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()rr lrcrrt<Jonccléterminerau moins deux types de transcription:

I)EDAGOGIE
- Niveau l: miseen imagede la locution (niveaude la mé-
taphore)

- Niveau2: miseen scènede I'expression(niveaudu jeu de


mots)
JEUX DE MOTS - JEUX D'IMAGES

Au premiergroupeseraccorderaient lgsdessinsI et 2 ("essuyerune injure"


MATERIEL :Clopinettes, bande dessinée de Gotlib et Mandryka (éd. et "friser la mort") et au Ies
second, trois suivants.
Dargaud). Pour les élèves:photocopies de la première page,
avec les solutions cachées. EXEMPLES: Dessinne I - "Essuyerune injure"
Signalons que I'album Clopinettes est disponible au Centre en
Noussommesen cecasau niveaude la métaphore.Celle-cisedécompose
de Documentation du BAL. trois points (deux oartenaires,une action).
OBJECTIFS: Faciliter I'appréhension du langage métaphorique courant
de la langue française.
r) Le locuteur: il
s'agit d'une créature inhumaine, laide et vulgaire (elle-
Travailler sur le mode de production spécifique de la bande même implicite du discours auquel elle s'identifie),
dessinée(le langage, les auxiliaires de I'expression, le sensde
I'image). Poser le problème des locutions métaphoriques et 2) Le 'écepteur: un personnagejuché sur une échelle,type "idéal" du la-
du jeu de mot comme véhicule de la communication' veur de carreau, avec tous sesattributs (échelle,seau, éponge), auxquels
on doit ajouter les signes caractéristiquesde I'ouvrier (casquette,ciga-
Cet exercicenécessiteun niveau de français assezêlevé,car il n'est pas facile rette au bout des lévres).
de transcrire et de comprendre un langagemétaphorique. De même le jeu de
inot reflète souvent une partie cachéedu sens:c'est une déstructurationdu 3) L'action: lavaged'une partie du dessinqui, par un glissementde sens,
langage,avant d'ôtre une reconstruction.un minimum de cinquièmeou si- n'est pas unc fenêtre, rnais un messageproféré par le locuteur. Ce lan-
xième niveau paraît indispensable. gage ne se tracluit pas par un langageconstruit, mais par une série ciesym-
boles (un tourbillon, un caractère chinois, une tête de mort' une
étoile, deux points d'exclamation). Ces symboles sont, à proprement
ANALYSE GENER.ALE: "Rébus au pied de la lettre" parler, un euphémisme,chargé de couvrir des mots censurés(typique
du langagedc la bande dessinée).
ll s'agit pour ies auteu,rsde rêussir un o'exercicede style", c'est-à-direde
"prendre au pied de la lettre" (métaphore transcrite par la graphie du mot 4) Commentaires: En quoi s'agit-il, "au pied de la lettre", d'une mé-
LETTRtr, où la lettre L est un pied: il s'agit du "pied" de la lettre, par pa- taphore? Ici, tout reposesur le sensdes mots, que I'on traduit directe-
renté de forme entre le I- et le bas de la jambe), les expressionsmétaphori- ment par I'imagc qui correspondnon pas à leur valeur phonétiquemais
ques de la langue cûurante, et rendre par I'image I'absurde de ceslocutions, à I'idée qu'ils cxpriment. Si, pour les déchiffrer, on voulait utiliser la
afin d'en retirer tout le cocasse. forme du rétrus,cc serait impossible.

Pour cela Gotlib et Mandryka veulent utiliser la forme de rébus (d'ori le Dcssin n9. 4 - "Accentuer un effort"
titre), mais il est intéressantde cûnstaterque, le plus souvent,ii ne s'agit pas
de rébus, car si ceiui-ci fonctionne sur les sons, le travail effectué ici porte C e dessi nest I 'illust r at iondu niveaudu jeu de m ot . La t r anscr ipt iongr aphi-
essentiellement sur le sens. u.ir'Jfait intcrvcnir deux partenaires,une action et un court dialogue.

