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LES SAVOIA MARCHETTI SM.79 EN YOUGOSLAVIE ‘Seconde et demiere parte, par Boris Cigié (traduction de Miche! Ledet et profits de Thierry Dekker) AU COMBAT CONTRE U’AXE LLattaque des forces de !Axe contre la Yougosiavie fut lancée aux premiéres heures du 6 avil 1941. Belgrade, la capitale, fut bombardée & plusieurs re- prises par la Luftwaffe, occasionnant de sérieux dé- gats. Les bombardements au hasard causérent non seulement de gros dommages et de nombreuses vic- times civles mais elles paralysérent aussi la chaine de commandement yougoslave. Au sol, la principale attaque fut menée par Ia 12. Armee allemande de- puis la Bulgarie, vers deux directions, destinées & ccouper le pays de la Gréce et donc de toute possibi- Iité de renfort ali. Les premiers raids venus de Italie passérent la céte adriatique peu avant O6H00. Trois vagues de Cant Z.1007bis de la 4* Squadra Aerea firent leur apparition au-dessus de Mostar et Jasenica mais leurs bombes ne causérent que peu de dommages. ‘Aprés leur départ et quelque temps dindécision, un groupe de cing SM.791 (deux de la 261° escadrile et tos de la 262"), emportant 12 bombes de 100 kg, fut envoyé & Fattaque du terrain de Taraboshi puis des colonnes blindées avancant depuis Scutari vers Podgorica. Les avions étaient emmenés par le lieutenant Miljko Vragarié bord du « 1 noir» de la 261° : « Immédiatoment aprés avoirrecu nos ordres, nous décollames et vers 1000, nous effectumes notre attaque a Tatitude de 500 m. Le résultat de Tattaque me sembia excellent, quelques hangars fu- rent fouchés et une grande parte du terrain rendue inutiisable. Au cours de Tattaque, nous fires pris & partie parla DCA italenne qui trait de maniére peu précise. Nous n’avons pu découwir ses positions. Aprés ce premier raid, je me rendis au-dessus de ‘Scutari avec les autres avions et nous avons aussi- {6t attaqué une colonne mécanisée & basse alitude Cependant, sur la route allant vers Podgorica, je ne trouvai aucune colonne, seulement quelques voitu- res qui se dirigeaient vers notre frontiére. Chacune entre elles fut attaquée mais a part les stopper et regarder les ltaliens s'en échapper, nous r’avons rien vu d'autre, » Les avions furent préparés pour une autre mis sion mais les ordres ne vinrent pas. Peu aprés midi, Mostar et Jasenica subirent un autre bombardement, effectué cette fois par les Ju 88 A du IIL/LG 1 et qui fut meurtrier: ily eut plus de 50 tués et 130 blesses rien que sur le terrain. La peur et la panique gagné- rent Mostar et de nombreux soldats quittérent leurs stes pour se cacher dans les villages voisins ou les montagnes. Vers 15h00, une formation d'avions allemands revenant d'un raid contre Sarajevo sur= vola Mostar ; trois des Bf 110 descorte du IIL/ZG 26 apercurent les Savoia et vinrent les mitrailler ; deux trimoteurs de la 262* escadrile furent mis en flammes tandis que deux autres - un de chaque es- cadrille ~ furent endommagés. A Preina et Gorobie les aviateurs du 7* régiment d’aviation (RA) apprirent la nouvelle de l'attaque al- lemande par la radio vers O8h00. Une demi-heure plus tard, le lieutenant-colone! Dragi¢-Hauer arriva 4 Preljina et ordonna de préparer tous les avions disponibles pour une mission. Vers 15n00, le colo- nel Vukéeviévint donner les ordres de missions. Le {66¢ groupe aérien (GA) devaitenvoyer douze avions, armés chacun de douze bombes de 100 kg, contré des cibles prés de Scutari. Deux sections de la 211° escadrille, la premiere emmenée par le commandant Dusan Sofilj (chef du 66* GA) et la seconde par le capitaine commandant tescadrile KreSimir Boras, recurent pour mission de bombarder le terrain de ‘Shtoj. Deux autres sections de la 212° escadrille, woia