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GEJ1 C64

Sichar
Jaïruth renonce à boire du vin et s'engage à ne plus jamais en boire
De l'être des anges et de leur devoir
La faiblesse humaine peut être une bénédiction
Des anges placés prés des hommes

1. Jairuth dit : «Seigneur, me voilà persuadé, comme je l'ai déjà été plusieurs fois,
d'abandonner toutes mes vignes et de supprimer à jamais ce plaisir de ma maison. La parole
que Tu viens d'enseigner, et que je trouve juste et bonne, peut éveiller l'amour véritable et
durable. Le mal doit se tenir caché à l'arrière-plan. Je renonce à toutes mes vignes et après ce
vin céleste, je m'engage à ne plus jamais boire de vin terrestre. Que dis-Tu de ma
proposition ? »
2. Je dis : «Je ne puis ni la louer ni la blâmer, fais ce que bon te semble ! Si c'est bien
pour ton âme, fais ce qui te paraît le meilleur. Du reste tu es digne de recevoir de Moi toutes
les bonnes choses dont tu as besoin, parce que tu es juste et sévère dans le bien et parce que Je
te l'ai promis.»
3. Jaïruth dit : «Seigneur, reste chez moi, avec tous les Tiens, ou laisse-moi au moins
un ou deux de Tes jouvenceaux pour qu'ils m'enseignent l'amour et la sagesse. »
4. Je dis : «Je ne puis satisfaire à ta demande ; J'ai encore beaucoup à faire sur cette
terre, mais Je veux bien te laisser deux de ces jouvenceaux, que tu peux choisir toi-même ;
mais toi et toute ta famille, veillez à ne commettre aucun péché de peur que ces jouvenceaux
ne deviennent de terribles censeurs et ne quittent en hâte ta demeure. Sache que ces
jouvenceaux sont des anges de Dieu : il peuvent voir à toute heure Son visage.»
5. Jaïruth dit : «Ô Seigneur, voilà encore une chose bien amère ; qui peut prévoir qu'il
ne péchera jamais en pensée, en acte et en parole ? Ce ne serait pas drôle de rester aux côtés
de deux censeurs à qui rien n'échappe ! Je renonce encore une fois à mon désir, et que tout
demeure comme avant.»
6. Je dis : «C'est bien, comme tu voudras, tu es libre, rien ne t'y oblige, sois en certain.
7. Jaïruth dit : «Non, les jouvenceaux,ces véritables anges de Dieu ont l'air trop
adorables et trop beaux ! Il me semble qu'il doit être impossible de commettre un péché en
leur présence, et puisque c'est possible, j'en garde deux en tous les cas.»
8. Je dis : «Bien, bien, deux jouvenceaux resteront auprès de toi, visibles dans ta
demeure, aussi longtemps qu'ils s'y trouveront bien. Mon ami Jonaël t'enseignera Mes voies
très fidèlement. Aussi longtemps que tu resteras dans ces voies avec ta maison, ils
demeureront avec toi et te serviront en tout ; ils protégeront ta demeure de tout mal. Mais si tu
quittes Mes voies, ils te quitteront, toi et ta demeure ! »
9. Jaïruth dit : «Bon, restons-en là. Plus jamais personne ne goûtera de vin dans ma
maison et l'argent ainsi économisé sera donné aux Romains pour l'impôt des pauvres que j'ai
promis de payer pour dix ans ! Quant au raisin de mes vignes, je le ferai sécher pour en faire
des fruits doux et je vendrai le reste. Est-ce juste ainsi ?»
10. Je dis : «Parfaitement, tout ce que tu fais par amour pour Moi et pour ton prochain
qui est ton frère, sera juste et bien.».
11. J'appelle alors deux jouvenceaux, les présente à Jairuth en disant : «Ces deux là te
plaisent-ils ? «Jaïruth, dans le ravissement de les voir, dit : «Seigneur, si Tu m'estimes digne
de cette grâce, je suis infiniment heureux jusqu'au plus profond de mon cœur. Je me sens par
trop indigne de recevoir une telle grâce du ciel, mais je vais m'appliquer de toutes mes forces
à en devenir de plus en plus digne et que Ta sainte volonté soit faite à mon égard.»
