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Le Cercle des Afro-Optimistes présente :

SHINE
Une étude sur le coût de l’énergie solaire
photovoltaïque en Afrique

Bernard AYITEE
Frédéric NTJONO

2009
Sommaire

I. Panorama des énergies actuellement utilisées en Afrique............................................ 4

1. Les énergies fossiles…………………………………………………………………………………………..4

2. Les énergies renouvelables………………………………..…………………………………………….. 4

II. Les obstacles à la diffusion de la production électrique d’origine solaire en Afrique.…. 6

1. Les obstacles institutionnels……………………………………………………………………………. 6

2. Les obstacles économiques et financiers…………………….…………………………………… 6

III. Analyse d’un projet d’investissement......................................................................... 7

1. Hypothèses opérationnelles……………………………….………………………………………….. 7

2. Hypothèses de valorisation………………………………….…………………………………………. 7

3. Résultat……………………………………………………………………….…………………………………. 7

4. Conclusion du modèle……………………………………………………………………………………. 8

IV. Les incitations gouvernementales………………………………..…………………………………………. 9

V. Analyse d’un projet d’investissement avec feed-in-tariff……………..……………………….. 10

VI. Conclusion générale…………………………………………………………………..…………………………. 12

Shine : Une étude sur le coût de l’énergie solaire photovoltaïque en Afrique


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Le constat est alarmant en Afrique, seule 23% de la population africaine a accès aujourd‘hui à
l’électricité. Ce taux tombe encore plus bas lorsqu’il s’agit de zones rurales : 8%. En d’autres termes,
plus de 500 millions d’africains « vivent dans le noir ». Les taux d’électrification par région sont
résumés dans le tableau ci-dessous.

Zone Taux d'électrification

Afrique du Nord 27 à 99%


Afrique de l'Ouest 4 à 40%
Afrique Centrale 3 à 35%
Afrique de l'Est 5 à 25%
Afrique Australe 7 à 70%

Source : AFREPEN, 2008

La fiabilité du réseau électrique est également décriée. Les coupures de courant restent nombreuses,
et les déperditions lors du transport de l’électricité sont encore trop importantes (42% contre
seulement 9% en Europe).

L’Afrique ne manque pourtant pas de ressources tant fossiles que renouvelables afin d’assurer son
indépendance énergétique comme en atteste le tableau ci-dessous.

Contexte global de l'Afrique Total % mondial

Réserves pétrole 10,122Mt 7,1%

Réserves gaz 11,4 Md m3 7,5%

Réserves Houille Grasse 55,000Mt 10,6%

Réserves Uranium (<$130/Kg) 613kt 18,7%


Capacités Hydroélectriques
(techniquement exploitables) > 1888 TWh/yr 13,7%

Consommation Energie Commerciale n/a 3,0%

Source: Nations Unies, Etude des Ressources Energétiques 2008, WEC, Atlas du Times

On constate donc un réel écart entre la production actuelle et le potentiel de production d’électricité
en Afrique.

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I. Panorama des énergies actuellement utilisées en Afrique

1. Les énergies fossiles

La première source d'électricité est de loin le charbon, qui fournit 47% de la production électrique
d'Afrique subsaharienne, suivie du gaz (21%) et de l'hydroélectricité (19%), et loin derrière, du
pétrole et du nucléaire.

Nucléaire
Pétrole
2%
11%

Hydraulique Charbon
19% 47%

Gaz
21%

Source : AFREPEN, 2008

Les autres sources (éolien, biomasse, solaire) représentent moins d’1% de l'électricité produite.

2. Les énergies renouvelables

Aujourd’hui, les énergies renouvelables sont très peu utilisées sur le continent. A peine 45 000 GWH
sont produits chaque année grâce aux énergies renouvelables. L’énergie solaire, à titre d’exemple
représente moins d’1% de l’électricité produite alors que le soleil est une ressource dont la majorité
des pays africains dispose à profusion.

Bien que plébiscitées, certaines énergies renouvelables peuvent présenter des inconvénients :

- La biomasse : très utilisée en Afrique subsaharienne. Cette ressource a de sérieux impacts


environnementaux négatifs notamment en termes de dégradation des terres et de pollution
des airs.