Marchetti SI ‘commandées par les ca- pitaines Aleksandar Dobanovacki et Ivan Dominko, devaient quant & elles attaquer les ponts sur la rivigre Bojana. Les appa- reils devaient voler en formation jusqu’au Lac de Scutari et ensuite se diriger vers leurs objectifs res- pects, effectuer leur mission puis se regrouper pour le retour. Les Savoia décollérent partirde 1630, parsections de trois. Un avion de la 212* escadrille glissa hors de la piste, la jambe droite du train sfenfoncant dans tune orniére et fappareils‘affaissant. Le pilote était tune fois encore le sergent-chef Vranéié que le colo- rel Vukéevié fit mettre aux arréts pour sabotage... II semble que la roulette de queue de cet appareil avait été démontée pour remplacer celle cassée par le méme pilote la veille Les autres avions se dirigérent vers Albani. Le sergent-chef Vladimir Radecki vo- lait comme bombardier dans le Savoia du lieutenant Milan Prodanovié de la 211° escadrille : « Sure ter- rain principal de Scutari, nous vimes des avions que 1.791 «24 blane » du 67 groupe aérien, Buna & 1940, nous avons aussi bombar- dés. Nous pouvions observer le succes de notre attaque en voyant les colonnes de fumée provenant des explosions aprés notre passage et {qui pouvaient encore étre vues depuis notre pays. ‘Au cours de Fattaque, la DCA fut tres active. Nous avons 6t6 attaqués par trois chasseurs ennemis qui ‘sont parvenus a décoller. Nous les avons combattus ‘sur le chemin du retour bien sar et le sergent-chef ‘mécanicien Blado Strugar est parvenu a en descen- dre un qui s'est abattu en flammes avant de s’éora- ‘ser au sol, Nous sommes tous rentrés & bon port et ‘sans dommages, sauf lavion numéro « 6 » qui avait requ un éclat dans Fale. » A Gorobilje, le 67* GA prépara lui aussi ses avi- ons et les équipages furent mis en alerte ; mais Vunité semblait avoir été oublige et elle ne recut ‘aucun ordre durant la journée. En soirée, le colonel Dragiéevié transmit enfin ses ordres au 81° GA : tot Je lendemain matin, deux sections de trois avions devaient attaquer les ponts sur les riviéres Mati et Ishém, en Albanie, tandis qu'un autre appareil de- valt effectuer une reconnaissance sur Durazzo et Tirana. Afin d'éviter toute perte supplémentaire lors des raids aériens, les avions devaient gagner le ter- rain auxiliare de Kapino Pole apres chaque mission, 67 1. formation de quatre SM.IBI dont ls «24 9,425» et «29» blancs 4 PAE 1940, (coll Musée de I Aviation ds Belgrade) 68 {Lun des deux Savoia deta 262 eseadeile drat par ‘des BE T10 da ILUZG 26 le dari 1941 est examin par des “filers itaiens apres Poceu- deux kilométres & fouest de Nik&ié, Ortije8 ne devait tre utilisé que pour faire le plein de carburant et le réarmement des appareils ; cette mesure ne fut ccependant pas toujours appliquée. Les équipages du 81° GA se tinrent préts au com- bat avec leurs avions dés 04h30 le 7 avril mais le Plafond bas et le temps pluvieux rendait les décol- Tages délicats. Le temps s‘éclaircit légerement peu apres 0600 et le commandant adjoint de I'unité, le Capitaine Leo Bradaéka, partit le premier avec son équipage. Aprés avoir largué sept bombes de 100 kg prés d'un cargo dans le port de Durazzo, le trimoteur oursuivit son vol jusqu’a la capitale albanaise ol équipage découvrt un terrain d'aviation sur lequel il mitralla trois Ca.310. Vapparell suivant fut celui du lieutenant Miko Vratari¢ qui devait commander Vat- taque de la section de la 261° escadrille sur Ishém. Lllier droit perdit le contact prés de Herceg Novi et retourna a OrtijeS aprés avoir largué ses bom- bes sur le polygone de Podvelez tandis que lalier gauche décolla plus tard et se joignit a la section de la 262" escadrile; le trimoteur poursuivit donc seul 52 route. Aprés avoir