Está en la página 1de 7
Commissariat Office ofthe ‘aux langues ‘Commissioner of oficilles Oficial Languages RAPPORT FINAL D'ENQUETE DE LA COMMISSAIRE AUX LANGUES OFFICIELLES PAR INTERIM GENDARMERIE ROYALE DU CANADA MARS 2017 NIREf. : 2016-1228-CAS (2015-0162) 2016-1227-CAS (2015-0437) 1. Allégations Selon les personnes qui ont déposé les plaintes (es plaignants), certains agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui communiquent avec le public sur la Colline du Parlement ne sont pas bilingues. A plusieurs reprises, les plaignants se sont adressés a des agents de la GRC et ces derniers n'ont pas été en mesure d'offrir un service en francais. Les plaignants citent, en exemple, des situations ayant eu lieu le 16 février, le 27 mai, le 5 juin et le 8 juin 2015. 2. Question L’enquete visait 4 déterminer sila GRC a satisfait ou non aux obligations que lui impose la partie IV de la Loi sur les langues officielles (la Loi), soit d'offrir des services au public dans la langue officielle du demandeur sur la Colline du Parlement. 3. Cadre juridique L’enquéte a été menée en tenant compte de la partie IV (Communications avec le public et prestation des services) de la Loj et de son esprit. La partie IV de la Loi a pour objet d'assurer au public 'accés a des services de qualité égale dans les deux langues officielles. Elle impose aux institutions fédérales lobligation « de veiller a ce que le public puisse communiquer avec leur siége ou leur administration centrale, et en Tecevoir les services, dans I'une ou l'autre des langues officielles ». 4, Méthodologie Llenquéte a tenu compte des renseignements fouris par les plaignants ainsi que des réponses et de la documentation fournie par la GRC. De plus, étant donné que la GRC opére sur les terrains du Parlement, les renseignements fournis par la Chambre des communes ont également été pris en considération. Le rapport final d’enquéte tient compte des commentaires recus. Les conclusions et les recommandations de 'enquéte ont été modifiges en conséquence. 5. Information considérée dans le cadre de I’enquéte 5.1 Contexte Les Services de protection de la Division nationale de la GRC sont responsables d'assurer la sécurité de la Colline du Parlement. Pour ce faire, des agents sont affectés a divers endroits. Certains de ces agents sont trés visibles pour les visiteurs du Parlement. Cette proximité avec les membres du public peut amener les agents a devoir ‘communiquer avec eux, par exemple pour transmettre des renseignements généraux ou des consignes de sécurité. 5.2 Position des plaignants Selon les plaignants, le Parlement du Canada est un endroit symbolique ot les Canadiennes et les Canadiens, quelle que soit leur langue officielle, doivent se sentir inclus. Aux termes de la Loi, la GRC est tenue d'offtir en tout temps un service au public dans les deux langues officielles sur la Colline du Parlement. 5.3 Commentaires d’un des plaignants sur le rapport préliminaire d’enquéte Un des plaignants considére que les francophones et les anglophones ont des droits et des privilages égaux quant a l'utilisation de leur langue officielle dans les institutions du Parlement. Selon lui il est inacceptable que les agents ne soient pas en mesure de communiquer avec le public dans les deux langues offcielles. Selon le plaignant, la GRC devrait affecter uniquement des agents bilingues sur la Colline du Parlement. Le plaignant est également d'avis que la procédure selon laquelle il faut aller chercher aide d'un collégue est problématique. Selon le plaignant, les agents travaillent dans un méme périmétre, mais beaucoup d'entre eux sont affectés a des taches quiils doivent effectuer de facon individuelle. Si un agent bilingue se trouve a proximité d’un agent unilingue, ce dernier pourrait demander l'aide de son collégue dans le cadre de la prestation de services de qualité égale. Cependant, il est fort possible que 'agent bilingue soit déja occupé par d'autres fonctions. Dans une telle situation, le service dans la langue souhaitée devient momentanément inaccessible. Lors de situations d'urgence, le plaignant considére qu'il est encore plus important que les agents soient en mesure de communiquer dans les deux langues officielles. Par ‘exemple, si une personne remarque qu'une « personne suspecte » circule sur les terrains de la Colline du Parlement et qu’elle tente d’en avertir les forces de lordre, il est possible qu'elle n’arrive pas a communiquer lurgence de la situation en raison de Funilinguisme de agent de la GRC en poste. Dans un tel cas, la sécurité des personnes pourrait étre compromise et un temps précieux d'intervention pourrait étre perdu De plus, le plaignant est d’avis que l'utilisation des cartes de références linguistiques est inacceptable. | considére que cette pratique aura pour effet de normaliser les lacunes des agents postés sur la Colline du Parlement