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Pourquoi, alors que les soucis prioritaires des Français sont évidemment
l’emploi, l’économie, la santé, l'éducation, avoir choisi six jours après le grand
succès régional de travailler sur la régression territoriale ? Parce qu’il s’agit
d’une seule et même cause.
Chers camarades, les choses ont été fort bien dites ce matin, je me
contenterai de les résumer en quelques mots.
Il faut donc être précis dans nos arguments mais aussi dans nos contre-
propositions. Nous voulons, ceci doit être dit à l’extérieur, que la taxe
d’habitation soit modifiée pour que, enfin, elle prenne en compte les ressources
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réelles des habitants. Nous voulons rétablir un lien entre l’impôt que doivent
payer les entreprises et le territoire d’assiette où sont implantées les entreprises.
Nous voulons que le gouvernement paie les dettes qu’il a contractées envers les
collectivités territoriales ! Nous voulons que dans dix ans, 25 % des dotations de
l'État soient consacrées à la péréquation parce qu’il n’y a pas de justice
territoriale s’il n’y a pas de péréquation.
Il faut donc, non seulement que nous mobilisions les élus - nous avons
commencé de le faire et un travail important est encore à accomplir - mais aussi
les millions de personnes qui pratiquent le sport, qui aiment la culture, qui sont
investies dans les associations, pour leur dire que les textes gouvernementaux
sont scélérats et que nous n'en voulons pas.
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compétences, nous refusons ce qu’on pourrait appeler d’une façon distinguée la
manipulation électorale et que chacun comprendra mieux si on la qualifie de
magouille.
Le premier consiste à dire que les élus coûterait trop cher. Ma réponse sera
un peu polémique, mais elle est statistiquement exacte : le financement de
l’Élysée coûte plus que les indemnités de la totalité des élus locaux en France.
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critiquez le projet gouvernemental, c’est que vous n’êtes pas républicain
puisqu’il y a une majorité à l'Assemblée nationale, une majorité au sénat, que le
Président de la République s’est exprimé, qu’il a été élu en 2007, donc, il faut
accepter tout ce qu’ils décident. Pas du tout ! La légitimité de l'Assemblée
nationale est entière, mais cette légitimité ne lui permet pas de voter n’importe
quoi.
A partir de là, que faire ? D’abord, il faut informer. Car, j’y reviens, nos
concitoyens n’ont pas le même degré d’information sur ces sujets que nous-
mêmes.
Il faut que nos bulletins municipaux, même les plus modestes, nos
bulletins départementaux, nos bulletins régionaux, nos interventions insistent, à
partir d’exemples concrets, sur la situation qui est la nôtre aujourd’hui et celle
qui serait encore pire demain si ces textes venaient à voir le jour.
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viendra des élus locaux et le parti, bien sûr, y sera associé.
Je terminerai par deux courtes remarques. D’abord pour dire que, comme vous
toutes et vous tous, je suis choqué, heurté et attristé lorsque j’entends certaines,
parmi les plus hautes autorités de l'État, pratiquer une démagogie anti-élus
inadmissible dans une démocratie. On ne peut pas pleurer des larmes de
crocodile sur l’abstention un dimanche et le lundi recommencer à dire : les élus
ne font pas leur travail. Car les élus locaux, qu’ils soient d’ailleurs de droite ou
de gauche, sont des hommes et des femmes qui font leur travail et qui se
dévouent pour leurs concitoyens.
Enfin, je ne résiste pas au plaisir de faire entrer un moment dans cette salle
la grande voix de Victor Hugo. Dans un texte, n’y voyez aucune allusion, qui
s’appelle Napoléon le Petit, il écrivait : « Cet homme a pour lui l’argent, l’agio,
la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous ces hommes qui passent si
facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte...Il annonce
une intervention honnête, prenez garde. Il affirme. Méfiez-vous. Il fait un
serment. Tremblez ! [Cet homme] ne parle pas, il ment. Il ment comme les autres
hommes respirent. ».
Et pourtant, c’est moi qui ajoute : cet homme-là sera battu. Il sera battu par
l’unité des socialistes, il sera battu par l’unité de la gauche solidaire. Il sera battu
par nos propositions d’un projet innovant. Il sera battu parce que nous serons
fidèles à une solidarité économique, sociale, environnementale et territoriale, il
sera battu parce que - l’histoire le démontre - les grandes victoires nationales
commencent par les succès locaux. Dimanche dernier, c’était la première étape.
La deuxième étape, c’est d’ici quelque temps.
Je vous remercie.