- L’éolienne : en plus de la pollution sonore et visuelle, le risque de casse sur ce type


d’exploitation est non négligeable. En outre, cette ressource est exploitable uniquement
dans certaines zones telles que l’Afrique du Nord et le littoral de l’Afrique et ne saurait donc
être généralisée à l’ensemble des pays africains.

- L’hydraulique : c’est la ressource renouvelable à plus fort potentiel en termes de capacité de


production électrique. Les ressources hydrauliques à elles seules peuvent couvrir tous les
besoins en électricité de l’Afrique. Toutefois, à peine 7 % du potentiel de la grande
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hydraulique techniquement exploitable a été aménagé. L’utilisation de l’hydraulique a
également des impacts environnementaux et sociaux négatifs : déplacement des
populations, submersion des terres cultivables, dégradation de la faune et de la flore, risque
climatique à cause de la forte dépendance au niveau des précipitations …

L’Afrique qui est à l’aube de son développement économique doit donc trouver une solution à la
question de l’indépendance énergétique, étape préalable à toute croissance solide et durable.

Cet enjeu est d’autant plus crucial que la croissance de l’Afrique intervient à un moment où la
croissance verte n’est plus un luxe mais une nécessité. Les pays africains se doivent donc de créer
des systèmes énergétiques efficaces, viables et en phase avec les exigences environnementales
du monde actuel.

Après avoir passé en revue les différentes possibilités, le solaire photovoltaïque semble être la
solution la mieux adaptée et ceci pour les raisons suivantes :

- Le soleil est une ressource dont les pays africains disposent en abondance tout au
long de l’année

- Le solaire est la source d’énergie dont la production est maximale au moment du pic
de demande (autour de midi). Il n’y a donc pas de besoin d’ajustement de capacité
du système contrairement aux autres sources d’énergie telles que le pétrole et le gaz

- En termes d’impacts environnementaux, le solaire est de, toutes les sources


d’énergies renouvelables, celle qui a le bilan écologique le plus positif.

Cependant des obstacles subsistent encore, retardant l’expansion de la technologie photovoltaïque


en Afrique.

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II. Les obstacles à la diffusion de la production électrique d’origine solaire en Afrique

1. Les obstacles institutionnels

La rentabilité et le développement des technologies photovoltaïques, dépendent fortement de la


volonté des pouvoirs publics. L’appui des gouvernements est essentiel car le solaire reste une
technologie coûteuse et l’on ne saurait envisager pour l’instant un développement de cette
technologie sans incitations gouvernementales.

A ce jour, la plupart des pays africains n’ont, à quelques exceptions près, pas de politique
énergétique clairement définie. Les projets solaires sont en majorité des projets à petite échelle
bénéficiant d’aides internationales.

Le manque de soutien aux énergies renouvelables s’illustre également par les faibles dotations
budgétaires que l’on peut voir dans la plupart des pays. Les secteurs du pétrole et de l’électricité sont
privilégiés, alors qu’ils ne desservent qu’une petite partie de la population, tandis que les énergies
renouvelables pourraient contribuer à rendre l’électricité accessible à une plus grande partie de la
population.

2. Les obstacles économiques et financiers

Les études réalisées jusque là montrent que la réussite d’un projet tient moins à sa faisabilité
technique qu’à sa rentabilité économique / financière. Le défi à relever pour le financement des
projets liés aux énergies renouvelables est d’élaborer des modèles qui peuvent apporter ces
technologies aux consommateurs à des prix abordables sans pour autant mettre en péril la viabilité
du système énergétique. L’environnement politique défavorable, avec un soutien gouvernemental
minimal aux énergies renouvelables, fait supporter au secteur privé la totale responsabilité
économique des différents projets d’exploitation des énergies renouvelables.

Partant de ce constat, nous avons élaboré un modèle économique visant à réduire les coûts
prohibitifs actuellement constatés tout en offrant un service de qualité conforme aux standards
internationaux. Nous avons également exploré les différentes pistes pouvant favoriser la réussite
d’un tel projet.

Il en a résulté un modèle de coût pertinent, réaliste et répondant aux enjeux mentionnés tout le long
de cette étude.

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III. Analyse d’un projet d’investissement

Le but de cette simulation est d’évaluer dans quelle mesure un projet d’investissement solaire serait
rentable en Afrique. Le but à terme est de déterminer les leviers sur lesquels les pouvoirs publics
pourraient intervenir pour rendre ces projets attractifs en termes de retour sur investissement.

