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NOVEMBRE 1988 - N° 66 - 20 F ISSN 0182-0567 DE BRE[AGNE Jeune pécheur Débat sur l'eau au C.E.S. Bienvenue a nos amis Wallons Mission d’Inspection en Bretagne Bilan saumon 1988 Eau et Riviéres de Bretagne - APPSB - 1, impasse Camille Pelietan - 56100 Lorient - C.P.P.A.P. 52518 Eau et Rivieres de Bretagne “Eau et Riviéres de Bretagne - A.P.P.S.B." est une association créée en 1969. Son objectif est de défendre Yeau pure des “sources a la mer", de protéger les rivieres, leurs vallées et leurs estuaires contre tout ce qui porte atteinte a leur beauté et a leur équilibre naturel. Sila lutte contre toutes les formes de pollution est la principale préoccupation de l'association, celle- Gi sfefforce aussi, en permanence, de faire ceuvre Educative et de susciter le respect de la nature. En démontrant qu’une eau pure et des rivigres propres sont les conditions d'une économie saine et respectueuse des hommes, l'association s'est atti- rée de nombreuses sympathies. Il nen demeure pas moins quielle méne une action difficile et qu'elle a besoin de votre concours personnel pour la poursuivre et l'amplifier. Photo de couverture Ce jeune pécheur perdu dans ses réves et dans Jattente de la “touche” rappelle que la défense de l'eau pure & laquelle nous nous consacrons prioritairement est la condition '’sine qua non” de lavenir d'un sport qui est aussi un moyen privilégié de communion avec la nature, de res- sourcement, d'équilibre. N° 66 - SOMMAIRE 1 Editorial 2 Débat sur l'eau au CES 4 Lisier en Finistére 5 Mission d’Inspection en Bretagne 67 — Finistére 8 — Cétes-du-Nord 9-11 Morbihan 12 Ille-et-Vilaine Laction juridique a ERB 13 Bienvenue a nos amis Wallons 14 En bref 15 Bilan saumon 1988 16 A vos commandes Ont participé a la réalisation de ce numéro, outre les auteurs, des articles ‘Mise en page : Marie et Christian Jourdren, Evelyne Maho, Jean-Claude Pierre. Photo de couverture : Jean-Claude Pierre. Nos remerciements Guy Robin de Rennes et la photogra- vvure obi travaille, pour les films de la photo de couverture. xg Hesacon Tous wot au proucon iyenets,. marsyer aire a cre synromon wy REE ae See Ele oe [pane Comte Pootan GCP 600.195 Noms totam oan oe ae Tt a punt aE Selon Ove i rasaaao, aoe Editorial Une action exemplaire La gréve de la faim menée courant octobre par René Bodiguel et ses amis a suscité un vaste mouvement de sympathie (1) Elle a aussi interpellé de nombreuses consciences... Attentifs depuis 20 ans a la dégradation de l'environnement en Bretagne, nous avons vu, jour aprés jour, le ‘modéle productiviste'' accroitre son emprise avec tous ses corollaires : la banalisation et l'enlaidissement des paysages, Vérosion des sols, la pollution de Veau.. Nous ne pouvons pour autant ignorer d’autres conséquences de cette course effrénée aux hauts rendements et a la concentration : I’élimination ou la mar- ginalisation d'un nombre croissant dagriculteurs, la désertification des cam- pagnes, la progression des friches... Nous savons que la poursuite d'un tel mouvement aggravera la destruction de tous les éco-systémes naturels mais nous savons aussi que les défis aux- quels nous sommes ainsi confrontés ne trouveront leurs solutions que dans une réflexion de type éthique. La férocité avec laquelle, de plus en plus, l'homme moderne traite la nature ne peut en effet étre neutre. Cultiver le sol et lexploiter a outrance, tel que cela se pratique aujourd'hui, sont des faits qualitativement différents, “non seulement pour la nature qui les subit, mais aussi pour I’'homme qui les accomplit" ainsi que I'écrivait H. Marcuse (2). Lhomme moderne doit comprendre ‘que dans son action sur la nature il aaffaire a lui-méme inconsciemment, a la part la plus secréte de lui-méme, Ja plus déterminante aussi. Selon la maniére dont l'homme traite les choses de la nature, il s‘ouvre ou se ferme a ses propres profondeurs” (3) N'en doutons pas, des