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CEUVRES DE GABR Aux Empécheurs Sous la direction d PREMIERE SERIE Vol. I — Monadologie et sociologie Présentation d’Eric Alliez, postface de N izio Lazzaratto Vol. Il — La Logique sociale Présentation de René Schérer Vol. Ill — L ‘Opposition universelle Présentation de Jean-Clet Martin Vol. IV — Les Lois sociales Présentation de Isaac Joseph, bio-bibliographie de Gabriel Tarde par Bric Alliez Vol. V — Désirs et croyance. Essais et mélanges (a paraitre) Présentation de Bruno Karsenti HORs SERIE Maine de Biran et Vévolutionnisme en psychologie Avertissement d’Eric Alliez, présentation d’Anne Devarieux SECONDE SERIE Vol. I= Les Lois de Limitation Présentation de Jean-Philippe Antoine Vol. II — Les Tra paar nsformations du pouvoir ( paraitre) * Frangois Zourabichvili Lt : pene eee économique (2 vol., & parattre) ion d’Annie Cot, Postface de Bruno Latour Wol. TV Game, 1 ‘ournot (inédit, Parai Hon et présentation de Pais ene “ STATISTIQUE ET METAPHORE ; NOTE SUR LA METHODE SOCIOLOGIQUE DE TARDE « Vintelligence poussée & bout finira par n’étre qu'un aide-imagination. » Gabriel Tarde, Monadologie et Sociologie En ce début de troisitme millénaire, il serait aisé de faire de Gabriel Tarde un Jules Verne de la sociologie, et de le cantonner au réle de prophéte qu’on a déja pu lui faire jouer. A ’heure de Péclosion quasi planétaire du numérique, de vitesses de diffusion de Vinformation jamais atteintes et semble-t-il en croissance exponentielle, certaines pages de Tarde, en particulier des Lois de limitation, semblent avoir été écrites expres pour se preter & po oan en va-t-il par exemple de son hypothése de «la solu fai at pation. plea = une vie urbaine si intense, que la transmission “a Les Lois de Vimi. nomistes et qui étaient 2 1 é jadis aux chi rédité, il est vrai ‘ ait éco e a on Pe schimists ont ¢1 waient acc ronomes, avale! pene essenticllement dans un é sociét sat de vue, rout a fait démodé du teste, le i éoit qu’entte Pane et l’nier, le beeu! jamais plus i ‘routon et la bergére. Be aieies nous le savons main dans un échange de reflets'. Mais & ce titres pourquoi sarréter en chemin ? Tarde n’e seulement prophete de Pavénement de la société de comm cation, Ses hypotheses sur les causes des transformations te rent encore en elles le germe de histoire braudelienne Ia longue durée. Ces transformations, écrit-il, et de sexpliquent par Fapparition, accidentelle dans une ceraise mesure, quant 4 son lieu et & son moment, de quelques grandes idés, ou pluibt dium nombre considérable ides pevts ou pred, fuciles ou difficiles, le plus souvent inapercues & leur naissance, rare- me pe io général anonymes, mais Vidées neuves toujous, a rae encette nouveauté je me permettrai de baptist Pia pigeon ou découvertes. Par ces deux terms caplet 4 ee quelconque ou un perfectionnement s! ‘ ee eon innovation antérieure, en tout ordre e eae e, religion, politique, droit, industre, , petite ou grande, est const ° Vest changé en apparence dans u angé dans l’aspect physique d* soit bienfaisant ese’ Tintroduction de ct ee de rruc aus’ con eee woaoarmrnanaxss” —_—_— ” — St pas nuni- Ciales et de rtaine andes andes, rare- jours, ptiser ermes nt, si dre de 2, art. xe OU ins le dun tre 5 ¢ dé s dis- h da , dunt Se ble, aux cha’ continuité visi at desquels ils s’insérent Enfin Cest toute la micro-sociol ruchement d'un détour aux Amériques, tout ero:hist aussi, cette fois-ci par un détour italien, qui pet aomme le développement de certaines intuitions Crest une concurrence de désirs et de croyances qu’il faut considérer au fond de ce que les économistes appellent la concurr consommateurs ou celle des co-producteurs, et, générali Jutte, Pétendant A toutes les formes linguistiques, religicus fiques, artistiques, morales, aussi bien qu'industrieles, de sociale, on verra que la vraie opposition sociale élémentaire doit etre recherchée au sein méme de chaque individu social, toutes les fois qu'il hésite entre adopter ou rejeter un modéle nouveau qui s’offre 4 lui, une nouvelle locution, un nouveau rite, une nouvelle idée, une nouvelle école d’art, une nouvelle conduite. Cette hésitation, cette petite bataille interne, qui se reproduit a des millions dexemplaires 2 chaque moment de la vie d'un peuple, est Vopposition infinitésimale at infiniment feconde de Uhistoire ; elle introduit en sociologie une revolution tranquille et profonde*. des nt cette oli- a vie A pratiquer ce jeu de Ia citation, on risquerait pourtant de sien voir opposer d’autres, plus suspectes d’appartenir & leur temps et & un vocabulaire irréversiblement désuet (race, psycho- logie positiviste). On manquerait surtout la véritable actualité de Tarde, qui ne réside pas dans lintuition fragmentaire daspects de notre présent, mais dans des propositions méthodologiques dont la fécondité s'est pleinement révélée une fois qu’elles ont &é pensées & l’écart de la rivalité malheureuse avec la sociologie durkheimienne qui a longtemps grevé leur lecture, et dans le cadre d'une postérité philosophique qui, présidée sans nul doute par Gilles Deleuze, ne se réduit pourtant pas & lui’. a LLL, infra, p. 62 (je souligne). | 2. Fragment... op. cit., p. 80 (je souligne). 3.On pense ici en particulier & lceuvre de Gilbert Simondon. 7 de parole S consis d'une ir Pet a Ce tions méthodologiques t: [adoption en un sens sociolo; Les propos? ressentiel dans + avait trouvé son plein emploi da démesur ncept qui avait t' ! sti seme une méthode statistigue A laquelle elle apparaissait étranop,..° ae rebelle. Le groupe social est : De fai, ane collection tres en tant qu'ils sone en train de ving, ux owen fant que, sans simiter actuellement, ils se reson.” e que eus traits communs sont des copies anciennes dunn cate lps nee une approc vent trouvé cette ligne Limitation avait jusque-a été pensée comme nécessaiteien: ou principalement consciente. Elle s'effectuait par cone, individu ou groupe a individu ou groupe. Tarde refuse de distinguer entre imitation consciente ct inconsciente. Lu Fautre sont les degrés d’un processus unique”, Ce n’estalo | seulement la hiérarchie conscient/inconscient qui tombe, ¢'s tout bonnement Ia distinction entre les deux : dans l'un comm: dans Pautre cas, Pexistence de la relation et son résultat ss rents, les « importent, Simultanément, Tarde établit la notion dita es meets distance : Vimitation est un rayonnement qui se propase: Indi: a dus et groupes s'imitent sans nécessairement étre contigus da Liétat soy ke temps comme et cela d’autant mieux ¢ Peut imiter quelg cude, un geste ou une leurs x tation, « se vable sans | effet & mér singulitres, Baldwin, Voi 2Maéé > Voire er entre -mblent 1 méme rement ontact, use de une et ors pas By c'est comme t seuls ation & [ndivi- ;, dans quon arnure porog™ «Eee ne dS cure our ai 0" psi ot de parole, sans le sa imitation, on