1. Hypothèses opérationnelles

- Le projet consiste en un champ de panneaux solaires de 1 MW de capacité installée. Ce


qui correspond à une production annuelle de 2 000 MWH. L’investissement initial se
monte à 3M€ (1,97 Md FCFA). L’exploitation des panneaux se fait sur une période de 25
ans
- Les coûts d’exploitation consistent essentiellement en des dépenses de gardiennage et de
nettoyage. Ils se montent à €26/MWh (17KFCFA/MWh)
- Le load factor du champ qui correspond au nombre d’heures dans l’année pendant lequel
le champ fonctionne s’élève à 2 000 heures, soit un taux d’efficience de 22,8% (2000h/
(24hX365)).

2. Hypothèses de valorisation

- Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) s’élève à 17%


- Ce CMPC prend en compte une prime de risque actions mais également une prime de
risque pays moyenne zone CEDEAO.
- On envisagera une structure de financement composée à 60% de dette (1,2 Md FCFA) et
de 40% de fonds propres (0,787 Md FCFA).
- Le taux d’imposition normatif est de 30% et le niveau d’inflation de 2,5%. On supposera
qu’il n’y a pas d’investissements de maintenance ni de variation de besoin en fonds de
roulement.

3. Résultat

- Sur la base de ces hypothèses et d’un tarif de vente de l’électricité de 106 FCFA/KWh (tarif
moyen de vente de l’électricité en zone CEDEAO), on obtient un taux de rentabilité
interne du projet (TRI) de 7,97%, soit une valeur actuelle nette (VAN) négative de - 884
MFCFA.
- Ce TRI est largement inférieur au CMPC (17%) qui représente le taux de rentabilité
minimum qu’un investisseur attendrait de ce type de projet.

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500 000

20 11 e

20 12 e
20 13 e

20 14 e
20 15 e

20 16 e
20 17 e

20 18 e

20 19 e
20 20 e

20 21 e
20 22 e

20 23 e
20 24 e

20 25 e

20 26 e
20 27 e

20 28 e
20 29 e

20 30 e
20 31 e

20 32 e

20 33 e
20 34 e
20 09
20 10
(500 000)

(1 000 000)

(1 500 000)

(2 000 000)

(2 500 000)

En d’autres termes, ce projet ne rapporte pas assez pour rémunérer les différents pourvoyeurs de
capitaux (créanciers et actionnaires). Un tarif de 106 FCFA ne permet donc pas de dégager une
rentabilité suffisante par rapport au niveau de rentabilité qu’on attendrait d’un projet de ce type.

4. Conclusion du modèle

Sur la base des tarifs de vente et des contraintes de coût, un projet solaire ne saurait être rentable
dans les conditions actuelles. Cette conclusion n’est pas surprenante dans la mesure où, comme
évoqué plus haut, la production d’électricité solaire reste relativement onéreuse. La plupart des pays
dans lesquels ce type d’électricité s’est développé ont su mettre en place des mécanismes
d’incitations plus ou moins efficaces.

L’on aurait pu s’attendre à ce que le niveau d’ensoleillement plus élevé en Afrique puisse contribuer
à améliorer la rentabilité, mais nous constatons que ce surplus d’efficience est complètement
absorbé par le niveau du CMPC (17%). A titre illustratif, un projet similaire aurait un CMPC de 10% à
13% en France. En France, le surplus d’efficience (500 heures sur une base annuelle) permettrait
donc d’obtenir un meilleur TRI. Cette différence de CMPC provient essentiellement de l’intégration
d’une prime de risque pays pour la zone Afrique. La perception des investisseurs internationaux du
risque des investissements en Afrique reste à ce jour encore très élevée, à tort ou à raison...

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IV. Les incitations gouvernementales

La production solaire étant plus coûteuse que les productions dites conventionnelles, une politique
volontariste de soutien des gouvernements serait une solution. Il existe plusieurs mécanismes à la
disposition des pouvoirs publics pour subventionner le solaire.

- Les tarifs garantis :

Ils consistent à garantir aux producteurs d’énergie renouvelable un tarif d’achat pour une période
déterminée. Ils sont utilisés en Espagne, en Italie et en France.

