre avis, est-ce sufisant ?”
Réponse
"Ce n'est sfrement pas la réponse absolue
Qui dit denitrification dit nitrate aw depart.
faut essayer de taitr le mala son origin
Le probleme est atraiter en amont. Grace
des efforts en matiere de recherche, nous pour:
rons éliminer 72s rapidement les nuisances.
‘Nous, cela veut dire, les powwoirs publics mais
‘aussi les producteurs. Le dossier est @ exami
nner cas par eas. Un centre industriel de trai-
tement du isier peut savérer indispensable a
6té d'nstallations plus légéres dans chaque
exploitation JY. Kermarrec
Elevages et qualité des eaux
Une Mission ‘Inspection
sur la réglementation en Bretagne
Suite a la demande formulée par le COR-
PEN [Comité pour la Réduction de la Pol-
lution des Eaux par le Nitrate}, le Ministre
de Environnement avait nommé une Mis-
sion d Inspection, chargée d'examiner les
conditions application de la réglementa-
tion des installations classées pour la pro-
tection de l'environnement aux activités
d'élevage, en Bretagne
Cette mission, composée d'un Inspecteur
Général de l'Environnement et d'un Con-
tréleur Général des Services Vétérinaires,
‘a souhaité connaitre le point de vue et les
‘propositions de notre association a ce sujet.
‘Au cours d'une réunion tenue au Ministre
dela Santé, G. Huet au nom d'Bau et Rivie-
res de Bretagne, a insisté, documents a
Vappui, sur
-'insuffisance des études d'impact et des
plans d’épandage des lisiers
Vinapplication des normes nationales
pour ce qui concerne les surfaces minima-
P. 5 / eau ot riviéros/ N° 66
les d'€pandage des lisiers de pores et volail-
les: en Bretagne, ceite surface minimale
est, en toute ilégalité, divisée en deux !
Ie disfonctionnement des Conseils Dépar-
tementaux d'Hygiéne et notamment
absence d'examen global des conditions
'implaniation et d'extension des élevages
hors-sol
la faiblesse - dramatique - des moyens
humains des services de "Inspection des
Installations Classées.
Reste a espérer que les conclusions aux
4uelles aboutira cette mission permettront
au Ministére de l'Environnement de pren-
dre enfin ses responsabilités, en donnant
aux Préfets les instructions indispensables
pour que cesse le laxisme actuel, et débou-
cheront sur les créations d’emplois qui
stimposent, en particulier dans les dépar-
tements de l'Ouest oi les établissements
classés agricoles se comptent par milliers.
Gil HuetDans ta revue précédente, page 8, nous fai
sions le bilan de lopération "'Ster-Goz
Riviere Propre'” des 2 et 3 juillet dernier.
Nous annoncions avoir commencé a mener
une réflexion avec les élus du bassin ver-
sant Aven -Ster Gor, en particulier avec M.
Le Bris, Conseiller Général - Maire de Ban-
nalec et Président du Syndicat Intercom-
‘munal mis en place, au niveau du bassin
versant, dans le cadre du Contrat de
Riviere.
‘A Yepoque, le projet d'une journée de
"'Solidarité pour l'eau et les rivieres’
de la commune était l'étude. Ce projet
est concrétisé le 3 septembre dernier et
& fait vivre un grand jour cette commune
du Sud Finistére :
= 400 bannalécois mobilisés par quartier
soit prés de 10 % de la population, ont tra
vaillé sur ITsole, le Ster Goz et quelques
affluent.
- Participation des comités de quarters, des
associations & Vorganisation et au tra
- Participation importante des agriculteurs
avee leurs tracteurs
- Participation des entrepreneurs de travaux
publics avec leur tracto-pelle.
tion bénévole des employés com-
‘munaux et des pompiers, grands magasins,
la fourniture du repas de midi, duu
rofite du soir, de la boisson’ du
Participation de tous les élus, de la rive
gauche a la rive droite.
“Le Ministre... des Dom‘Tom, sur le chan-
tier et dans la brousse... !