12. Les deux jouvenceaux disent : «Lavolonté du Seigneur est notre vie et notre
existence. En surabondance, nous avons la force et la puissance d'être les plus actifs
collaborateurs, là où cette volontéest à l'œuvre et opère à chaque instant. Notre pouvoir s'étend
sur toutes les créations visibles, la terre nous est un grainde sable, le soleil un petit pois dans
la main d'un géant et toutes les eaux de la terre ne parviennent pas à mouiller les yeux de
notre tête. Un souffle de notre bouche fait trembler toute l'armée des étoiles, mais notre force
ne nous est pas donnée pour parader et bomber le torse devant la grande faiblesse des
hommes, mais pour les servir selon la volonté du Seigneur. Nous voulons donc et nous
pouvons te servir, selon la volonté du Seigneur, aussi longtemps que tu Le reconnaîtras,
L'accepteras et Le respecteras. Si tu L'abandonnes, tu nous auras aussi abandonnés puisque
nous ne sommes rien d'autre que la volonté personnifiée de Dieu le Seigneur. Qui nous
abandonne, nous l'abandonnons aussi. Nous te disons cela ici en présence du Seigneur dont
nous contemplons la face à chaque instant et dont nous attendons chaque signe muet nous
appelant à l'action nouvelle qui nous raffermit.»
13. Jaïruth dit : «Adorables jouvenceaux, je vous comprends et je saisis bien qu'il
réside en vous une force inouïe pour nous mortels. Mais je possède autre chose qui semble
vous manquer ; je puis me glorifier devant vous de ma faiblesse où ne réside ni force ni
pouvoir, mais, dans cette faiblesse, réside la force de pouvoir reconnaître, accepter et
accomplir la volonté du Seigneur.
14. Pas à votre mesure, certes, mais le Seigneur ne me chargera pas d'un poids
supérieur à ma mesure et dans ce sens, ma faiblesse m'est un honneur, car c'est un fait
considérable que la faiblesse de l'homme accomplit finalement la même volonté de Dieu que
vous, avec votre force et votre pouvoir incalculables.
15. Et si j'ai bien compris jusqu'ici le Seigneur, il se pourrait bien qu'à la fin le
Seigneur préfère l'action de la faiblesse de Ses enfants ; et la force active des grands esprits
puissants du ciel devra se soumettre à la faiblesse des petits enfants de cette terre, s'ils veulent
s'asseoir à la table des petits, car si le Seigneur vient aux petits, Il en fera des forts me semble-
t-il ! »
16. Les jouvenceaux disent : «Oui, oui, c'est certain, c'est juste ; reconnais la volonté
du Seigneur et agis en conséquence, tu auras en toi notre force et notre puissance qui ne sont
autres que la pure volonté de Dieu le Seigneur. Nous n'avons ni force, ni aucun pouvoir ; toute
notre force, tout notre pouvoir ne sont que l'accomplissement de la volonté de Dieu en nous et
par nous !»
17. Je dis : «C'est bien, vous avez raison des deux côtés. Nous voilà restaurés ; si vous
le voulez bien, nous allons nous lever de table et poursuivre notre chemin.» Sur ce, ils se
lèvent tous, rendent grâce et quittent avec Moi le palais.

GEJ1 C227
Traversée en mer après le repas
Rechute de la fille de Jaïrus
Retour à Kis
1.Le repas terminé, la journée étant pure et belle, une tournée en mer fut organisée
Baram fit appareiller son bateau et Kisjonah le sien. La moitié des disciples prirent
confortablement place sur le bateau de Kisjonah.