et de les rendre acceptables. Commissariat aux langues offcelles Rapport final 'enquéte Le plaignant est d’avis que la Chambre des communes a également une part de responsabilité en ce qui a trait aux infractions a la Loi par la GRC, car cette derniére opére sur les terrains de la Colline du Parlement avec l'autorisation de la Chambre des communes. Le plaignant appuie cette affirmation sur la Loi no 1 sur le plan d'action économique de 2015 qui modifie la Loi sur le Parlement du Canada et qui met en place le nouveau bureau du Service de protection parlementaire (SPP). Ce bureau est régi conjointement par la Chambre des communes, le Sénat et la GRC, d'oil cette responsabilité commune entre la Chambre des communes et la GRC pour le plaignant. Le plaignant conclut qu'en raison de 'absence de service, dans de telles situations, les francophones bilingues devront se résoucre A utiliser 'anglais afin d’étre servis sans délai. Selon lui, la justice ne doit pas étre unidirectionnelle et 'Sgalité doit étre tangible et concréte. Le Parlement devrait étre un exemple en matiére de langues officielles pour tous les Canadiens et les Canadiennes. 5.4 Position des institutions fédérales 5.4.1 La Gendarmerie royale du Canada Les représentants de la GRC ont indiqué qu'en tant que corps de police fédérale, la GRC prend en considération les obligations linguistiques qui découlent de la Loi lors de Vaffectation de ses agents a des postes sur la Colline du Parlement. Chaque poste au sein de la GRC se voit attribuer un profil inguistique qui prend en compte un large €ventail de taches a effectuer, dont celle de servir le public dans les deux langues officielles. Les représentants de la GRC ont confirmé que les agents doivent satisfaire ‘aux critéres en matiére de langues officielles afin d'étre affectés A un poste sur la Colline du Parlement. Selon les représentants de la GRC, lorsqu'un agent est affecté a 'unité responsable de la sécurité de la Colline du Parlement, il doit prendre connaissance d'une lettre qui énumeére les attentes liées a sa fonction. Cette lettre explique notamment que la région de la capitale nationale (RCN) est une région désignée bilingue et que cela suppose des obligations en matiére de langues officielles. Les nouveaux agents sont rencontrés afin de recevoir un résumé des procédures opérationnelles normalisées, dont un extrait se rapporte aux obligations en matiére de langues officielles et de service au public. Les représentants de la GRC ont indiqué que la procédure opérationnelle normalisée exige que les agents accueillent le public en faisant offre active de service dans les deux langues officielles. De plus, lorsque I'agent est dans lmpossibilité de servir le demandeur dans lune ou autre des langues officielle, il doit utiliser une carte de références linguistiques sur laquelle sont inscrites, en phonétique, quelques phrases importantes en frangais et en anglais. A l'aide de la carte linguistique, 'agent doit informer le demandeur qu'il ira chercher l'aide d'un agent bilingue qui sera en mesure de lui offtir le service dans sa langue officielle de préférence. De plus, la Direction des langues officielles ainsi que le coordonnateur régional des langues officielles de la GRC informent les agents des enjeux relatifs aux langues officielles a l'aide de communications internes. Commissariat aux langues offcelles Rapport final dienquéte Les représentants de la GRC ont précisé que, lors des incidents du 15 février, du 27 mai, du 5 juin et du 8 juin 2016, le taux d’agents bilingues en poste pendant les heures de travail, sur la Colline du Parlement, oscillait entre 72 et 83 p. 100. Toutefois, ils n’ont pas ét8 en mesure de retracer les événements liés aux incidents. 5.4.2 La Chambre des communes Avant la sanction royale de la Loi no 1 sur le plan d'action économique de 2015, le Service de sécurité de la Chambre des communes et le Service de protection du Sénat étaient responsable de la sécurité matérielle a l'intérieur des édifices sur la Coline du Parlement, alors que la GRC était responsable de la sécurité sur les terrains a l'extérieur des batiments. Le rdle de séourité de la GRC ainsi que la prestation des services offerts par cette derniére n’entrent pas dans la portée opérationnelle ou dans le mandat de la ‘Chambre des communes. Méme sil existait quelques protocoles dentente entre la GRC et la Chambre des communes concernant le plan-cadre de stireté et le partage du renseignement de sécurité, aucun de ces protocoles ne portait sur la prestation des services bilingues sur la Colline du Parlement. La GRC est responsable de s'assurer quelle respecte ses obligations en matiére de langues officielles lors de ses interactions avec les parlementaires ou avec le public sur la Colline du Parlement. 