trouvé lobjectif et considéré les chances de ratteindre comme quasiment nulles, Véquipage décida de chercher une meilleure cibe LLavion largua six projectiles de 100 kg sur Alessio ; ‘quelques minutes plus tard, le Savoia sen prit 8 un ont & Drin, au sud-est de Scutari, mais ses bombes ‘manquerent leur cible. Le trimoteur se posa & Kapino Pole. La section emmenée par le lieutenant Nedelkovié se heurta & quelques problémes dés le décollage. Un équipage ne put rejoindre la formation et il lar- ‘gua les bombes dans une gorge proche de la céte avant dialer se poser & Kapino Polje. Les trois avions restants se « promenérent » dans les nuages, inca- ables de se repérer au sol. Dans I'avion de téte se trouvait le sous-lieutenant Moméilo Markovié : « Les conditions météo étaient tres mauvaises. Les nua- {ges plafonnaient & 300 m au-dessus du sole il pleu- vait. Aprés presque une heure de vol, nous ne pou- vions trouver notre chemin vers Scutari ~ Drin, les nuages étant parfois tres proches du sol. La seule solution était de gagner ia mer. Nous sommes sortis des nuages a environ 200 m datitude au-dessus de la Baie de Kotor. On ouvnit le feu sur nous. Comme rnous pilotions des Savoia, les hommes au so! nous pprenaient pour des italiens et les fusées de signali- sation n'y firent rien. Peu aprés, notre avion touché ‘aux moteurs central et drot, nous nous dlrigeames vers le sol. Liavion était endommagé 4 75%. Nous fomes « capturés » par les soldats de la 2 batterie du 429° bataillon. Le méme jour, nous sommes re- partis en train de Zelenika afin de faire notre rapport @ notre commandant. » Tandis que le « 12 noir » se posait en catastrophe 4 Grbaljsko Polje, prés de Tivat, les autres avions se dispersérent. Lun atteignit la cote albanaise au sud- ‘est de Durazzo puis attaqua un destroyer avec trois, bombes de 100 kg qui le manquérent de peu. La forte DCA de Durazzo empécha lappareil 'attaquer la ville et il largua ses derniéres bombes en mer. LLautre équipage fut incapable de trouver un objectif de choix et les bombes furent larguées sur les mon- tagnes. Les deux trimoteurs se posérent 8 Kapino Polje ob, dans l'aprés-midi, cing Savoia commandés par le commandant Dostani¢ arrivérent d’Ortijes. En Serbie, le colonel Vukéevié passa la journée 8 tenter de’ contacter le haut-commandement de aviation, 11 ordonna cependant au leutenant-colo- nel Dragié-Hauer de tenir les avions du 7° RA préts & intervenir, A O8H00, le captaine Dominko de la 212° escadrille partit en mission de reconnaissance mé- téo sur Fitingraire Preljina — Podgorica ~ Scutai. Au méme moment, le lieutenant-colonel Dragié-Haver avait a Gorobije afin de commenter la situation ‘ux équipages du 67° GA. Un Savoia piloté par le lieutenant Zivko Milojkov, de a 213 escadril, fut Ggalement envoyé en reconnaissance météo vers Wlbanie peu avant 09hO0. Les deux équipages re- ‘gagnérent leurs terrains en confrmant le front nua- ‘eux impénétrable au-dessus du Monténégro. Le meme équipage dela 213° fut renvoyé sur le secteur ‘aprés 13h00 mais son rapport demeura identique & Celui du matin Dans la soirée du 7 avril, de désastreuses nou- velles parvinrent au haut-commandement yougos- lave : la ville de Skoplje était tombée aux mains des Allemands et les Panzer avaient déja atteint la gorge de Kaéanik. La 3* Armée yougoslave était non seu- lement coupée en deux, mais les lignes de commu nication avec la Gréce étaient quasiment interrom- ues. Si cela arrvait, le sort du pays serait vite ré- ‘)é... Quand le colonel Vukgevié parvint 3 contacter le quartier-général de (Aviation, il ordonna aussitdt de préparer les avions pour les envoyer contre le point chaud de Kaganik. Lalerte retentit & 01R00 & Preljina. Alors que le Personnel du 66* groupe