2. Avec les principaux disciples, Baram et Kisjonah, Je montai sur le magnifique
bateau de Baram, à deux voiles et à douze rameurs, poussé par le vent et par les rames. Nous
mîmes le cap sur Capernaüm, sans avoir pour autant l'intention de nous y rendre.
3. Lorsque nous fûmes à quelques heures, au large, nous vîmes un bateau qui semblait
se diriger vers nous à toutes rames ! Il portait les couleurs de Capernaüm. Pour voir s'il venait
à nous, nous déviâmes notre route ; le bateau de Capernaüm changea de direction et nous
suivit en accélérant sa course. La chose paraissait claire, les marins de Baram demandèrent ce
qu'il fallait faire, ce bateau de Capernaüm ne paraissant pas avoir de bonnes intentions. Baram
se tourna vers Moi pour Me demander ce que J'avais à dire.
4. Je répondis : «Laissez approcher ce bateau, nous verrons bien quelle est leur volonté
! » Baram fit descendre les voiles et stopper les rames. Les marins de Kisjonah suivirent le
même commandement.
5. En un quart d'heure, les marins du bateau de Capernaüm furent sur le nôtre. Ils
demandèrent à Baram si J'étais là, car ils avaient appris à Capernaüm que Je Me trouvais à
Kis. Envoyés par Jaïrus, ils venaient Me prier de venir à Capernaüm où la fille de Jaïrus, que
J'avais réveillée de la mort quelques semaines auparavant, était retombée gravement malade et
aucun médecin ne parvenait à la guérir. Jaïrus qui craignait sa mort, leur offrait une grosse
récompense s'ils parvenaient à ramener Jésus de Nazareth.
6. Baram leur dit : «A vous entendre, une bonne intention semble vous amener, et je
vous le dis, Celui que vous cherchez est sur mon bateau, je ne saurais dire s'Il voudra vous
écouter et vous suivre, mais je vais descendre dans la cabine Lui parler.»
7. Les marins de Capernaüm se montrent satisfaits ; Baram descend Me trouver à la
cabine pour Me transmettre leur demande.
8. Mais Je lui dis : «Frère, épargne tes paroles. Je sais tout depuis longtemps et Je l'ai
déjà dit à Jessaïra, cet homme Me calomnierait pour faire condamner Mon enseignement et
Me faire arrêter. Il a nié la maladie et la mort de sa fille prétextant qu'elle dormait du sommeil
le plus naturel et que Ma prétention de l'avoir réveillée de la mort n'était qu'un simulacre.
9. Si ce n'est qu'un pur mensonge, ils n'ont qu'à la laisser dormir de son sommeil
naturel et elle se réveillera tout simplement comme le veut la nature humaine.
10. Je ne la toucherai pas avant qu'elle n'ait passé trois jours dans le tombeau ; retourne
sur le pont pour le leur dire, monte les voiles ; un bon vent va nous ramener dans la grande
baie de Kis et ces hommes ne verront pas la direction que nous allons prendre.»
11. Baram monte sur le pont et dit «Honorables envoyés de Jaïrus, je suis désolé de ne
pouvoir vous donner une réponse positive de Jésus, le Seigneur. Mais les gens de Capernaüm
en sont les responsables. Il a réveillé la fille de Jaïrus qui était réellement morte ; Il lui a rendu
la vie et les Pharisiens de la ville qui L'exècrent se sont empressés de prétendre qu'il était un
menteur et n'avait que trompé le peuple en prétendant avoir guéri la fille de Jaïrus qui dormait
simplement sur un catafalque, où Jaïrus l'avait exposée pour démystifier Jésus, le menteur, qui
n'avait aucune idée du traquenard qui Lui était tendu !
11. Voyant finalement qu'elle était en vie, il l'a prise par la main qu'il serra fortement,
et elle ne soutenant pas sa poigne a préféré se lever !
12. L'intention du chef Jaïrus, comme je l'ai appris, était que sa fille ne se réveille pas
et qu'on puisse se saisir de ce Jésus comme d'un parfait charlatan, mais la résurrection de sa
fille a déjoué son plan, car le peuple est persuadé qu'Il a ressuscité sa fille.