le voit, se confond presqui une imitation inconsciente Cette double pétition aurait pour seul effer un éla émesuré, voire arbitraire, de la notion d’ir domained’application ',siellenes’appuyaitsur une méthod sa consistance et sans laquell ¢ exacte, qui lui donne donner licu & aucune mesure ou calcul de pensé¢ tistiq De fait, si la philosophie ou la sociologie tardienne s'est sou vent trouvée opposée & la science sociale que prénait Durkheim, cette ligne de partage ne passe pas par lopposition entre un tistiques, et usage lourd, « durkheimien », des collections de une approche légére qui serait le fait de Tarde, et qui trouverait son expression typique dans les abondantes métaphores qui par- stment ses textes. Tout d’abord Tarde, un temps statisticien de profession’, ne cesse de faire appel aux séties statistiques, et & leurs résultats, Mais il y a plus : la fécondité de la notion d’imi- tation, « seul vrai rapport social », serait pratiquement inconce- vable sans leur établissement préalable. Seule la statistique est en effet’ méme de dégager avec exactitude du chaos des conduites singuliéres, de leur irrationalité et de leur individualisme appa- rents, les courants dimitation qui les portent et qui en sont les raisons. Seule elle révele Pimmensité, Ia variété du champ imitatif, et son identité avec le champ social : Létat social, comme état hypnotique, n’est qu’une forme du réve, un réve de commande et un réve en action. N’avoir que des idées 1. Dans la préface aux Lois de limitation, Tarde revendique cette extension du sens du mot imitation, tout en indiquant lui avoir donné « un sens toujours tes précis et caractéristique » (infix, p. 46). Il se défend pourtant d’en faire une clé Luniverselle, comme le montre sa critique des conceptions du psychologue américain Baldwin. Voir Les Lois sociales, p. 60 et 104-105, notes. 2. Ma été directeur de la Statistique judiciaire de 1894 4 1900, avant d’étre clu au College de France. ll — _ «les eroire spontandes: tele est illus, sugattee yg, et aussi bien & Thomme social ' Prope, mbule, soma Les Lois de Vimitation Tur comme Fhypaose ratiauge selon des proggey, Tout oo! éalés et constants, a permis d’obseryer « ¢ ° % rimentaux 168 facents aux états de conscience et de des états oe ie rop volontiers Pétude psychologi, quel on fc elle seule, donne une existence observa pt aon qui déterminent des conduites autremen oe rans € rues au libre arbitre des individus, ou, 4 j°° que, ly » a oppo. «te forme inexorable et dépersonnalisée de la Proy PP Ose, 4 eta yolontiers la Société durkheimienne, Mais la statistique ne joue pas seulement le réle d'une Sorte @’hypnose sociologique, une technologie mettant a jour la réa| de conduites inconscientes dont Tarde serait le Charcot; ¢ oh dautant moins qu’au contraire de Freud, et en héritier assume de Leibniz, Tarde ne connait que des degrés de conscience diinconscience, sans jamais donner de limite imperméable } ‘Pinconscient. La statistique est aussi, et sans doute avant tout, qui donne consistance aux faits sociaux, en instituant la pos bilité de leur comprage. Le regard « tout abstrait et impersonnel» du statisticien ne connaft en effet que des actes, et ne conniit ces actes qu’en tant quiils se ressemblent : « la statistique, pes! Tarde, est un dénombrement dactions similaires le plus ite « statis! bles. 1 On! d’abors riment premer similar a décla plus fondre vue, Sila p échaps matior révele effet, t prise d «statistique des imitations » : la co les. LA est sa limite, 1A est aussi sa ee ee Onle voit : statistique et imitation sont intimement liées. ane dabord, la statistique ne sauraicexiter san | t iE ae rimentales qui, en amont des opérations de dénomb ea prement dites, ont éabli la similarté des actesconsidérs, Ce ee Similrité es Pexpresion dun point de vue p Rak Aa 3 déclarer Pexistence de la sétie. Mais cece série statistique, et O36, 3 plus encore lacte second qurest sa mise en rapport avec d autres € que Bee det se attons cui ext loin de se con- fondre avec leur similarité constitutive. Si la premitre était pré- ue, car consciemment engendrée, la seconde est imprévisible Si la premiére conditionne l'invention de la seconde, celle-ci lui réalité échappe par le dessin inédit qu’elle dévoile. Or c’est la transfor- mation en formule graphique de la « destinée des imitations » qui t cela ee Bese révele & la fois V'intérét et P'utlité de la statistique. Avec elle en ee effet, toute collection de similarités prend forme, et dans cette le 3 prise de forme déclare sa singularité. tout, possi- anel » nt nnait peut Si la statistique doit en passer par la collection exacte et nom- simi- brée d’actes similaires, ce n’est en effet pas pour substituer & TE Pimpressionnisme de descriptions littéraires, et & leurs images, Pexactitude abstraite du nombre. C'est plutdt que seule Pexac- titude du nombre est susceptible d’assurer la pertinence des figures qui en sont la distillation finale, mais aussi la destination. Plus que dans l’enregistrement, pourtant indispensable, des don- comporte nécessai- es et des fits ides tracts quien sont Vexpression graphique. Le second era acn relation des «série ainsi obrenucs» ODS. T que la statistique dépasse le const des imitations es influencer. Voit Ll, infas p- 169-170- ‘1. La statistique, tout au moins a statistique sociologique, ‘dewee types dopérations. Le premier est lenregistrement des act a9: a -_ Les Lois de Vimitat; essence de Ja « statistique sociologigy mee plissement des tracés, des formules graph; ie ae quils décrivent son mouvement alo . * eis et inscrivent son rythme singulic;, ot gt 5 i i : Cely , Fi s objets, dans une forr Ui de relations avec d’autres obj formule Visible des Lois qu'il faut citer en entice, Dans une page 3 no, Bert e a beauté d’invention, réelle, mais pour la clarté avec i Pour, exprime cette relation, Tarde écrit : Quelle gl, Regardons une courbe graphique quelconque, celle ga ciminelles ou comectionnlles depuis cinguante ang 92 Ces tits la n'onels pas de la physionomie, sinon coma visage humain, du moins comme la silhouerte des mos valle, ou plutot puisqu'il sagic ici de mouvement, caro bien en statistique le mouvement de la criminal, ou des mia, ou des mariages, — comme les sinuosités, les chutes subics, Pre ques elévements du vol d'une hirondelle ? Je m’arréte & cete on paraison, et je me demande si elle n’est pas spécieuse, Pa dirais-je, les dessins statistiques tracés & la longue sur ce pape pe des accumulations de crimes et de délits successifs transmis en pr- ay in aux parquets, des parquets, en états annuels, au bare statistique af Paris, et de ce bureau, en volumes brochés, 20! Bee tibunaux, pourquoi ces silhouettes, qui op 22 eect t aux yeux des amas et des séries defis réputées seules symboliques ‘pr le vol d’une bros néme quelle exptime & en figures mobile ami En att et surtot Tarde pa