- Subventions d'investissement:

Il s’agit de mécanismes par lesquels le gouvernement finance au comptant une partie de


l’investissement initial d’acquisition des panneaux solaires. De tels mécanismes ont déjà été testés
avec succès en Californie.

- Incitations fiscales :

Elles correspondent à des déductions fiscales octroyées aux producteurs d’énergie renouvelables.

A ce jour, la mise en place de tarifs garantis reste la méthode la plus efficace et la plus incitative pour
encourager des projets d’investissement dans l’énergie solaire. Ils présentent l’avantage d’être
faciles à mettre en œuvre et d’offrir une meilleure visibilité aux acteurs désireux d’investir.

Notons que les soutiens des gouvernements ne sont pas voués à demeurer éternellement. Sur le long
terme, les coûts de l’industrie devraient baisser et les économies d’échelle se substitueraient
graduellement aux subventions. D’ailleurs selon l’Agence Internationale pour l’Energie les coûts du
solaire photovoltaïque seront divisés par 4 d’ici 10 ans.

Dans la partie qui suit nous allons calculer le niveau de tarif qui rendrait notre projet solaire rentable.

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V. Analyse d’un projet d’investissement avec feed-in tariff

Le projet de champs de panneaux solaires que nous avons étudié plus haut n’est pas rentable
compte tenu des tarifs de vente et des contraintes de coûts. Etudions ce même projet en y
incorporant un tarif garanti (feed-in tariff). Par ce mécanisme, le gouvernement garantit aux
producteurs d’énergie solaire un tarif d’achat au dessus du tarif de vente habituel. L’Etat supporte ce
surcoût de façon à ce que cela soit totalement neutre pour le consommateur final. En pratique,
l’énergie produite serait acheté par l’opérateur électrique national (EDF en France, CIE en Côte
d’Ivoire…).

En supposant un niveau de feed-in tariff similaire à celui de la France (€350/MWh soit 230
FCFA/KWH), on obtiendrait un TRI de 19%, soit une VAN de 405 MFCFA.

1 000 000

500 000

-
2011e

2012e
2013e

2014e
2015e

2016e
2017e

2018e

2019e
2020e

2021e
2022e

2023e
2024e

2025e

2026e
2027e

2028e
2029e

2030e
2031e

2032e

2033e
2034e
20 0 9
20 1 0

(500 000)

(1 000 000)

(1 500 000)

(2 000 000)

(2 500 000)

Si l’on valorise le projet avec un feed-in tariff de 313 FCFA /KWH, on obtient un TRI de 25% soit 1,3
MFCFA.

1 000 000

500 000

-
2011e
2012e
2013e
2014e
2015e
2016e
2017e
2018e
2019e
2020e
2021e
2022e
2023e
2024e
2025e
2026e
2027e
2028e
2029e
2030e
2031e
2032e
2033e
2034e
2009
2010

(500 000)

(1 000 000)

(1 500 000)

(2 000 000)

(2 500 000)

Un TRI de 25% représente une marge de 8% sur le taux de rentabilité attendu des investisseurs. Les
tableaux de sensibilités ci-dessous récapitulent les différents TRI et VAN pour différents niveaux de
taux d’efficience, d’investissement initial et de tarif de vente.

Nous allons montrer dans les tableaux ci-dessous la sensibilité de ces résultats aux différents
paramètres que sont le niveau d’investissement initial, le load factor et le tarif de vente.

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Sensibilité au niveau d’investissement et au taux

Inv. (KFCFA) Inv. (KFCFA)

VAN 1 313 500 1 641 000 1 968 500 2 296 000 2 623 500 TRI 1 313 500 1 641 000 1 968 500 2 296 000 2 623 500

1 900 -512 236 -814 962 -1 117 688 -1 420 414 -1 723 140 1 900 9.1% 7.0% 5.5% 4.4% 3.5%

T a u x d ’e ff.
T a u x d ’e f f .