13. Voilà pourquoi Il ne veut plus la voir, si ce n'est, peut-être, quand elle sera à demi
décomposée dans son tombeau.
14. Retournez donc chez vous et dites à votre chef de voir la noirceur de son cœur
ingrat. En aucun cas Il n'ira à Capernaüm, car cette ville qu'il a déjà maudite est bien bas.»
15. Ayant dit cela, Baram fait mettre la voile et le temps qu'elle soit montée, le vent se
lève et éloigne rapidement nos deux bateaux de l'embarcation venue de Capernaüm qui est
rapidement oubliée dans le lointain ! Lorsque nous arrivâmes dans la baie de Kis et que nous
eûmes mis pied à terre, un vent puissant se mit à souffler en direction de Capernaüm.

GEJ2 C59 Des combats intérieurs et de la raison de l'inégalité des hommes

1. Cyrénius dit : « Oui, je comprends, hélas ! Car je vois bien peu de résultats ! Où en
sont les hommes, et combien d'entre eux seraient seulement capables d'accepter et de
comprendre un enseignement ? Et de ceux qui ont été enseignés combien ont la volonté
suffisante pour mettre en pratique ce qu'ils ont appris ? Je parie que sur mille personnes il s'en
trouvera dix à peine avec la volonté et le courage nécessaires, notamment dans les peuples
superstitieux et fanatiques. Car à quoi leur servirait-il de mettre en pratique la doctrine de
l'éternelle et claire vérité, si dès le lendemain l'égoïsme et le fanatisme viennent
lamentablement les étrangler ?
2. Vous êtes bien les sages et puissants serviteurs du Très-Haut, mais avec ma vieille
expérience d'homme d'État, je puis vous dire que cette doctrine réellement divine n'a aucun
avenir si on n'exerce aucune contrainte sur personne. Pour le moins faudrait-il
impitoyablement extirper le fanatisme et la superstition, si on ne veut pas éternellement avoir
à en pâtir !
3. Nous croyons bien évidemment à la pure vérité qui nous a été révélée ici, mais ce ne
fut pas sans contrainte ; et celle que vous exercez, vous et le Seigneur, avec votre façon d'être,
n'est pas des moindres, et sans cette contrainte, d'ailleurs, il n'y aurait pas ici plus d'un millier
d'auditeurs et d'adeptes. Et si cette contrainte n'a pas fait de nous des machines, comme ce
serait à croire à ce que vous semblez dire, ce ne serait pas un mal de vouloir exercer une
certaine contrainte sur l'homme qui veut devenir enfant de Dieu. »
4. Les anges disent : « Tu as raison d’une certaine manière, et certaines pressions
extérieures ne seront pas délaissées. Mais tu en viendras à te convaincre que la contrainte
extérieure est pire qu'une certaine contrainte intérieure qui est invisible, car Satan fait
également usage de contraintes extérieures pour entretenir la superstition. Et si pour répandre
la doctrine du ciel nous utilisions les moyens de Satan et marchions sur ses traces qu'aurions-
nous par là à gagner pour le bien de l'humanité ?
5. La superstition va toujours de pair avec le feu et l'épée et son entrée dans le monde
fait toujours verser le sang. Si la parole de Dieu emprunte la même voie, l'homme peut-il alors
reconnaître le message de paix du ciel ? Ne devrait-il pas dire : « Dieu, ne Te suffit-il pas que
l'humanité soit tourmentée par Satan à faire dresser les cheveux sur la tête, pour que Tu
doives venir à nous par les mêmes voies que lui ? »
6. Vois, très cher ami et frère, comme il serait absurde que Dieu, pour répandre sa
doctrine parmi les hommes en vue de leur félicité éternelle, se serve de moyens utilisés par
l'enfer qui propose toujours des fruits empoisonnés !