5.5 Commentaires de la Gendarmerie royale du Canada sur le rapport prélim denquéte La GRC a indiqué qu'elle attache une grande importance au bilinguisme et qu'l s'agit d'une question que le commissaire de la GRC surveille de prés. Afin de maintenit excellence de ses opérations, la GRC a adopté un modéle de prestation de services qui tient compte de importance de toujours respecter les préférences linguistiques de ses olients. La GRC a également mentionné quelle déploie tous les efforts possibles afin de satisfaire les exigences de ses clients tout en tenant compte de son mandat général, qui consiste & veiller a la sécurité et a la sGireté des Canadiens et des institutions démocratiques & leur service. Selon la GRC, 80 p. 100 des membres réguliers (gendarmes) de la GRC présents sur la Colline du Parlement étaient bilingues au moment des incidents. Le 20 p. 100 d'effectif restant était présent afin qu'elle soit en mesure de remplir son mandat général de sécurité publique. La GRC a expliqué que incident terroriste survenu le 22 octobre 2014 a donné lieu 4 une augmentation imprévue des exigences opérationnelles découlant du besoin de maintenir une nouvelle approche correspondant 4 l'environnement de menace en évolution, sur la Colline du Parlement. Ltopérationnalisation de cette nouvelle approche a entrainé des pressions en matiére deffectif et la GRC a eu recours de facon temporaire a des cadets afin d'atténuer cette pression. Depuis ce temps, la GRC a trouvé des ressources bilingues permanentes pour la Colline du Parlement et, 4 compter du 15 juillet 2016, elle n'a plus recours a des cadets pour doter des postes de membres réguliers chargés d'exercer un mandat de sécurité physique au sein de la cité parlementaire ou sur les terrains de la Colline du Parlement. Commissariat aux langues offcelles, Rapport final d'enquéte Le commissaire de la GRC a indiqué que la GRC et le SPP demeurent déterminés a garantir que la prestation des services, dans l'ensemble de la cité parlementaire et des terrains de la Colline du Parlement, se fasse dans les deux langues officielles conformément a la Loi. Au nom de la GRC et du SPP, il affirme avec certitude que non seulement ils sont résolus a donner suite aux deux recommandations formulées dans le rapport préliminaire d'enquéte, mais qu'ils ont aussi entrepris de plus amples efforts de sensibilisation ciblés l'égard de leurs obligations en matiére de langues officielles tout en continuant d'examiner et de modifier les procédures de surveillance applicables. Finalement, la GRC a indiqué n’avoir aucun protocole d’entente avec la Chambre des communes concernant la sécurité ou loffre de services sur la Colline du Parlement. La GRC a indiqué qu’elle a toujours eu une présence sur la Colline du Parlement sans toutefois avoir de protocole d’entente avec la Chambre des communes. 6. Analyse Le Parlement du Canada est hautement symbolique pour les Canadiennes et les Canadiens. Le Parlement du Canada, qui inclut les institutions de la Chambre des communes et du Sénat, est un symbole de la démocratie canadienne. La Constitution canadienne indique que le frangais et anglais sont les langues officelles du Canada Elle prévoit également 'universalité d'acoés dans ces deux langues en ce qui a trait au Parlement. Les services livrés au public par la GRC doivent donc représenter cette dualité linguistique et, puisque la Colline du Parlement est située dans la RCN, la GRC a obligation d'y servir le public dans rune ou l'autre des langues officielles, comme stipulé Alfarticle 22 de la Loi. Les membres du public qui désirent visiter le Parlement du Canada doivent passer par la Colline du Parlement pour s'y rendre. La GRC y est responsable de la sécurité et a donc une présence bien visible. Les agents de la GRC peuvent done étre le premier point de contact pour les membres du public et peuvent avoir a répondre a des. questions d'ordre général de la part des membres du public. Il n’est pas nécessaire que tous les agents affectés a la sécurité de la Colline du Parlement soient bilingues, mais il est primordial que tous ceux qui sont en contact avec le public ou les parlementaires soient en mesure de communiquer dans les deux langues officielles. Lors de situations d'urgence, telles que celle du 22 octobre 2014, les agents peuvent avoir a dicter des consignes de sécurité, telles que des ordres d'évacuation aux personnes se trouvant dans enceinte de la Colline du Parlement. De plus, les membres du public peuvent également avoir & communiquer des renseignements aux agents. Dans de telles situations, il est essential que le public soit en mesure de bien comprendre les consignes et les informations fournies par les agents dans leur langue officielle de préférence. Une mauvaise compréhension des consignes dans l'une ou autre des langues officielles pourrait avoir des conséquences graves. Commissariat aux langues offcielles Rapport final denquéte LLors des incidents, lorsque les plaignants se sont