hommes comme René Bodiguel sont guidés par des réflexions de cet ordre. Ils savent, pour le vivre dans leur milieu, que la férocité “rationnelle'’ avec laquelle l'agriculture productiviste traite la nature se retrouve dans les rapports humains tout au long de la filiére agricole moderne, Nous avons tous en mémoire les débordements de violence qui ont jalonné depuis un quart de siécle, en particulier en Finistére, I’évolution de l'agricul- ture bretonne et nous savons trop ce qu'ils signifiaient pour ne pas saluer la démarche non-violente de René Bodiguel et de ses amis. Cette gréve de la faim ne pouvait rien résoudre dans l'immédiat, mais elle ouvre de nouvelles perspectives et il appartient maintenant a tous ceux qui refusent |’évolution actuelle de notre société et son impitoyable logique, de resserrer leurs liens... J-C. PIERRE 1) Noir page 11 de ce numéro (2)°LHomme wnidimensionnel” H, Marcuse 1968, (3) "Le Cantique dos Creatures” B. Leclere 1988. P. 1 /oau ot rvidres / N° 66 L'EAU l’enjeu économique majeur Le moins que l'on puisse dire, c'est que le rapport intitulé "L’eau, enjeu économique majeur" présenté au C.E.S. par J.-C. Pierre représentant VU.R.B.E a fait 'unamité. Pour la premiere fois certainement le “Comité Economique et Social de Bretagne se penchait sur un dossier dans lequel le lien entre l'économie et l'environnement est parfaitement établ Bien relayé par la presse régionale qui a tres bien compris l'importance des enjeux, il reste maintenant a espérer que les ‘politiques’ du Conseil Régional conviennent a leur tour que "l'eau est effectivement un probleme prioritaire et qu’ils prennent, en conséquence, les dispositions qui s‘imposent. Note association ayant I'intention d'éiter sous la forme d'un "‘cahier”, un numéro spécial dela revue "Bau et Rivitres de Bre tagne’’, entiérement consacré au rapport soumis au C.E.S,, nous nous contenterons ici d’en présenter les grands themes. Soulignons d’abord que ce rapport de 80 payes complété de nombreuses annexes résulte du travail effectué durant prés d'une année par une commission constituée du Docteur Bonnel, Médecin Généralisie, de Francois Cadoret, Président du Comité Interprofessionnel dela Conchyliculture, de Robert Caradec, membre de l'Union Régio- nale CFDT, de Alfred Duault, Président de Je Chambre de Commerce et d'Industrie des Cétes-du-Nord, de Louis Le Roux, Président du Comité Local des Péches et Cultures Marines de Bretagne, de Roger Le Serrec, agiculteur, membre de la FDSEA du Mor- bbihan et ‘de J-C. Pierre, représentant 'Union Régionale Bretonne de I'environne ment, auquel avait été confié la rédaction du document. Un groupe ouvert” donc et constituant une bonne représentation des différents secteurs Sconomiques et sociaux concernés pat la qualité de l'eau. Le groupe de travail ainsi constitué a été amené a auditionner de nombreux spécia- listes des différents organismes concernés un fitre ow a un autre, par la gestion de Veau : !IFREMER, l'Agence de Bassin, la Direction Régionale de la Santé (DRASS}, la Direction Régionale de Y’Agriculture (DRAF), la Direction de la Recherche et de Industrie (DRIR|, le Service Régional des Eau (SRA), la Direction Régionale de Environnement (DRAB), l'INRA... La synthése de labondante documentation et des avis ainsi recueillis n'a pas été chose facile mais de avis de tous les observateurs elle constitue une présentation claire et cohérente de la situation et des problémes gui en résultent. I En Bretagne, l'eau, ‘un enjeu économique majeur Ce premier chapitre récapitule les grands usages de eau et situe l'enjen économique et social: l'alimen- tation des populations, I'alimentation des populations, Valimentation du Cheptel Iagro-alimentaie, les pis cicultures, les productions marines, le tourisme, “L'eau, notre miroir premier refléte aussi nos actes”’ Cette phrase riche de significa: tion de Jacques Lacerriere pré face en quelque sort le rapport présente