7. Oui, les temps viendront où la doctrine du Seigneur sera souillée au point d'être
prêchée aux peuples par l'épée et le feu ! Mais ce sera pour le plus grand malheur des hommes
! Comprends-tu ? »
8. Cyrénius répond : « Malheureusement, je comprends, et je demande alors pourquoi
les cieux ne pourraient nous garder de tels maux, et pourquoi en ce monde toutes les portes
sont ouvertes au mal ! »
9. Les deux anges disent : « Très cher ami et frère, si tu es quelque peu sage, tu
comprendras que le pour et le contre ne vont jamais l'un sans l'autre ! A-t-on jamais vu
quelqu'un devenir un héros sans combattre ? Y aurait-il jamais eu de combat sur cette terre s'il
ne s'y était trouvé que des brebis pieuses ? Où pourrais-tu éprouver ta force si tu ne trouvais
jamais d'obstacle pour t'y mesurer ? Y a-t-il montée sans qu'il y ait descente, et peux-tu faire
le bien si personne n'a besoin de ton aide ? Que serait une bonne œuvre si elle n'était
nécessaire à personne ? Peux-tu enseigner celui qui a l'omniscience ?
10. Vois-tu, dans un monde où l'homme doit devenir par ses propres moyens un
véritable enfant de Dieu, il faut que toutes les bonnes et les mauvaises occasions lui soient
offertes d'exercer pleinement l'enseignement de Dieu !
11. Il faut qu'il fasse chaud et qu'il fasse froid pour que le riche ait l'occasion de vêtir
le pauvre son frère ! Qu'il y ait des pauvres pour que les riches puissent s'exercer à pratiquer la
charité et que les pauvres apprennent la reconnaissance, qu'il y ait des forts et des faibles pour
que les forts aient l'occasion de prendre les faibles sous leur protection et que les faibles
reconnaissent leur faiblesse dans l'humilité de leur cœur ! Il faut aussi en quelque sorte qu'il y
ait des sots et des sages, sinon les lumières des sages leurs seraient vaines
12. S'il n'y a pas de méchants, où l'homme bon peut-il mesurer sa bonté ?
13. Bref, à cette école où l'homme se forme lui-même, le pour et le contre en toute
chose est nécessaire pour que les libres enfants de Dieu puissent pleinement s'exercer, sinon il
leur serait impossible de devenir les véritables enfants tout-puissants du Très-Haut.
14. Nous te le disons, l'homme n'est pas enfant de Dieu tant qu'il ne parvient pas à
chasser Satan du champ de bataille par ses propres forces dans toutes sortes de circonstances.
Et comment deviendrait-il vainqueur de cet adversaire si toutes les occasions de se frotter à
l'ennemi lui étaient ôtées ? Oui, le royaume de Dieu s'acquiert par un véritable combat, à
cause de la liberté de la vie éternelle. Il faut donc que l'occasion vous soit offerte de participer
au combat entre le ciel et l'enfer. »

GEJ3 C205
De l'impuissance des hommes

1. Je dis : « Ami, regarde donc les étoiles, là-haut ! Les connais-tu, comprends-tu ce
qu'elles sont et à quoi elles servent ? Faudrait-il par hasard qu'elles n'existent point parce
qu'aucun homme n'a pu les concevoir jusqu'ici ? Conçois tu donc ce que sont le soleil et la
lune ? Devraient-ils, parce que tu ne les conçois point, ne pas exister ?!
2. Conçois-tu le vent, l'éclair, le tonnerre, la pluie, le givre, la neige, la glace ? Tout
cela devrait-il ne pas exister pour la raison que vous ne le concevez point, toi et tous les autres
hommes ?!
3. Conçois-tu les milliers d'espèces d'animaux, leur forme et leur nature ? Conçois-tu
le monde des plantes et ses formes ? Sais-tu donc ce que sont la lumière et la chaleur ?!
4. Tout cela devrait-il aussi ne pas exister pour la seule raison que toi et tous les autres
hommes, vous ne pouvez le comprendre ni le concevoir ?!