aérien se rassemblait, le colonel Vukéevi¢ exposa le sérieux de la situation et ‘ordonna a chaque escadrille denvoyer en mission 8s aube deux sections de trois appareils chacune, ‘armés de bombes de 100 kg, contre Kaéanik. Peu aprés 04h30, les sections du commandant Sofilj et du capitaine Boras prirent Iai. La premiére parvint sortir des nuages apres plusieurs tentatives et ses avions attaquérent une colonne allemande avec un modeste résultat ; 'avion de téte put échapper 8 un cchasseur allemand. La seconde section échoua totalement dans sa mis- sion comme en témoigne le sergent-chef de réserve Aleksandar Vukovié (copilote) : « Amrivés au-dessus de Pristina, a Faltitude de 2000 m, je fis remarquer au pilote et chef de section, le captaine Boras, que nous devions voler plus bas car la gorge de Kaéanik était couverte de nuages et quil ne nous serait pas possible d‘accomplr la mission de si haut. Les ‘nuages se trouvaient & environ 600 ou 800 metres au-dessus de la gorge. Le capitaine Boras ne vou- lait pas voler plus bas ef nous avons poursuivi& la meme altitude jusqu’a la gorge de Kacanik et vers ‘Skophe, sans ren voi. Un avion allemand (bimoteur) nous remarqua mais n'attaqua pas, notre mitaileur, fe soldat Zunktrant quelques rafales pour fe mainte- nia distance mais sans résuttat. Le capitaine Boras ime demanda alors que faire. Je lui répondis que ne voulant pas voler plus bas, il état préférable de nous driger vers VAlbanie afin d'y trouver un object Ine répondit rien mais digea 'avion vers les montagnes albanaises. Arivés pres de Kukesh, i ordonna de larguer les bombes dans les montagnes. » Aprile retour 8 Preljina, des membres déquipage ‘quelque peu dépités informérent le colonel Vukéevié de fattitude du commandant de la 211° escadril, ‘mais celui-ci ne prit aucune mesure contre cet off- ier et se contenta de blamer le mauvais temps. Lors du décollage de la premiére section de la 212* escadrille, une bombe se détacha dans la soute de VFavion plloté par le sergent-chef Perme, traversa les Portes et tomba lourdement sur le sol; le pilote an- ula le décollage. Aprés vérification, Favion repartit ‘mais une nouvelle fois un projectile tomba et cette {ois 'équipage annula la mission. Le second avion de la section fut séparé du leader ; ce dernier, le capi- taine Dobanovacki poursuivit seul. 1! arriva sur Yob- jectif couvert de nuages et tenta de percer la couche uageuse un peu plus au Sud. A bord se trouvait le ssergent-chef Stepan Drazic, mécanicien : « Je re- (gus Fordre de tirer avec la mitrailleuse ventrale sur fout ce que je voyais sur la route allant vers Skopje. ‘Mais les nuages et approche d'avions ennemis pro- venant de Bulgarie captérent notre attention. Nous avons done pris de Faltitude, obliqué sur la droite et sommes parvenus au-dessus de Durazzo en Albanie, oii Nous avons largué nos bombes sur le port. 'atfaque fut une surprise et a défense adverse ‘hulle. Nous sommes descendus au ras de la mer, ‘nous avons passé la baie de Kotor et sommes arri- vés a Mostar en survolant Festuaire de la Neretva, Pres de Mostar, nous avons été interceptés par un Chasseur IK-3 (en fait un Bf 109 E, NdA) qui nous a escortés jusqu’a latterissage, Je pus constater la dévastation sur le terrain et les coups au but sur les hangars ; nous nous sommes posés sur le terrain auxiliaire de Buna, C’était le chaos ; deux Savoia avaient bralé et des barils de carburant s'étaient éparpillés aprés avoir explosé. » Le Savoia retourna dans laprés-midi 8 Preljna Entretemps, favion du sergent-chef Perme fut soi- ‘gneusement contrdlé et put décoller une demi-heu- re plus tard, Lappareil parvint a passer au travers de la couche nuageuse et il attaqua une colonne blindée, avant d'étre intercepté