au CES. IL Les caractéristiques des ressources en eau en Bretagne Les origines de l'eau, aspect qulitati et 'aspect quantitatif des problémes. Les différentes formes de pollution les sont classées selon leur nature, leur forme et leur origine. IV _Les problémes spécifiques de I'azote et du phosphore Iis constituent un important chapitre,& la mesure des problémes que posent ces ‘nutrients’ a notre région, V La situation en Bretagne Fille est analyse au travers de 3 grands 'révélateurs"’: La montée des nitrates, les marées wertes, la qualité des eaux cides et les risques sanitaires gui en résultent. VI_ Les solutions ? Le document, sil rappelle qu'il n'y a pas de solution ‘miracle’ propose néanmoins un catalogue de 10 "'voies de recherches” que l'on trouvera sur la page ci-contre, IN? 66 Des voies de recherche 1 - Lélaboration d'une Charte Régionale de eau, destinée a affirmer de fagon solennelle limpor- tance de ce "Bien Commun’ Cette Charte, inspirée de la Charte Européenne de IEau mais tenant compte des spécifici- tés de la Bretagne, symbolisera la prise de conscience de toute la région vis-a-vis de l'excep- tionnelle valeur de cet élément de son patrimoine naturel. Elle mettra, bien entendu, laccent sur la fragilité de cette resource en rappelant que sa protection est une ardente obligation @ laquelle nul ne saurait se soustraire. Cette Charte Régionale de I'Eau sera la clef de vorite des actions de pédagogie et de sensibi- lisation qui devront étre entreprises tous les niveaux et concerner l'ensemble des acteurs socio-économiques afin de favoriser l’émergence de cette "conscience de l'eau" indispen- sable & une modification en profondeur de nos pratiques et de nos comportements 2. - La réactualisation, l’échelon régional, des procédures d’élaboration des cartes dobjectifs de qualité, permettant d’établir un point zéro de la situation en 1990 et diatteindre, a partir de ce constat, un objectif réaliste et ambitieux pour l'an 2000. Une fagon de manifester les responsabilités de notre génération vis-A-vis de la génération. future et de s'engager de fagon résolue dans un programme signifiant et mobilisateur de toutes les énergies. 3 - Le renforcement du réle des Conseils Départementaux d'Hygiéne et l'amélioration sensi- ble de leur fonctionnement. Laccroissement des moyens financiers et en personnel des services d inspection des instal- lations classées, 5 - Vinstitution d'une coordination régionale permettant une meilleure adaptation des régle- ments sanitaires départementaux aux problémes actuels, 6 - La généralisation sur tous les bassins versants ''des sources a la mer’ d'une structure de type syndicat intercommunal destinée a améliorer la gestion de eau et a mieux coordon- ner les initiatives et les efforts de toutes les collectivités concernées. 7 - Laccélération des procédures visant a créer des périmetres de protection des captages pré- vvus par la loi de 1964 sur eau mais qui demeurent encore trop souvent l'exception, La mise en couvre des shémas de mise en valeur de la mer afin de permettre @ la Bretagne dassurer un développement économique harmonieux de son littoral. (institués par la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983, leur contenu a été précisé par la loi littoral" du 3 janvier 1986 et un décret d'application du 5 décembre 1986]. 9 - Ladiffusion a grande échelle et la mise en ceuvre des recommandations du CORPEN visant tout a la fois & réduire les pollutions par Vazote et le phosphore, a promouvoir une fertilisa tion raisonnée des cultures et & permettre une utilisation plus rationnelle des sous-produits de l'élevage. 