raires >. sation simple d un refus tion au Crest sat & sinter cieux » ¢ Mais | Tarde ch tracé ana dun vol phique, devant, « individu le rassem divers. Le avec ses nest pas ou telle s SSupenty inhérent ———————— lr Cst—Ss~—S—SSSS Statistique et métapho En attribuant & toute courbe graphique une tribua at A cette physionom et surtout en Tarde parait se complaire dans la pire des comp vaites »- S'il récuse le visage humain pour lui pr « géologique » dun paysage vallonné, s'épargnant sation frontale d’anthropomorphisme, il semble se livrer & u simple dilution de ce qui resterait le fond obstiné de sa pensée : un refus de la signification abstraite des courbes, et leur réduc tion 2 un mimétisme extrinséque, & la fois confus et infantile. Crest sans aucun doute la conscience de ce risque qui 'améne a sinterroger explicitement sur le caractére possiblement « spé- cieux » de sa comparaison. Mais ce que déclare ensemble du paragraphe n'est pas que Tarde cherche a donner pour modele 2 la courbe statistique le tracé analogique du vol d’une hirondelle. Ou plutét : sile tragage @un vol d’oiseau peut étre associé a celui d’une courbe gra- phique, ce n’est pas que la formule de l’exactitude nombrée plie devant, ou se subordonne & la trace analogique des événements individuels du vivant. Cvest que la perception est déja elle-méme le rassemblement en une formule graphique de données et détats divers, Le tracage qu’effectue dans la rétine le vol de lhirondelle, avec ses «sinuosités », « chutes » et « brusques relévements », n’est pas moins « symbolique » que la courbe qui exprime telle ou telle série statistique. En d’autres termes, la perception, trop souvent pensée selon un mode analogique et comme « réalité inhérente a P’étre méme qu'elle exprime », se révéle chez Tarde comme étant déja l’expression d’un calcul, ou encore la mise en forme d’un « amas de faits ». C’est en partant de cette carac- téristique qu’on autorisera, maintenant & bon droit, la compa- raison effectuée. Il n’y a en effet de difference entre courbe statistique et tragage effectué par le vol, que celle qui sépare Vopération consciente du statisticien, et celle, devenue depuis ‘instinctive, de la perception rétinienne ; celle qui on de traduction volontaire d’une opération ae 15 —_— l Les Lois de Vim ad] 11 gasemmireen tn mss Bic au | onsciente a a | iow inconietrits etd’événements qui, sa | conscienre pas de forme inscriptible, 2 rrouveraic’ hique exprimant leurs régularités et variati phi - férence est-elle susceptible de se voir rédui L'évolution des sociétés modernes rend enyi d'une sorte de statistique instantanée ct incons dansson processus d’enregistrement : «il pour: oi, de chaque fait social en train de s'accomy pour ainsi dire automatiquement un chiffre, lequel tement prendre son rang sur les registres de la statis nuellement communiquée au public et répandue en des, presse quotidienne! ». La pratique statistique approche des opérations « automatiques » que met en jeula Pescention viduelle, et réduira encore le degré de leur dif ee ira Tl oi inhé: effort « qui or, la cont suppos percep statisti > fait Statistique et métaphore Mais la comparaison, si elle établit la mutualité des rel, implique pas leur réversibilité. C'est la formule gra «higroglyphique », qui donne sa destination & l’ac tique, et non pas Fenregistrement des faits nombrés. C’est |e symbolisme ordinaire de la perception, impensé au point de se Jaisser totalement oublier, qui procure son idéal, tant sur le plan de sa signification que sur celui de son fonctionnement. La différence fonctionnelle entre statistique et perception tient en effet dans l’effort ou dans son absence, dans la continuité ou la discontinuité du processus, enfin dans la simultanéité du fait avec son enregistrement, ou bien dans le caracttre aprés coup du second. La oit la perception s’effectue sans qu’on y pense, donnant Vllusion que la figure qui s’y loge est une « réalité inhérente » & Pobjet percu, la statistique réclame d’emblée un ¢ffort Vinterprétation, nécessaire pour construire le point de vue qui organise la série ; 12 ott le processus de la perception imite la continuité des faits et événements observés, la statistique pré- suppose leur (re)production sous forme discontinue ; quand la perception a lieu simultanément avec ce qui s’inscrit en elle, la statistique ne connait son objet qu’avec retard. Si la statistique peut donc espérer revendiquer dans un avenir proche le statut dappareil sensoriel de la socialité absolue, c'est bien d’abord et essentiellement parce que la perception en a par avance dessiné le modéle fonet = ions, phique, —— _ ~— Les Lois de V’imitc sur le olen graphique mi ie, avec les « escary plateaus fom ee ces » dont la dist des « 4 toute courbe statistiq p nomic PrOPR ** risticiens du sidcle, Q sant ius llustre des statisticiens du siécle, Qué inter plus Tyne, ec «sans diminuer en rien Tim) horizontales, 07 doit attribuer re lignes n propagation régulicre dun genre dimitation, 1 bien supérieure” »- i le biais statisticien en faveur des platea, critique, Cest que les plateaux condensent en fique les limites et les ambiguités de la statistique, , cionnaires» produits & partir d'une identité de nomiy. > teaux sugétent la «reproduction uniforme . Is appa comme graphiquementliés & cette reproduction di mens Tarde fait le moteur de Pactivité sociale. De la il ny 3 gy, pas — allégrement franchi par « les statisticiens en a ‘ pour faite de certe formule graphique la bonne image, win’ bonne forme, de imitation et de son proces social, Mais franchit ce pas, Cest justement donner & la comparaison le cataci spécieux que Tarde cherche a éviter. C'est croire que le patex représente analogiquement Te processus dont il est un résultt; Se ee meals réguliére de la ligne, produite & pact eee le points identiques, représente la reproduction ws: Sie social ; croire enfin que la statistique fox tonne comme Vue naive e ion, et que, comme le méme quelle exprime’* présenterait ainsi an! nes es Fobje Elle ferait de symbo Privi mesures a naissance Station! mutuel théoriq (.