5. Conçois-tu par hasard ta vie, la manière dont tu vois, entends, perçois, goûtes et
sens ? L'homme devrait-il donc ne pas voir, entendre, percevoir, goûter ni sentir, parce qu'il
ne peut concevoir tout cela ?!
6. Et s'il existe déjà tant de choses dans le monde matériel que l'humanité ne peut
concevoir pleinement, réfléchis encore un peu, et dis-Moi ensuite ce que tu en conclu ! »
7. Chabbi dit : « Seigneur et maître plein de force divine, je n'ai pas besoin de réfléchir
bien longtemps, car j'ai déjà compris ce que tu as voulu me dire par là. Tu as voulu m'amener
à comprendre qu'il en va exactement de même pour la recherche dans les hautes sphères de la
sagesse et dans celles de la création matérielle. Nous, les hommes, nous n'en comprenons et
n'en concevons en réalité pas davantage que l'image la plus superficielle, ce que nous pouvons
en percevoir par nos sens très grossièrement matériels et les distinctions que nous faisons dans
les choses de la Création par la forme, la couleur, l'odeur ou le goût. Oh, l'homme comprend
et sait si peu de chose, il ne sait rien en vérité, et pourtant, il se croit grand par la sagesse et
s'enorgueillit de son misérable savoir ! Mais ce qu'il sait, qu'est-ce donc ? Rien, moins que
rien !
8. Oh, que les hommes sont aveugles et stupides ! Ils n'en sont même pas au point de
comprendre qu'ils ne sont rien et qu'ils ne comprennent pas qu'ils ne sont rien et ne
comprennent rien ! L'herbe pousse, et l'homme qui voit et perçoit s'en réjouit : mais ce qu'il
faut pour créer l'herbe, la faire pousser et la maintenir sans cesse pareille à elle-même, qui, de
tous les mortels, le comprend ? !
9. Adam, Hénoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et Elie furent sans doute les
hommes les plus sages que la terre ait jamais portés : ils avaient en eux une grande lumière
divine. Mais comment l'herbe naît, croît, donne de la semence, et comment la graine est
organisée en sorte qu'il puisse en sortir un nombre et une quantité infinie d'herbes de la même
espèce - tous ces patriarches de la sagesse n'en ont sans doute jamais eu la moindre idée !
10. Et si nous ne savons même pas comment croît et se reproduit le plus modeste brin
de mousse ni comment le petit ver s'enroule dans la terre, que dirons-nous des éléments et des
lointaines étoiles ?! Si nous ne savons rien de tout cela, nous les hommes, nous saurons et
comprendrons encore bien moins ce que sont les étoiles, ni pourquoi et de quoi elles sont
faites !
11. Ainsi, grand et noble maître, tu as voulu me signifier ma complète ignorance et me
rappeler à l'ordre en disant "Dans Sa grande sagesse, Dieu offre toutes ces choses aux yeux de
l'homme et à tous ses sens extérieurs, et à travers ceux-ci également aux sens de son âme, afin
de le contraindre à penser." Mais l'explication, l'homme doit la chercher lui-même ; car si
Dieu la lui donnait également, l'homme deviendrait très vite paresseux, et finalement
totalement inactif et oisif.
12. Car une fois qu'un homme a entièrement acquis et compris une chose, sa nature
paresseuse n'a plus de goût pour elle : cela est confirmé et démontré par l'expérience la plus
quotidienne et n'a donc pas besoin d'une nouvelle preuve. Et l'homme se comporterait
évidemment de même dans la sphère purement spirituelle s'il comprenait très clairement et
dans les moindres détails ce que les grands prophètes de Dieu ont consigné dans les livres de
la sagesse. Il se coucherait bientôt et finirait pas ne plus réfléchir à rien : d'ailleurs, à quoi
l'homme réfléchirait-il encore si peu que ce soit, s'il comprenait déjà tout sans cela ?!