adressés aux agents, ceux-ci auraient dQ immédiatement se référer & la carte de références linguistiques pour informer les plaignants qu'ls allaient demander |'aide d'un collégue bilingue, comme stipulé dans la procédure opérationnelle normalisée. L'enquéte a démontré qu'l y avait une capacité suffisante d’agents bilingues lors des incidents mentionnés par les plaignants pour respecter cette procédure et offrir le service en francais aux plaignants. L’un des plaignants confirme qu’auparavant des agents ont bel et bien suivi cette procédure, mais qu'en ce qui concerne les jours dont il est question dans le cadre des présentes plaintes, cette procédure n’a pas été suivie. La mise en cauvre de cette procédure opérationnelle ormalisée ne doit en aucun temps causer un délai d’attente indu. Le service dans la langue de la minorité doit étre fourni dans un temps comparable a celui du service offert dans la langue de la majorité, et ce, afin d'assurer un service de qualité égale pour les membres des deux communautés de langue officielle Soulignons que l'utilisation de cartes de référence linguistique peut étre une bonne pratique administrative temporaire pour des situations oti toutes les mesures prises par la GRC r’auraient pas permis de recruter un nombre suffisant d’agents bilingues pour assurer le service dans les deux langues officielles sur la Colline du Parlement. Toutefois, cette pratique administrative ne permet pas doffrir un service de qualité égale en frangais et en anglais. La GRC doit revoir cette pratique afin qu'elle soit une option de demier recours et non pas une pratique qui pourrait devenir courante et généralisée pour offrir le service dans les deux langues officielles. Les représentants de la GRC ont confirmé qu'elle n‘informait ses agents de leurs obligations linguistiques que le jour de leur affectation, lorsquon leur présente les attentes liées a leurs postes ainsi que les procédures opérationnelles normalisées. Des rappels ponotuels frequents permettraient de mieux informer les agents et de mieux les sensibiliser aux obligations linguistiques qui découlent de la Loi. En ce qui a trait a la responsabilité de la Chambre des communes face aux infractions de la GRC en matiere de langues officielles, la Loino 1 sure plan d'action économique de 2015 qui modifie la Loi sur le Parlement et qui met en place le nouveau bureau du ‘SPP a obtenu la sanction royale le 23 juin 2016, soit aprés les incidents mentionnés. dans les plaintes, ‘Avant la sanction royale de la Loi no 1 sur le plan d'action économique de 2015 quia mis en place le SPP, aucun protocole d’entente entre la Chambre des communes et la GRC r’existait, et la responsabilité de chacun en matiére de sécurité était bien délimitée. La GRC était responsable de la sécurité sur les terrains a 'extérieur de la Colline du Parlement et le service de protection était responsable de la Chambre des communes & Vintérieur de la cité parlementaire. Chacun était responsable dans sa juridiction de s'assurer que les services étaient offerts dans les deux langues officielles, 7. Conclusions Considérant linformation fournie par les plaignants, lincapacité de la GRC de confirmer ou de réfuter les allégations, je peux conclure que la GRC n’a pas offert aux plaignants, le jour des incidents, le service dans leur langue officielle de préférence. Par conséquent, les plaintes sont fondées compte tenu des obligations en matiére de service au public prévues a la partie IV de la Loi Commissariat aux langues offcielles Rapport final d'enquéte 8. Recommandations Afin que la Gendarmerie royale du Canada respecte pleinement les obligations prévues. la partie IV de la Loi sur les langues officielles, je lui recommande de 1. rédiger et mettre en place, dans un délai de trois mois suivant la date du rapport final, une procédure qui exige de faire des rappels biannuels des obligations en matiére de langues officielles a tous les agents affectés a la sécurité de la Colline du Parlement, afin que ces derniers comprennent les obligations prévues & la partie IV de la Loi, 2. déterminer et surveiller, dans un délai de six mois suivant la date du rapport final, le nombre d’agents de la Gendarmerie royale du Canada nécessaires a la prestation d’un service de qualité égale dans les deux langues officielles sur la Coline du Parlement; 3. développer un plan d'action, dans un délai de 12 mois suivant la date du rapport final, qui comprend des résultats attendus et des échéances précises pour faire en sorte qu'il y ait une capacité suffisante d’agents bilingues de la Gendarmerie royale du Canada en tout temps sur la Colline du Parlement d'ici 2019. Un suivi sera effectué au cours de l'année 2017. Ce rapport constitue mon rapport final d'enqui istaine Saikaley ‘Commissaire aux langues officielles Commissariat aux langues offcielles Rapport final ¢enquéte

También podría gustarte