-) Ma sives, de du bese concurt davanta libres in tive, ph ou a de viendra ou cont sont un nion o1 voie de ticien suppose La forc Statistique et métap! me occasion I’économic Bille ferait par Ia mi de symbolisation. privilégier inddment les plateau mesures analogiques, cest alors tér haissance de leur mode de fonctionnem Stationnement ici, comme parto mutuel arrét de forces concurrentes. Je suis loi théorique de cet état, puisque ces éq (..) Mais est-ce que chacun des chiffres anni sives, des cétes, n’exprimait pas, lui aussi, w du besoin dont il s'agit & la date indiquée et orce des bes concurrents qui, 4 la méme date, l’ont empéché de se développer davantage ? (...) Ajoutons que les plateaux sont toujours des équi- libres instables. Aprés une horizontalicé plus ou moins approxima- tive, plus ou moins prolongée, la courbe va se remettre & monter ou & descendre, la série 4 croftre ou A décroitre, suivant qu’il sur- viendra une nouvelle invention auxiliaire ou hostile, confirmative ou contradictoire. Quant aux séries décroissantes, on le voit, elles sont un simple effet des croissances victorieuses qui refoulent lopi- nion ou le gotit public en voie de déclin, naguére ou jadis en voie de progrés, et elles ne méritent d’étre considérées par le théo- ricien que comme Pimage renversée des séries croissantes qu’elles supposent'. La force des formules graphiques « bizarres », « pittoresques », autrement dit les plus apparemment capricieuses, est de ne jamais laisser ignorer le fait qu’elles sont la mise en forme d’équa- tions. Certes, en tant qu équation, \e plateau a méme valeur que les cétes et déclivités — avec lesquelles il tend de toute fagon a es Lois de l'imitatio L comparaison des cour : al aa tra pat ae Je caractére d’inscription exac uy dhironde'™ du cours de ses variations et de sa Synamiques : caine un espace: a IV tités F quali Siles cétes et les déclivités, ou cdtes négatives Pinvent » ONE Une ing, empl tance théorique supérieure, C'est en effet parce que |e f Pines inserite déclare expressément ce que le plateau laisse en a : juridiqu ou en doute. Toute courbe est Venregistrement de forces i 4 impliqu dines, snéme sell prend la forme du dénombremen da” neice semblables qui en sont le produit et la traduction inten langue Toute courbe est expression, statique, retardataire, mais ih, pate | de processus dont V'invisibilité a pour origine leur carace = jeux de forces. Que cr | On a vu que la technique statistique reposait sur la secon posstde « actes examinés 4 écart des croyances et désirs qui les motiven. quantités, e ey a les homogénéise et autorise la constitution en te = a ai ee > eae , urs similarités, n’implique pas qu’on doive se désintécs pa des motifs qu’ils emportent : la statisti ff ae : ique garde en effet pout forces, d tiche fondamentale de révéler «les destinées d'une con® ga dg Li desir». Mais & ces motifs sous un 23 acta jareés exicopiés’». Br sur ' a sine: psychologie bee , elle considere croja"™ iée taine dose de er mots d’une langue dun Erat, des a travaux d'une indust désir : voild aussi fités psychol qualités sem Pinvention, puis Pimi employer, ce sont Les croyances, religicuses ct juridiques, politiques, li impliqués dans le moindre suasion, aussi irrésistible qu’ince vraiment mate langue maternelle, plastiques des sociétés. Les besoins, éconor sont leurs forces fonctionnelles soient des forces, et des forces Que croyance et di possede deux implications. La premitre est qu’elles so quantités, déterminables pour peu qu’on sache sélectionner des unités de mesure efficaces — et «l'art ici est dans le choix des unités, d’aucant meilleures qu’elles sont plus semblables et plus égales entre elles? ». La seconde est que la multiplicité de ces forces, de directions divergentes ou convergentes, forme des agré- gats de quantité différente et toujours provisoites : Cese par des accords ou des oppositions de croyances s'entre- fortifiant ou sentre-limitant, que les sociéeés sorganisent ; leurs institutions sont surtout cela. C’est par des concours ou des concur- rences de désirs, de besoins, que les sociétés fonctionnent*. Les plateaux que forment les institutions sociales sont des jeux de forces momentanément stabilisés, des équilibres souvent sayants mais toujours précaires et susceptibles d’étre remis en 21 ar la poussée d’aut : a uestion, soit p cussed Phfimite de leur propre quan ique e d'un p! tique prope : a e statique, une moy équilibs ux Peffi On comprend alors m: fi la méthode statistique. Elles ont & vo La statistique repose en effet sur la déci inouie - d’appliquer aux actes de Ia la vie psychologique) cette forme trés blance quest Pégalité, et cela aux d semblance ou difference?. Lrunité de mesure nombre, a savoir Punité qui demeure entre disparates une fois qu’on a décidé d’ignorer tout ce gi les sépare, une fois qu’on les a égalisés°. Le paradoxe du nombre est d’établir la distinction dun autre, tout en posant comme condition de cet: le déni - au moins provisoire — de toute difference La 1. «Ce qu’on nomme [dans les réalités extérieures) fixité, immut de la narure, rélité par excellence, n'est au fond que leur impuissanc ‘loin dans leur voie vraiment naturelle et de se réaliser plus pleinement» (i: inf Ds W77-178), Wen va de méme des « réalivés sociales, idées et besins somsementy span : 7 ibit Augustin Cournot, le maftre & la mémoire de qui Tarde dé s de Limitation : « Les actes des tres vivants, intelligents et ee que nullement, dans Fétar de os connaissances, et il y a de bonnes isos ‘ne S‘expliqueront jamais par la mécanique et la géométcie. Ils ne 1 etrOtven, ee iaue €€t mécanique, dans le domaine des nombrss que les notions de combinaison ct de chases dans le domaine des abstractions, J matiére inorganique **' tions farales de Vappett« *! san dst nt sous aspes plus syméeriqn” forr delle, Certe nombre avai phique trad: pré-statistiqt par les nom de cette ops loin de se c. repose aussi instantanée tant que «j West pas (c que battue nombre. E| combattre, Pétablissem enfin n’est statistique, plus ou mo gistrement Tl faut ici la courbe. ( souvent pri iquent mbent ce, de metric nme 2 n des un mapergues> repose dO en compte de la fi ormis le cas en seulement & la collec série en tant que telle ‘ renvoie aux jeux de force fignorer pour commencer ¢ di forme comprise comme ception « rétinienne » de sa « ph delle, créte montagneuse ou paysag ence qui s’ouvre et s relevé exact d’t Gertes, en redonnant forme continue & ce ¢ nombre avait su transformer en discontinuités, la form phique taduic le continu chaotique des variérés individu elles pré-statistiques en une représentation informée et homogénéisée par les nombres qui ont déterminé son tracage. Mais la valeur de transformation du discontinu en continu, apportée par les nombres, a possibilité de lecture de cette opération Join de se cantonner dans I’exactitude repose aussi, et pas 2 titre accessoire, sur | inctantanée et quasi instinctive qu’autorise la courbe perrue en ‘ane que « physionomie ». Cax la perception « physionomique » rest pas (ce serait trop simple) une tendance anthropomorphi- que battue en bréche et réduite par Pintervention abstraite du Hombre, Elle n’est pas un résidu quill faudrait ignorer voire combattre, en tout cas discriminer par rapport & la série sur Pétablissement de laquelle il s‘appuie. La formule graphique enfin n’est pas un mode de présentation auxiliaire de la série statistique, commode bien que comportant des effets secondaires plus ou moins tolérables. Elle est ce & quoi doit aboutir Penre- gistrement nombré pour étre pleinement efficace. Il faut ici s'arréter un moment sur l’aspect