(h e u re s )
(h e u re s )

2 000 -278 268 -580 994 -883 720 -1 186 446 -1 489 172 2 000 12.2% 9.7% 8.0% 6.6% 5.5%

2 100 -44 300 -347 026 -649 752 -952 478 -1 255 204 2 100 15.0% 12.2% 10.2% 8.6% 7.4%

2 200 189 668 -113 058 -415 784 -718 510 -1 021 236 2 200 17.7% 14.5% 12.2% 10.5% 9.1%

Sensibilité au tarif de vente et au niveau


d’investissement

Tarif Tarif

VAN 80 155 230 305 380 TRI 80 155 230 305 380
In v . (K F C F A )
In v . ( K F C F A )

1 641 000 -857 999 -75 210 707 579 1 490 368 2 273 157 1 641 000 6.5% 14.8% 21.9% 28.7% 35.3%

1 968 500 -1 160 725 -377 936 404 853 1 187 642 1 970 431 1 968 500 5.1% 12.5% 18.7% 24.4% 30.0%

2 296 000 -1 463 451 -680 662 102 127 884 916 1 667 704 2 296 000 3.9% 10.7% 16.2% 21.3% 26.1%

2 623 500 -1 766 177 -983 388 -200 599 582 189 1 364 978 2 623 500 3.0% 9.4% 14.4% 18.9% 23.2%

Sensibilité au tarif de vente et au niveau


d’investissement

Tarif Tarif

VAN 163 238 313 388 463 TRI 163 238 313 388 463
In v . (K F C F A )
In v . (K F C F A )

1 641 000 7 397 790 186 1 572 975 2 355 764 3 138 553 1 641 000 15.6% 22.7% 29.4% 36.0% 42.6%

1 968 500 -295 329 487 460 1 270 249 2 053 038 2 835 827 1 968 500 13.2% 19.3% 25.0% 30.6% 36.1%

2 296 000 -598 055 184 734 967 523 1 750 312 2 533 101 2 296 000 11.4% 16.8% 21.8% 26.6% 31.4%

2 623 500 -900 781 -117 992 664 797 1 447 586 2 230 374 2 623 500 9.9% 14.9% 19.4% 23.7% 27.9%

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VI. Conclusion générale

Le feed-in tariff est une solution simple et efficace à mettre en œuvre. Toutefois, la mise en place de
feed-in tariff ne se fera pas sans volonté politique forte. Une telle volonté politique fait défaut en ce
moment, faute de réelle politique énergétique.

Le rôle des banques

Les projets sont financés à 60%-80% par dette. La question du rôle des banques se pose donc
indéniablement. Le risque lié à l’exploitation de panneaux solaires est faible et se limite à un risque
opérationnel (vol, vandalisme etc.) tant que le feed-in tariff est mis en place. Afin que les banques
s’engagent à financer des projets solaires de grande ampleur, il faudrait non seulement que des
feed-in tariff raisonnables soient instaurés, mais qu’en plus ils le soient d’une manière telle qu’aucun
doute ne subsiste quant au fait que les engagements étatiques seront respectés.

Le rôle des marchés

En marge du rôle des banques et des gouvernements, les marchés financiers peuvent également
mettre en place des mécanismes d’ajustement qui rendraient l’industrie africaine du solaire
photovoltaïque pérenne. Même si le marché est encore embryonnaire, les certificats verts peuvent
réellement améliorer la rentabilité d’un projet.

A titre de rappel, le terme certificat vert désigne une attestation de production correspondant à une
quantité d’exactement 1 MWH injectée sur le réseau électrique durant une certaine période et issue
d’une centrale exploitant une énergie renouvelable.

Les certificats verts ont une valeur monétaire, ils sont négociables et peuvent donc être vendus sur
un marché à deux types de client :

- Un fournisseur d’électricité qui, soumis à un quota obligatoire d’électricité renouvelable


imposée par l’État dans lequel il exerce son activité, ne peut ou ne veut ni produire lui-même
cette électricité, ni en acheter à un producteur sur le marché.
- Une entreprise quelconque ou toute autre personne physique ou morale qui, pour des
raisons qui lui sont propre (citoyenneté écologique, image, stratégie,...), est désireuse de
consommer de l’électricité « verte ».

La revente de certificats verts permettrait donc à un producteur d’électricité « verte » (un


producteur d’électricité d’origine solaire par exemple) de bénéficier d’une source supplémentaire de
revenus, de dynamiser les flux monétaires et donc finalement d’améliorer la rentabilité.

Cette piste est prometteuse et le développement d’un marché liquide de certificats verts serait
indéniablement un atout pour l’expansion de projets de champs de panneaux solaires
photovoltaïques qui peuvent venir remplacer ou compléter des installations électriques d’un autre
type.

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