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À Bâbord
Revue sociale et politique/ Octobre-Novembre 2006: Impérialisme Canadien
14. Dossier
La politique extérieure du Canada au Moyen-Orient
C’est sous la gouverne de Pierre Elliot Trudeau (1968-1984) que des diplomates
canadiens entament les premiers contacts avec l’Organisation de libération de la
Palestine (OLP) et que le Canada appuie le principe d’un foyer national pour les
Palestiniens. Une solution basée sur la résolution 242 de l’ONU, laquelle exige le
retrait d’Israël des territoires palestiniens occupés jusqu’à la frontière établie
en 1967 ainsi que le démantèlement des colonies de peuplement israéliennes dans
ces mêmes territoires (incluant Jérusalem-Est).
S’il est vrai que Jean Chrétien était plus prudent au point de vaciller dans les
choix politiques de son gouvernement par rapport au Moyen-Orient, et tâchait de se
garder plus distant du lobby pro-israélien, son gouvernement a néanmoins suivi la
ligne de Washington dans sa " guerre contre le terrorisme ".
Le fait de ne pas avoir envoyé de troupes en Irak ne veut pas dire que le Canada
n’ait pas appuyé la guerre états-unienne en termes de soutien logistique,
notamment par l’envoi de soldats canadiens en Afghanistan. Ce fut le gouvernement
Chrétien qui ajouta, en 2002, le Hezbollah à la liste de groupes terroristes à la
suite d’une campagne dirigée par le lobby pro-Israël [voir le texte de Marc-André
Gagnon, page suivante].
Avec l’arrivée de Paul Martin comme chef du PLC et premier ministre du Canada en
2003, la puissance du lobby pro-israélien s’est manifestée rapidement lorsque Bill
Graham qui, en tant que ministre des Affaires étrangères, prônait une plus grande
ouverture envers les Arabes et n’aurait pas été assez " ferme " dans son appui à
la politique israélienne dans les territoires palestiniens occupés, a été muté des
Affaires étrangères à la Défense. On nomma à sa place Pierre Pettigrew, qui allait
appuyer inconditionnellement la politique israélienne.
Suit le fameux discours de Paul Martin lors des élections de janvier 2006, quand
il annonce que " les valeurs d’Israël sont les valeurs du Canada. " En regard de
la destruction des infrastructures palestiniennes et des abus systématiques des
droits de la personne dans les mêmes territoires occupés, la déclaration de Martin
constitue un outrage pour les membres de la communauté arabo-musulmane au Canada.
Cela se traduit par la défaite de certains candidats libéraux lors des élections
fédérales dans les circonscriptions où il y a une présence importante de la
communauté arabo-musulmane.
Bruce Katz
Note