13. Aussi Dieu sait-Il fort bien comment Il doit traiter les hommes pour qu'ils pensent,
désirent et soient finalement vraiment actifs : peu importe ce qu'ils font pourvu qu'ils soient
actifs !
14. Je comprends aussi à présent que l'histoire du Messie n'eût pas fait sur moi la
même impression, loin de là. si j'eusse compris dans les moindres détails tous les textes d'Isaïe
qui y ont trait. Je me serais bien moqué des trois rois mages s'ils étaient venus me débiter
leurs tirades mystiques : et c'eût été la même chose pour tous ceux qui seraient venus dans
cette intention !
15. Mais comme tout cela est demeuré pour moi jusqu'à cette heure dans une demi-
obscurité quant à la foi, ma félicité n'en est que plus grande à présent que ce qui m'était si
difficile à croire et si obscur est exposé à mes yeux avec une telle clarté et que je vois devant
moi Celui que tous les Juifs, et moi avec eux, espéraient avec tant d'ardeur ! - T'ai-je bien
compris, seigneur et maître ? »

GEJ8 C19
Faiblesse de l'homme

1. Je dis : « Quoi que vous fassiez, faites-le toujours en Mon nom, car rien de ce que
vous ferez sans Moi ne sera utile au salut de vos âmes ! Et, quand bien même vous aurez fait
tout ce qui vous est ordonné ou conseillé pour atteindre la vie éternelle, dites-vous et
confessez devant tous que vous avez été des serviteurs paresseux et inutiles ! Car Dieu seul
est tout en toute chose et fait tout le bien en l'homme.
2. Lorsqu'un homme fait la volonté reconnue de Dieu, il ne le fait pas de sa propre
volonté, mais selon la volonté de Dieu ; et ce que la volonté de Dieu accomplit en l'homme,
ou même dans l'ange déjà pur, n'est assurément pas l'œuvre de l'homme ou de l'ange seul,
mais de Celui selon la volonté de qui cette œuvre a été accomplie.
3. Pour l'homme, œuvrer pour son salut consiste seulement à faire librement sienne,
par amour et vrai respect de Dieu, la volonté divine qu'il a reconnue, et à s'y conformer
pleinement. Mais, dès lors, ce n'est plus la volonté de l'homme, mais celle de Dieu qui, en
l'homme, fait tout le bien, et le bien en l'homme n'est donc rien d'autre que l’œuvre de Dieu, et
le juste doit le reconnaître dans sa vraie humilité. Car un homme qui s'attribue tout le mérite
d'une bonne action montre par là qu'il ne se connaît pas lui-même, et Dieu encore moins, et il
est donc bien loin du royaume de Dieu.
4. Aussi, rendez gloire à Dieu en toute chose et agissez toujours en Son nom, et vous
aurez en vous l'amour de Dieu. Et avoir en soi l'amour de Dieu, c'est avoir tout pour l'éternité.
5. En outre, retenez bien ceci : quand l'homme transgresse la volonté reconnue de Dieu
en faisant le mal, son acte lui appartient pleinement et n'est pas l’œuvre de Dieu ; car en cela,
il n'a pas subordonné son libre arbitre à la volonté reconnue de Dieu, mais n'a fait que
s'opposer à celle-ci, et l'on peut donc dire en toute justice que ses mauvaises actions lui
appartiennent pleinement. Et c'est précisément par ce mauvais usage qu'il fait de son libre
arbitre que l'homme se juge lui-même et fait son propre malheur par son aveuglement.
6. Dans ces choses spirituelles, il en va un peu comme d'un sage général avec les
soldats qu'il commande. Les soldats doivent certes affronter par milliers un combat sanglant,
mais aucun n'a le droit de se battre autrement que selon les plans du général. Celui qui obéit
est heureux au combat ; mais si l'un des nombreux guerriers se disait : "Ah, moi aussi, je suis
courageux et fort, et je connais l'art de la guerre ! Je combattrai de mon propre chef et
gagnerai une couronne !", et s'il quittait alors les lignes de bataille tracées par le général plein
d'expérience, il serait autant dire perdu, car il serait très vite pris par l'ennemi et mis à mal. A
qui la faute alors ? A lui seul ! Pourquoi n'a-t-il pas fait sienne une fois pour toutes la volonté
de son sage général ? Avec les autres, il lui eût été facile de battre l'ennemi. Mais, en voulant
être lui-même à la fois soldat et général, il est devenu une proie facile.