La visite du chantier du 3 septembre avec M. Le Pensec, M. Le Bris, M. Le Calonnec, Youen Landrein et Christian Belluard
Nous avons demandé @ M. Le Bris ses
impressions sur cette journée mémorable :
B&R: “Pourquoi avoir programmé une tlle
journée?"
Y, LB: "Le 3 juillet, sur votre chanter de
Pont Meya,javais été surpris par la faible par
ticipation des Bannalécois, aussi me suse dit
quen tant quiélu, favais un role @ jouer pour
inciter la population & participer au nettoyage
des riveres.
I fallat donner texemple. fen ai parlé aux
‘membres du conseil municipal. Tous ont aus-
‘itt donné leur accord pour participer & une
Journée de soldarité envers les rvitres. Les
‘employes communau, les pompiers étaient
‘aussi partants, je pouvais lancer Uopération
‘et contacter le autres partenaires, associa
tions, comités de quarter, et.”
E&R:: "Combien de personnes pensiez-vous
‘mobiliser 2°”
Y. LB: “Au début de ce projet, 200 person-
nes était le maximum i rassembler. Au soir
de la premiare réunion avec tous les partenai-
res, ily avait d&ia 250 personnes de dénom-
brées. Avec les inscrts de dernire minute, on
‘pouvaitsattendre a 300 bénévoles. En fin de
comple, ce sont 400 personnes qui se sont
rmobilisées et ceci malgré le temps incer-
tain :Cest extra!”
E&R: "Quel bilan fites-vous de cette jour
née...? Quelles sont vos impressions ?”
Y.LB: “Elles sont nombreuses.. D'une part,
nous nous sommes rendus compte des dffcul-
tés imporantes quil y a a organiser ce type
P.6/ eau ot riviores /N® 66
Photo Ouest France
de grand chantier,en particulier au niveau des
problemes de sécurité et assurance
Diautre par, ce chanter aura, je le pense, par
ticipé a la prise de conscience du travail
important que représente le netiovage des
Tiviéves,.. avec ou sans ouragan !
‘De plus, espére que tous les participants a
ce netioyage auront remarqué importance de
la déprise agricole au niveau du fond des vat-
tees. Be fin de compte, on a été beaucoup plus
_gonés par les ronciers et les friches que par
Tes cultures ou le bétail..! Ceci devrait rela-
tivser les critiques faites par rapport au pas-
‘sage des pécheurs ou des promeneurs le long
des rivibres.
Par ailleurs, ce gui est tres posit, c'est que
plusieurs quartirs ont poursuivi le travail les
week-end suivants, en particulier sur le Ster
Gon”
B&R: "Et dans lavenir ?”
Y.LB: “Plusiewrs personnes miont demandé
de renowweler lopération année prochaine.
On y réflchira’:
E & R:"A quand les cantonniers de rivid-
res?"
Y, LB: "Jo ponse que Vide fait son chemin
et que ce genre de manifestation aide a la
reflexion sur le sujet’.
B&R: "Permettez-nous de conclure par
BRAVO ! MONSIUR LE MAIRE:"
Bravo Monsieur le Maire !
Youen LANDREINPollution de l’'Aven
Les revers du robinet... !
A Pont-Aven, mercredi 7 septembre de bon
‘matin, commengait une bien triste journée
pour I’Aven.
En effet, quelle ne fut pas la surprise des
quelques promeneurs qui, ce matin
avaient choisi de longer la riviére depuis
le centre ville, empruntant ainsi la "Pro-
menade Xavier Grall”, pour rejoindre le
trés beau site "Bois dAmour" (*), en
découvrant dune part la couleur de Veau
et surtout en voyant de nombreux saumons.
suffoquer et dériver le venire en Yair dans
VAven.
Des dizaines de saumons ont été observés
bondissant hors de l'eau afin de luter con-
re lasphyxie,.. mais peine perdue hélas !
Les iruites, les anguilles et autres poissons