par cing Bf 109 E. Endommagé, le Savoia se traina jusqu’a sa base od it parvint 8 se poser. ‘Seule la seconde section de la 212* escadrille réus- sit 8 accomplir sa mission avec succés. Son chef, le Des oficirs de la Regia Aeronautica posent devant M91 du 67 groupe aren (coll. Giancarlo Gallo) Le port de Zara sous les om- Savoia de a seetion da Lt Vraéari, de Ia 261 esc rile du 81° GA, au matin du (coll. Musée de 'Aviaton de Y3 5 sagaisal., ‘apitaine Dominko, parvint & faire passer la couche nuageuse & ses avions et leur fit bombarder une co- lonne allemande dune altitude allant de 200 a 300 m. De nombreux coups au but furent observés ; un éclat toucha le sergent-chef Emest Lupinc au pied ‘gauche. Les Savoia furent sévérement endommagés Par la Fiak et ils regagnérent Preliina avec dificuté, se faisant également tirer dessus par la DCA amie prés de Kraljevo. On compta 42 impacts dans favion du chef de section. Deux avions furent jugés irré- parables. A Gorobilje, les détails de la mission furent pré- ‘sentés aux équipages par le lieutenant-colonel Hinko Dragié-Hauer qui devait prendre la téte des avions participants de la 213° escadrile. Le terrain étant trés lourd, chaque avion n’emportait que dix bom- bes de 100 kg. Le commandant du régiment prit air peu aprés 0630, le lieutenant Milojkowic étant un de ses alliers : « La couche nuageuse était abon- dante, 7/10. Lors du quatriéme passage, japergus tune partie de la gorge et le bombardier largua toutes es bombes d'un coup, sur ordre de lobservateur, le capitaine Zotovic. Ce demier et le sergent-chet ‘Stankovié affimérent que fous les projectiles étaient tombés sur la route. Immédiatement aprés la fn dy bombardement, alors que nous survolions toujours a gorge de Kacanik, le mécanicien me prévint de la présence de trois chasseurs ennemis au-dessus de ‘nous. Quand je les apercus, ils 6taiont déja loin et ne nous attaquérent pas. » La seconde section de la 213+ escadrille, comman- dée par le capitaine Arsenije Ikonjkoy, fit état du succés de sa mission mais deux de ses appareils fu- rent endommagés par la Fiak et la chasse. La 214 escadrile du capttaine Jefta BoSnijak en- vvoya ses sept avions disponibles sur Kacanik, lun deux étant piloté par le lieutenant Duan Miljus : « Nous volions en formation, par section et avons survolé Arilje puis la valiée d'ibar vers le Kosovo ‘Nous cherchions KaGanik mais le lieu était couvert ‘de nuages. Seuls les hauts sommets nous permi- rent de délimiter la gorge. Nous avons commencé 4 toumer au-dessus de Ka¢anik. Lors du premier passage, nous n‘avons rien observé mais au cours ‘du second, nous avons pu voir la route, le pont, les biindés et les véhicules grace aux trouées dans les rnuages. Ordre fut donné de larguer les bombes ; el les furent lancées par les roubes nuageuses, fe long {de la route mais nous n’avons guére pu observer de résultat. Nous sommes done repartis sans savoir ce ‘que nous avions accompli. Nous n’avons pas été in- ‘quiétés et tous les avons sont rentrés & bon port. » A OrtijeS, ta situation paraissait beaucoup moins dramatique. Un Savoia demeura 2 Kapino Polje tan- dis que huit autres gagnérent OrtijeS 4 09h00. Le 81° GA recut l'ordre de bombarder l’enclave italienne de Zara, dont l'invasion était toujours prévue. Les avions furent préparés mais le mauvals temps les obligea & rester au sol. A 11h30, le commandant de la 262° escadrille, le lieutenant Nedeljkovic, s‘en- ola pour une reconnaissance météo sur I'itinéraire Mostar — Knin — Zara ; le temps était tellement mau- ‘vais que la mission dut étre abandonnée. Durant! nuit, le quartier-général de 'Aviation trans mit des ordres pour la poursuite des opérations sur la route Kaganik ~ Uroevac ~ Prizren mais en vain. Dimportantes