physionomique de la courbe. On La dit déja : beaucoup plus qu’au visage humain, souvent pris pour synonyme de physionomie, c'est aux aspects 23 [ \ Les Lois de V'imita géologiques du paysage que Bente compare e tistiques'. La comparaison de la variéce paysages était présente dés les premiéres p roo, et elle intervient dans le livre de Mais elle se fut ici plus précise. Montagnes ¢ comme, a un rythme et une vitesse trés différe; ue trace e vol de Vhirondelle la trace de jou, Teur histoire. Elles ramassent des processus en une‘ soire Etsilon peutjouirde.ces formes pour learn jusqula sy perdre, on peut aussi en faire Parchiciy parer de ce point de vue & d’autres. Cette série operations fois accomplie, on opérera en raccourci d’une ima, 4 Panere sais A chaque fois parle dépouilcinee, 8 logique ou la i don nombrée. En d'autres termes, «|, meme, ne saic offtir que cf bes» et d’autant moins défi. © A son archéologie e celle de mparables, elle délivre des infor. Ement celles que fournit le css. ont elle est triburaire, dune courbe statistique, in seul tenant, relie chacun elle transcrit la dis -singuliers, et retrows, es multiplicités dyn était condamné tec cela deux fois inscriptions ¢ ciens in: avérée. Elle e graphiques av Test ici n préfére au ter quifun et ’a que associée par exemple, bien de la co (comme d’a tique, hacun a dis ouve, dyna- née e visage ee 2600 -fleuves te vue s mince maplicité ners OM Cente capacité a faire ter la deux fois et sans Sy ot ide experience et 7 sformation des co Jes courbes graf richesse ¢ inscriptions que délivre ciens installés & dom avérée. Elle expliqu : sraphiques avec Un at ILest ici nécessaire d’établir une distincti fis ae phore ceux de comparai préfere au terme de mé quil'un et Pautre renvoient & la dimension de que associée au concept imitation’. Mais s par exemple, entre courbe graphique et vol de 'hirondelle releve bien de la comparaison, maint paragraphe des Lois de limitation (comme d'autres ouvrages de Tarde) repose en pratique sur usage, non pas d’analogies explicites ou de comparaisons, mais ja relation établie, icéne, indice et 1. On fait ict appel & Ia distinction peircienne des signes symbole, Licone est « un signe qui renvoie & l'objet qu'il dénote simplement en vertu des caractéres qu'il posstde, que cet objet existe réelement ou non [1 Nimporte quoi, qualité, individu existant ow loi, ext Vicine de quelque chose, pourvw quil resemble o cette chase ct soit utilisé comme signe de cette chose ». (Voit Charles Sanders eitce, Eerts sur le signe, textes choisis et traduits par G. Deledll, ul, Patis, 1978, p. 140. Je souligne.) De ce point de vuc, il n’existe pas de différence ‘entre la formulation mathématique de la courbe et le tracé qui en exprime une occurrence, Tous deux sont des images du phénoméne observé : 'équation, tout autant que le tracé, ressemble & ce quelle dénote ou ace & quoi elle renvoie, méme siclle ne posstde pas la méme consistance graphique. Que I'un et l'autre sont des nes est confirmé par le second trait que Peirce attribue & ce mode dere du signe: celui d’étre capable de « révéler une vérité inattendue » :« par son observation Becreeneny etre découvertes concernant son objet d'autres vérités que celles qui uffisent a déterminer sa construction, Ainsi au moyen de deux photographies on Peut tracer une carte. Etc. » (ibid. p- 150). 25 "HISTO! ALE TORE DE Soci Les Lois d Je mésaphores. Ii met en jeu le choc pudaine conserve la distance et Ik rune multiplicité de termes « nsidérée de maniére pas jouel chaque image, con Comme par exemple dans cette anal aux sociérés démocratiques modernes ment géologique s’entrechoquent l'un ‘A mesure que s’accroit le nombre des s; train d'applaudir ou de siffler, la quantit< les acteurs augmente d’autant, et l’incer entre "homme le plus obscur de 1a salle acclamé sur la scéne. L’apothéose de Vicr.,; impossible il y a trente ans, a révélé |i: s ai s'est récemmen: few d'une vaste plain ommais a l'ambition des poke s échelonnés a ses p: Ment & travers |e & proprement pare de gloire lictéraire au travers relation di On le v caractérisc déséquilib Videntificz a rapproct >» . Statistique er métap hore a estimer cette différenc éments C avait appri sade ne nous avait APP! ‘ a “oppositions globales entre macro~¢ aun Fe « petites différences » de son maitre Leibniz Je comparaison, au sens Prope» utilisés — les Pyré oits des maisons ~ viennent préciser et re-déterminer ui, elles, ne sont pas des comparaisons : elles laissent dans Pindétermination le point de vue qui les comma’ haute montagne de gloire, si elle s'est soulevée comme \e: nées, n'est pas Montagne sous ce seul rapport, méme Pyrénées sont présentées ici exclusivement sous ce rapport de soulévement. De méme, les « montagnes de ce genre », si elle a) ‘comme les toits des maisons, n’en poussent pas moins au travers des pavés, quand les toits n’existent, eux, que dans la 1¢ les relation de presse qui les assemble. bien On le voit : la métaphore, par opposition a la comparaison, se avec caractérise par son. indétermination, et du méme coup par un 2s les u dynamique. Elle laisse pendante la question de as du rapport qu'elle établit entre les termes qu’elle assoit son apparence de geste arbitraire. Mais : se préte a, voire réclame de son lecteur, une Les Lois de Vim, -" cvieé invention des rapporss capab te (Gerneliedepate "eS pas'Parbicr, x a mais la virtualité des rapports qui la so. 2 ie ertinenee. Alors que la comparaison rep oe _ deere Ailelever une mult on oo i ie d'une nuée virtuelle qui l’entoure, | si rhon pees carci et dion Yon dégagera, le cas écheéane si, sme, du telle ou telle analogie explicite. C’c; Pare oie nt plus devient une haute montagne que son soley, meni” 8 a s celle celui des Pyrénées ; c’est encore parce qu'elle de rendre qu'elle peut pousser et se Presser, tout autant We se sou, it les que la simultaneicé de ces devenirs défass. vq Cohérence Ou plutde (cas on Pa dit, cetce nuée vine oe aisant fore vuclle n'est ae. rendre obscure, ou Opaque, Ia contiguiré inédite quai, ; sente), c'est d'une cohérence non analogique qu'il Sent” : ‘ior i . D fi et compte question ici. Si la montagne dela gloire se souleye ad * ‘vf les Pyrénées, al este gloire, et les . bla autres Pyrénge Temet en Jeu Pidentirg dlaican de ite la gloive se iftrencie explicite ne Vienne odification réciproque de lire Par la gloire, alors quelque tom de chacun des termes Autre : se soulever, pousss, qui, ici tus, entrent ailleus que tisse Tarde toutau : Fencontrer brutalemen, er, les séries vires tle litre ma identité : |. dans une ce de la premi sont pas pl de. croyanc assimilables ‘Tout au ici : se soule Lanalogie se par le truch éléments de a Pactualivé, nant distinc Pévénement eu lieu, Crest dunenregis de permettrc ot Ia rencon virtualités qu Aue aucuner, fortqui unit; tersurcelui g Te pendant de Pas sans elle pré