10 -La coordination et la mobilisation de tout le potentiel scientifique de la région concernée par une meilleur gestion des ressources naturelles que constituent les sols, les eaux douces et les eaux marines. P. 3 /eau et rviros /N® 66 Lisier en Finistére... Ca sent de plus en plus:mauvais Depuis deux décennies EAU ET RIVIERES ne cesse d'alerter ‘opinion et plus encore les élus et l'administration sur les conséquences de la pollution agricole. Partant du principe bien connu "les paroles s‘envolent, les écrits restent’; notre association avait méme rédigé une longue note a.l'intention de la com mission départementale de l'eau. Note dans laquelle elle rappelait sa grande inguiétude face a 'évolution de la pollution d origine agricole. Nous étions alors tout au début de la décennie 80. Durant cette méme période le Conseil Départemental d'Hygi¢ne prenait une délibération pour s'inquiéter également de la dégradation de la qualité des eaux et souhaitait méme que l'on mette momentanément un terme a l'inten- sification de la production animale dans les secteurs saturés. 1980 - Une pollution déja inquiétante 16 cantons saturés est bon de rappeler que quelques mois auparavant une étude avait conclu que dans 16 cantons du Finistére le seuil de ‘saturation était largement dépassé. On par- hait alors d'un volume d’1 million 500,000 mde lisier "en trop’ par rapport a une fe tilisation de 200 unites d'azote a hectare On le voit le probléme nest pas nouveau et nul ne pouvait se prévaloir d'une absence d information quant la pollution agricole, as lors n'est pas stupéfiant de consta ter que la situation n'a fait que se dégrader ? Ce nest pas grave... On continue ou 'histoire d'un accord illégal pris en 1986 ree Nestil pas plus stupéfiant encore de cons- tater que l'on a laissé a production porcine se concentrer, au mépris des réglementa- tions nationale et communautaire ? Certes dans le méme temps des actions expérimentales de fertilisation raisonnée ‘ont été menées mais on notera le quelifi- catif expérimental ! Ce qui par contre fut concret cest bien les impressionnantes listes de demandes dextension de porcheries, pratiquement des pages entiéres dans le Telégramme et Ouest France, y compris au plus fort d’une crise sans précédent. La profession ne parle+-elle pas d'un cours en dessous des, coiits moyens de production ? est indiscutable que "ce boom de la pro: duction porcine a été largement facilité par uun accord’ intervenu en 1986 entre la Chambre d’Agriculture et Administration Départementale. Un accord que l'on peut qualifier de minimum’ par rapport aux nouvelles dispositions réglementaires ayant trait notamment aux normes d'épandage. Ainsi sur des bases Iégéres' et, disons le tout net parfaitement ilégales, les élevages ‘ont pu continuer “eroitre et embellir. La fosse a lisier déborde, le ruisseau est en contrebas Ce niest évidemment pas le fait d'intensi fier une production qui apparait ici scan. daleux mais plutot le fait que lon a laissé se développer une activité polluante en " prenant le plus offciellement du monde" Je minimum de précautions pour en limi- ter les conséquences. Nulne s’étonnera donc que dans de parel les conditions nous soyions parvenus sux aberrations suivantes : Demande d'extension de porcheries de M. L...a Kernilis (Nord-Finistére). Létude du dossier améne a constater que cet éleveur produira 7.385 m? de lisier qu'il épandra sur quelques 74 hectares... dans le meilleur des cas! Ce qui revient & épandre... 6 fois plus dianhydride phosphorique et prés de deux. fois plus d'oxyde de potassium qu'll nen est nécessaire pour obtenir un rendement de 90 quintauxc de mais & hectare ! Ne parlons pas des nitrates et autres sels nutritifs Ces "fantaisies’, multipliées a des centai- nes “dexemplaires” niont évidemment pas contribué a améliorer la qualité des eaux dans une région déjatrés touchée par cette forme de pollution, “accord” en question interroge tout de méme: Comment en est on venu ainsi a prendre “an accord’ illégal a une époque ou tout P. 4/ eau ot rvibres / N° 66 Je monde connaissait déja les conséquen- ces des nuisances de Iagriculture intensive ? ‘Qui a pris la responsabilité de laisser des centaines d’leveurs présenter des dossiers "démontables" sans coup férir devant les tribunaux ? Comment a t-on pu prendre la responsa bilité de laiser se développer une activité polluante, au mépris des lois de la Répu blique et surtout en connaissant les consé- quences pour la santé publique? Ifaut encore rappeler que des dizaines de ‘communes finistériennes possédent une eau od les doses des 50 mg/l de nitrates sont largement dépassées. 