7. Et Je suis Moi-même, et Moi seul, un général pour la vie contre tout ce qui en est
ennemi. Qui combat sous Mes ordres et selon Mes plans combattra sans peine les ennemis de
la vie et les vaincra tout aussi aisément ; mais qui voudra partir en guerre contre eux sans moi,
suivant son propre jugement et de son propre chef, sera pris et mis à mal. Et, lorsqu'il sera
dans cette cruelle captivité, qui l'en délivrera, si c'est en lui-même qu'il doit chercher et
combattre les pires ennemis de sa vie.
8. Mais si un homme, à Mes côtés, remporte facilement la victoire sur des ennemis
nombreux, cette victoire est Mon œuvre, car il n'a pu la remporter qu'en suivant exactement
Ma volonté, Mon dessein et Mon conseil. Et si la victoire est Mon œuvre, la gloire et le mérite
M'en reviennent aussi !
9. J'espère que vous comprenez assez maintenant comment et pourquoi, sans Moi,
vous ne pouvez rien faire de méritoire pour le salut éternel de vos âmes, et pourquoi, même
lorsque vous avez suivi tous les sages commandements qui vous ont été donnés, vous devez
confesser devant Moi que vous n'avez été que des serviteurs paresseux et inutiles à Mes côtés.
10. Lorsqu'un paysan travaille son champ, il l'engraisse, puis laboure le sol avec la
charrue, sème le grain dans les sillons et l'enfouit avec la herse, après quoi il n'a plus rien à
faire jusqu'à la moisson. La moisson sera-t-elle donc l’œuvre du seul paysan, qui en aura tout
le mérite, ou ne sera-t-elle pas plutôt du début à la fin Mon œuvre méritoire ? Qui a donné au
paysan les deux bœufs robustes qui tirent sa charrue ? Qui lui a donné le bois et le fer, le grain
de blé et son germe vivant ? Qui a mis dans ce germe tant de germes et de grains nouveaux ?
De qui vient la lumière du soleil qui réchauffe et vivifie tout ? Qui a envoyé la rosée et la
pluie fécondes ? Qui a permis aux épis de croître et de mûrir, et enfin, qui a donné au paysan
lui-même vie, force, sens, raison et jugement ?
11. Si vous méditez un peu cette image, ne vous apparaît-il pas clairement à quel
point, en cultivant son champ, le paysan a peu œuvré et eu peu de mérite ? Tout bien
considéré, il n'a presque rien fait - et pourtant, il dira peut-être : "Tout cela, je l'ai obtenu par
mon travail !" En disant cela, il ne pense pas à Celui-là seul qui a tout fait dans son champ de
blé ! Ne devrait-il pas plutôt confesser dans son cœur : "Seigneur, grand, bon et saint Père
céleste, je Te rends grâce pour Ta sollicitude ! Car tout cela est et sera toujours Ton œuvre, et
je n'ai été qu'un serviteur paresseux et parfaitement inutile !" ?
12. Et si c'est déjà là ce qu'il convient de dire d'une tâche matérielle, que devra donc
dire l'homme que J'aurai aidé par tous les moyens à cultiver le champ de sa vie spirituelle, et
qui, en vérité, n'aura rien eu à faire que croire en Moi et s'approprier Ma volonté divine, dont
Je lui fais présent comme si elle lui appartenait tout à fait, quand elle est en vérité tout à fait
Mienne ! Si cet homme en pleine possession de Ma volonté peut alors tout faire et accomplir
tant de grandes œuvres, à qui en revient le principal mérite ? »

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