en fin de ve comme ges : cette ucun des irencie en régler et , la gloire , quelque des termes poussels it ailleurs e rout aul alement, yirtuelles ue. Ains! elluriqu’ jnctiot si la métaphore est d mais opaque: est un des re devie crkbe, hi identité : Ia gl dans une certain Je la premidte) la montag sont pas plus ni micux de croyance et désit sssimilables les uns aux au Tout autant que la croy scizse soulever, pousser, se presser, Panalogie se conjugue & indicat parle truchement des actes et év Héments des séries auxquelles elles appai sPactualité, et abandonnent les autres 2 un statut nant distinct. C'est toujours sous le cou Pévénement se révele riche de virtualités, Cest q su lien Crest sous le coup de cette actualité qu'il peut faire lob} unenregistrement statistique. Liintérét dela métaphore est alors de permettre de penser en amont de ce processus, & un moment oir la rencontre est encore obscurcie par l’indéterminabilité des virtualieés qui ’accompagnent, L’opacité de ce moment ne dimi- fue aucunement son intérét stratégique. On a dit plus haut le lien fort qui unit statistique et imitation. Il nous faut maintenant insis- tersurcelui qui unit la métaphore avec ce qui constitue pour Tarde le pendant de limitation, a savoir invention. ne mesure (qui nements qu c iennent, les font f VI Quest-ce que Pimitation ? Le mouvement par lequel quelque chose se répate et, se répétant, se propage. Mais c’est aussi, et dun seul tenant, le mouvement par lequel, se répétant, cette méme se différencie, en quantité comme en qualité. La méme erreur qui tout Pheure faisait prendre les plateaux pout des objets Les Lois de l’imit i ibue en effec & Vimitati seatiques attribue en effe i homogéndisant, alors que Veffer de: sa mame temps et du méme mouvement | imitatives, de multiplier avec elles la p< ae et inventent des objets nouveaux (qui n l Jement inf yeaux faisceaux de séties). C'est ce pro, ue xous les sens indifféremment invention ou découverr : blancs ctl Alors que limitation se préte au jeu sta: sions que celui-ci rend possibles, l’inverci,, Alots que imitation est constitutive du groupes... espure manifestation individuelle. Seule sa yi..." !'" lui confére le statue d’un aie social, sans poy. Pini, ——‘Phistoire ceuses que; ¢ p imitations pu entitrement stati le champ social, istic isible, indivi Htant ne Crest parce ¢ Se ie Tn Ceres ONE UE trréversible. LA oi lyr rationnel. Mais ahaa n géométriquee des imitations imonde totalement homogéndgg he du temps, V'isruption de ind type dordre : celui de, bjet la « destinée des ‘imitations Age par le rayonnement ini, We contigué des invents de limitation, n des inventions ¢: mais incarné da produit rétrospe forme de la série de celle des vireu: et Cest pourqu méme si, tour at et Fordre des imitations sas Hui aussi aff signifie invention imité ls re de ces deux séries, nesauze ques, qui régissent la seit $ imitées parcourent fn rent ston, —. 1. La statistique ne du moment et du lie ment de lois général nombre des inventior ay croitre. En cons un io” un qv 403 rion ‘ionnel. Mais cest aussi parce que l’événemen fe imitation, ne peut étre entire es inventions est celle d’un temps certes impossi nais incarné dans des traces sensibles dor nt mut produit rétrospectivement le cours. Le temps prend ne de la série irréversible des inventions déja imit de celle des virtualités qu’emporte ou supprime leur apparition’, ct est pourquoi Parchéologue doit suppléer le statisticien, méme si, tout autant que ce dernier, et contre toute apparence, il a lui aussi affaire A des abstractions®. 1. Lastatistique ne rend compte d’aucune invention particulitre, et encore moins ‘du moment et du lieu précis de son apparition. Malgré cela elle permet le dégage- ment de lois générales: plus une société se complexifie et se différencie, plus le nombre des inventions et des « génies », grands hommes ou anonymes, est appelé Ay croitre, En conséquence, plus cette société est appelée & se re-complexifier avantage. La quantité elle aussi croissante des imitations met un frein & cette proliferation exponentielle, mais elle ne Varréte pas. 2, « Ainsi, chaque fois qu’ une réalité, spécialement une découverte ou une inven- tion, est érouffée ou empéchée de naitte, elle ensevelit avec elle tout son cortége de 3 mais aussi, chaque fois qu'une réalité nait, elle fait avancer d’un degré son cortege de possibles » (dans La Logique sociale, préface de René Schérer, Institut Synthélabo, Paris, 1999, p. 258-259). 3. Les archéologues font « de la sociologie pure, parce que, les individus exhumés Par eux leur érant impénétrables, et les ccuvres de ces morts, vestiges d'idées et de besoins archaiques, se prétant scules & leur examen, ils ensendent en quelque sorte, 31 Les Lois de linn iz = La logique ici esquissée nous renseig la mécaphore par rapport & la scatisci cele qu’oceupe Finvention par rap qu’a premiére vue, la métaphore s'op po Findividuel au social, ou encore con SN des répétitions nombrées, Autant dire ts posstde la méme imprévisibilité, vor, oo aaa fi ic divergente c a traire |. Linvention comme la métapho,, . Pipieaphor , Mais Tinvention, on I’a vu, Si elle S'Oppo: le langage ce mon me leur produic, «. * tir Elle est point de c Murer a mesure, dei révélera rétrospect | du point de vue re tique : celui qui é n’en est pas moins définie coms de plus en plus remarquable au se complexifient. « Effet dune rencontre it hécérogenes? », Pinvention est Moins un pour limitation que le momen; d Point de dé % condition préalabl pzy d EB ou deux Series Qin tation, . ment dites, seu de continuer séparément leur stoissance géomén En ce premier set s‘opposant frontalemen: eer Naissance 4 yn 9) 3 dune statistique a v it, potentie] la déployer. Mais ¢ « précurseur sombre Vavance le chemin seulement la marqui éléments de la série, leur différence a loo §-mais le temps, quiz dint icant, des dca, dn iblement les fresqucs, sone ‘déments hon fant qu'il fait diverge des premittes invents les les inventet. plurde du cété du ni deal, me d’ur Peffer d singul on ii a cru is, dont ils s rorses, les » de dégager ous ce qui file de cette ligne). inventions cent. DE fd oboe mes sp. 193) dco” a Je depo “8 jon plisse™ imitations) jes dont le ger = ce moment spéc wt point de départ Pune série v tera récrospectivement avoir eu partic lige fn poine de vue requis par la construction Gaye: celui qui établit la similicude de ses éle waition préalable des opérations de dénombremen ment dites. nce premier sens, la métaphore apparait comme la promesse une statistique venir. Elle déclare la possibilité des courbes sans fa déployer. Mais en un sens plus profond, elle en c I cpeurseur sombre, invisible, insensible, qui en détermi Pavance le chemin renversé, comme en creux' ». Elle n'est pas seulement la marque du point de vue qui déclare la similitude des déments de la série, mais encore, et