averses de pluie et de neige recou- vraient la partie est du pays, empéchant quasiment tous les vols le 9 avril. Les vlles yougoslaves tombant les unes aprés les autres, le seul « bon point » de la journée fut faction du 81¢ GA. Le temps au-dessus de IHerzégovine et de la Dalmatie finit par s‘laircir ct Vattaque sur Zara peut avoir lieu. Une section de trois SM.79I de la 261° escadrille, emportant cha- ‘cun douze bombes de 100 kg, décolla dOrtijeS peu aprés 09h00 sous le commandement du lieutenant \Vratarié ; les trimoteurs devaient bombarder les installations portuaires et le centre de commande- ment de la Regia Marina, Les attaquants arrivérent ssur objectif par la mer @ 4000 m d'altitude ; un dépét de carburant, une tour de guet et plusieurs batiments sur les quais furent touchés. Satisfait du résultat, le chef de section décida de ne pas rentrer 23 Kapino Polje mais daller se poser a OrtijeS afin de. yy ravitailler pour une seconde mission Une seconde section, emmenée cette fois par le capitaine Leo Bradaska, décolla a 11h15 ; Fobjecti des bombardiers était le dépét de carburant et le parc technique au nord de ia ville. Observateur a bord de t'avion piloté par le sergent-chef Andelko le sous-ieutenant Milan Kostadinovic rap- porta : « Le bombardement fut accompli 4 Vattude ‘de 4000 m en un passage, avec deux fois 12 projec files de 100 kg et § de 250 kg. Le parc technique fut ‘couvert de bombes qui mirent aussi le feu au dépot de carburant. Aprés le bombardement, une énorme flamme fut apergue au-dessus du parc technique et celle grandit encore quand nous nous éloignames en passant au-dessus de la montagne Velebit. » Tous les avions regagnérent OrtifeS sans encombre. Finalement, 3 13h00, la section de la 261° escadrille repartt & attaque. Lors de approche de Zara, des incendies et d’épaisses colonnes de fumée se déga- ‘geaient dela ville, visibles depuis une sobrantaine de kilométres. Les trimoteurs arivérent & falitude de 1000 m et attaquérent le méme object, Plusieurs btiments sur les quais furent touchés et de non breux incendies observés. Tous les avions se posé- rent & Kapino Pole vers 16h00. La seule activité aérienne du 7° régiment d'aviation e9 avril consista en une mission de reconnaissance sur le terrain de Shtoj, en Albanie, effectuée par le ‘commandant Popovic. D’épais nuages sur le secteur ‘des montagnes de Durmitor au Montenegro lui firent rebrousser chemin. QUITTER LE PAYS ! Le 10 avril le sort du Royaume de Yougoslavie sem- blait scelié. Les troupes allemandes avancaient et rien ne semblait pouvoir les arréter. Lorsqu‘elles péné- trérent dans la capitale croate, Zagreb, elles furent accueilies. comme des libérateurs par la population. LLEtat Indépendant de Croatie, 8 la botte de !Axe, fut rapidement créé et tous les soldats croates de Armée ‘yougoslave furent appelés & cesser le combat et 3 rejoindre immédiatement armée nationale. Cela en- traina un chaos dans les rangs des défenseurs, spé- démarra ses moteurs et décolla ; il atteignt OrteS fen seulement 45 minutes n Loum des sept Savoia détruits parle personnel yougoslave le avril 1941, (coll an van den Hewvel) 72 Autre yue d'un Savoia sur te Quand Popovié arriva dans sa direction, le « 1 blanc » démarra également mais équipage dirigea appareil vers TURSS comme Je rappelle le bombar- dies, le sergent-chef Vojisiav Zivkovié : « Les conal- tions météo pour un tel vol étaient trés mauvaises. ‘Nous n’avions aucune donnée et n’avions guére eu le temps de préparer notre vol. Nous savions que ‘nous partions vers linconnu mais nous n’avions pas le choix. Le décollage fut trés difficile et risqué mais, nous y sommes parvenus. Pendant toute Ja durée

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