1988 - Le retournement foreé de administration Quelques recours menés par Bau et Rivié- res auprés des Tribunaux ont amené ‘Administration Départementale a interve- nir auprés dela Chambre d'Agriculture dés Je mois de juin dernier. Une réunion siest ensuite tenue début octobre & Quimper. La premiére “réaction” de la Chambre d’Agri- culture est révélatrice et nous livrons ici Vintégralité de la page 3, deuxiéme cchapitre : La Chambre dAgriculture du Finstére qui, dis Uétablissement des réglementations rela- tives la protection de Venvironnement, a tow Jours fait prewve d'une volonté de concerta- tion avec le syndicalisme agricole et les Pow voirs Publics dans la mise en place de dispo- sitions application acceptables pour les agri- culteurs (dossiers d installations classées) SE. DECLARE INQUIETE de la dénonciation tunilatérale par !Administration Départemen- tale de Vaccord intervenu en 1986 sur les con- ditions dinstruction des dossiers de création et extension des bitiments d'élevage, et NE PEUT ENVISAGER que puissent étre imposées aux producteurs d autres dispositions que celles defines d’un commun accord. On eroit réver carl faut tout cle méme un culot certain pour réclamer la non appli: cation de la réglementation. Fort heureusement, au cours de cette fameuse réunion, un représentant de la docte assemblée a fait remarquer quil était difficile de continuer& ignorer les disposi tions légales et que pareille postion n’était pas tenable. Réaction saine qui apparaitra logique au ‘commun des mortels mais qui est tout de meme courageuse. Les tenants du modéle dominant, entre autres M. ROUE, président de la FD.SEA, sont montés au eréneau, non our remetire cette position en cause mais our rappeler que la collectivité devrait &galement payer. Vers lobligation de fournir une véritable étude d'impact Position que 'on peut évidemment admet- tre mais nous n'avons toujours pas su s'il S'agit pour la collectivité de participer au financement des études d'impact (dont le cofit devrait étre a présent au minimum de 15,000.00 F| ou sil s'agit pour elle de finan- cer des installations de traitement du lisier. ‘Nous serions donc trés heureux de savoir gui payera quoi, A t-on jamais vu en effet un industriel faire payer une étude impact par les contribuables ? Fautil enfin signaler que des crédits exis- taient & Bruxelles pour aider a la mise en place d épandages rationnels (de Vordre de 100 écus/hectare}. Toute la question est de savoir si nos éle- veurs indiustriels sont au-dessus de pareil- les contingences puisque seuls les agricul teurs du Nord de l'Europe ont fait des démarches en ce sens. Cet ensemble de "péripéties" confieme hélas que jusqu’a présent la protection de Yenvironnement et notamment celle de T'eau ne constituent pas le souci premier de notre agriculture. On ne peut évidem: ment que le regretter. Les choses heureusement évoluent Liissue est désormais inéluctable : l'agri culture industrielle ne pourra plus tergiver- ser, le moment est venu pour elle de tout mettre en ceuvre pour limiter ses nuisances, Yann Le Styr Vers un plan de lutte contre la pollution agricole en Finistére ? ‘A peine installé ala tete du département, M, Charles MIOSSEC, a annoncé claire- ment la couleur, a savoir que la lutte con- tre la pollution d'origine agricole devient une priorité dans le Finistére On reldvera avec intérét certains passages de son interview accordée au télégramme (9 octobre). Le journaliste ‘Lume des conditions indispensables au déve- loppement économique est la qualité de eau Le département