plus, la marque spécifique de Jeur différence loeuvre : « Deux séries hétérogtnes, deux séries de différences étant données, le précurseur agit comme le diffé- renciantde ces différences?, » Il en vade méme pour la métaphore, qui n'est pas tant au départ des séries, en tant qu’elles sont consti- tuées d’éléments homogenes, qu’au départ de leur croisement, en tant quril fait diverger chaque série d’elle-méme. Aussi la métaphore est-elle, rout autant qu’au départ de la série, présente & son terme. Elle ne disparait pas en chemin, car ce chemin, cest elle qui I’a tracé, méme sil « est invisible, et ne deviendra visible qu’a ’envers, en tant que recouvert et parcouru par les phénomeénes qu’felle] induit dans le systtme’ ». D’abord Les Lois de Vimits . promesse vague d'une relation nombr de hanter Ja statistique une fois | i blies de point & point, ct I ffer revrouver eS tracés, at dcieuse », est SA justesse, la des courbes graphique mat , Jace le choc métaphorique rimpossibilité de faire coincicl avec l'image vireuelle qui en est le départ. el partie i social [a virtualité au coeur de Vopération statistiq: : mvarréte pas arbitrairement sa définition aux a 3 a lienne : ment qui Pinaugurent). Or cette persistance nous reconduit . tions" sicro-désirs dont les faits soci sprite Ona dit la métay a een sont la traducti reese Se la métaphore o} ion nom cume | avec elle des Sanne mea Cet qutdies i existai infinitésimales de croyances le empone pours Y et de dé “sh, rition qu’elle seule est 4 méme de faire accéder 4 une fo! irme d bhai & car ces quantités ne so i 6 mais aussi au-dela d nt pas directement nombrabl sn des in ph la des nombres entiers d. prables, En deg ar pe = jore assure le double an le la statistique, | afi eer @ les possibles qui conditi ne eb ia, wradit = alités qui conditionnent leur avénem » A la fois dans aan = ec Pcie faits une fois avérés et co: lent, et dans les vir vidua al ae ne pas se confondre ay struits statistiquemenr, imita wl = wec la forme achevée quis vers | e 1 Ba: co z en Cc i alee i aa i 2, ‘Se tre plus Statistique et mé es tardiennes concernant a hypothés hyPvns de sa méthode. raisons d Tei encore, Cest 2 la relation faut revenit. Si invention peut 2 la ecéxre définie comme son produit, parte ineégrante d'un processus de di vcial comme déja le vivant et l'univers pl Dans des pages qui peuvent au prem comme T'unique concession de Tarde 2 unc : fienne qu'il a su apprécier mais dont il récuse les « ; tions! », celui-ci décrit le mouvement qui, par le truchemen Ja «mode », fait passer les sociétés de la « coutume » a la « cc S et tume élargie ». La coutume, & savoir la répétition de ce qui ble. existait, régne d’abord sans partage, et de maniére autoritaire, orte pour se voir ensuite graduellement remise en question par 'appa- tition et la multiplication des phénoménes de mode, c’est-a-dire sirs, ie des inventions imitées. Celles-ci, qui se répetent et se propagent a par persuasion plut6t que par aurorité, défont la cohérence des ey traditions ancestrales. Mais la mode, malgré son opposition & la A coutume, malgré aussi les apparences de libre asbitre et dindi- 3 vidualisme qu'elle privilégie, n’a pas pour effet le déclin des re, imitations, Elle se contente de réorienter une partie d’entre elles 7 vers les inventions, et d’accroitre de fait leur empire : : Lhomme n’échappe, et toujours incomplétement, au joug de la coutume que pout y retomber, c'est-d-dire pour fixer et consolider, eny retombant, les conquétes dues & son émancipation temporaire”. Cette « coutume élargie », augmentée des inventions imitées, west pourtant pas une régression. Si imitation « d’abord cou- tume, puis mode, redevient coutume », c’est « sous une forme re = % jes a n op. cit, p. 166. aussi : « Les révolutions les plus profondes aspirent 4 dire ; et, réciproquement, & la source des traditions les un état révolutionnaire d’oit elles proctdent » (ibid., DE LHISTOIRE Les Lois delimitation nent agrandie et précisément in lieu certess [’« imitation-mode Bn premict Bs, Mais surtout, elle prock jets i . des th on-coutue » ou ea. dernié du passé, T« jmitation-mo - » prine Imitation gi présent concemporai Le sent en tant qu (partiellement) au passé. Enfin cette « formulk applique pas seulement aus grandes formes sociales «.” ations et civilisations, elle s’app! lique « encore mieux # des développements partiels d'une société, petites Sn Chacy daires qui dentellent en quelque sorte et constituent i iy majeure” ». ae La différenciation travaille chaque niveau du soci, l, que soient sa place et son échelle. Les effets de aH eee Aelley suscte se démultipliens, y compris dans Finfnnéacn een ietiesiefiateide Fimitation se transforment den méme temps que le nombre de ses objets s’accrott. ee a @élargissement auxquels sont soumis les processus di a s, . : Amitation dessinent une spirale continue, dont le terme hypothéti consiste en un maximum d'imitation : oa ‘but de toutes les transformations historiques semble éue d ubstituer et donner Par ailleu tion-mode, s social : les so de vitesses © hérérogénéit que « la loi progression it Je fait que : chaque act qui rendro plus en pl plus précis Ily a une nom est inv progrés est tout multid ciation croi: férenciation elle-mém re 1€ se chaque acte d’imitation a qui rendront possibles et fac plus libre et rationnelle, et, en mi k plu plu Hisé dans V'« interférence » des répétitions (sor Ilya une focom nom est invention), et cest elle qui institue un progrés. Ma non linéaire, accidenté autant qu’accidentel, et sur- pour moteur la différen- progrés ¢ ut multidirectionnel?, Si Phistoire z ciation croissante, si les répétitions sont pour Vinvention, la dif férenciation, elle, n’a pas de fin. Elle va, et va se différenciant @elle-méme : I n’est done pas vrai que la différence aille croissant, car, & chaque instant, si de nouvelles et autres différences apparaissent, d'an- ciennes différences s’effacent ; et, en tenant compte de cette consi- dération, nous n’avons nulle raison de penser que la somme des differences, si tant est qu'on puisse sommer des choses sans commune mesure, ait augmenté dans Punivers. Quelgue chose de bien plus important qu'une simple angmentation de difference s'y accomplit inces- samment, la différenciation de la différence elle-méme. Le changement 1. Ibid., infra, p. 419 (je souligne). wae a 3. «ll my a pas une fin dans la nature, une fin par rapport & laquelle tout le este est moyen ; ily a une multitude infinie de fins qui cherchenc s utiliser les autres » (Les Lois sociales, op. cit. p. 112). = 37 WE VHISTOIRE Les Lois de l’imitatio, it, et dans un certain ser A va changeanh Pe et. jucxtaposees, comme de couleurs cy ne ore de differences harmo rences crus @ ju nous achemine @ W! ue la différenciation emprunte, pour se réal doxale de Pimitation, et que la généralisation our conséquence «des divergences plus y plus radicales, plus délicates », c'est ce que donnait dé ; “i eee zs le développement interne des sciences, qui toujo UES a cong. passer a de similitudes er de répétitions de masse complexes eg des smilitudes ex & des tépétitions de detail, plus dificy mais plus prises, élémentares ct infiniment nombreys aunfniésimales (..) ~ Ce progrts s'est opésé chaque fos résohat en combinaison de similicudes bien des originale st tinct qu’on avait jugées sué generis. Ce qui ne veut pat dn, Ia science, en progressant, fasse évanouir ni méme dininue somme, la proportion des originalités phénoménales, des ses non répétés de la réalité. Non, sous le regard le plus pean Tobservateur, les originalités de masse, grosses et voyantes, sed olvent il est vrai, mais au profit Poriginalités plus profonds« cachées, qui vont se multipliant indéfiniment, aussi bien q es uniformités élémentaires?, 68 a sig ce qu’on < homogéne La méth rant qu'elle certes — et Widentific: tudes. Mai ait atteint | ses capacit logue pour seurs somb similarités : la métaphe Dans lana différence « préciser, commence ce qui en « des « échai resque, di individuell Autant | strict, app dénombre qu’on croyait t méthode s lle est science. Devant et Cest ce quelle fera — s ntification, puis de quantificatior 1 2s, Mais il faudra pour cela que le nom ait arteint la masse ctitique qui permet au nc ses capacités d’analyse. Dans l’attente logue pourra, ou plutdt devra, user de méc seurs sombres » seuls & méme de le guider dans la s similarités susceptibles de constituer des séries signifiantes. Mais la métaphore, on le sait, ne joue pas un simple réle d’éclaireur. Dans Panalogie « graphique» qu'elle propose, comme dans la difference de cette analogie d’avec les nombres qui viendront la préciser, s'exprime quelque chose qui, sil appartient bien au Commencement des opérations scientifiques, appartient aussi A ce qui en est, on vient de le voir, la destination : la mise au jour des « échantillons les plus caractérisés de la diversité, du pitto- resque, du désordre universels, & savoir les physionomies individuelles' ». ‘Autant la métaphore, envisagée d’un point de vue scientifique strict, apparait comme un commencement de pensée, riche des dénombrements virtuels qu’il autorise, mais pauvre de leur actualité ; autant, rapportée 4 ses formes propres et Asa modalité, elle renvoie & ce qui est le terme de la démarche scientifique, en méme temps qu’il est aussi le maximum. de réalité atteignable : «la si ité profonde et fugitive des personnes, leur maniére 89 | \ Les Lois de Vimi de sentit, qui n’est qu’y \ , My deere, de pense’ : A instant» mean) & sa aphore se révele alors avoir part 4 dans laquelle la science se sublime, mais 2 Aee rivalise : Part. 11 de chose, c‘est chose bien pass Cest pe ; pf homme ou de femme, affinge par la vie social tation intense, compliquée et continue. Mais rie, Bret Test plug US in fant que cette nuance fugitive. Erle peintre n'a pas p etdu so 80 qui est parvenu & la fixer, ni Ie potte ou le romanc trrivre. Le penseur n'a pas le'droit de sourire & la yue efforts pour saisir cette chose presque rere a at ne sera plus. Il n'y a pas de science de individ. dart que de Pindividel. Et le savant, en songeant gy. peu ee pee tote nthe S'la flonsison denne” Pept OR MAE Bec are modesis jalouse le labeur de Partiste, si ui-méme, en sas quelque pe ment son cachet personnel sa conception génézale des han aos toujours un prix esthétique, vraie raison Riri eevee fe ailleurs que le savant a tort, cest lari °; laisse ici entendre autre chose, plus va re cette simple opposition. Si la science a la ois se sulin e si le savant peut a la fois ner un prix esthétique! nd de deux manitts ire, svaccumle Ui n'a ply TOIRE En un secor tique », V'art o fa société emy tiques ». La di degrés. L’art ¢ intérét déja pr celui précisém cette intensific tains types d’o par nature, au spécialisé d'un de métaphoriq dune individ «adustriel, pas un outll, pas une ceuvre dart. fn un second sens, que précise ¢ [art consiste en « ces moyer tique >» jsociéeé emploie pour « répondre 2 La distinction des deux sens tiques »- a degrés. L’art en son sens spécialisé met en relief et dégag snvérét déja présent dans les activités humaines les plus diverses delui précisément qui fait leur « prix esthétique » 2 De méme, si sone intensification a historiquement pour lieu privilégié cet- tains types d’objets, ce n’est pas que ces objets soient artistiques par nature, au contraire d'autres”. C'est plutdt qu'ils sont le liew ipécialisé d'une opération qu’on peut, une nouvelle fois, qualifier de métaphorique : la saisie et la fixation, elles-mémes individuelles, dune individualité, pergue en tant que singularité « qui n’est qu'une fois et qui nest qu'un instant » ; le dessin, la courbe graphique spécifique d’un étre, en tant que ce dessin, cette courbe, divergent, different de tout autre, y compris et surtout de ceux qui lui ressemblent le plus. En ce sens la métaphore n’appartient pas plus & Part spécialisé qu’a lactivité généralisée d’invention qui partage avec lui son nom. Au contraire, elle est au fondement de ce qui Jes unit, de 1. La Logique sociale, op. cit., p. 523. 2. « Toute profession, méme industrielle, il est vrai, retient son ouvrier par un certain plaisir attaché & son labeur spécial ; mais ce plaisir, qui facilite le devoir Broetonnel et fvorise la paix sociale, a toujours quelque chose d’esthétique, et, miétier, ot nous le rencontrons, nous sommes stirs qu'il existe de Tart indsnet divers doses» (ibid., p. 557). 3. La liste @objers hétéroclites que délivre Tarde & l'appui de ses considerations + elle méle bijoux, armes, monuments, instruments de ignorance joyeuse des différenciations entre beaux-arts et » p. 524). Les Lois de Vimitatio ele «prix esthétique » de j mare . ‘ os ee reologique)- Elle eres 1 scence Socee garde, du discours sci rene 20 a Ja « métaphysique » = les de sophie® 08 8 due d invention lorsqu'ell ses entes de Tarde, la méraphore, é Danses de a scienificité, jou alors eae propre. Pour peu que, cessant de four dk au-dela des ‘dénombrements proprement dits, leur Ss yirtuel, elle en vienne & occuper le centre de la Scbne, le 5 ade alors Ja place au peintre, au romancier, au pote, igi" métaphysicien. Mais la distinction est Maintenant tony j degrés. Ce qui différencie le romancier du sociologue, ce pas, encore une fois, Pusage de la métaphore contre la sta ou vice versa. Crest le type de mélange que chacun effecie; ir des deux. La sociologie elle-méme, traversant la stats tend alors vers l’expression philosophique d’une hypothe, p: cisée et radicalisée : le monde est un transport, l’univers saci! est fait de constructions métaphoriques. Ce monde, la stats: Pinyente, la métaphore en poursuit le devenir. en ayal & Jean-Philippe Ante

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