est vraiment disposé a déga- ger les moyens nécessaires@ la préservation de ce capital irremplacable ? Réponse "Je suis tout @ fait accord avee cette analyse Lee consta. Flier matin, ausitt apres 'elec- tion, jai daileurssoulevé le probleme en pro- posant la création d'une vice-présidence délé- ‘guée chargée de Venvironnement, dela pou. tion, des nuisances et de la sécurité civile. Le dossier de la qualité de Veau figurera bien entendu au premier plan des préoccupations. I sagira dans un premier temps de dfinir les mesures a prendre et celles @éviter pour pré= server ce capital, Soyez certains que cette délé- ‘gation disposera des moyens logstiquesassu- rant son perfectionnement et sa crédibilte’ Le journaliste "Des usines de denitrification fonctionnent dgja. A votre avis, est-ce sufisant ?” Réponse "Ce n'est sfrement pas la réponse absolue Qui dit denitrification dit nitrate aw depart. faut essayer de taitr le mala son origin Le probleme est atraiter en amont. Grace des efforts en matiere de recherche, nous pour: rons éliminer 72s rapidement les nuisances. ‘Nous, cela veut dire, les powwoirs publics mais ‘aussi les producteurs. Le dossier est @ exami nner cas par eas. Un centre industriel de trai- tement du isier peut savérer indispensable a 6té d'nstallations plus légéres dans chaque exploitation JY. Kermarrec Elevages et qualité des eaux Une Mission ‘Inspection sur la réglementation en Bretagne Suite a la demande formulée par le COR- PEN [Comité pour la Réduction de la Pol- lution des Eaux par le Nitrate}, le Ministre de Environnement avait nommé une Mis- sion d Inspection, chargée d'examiner les conditions application de la réglementa- tion des installations classées pour la pro- tection de l'environnement aux activités d'élevage, en Bretagne Cette mission, composée d'un Inspecteur Général de l'Environnement et d'un Con- tréleur Général des Services Vétérinaires, ‘a souhaité connaitre le point de vue et les ‘propositions de notre association a ce sujet. ‘Au cours d'une réunion tenue au Ministre dela Santé, G. Huet au nom d'Bau et Rivie- res de Bretagne, a insisté, documents a Vappui, sur -'insuffisance des études d'impact et des plans d’épandage des lisiers Vinapplication des normes nationales pour ce qui concerne les surfaces minima- P. 5 / eau ot riviéros/ N° 66 les d'€pandage des lisiers de pores et volail- les: en Bretagne, ceite surface minimale est, en toute ilégalité, divisée en deux ! Ie disfonctionnement des Conseils Dépar- tementaux d'Hygiéne et notamment absence d'examen global des conditions 'implaniation et d'extension des élevages hors-sol la faiblesse - dramatique - des moyens humains des services de "Inspection des Installations Classées. Reste a espérer que les conclusions aux 4uelles aboutira cette mission permettront au Ministére de l'Environnement de pren- dre enfin ses responsabilités, en donnant aux Préfets les instructions indispensables pour que cesse le laxisme actuel, et débou- cheront sur les créations d’emplois qui stimposent, en particulier dans les dépar- tements de l'Ouest oi les établissements classés agricoles se comptent par milliers. Gil Huet Dans ta revue précédente, page 8, nous fai sions le bilan de lopération "'Ster-Goz Riviere Propre'” des 2 et 3 juillet dernier. Nous annoncions avoir commencé a mener une réflexion avec les élus du bassin ver- sant Aven -Ster Gor, en particulier avec M. Le Bris, Conseiller Général - Maire de Ban- nalec et Président du Syndicat Intercom- ‘munal mis en place, au niveau du bassin versant, dans le cadre du Contrat de Riviere. ‘A Yepoque, le projet d'une journée de "'Solidarité pour l'eau et les rivieres’ de la commune était l'étude. Ce projet est concrétisé le 3 septembre dernier et & fait vivre un grand jour cette commune du Sud Finistére : = 400 bannalécois mobilisés par quartier soit prés de 10 % de la population, ont tra vaillé sur ITsole, le Ster Goz et quelques affluent. - Participation des comités de quarters, des associations & Vorganisation et au tra - Participation importante des agriculteurs avee leurs tracteurs - Participation des entrepreneurs de travaux publics avec leur tracto-pelle. tion bénévole des employés com- ‘munaux et des pompiers, grands magasins, la fourniture du repas de midi, duu rofite du soir, de la boisson’ du Participation de tous les élus, de la rive gauche a la rive droite. “Le Ministre... des Dom‘Tom, sur le chan- tier et dans la brousse... ! La visite du chantier du 3 septembre avec M. Le Pensec, M. Le Bris, M. Le Calonnec, Youen Landrein et Christian Belluard Nous avons demandé @ M. Le Bris ses impressions sur cette journée mémorable : B&R: “Pourquoi avoir programmé une tlle journée?" Y, LB: "Le 3 juillet, sur votre chanter de Pont Meya,javais été surpris par la faible par ticipation des Bannalécois, aussi me suse dit quen tant quiélu, favais un role @ jouer pour inciter la population & participer au nettoyage des riveres. I fallat donner texemple. fen ai parlé aux ‘membres du conseil municipal. Tous ont aus- ‘itt donné leur accord pour participer & une Journée de soldarité envers les rvitres. Les ‘employes communau, les pompiers étaient ‘aussi partants, je pouvais lancer Uopération ‘et contacter le autres partenaires, associa tions, comités de quarter, et.” E&R:: "Combien de personnes pensiez-vous ‘mobiliser 2°” Y. LB: “Au début de ce projet, 200 person- nes était le maximum i rassembler. Au soir de la premiare réunion avec tous les partenai- res, ily avait d&ia 250 personnes de dénom- brées. Avec les inscrts de dernire minute, on ‘pouvaitsattendre a 300 bénévoles. En fin de comple, ce sont 400 personnes qui se sont rmobilisées et ceci malgré le temps incer- tain :Cest extra!” E&R: "Quel bilan fites-vous de cette jour née...? Quelles sont vos impressions ?” Y.LB: “Elles sont nombreuses.. D'une part, nous nous sommes rendus compte des dffcul- tés imporantes quil y a a organiser ce type P.6/ eau ot riviores /N® 66 Photo Ouest France de grand chantier,en particulier au niveau des problemes de sécurité et assurance Diautre par, ce chanter aura, je le pense, par ticipé a la prise de conscience du travail important que représente le netiovage des Tiviéves,.. avec ou sans ouragan ! ‘De plus, espére que tous les participants a ce netioyage auront remarqué importance de la déprise agricole au niveau du fond des vat- tees. Be fin de compte, on a été beaucoup plus _gonés par les ronciers et les friches que par Tes cultures ou le bétail..! Ceci devrait rela- tivser les critiques faites par rapport au pas- ‘sage des pécheurs ou des promeneurs le long des rivibres. Par ailleurs, ce gui est tres posit, c'est que plusieurs quartirs ont poursuivi le travail les week-end suivants, en particulier sur le Ster Gon” B&R: "Et dans lavenir ?” Y.LB: “Plusiewrs personnes miont demandé de renowweler lopération année prochaine. On y réflchira’: E & R:"A quand les cantonniers de rivid- res?" Y, LB: "Jo ponse que Vide fait son chemin et que ce genre de manifestation aide a la reflexion sur le sujet’. B&R: "Permettez-nous de conclure par BRAVO ! MONSIUR LE MAIRE:" Bravo Monsieur le Maire ! Youen LANDREIN Pollution de l’'Aven Les revers du robinet... ! A Pont-Aven, mercredi 7 septembre de bon ‘matin, commengait une bien triste journée pour I’Aven. En effet, quelle ne fut pas la surprise des quelques promeneurs qui, ce matin avaient choisi de longer la riviére depuis le centre ville, empruntant ainsi la "Pro- menade Xavier Grall”, pour rejoindre le trés beau site "Bois dAmour" (*), en découvrant dune part la couleur de Veau et surtout en voyant de nombreux saumons. suffoquer et dériver le venire en Yair dans VAven. Des dizaines de saumons ont été observés bondissant hors de l'eau afin de luter con- re lasphyxie,.. mais peine perdue hélas ! Les iruites, les anguilles et autres poissons

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