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l) I'urlenairens. I : unc lettrcde I'alphabet.
c'est un I,'anthroponrorplri-
sé (yeux, bouche,bras, pieds).Le dessinexprimeun effort soutenu

H[ll,,ffffi;
(yeux froncés,bouchetordue, mentoncrispé).Le F est de surcroîtun
êtrepuissant(brasmusclés).Notonsà cet égardla réfêrencedesauteurs
à I'archétypede la forcequ'estPopeye(ancresmarinestatouées,dessin
particulierdesavants-bras).

2) Partenairen9. 2: un petit employé(blouse,pantalon,casquettenoire), DsssrilsQoionT'lôus'LA Pflft-


ôÉi{rf,tE
timidedevantle F, d'où sonlangage ("vous permettez").cette timidité rcutÊnrJE UNE
r'rltueIÊec ExPÊessror.t
se traduitaussidansle dessin(gouttesde sueur),et renforceI'idéede Trt6scoNflu€. AfiusÉz-vo(,6
AlÊ99É-
puissanceexpriméepar le F. cNPTee.$ivals lagî LEs
N'RRRrvÉz
t€ctlpTek,lL6RÉSTER0NT èRl?T€s,,,.
3) L'action I mettreun objet en forme de virgule au sommetdu F. fr motxs4Ue\bosxcReToUfiilrEz
LA|:Aæ!
4) Commentaire:à l'inversedu dessinprécédent,I'idée reposeici sur une cLs-fuN€sunflnoawTronr
6{trg- fryNrslte. u âpn de/,n993
alliancede sons,qui se traduit par le dessind'un F fort, jeu de mots
aveceffort. En ce sensil serapprochedonc desdessins3 et 5, qui repo-
sentsur un glissementde sens:le premiersur le verbe(accuser,au sens
premier, signifie présenterquelqu,un comme coupable,et dans une 9ç
re,'loua
deuxièmeacception,mettreen relief - on utilisedonc, dansla transcrip-
tion de cettelocution,le sensseconddansune situationadaptéeau sens &sYIe wtg
premier);le secondse fait sur le patient,en intervertissant
le soleil-astre tt{toceniï/
et le soleil-plante.
comme on le voit, danscesdeuxcas,lamatièreest
nettementmoins riche qu'en ce qui concernefriser la mort ou essuyer
une injure.

UTILISATION PEDAGOGIQUE: Dans un premiertemps,le profes-


seurpeut livrer les dessins,sanslégende,aux étudiants.Il s'agit alors
d'essayerde voir cequ'ils comprennent,puis de lesinciterà trouverune
légendequi puissecorrespondreà chaquesituation.

Aprèscorrection,on peut rêvélerla métaphoreoriginale,et I'expliquer, satod Nog Nn d"gn""a


par exempleen la composantavecd'autresmots:essuyerune injure, un
échec,un affront, ou bien friser I'infarctus, l,abîme,la prison.

Par la suite, il seraitintéressantde donner aux êtudiantsdeslocutions


métaphoriques, chargeà eux de lesillustrer. Exemples:raserlesmurs,
poursuivresesétudes,se mettrele doigt dans I'oeil, se monter le cou,
avoir une araignéeau plafond, avoir la puceà l,oreille . . . Desdiscus_
sions peuventse développerautour de certainesexpressions, comme
celle-ci,relevêedansun campusuniversitaire:"Les massacreurs de pe-
lousesont.des assassinsen herbe".

Alin de dével<lpperune êtudecontrastivedeslocutionsmétaphoriques,


on peuttraduiredansla languematernellelesexpressions françaises:
on
serendcomptetout de suitequecelles-ci ne passentpasplusen Espa-
gnol qu'ellesne passentdanslc dessin.
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'7/?7o€ 74 dllo? Nn 7d4N1d/
I
Pour montrerla différencequi existeentrele dessindu niveauI et celui
du niveau2, le professeurpeut faire écrireèn rébusune métaphorecléjà
étudiée: cet exerciceest une bonne gymnastiquede I'esprit! par
exemple,friser Ia mort pourrait se transcriredani une suitede quatre
dessins(une frise, une haie, une lame,de I'or). A partir de là, les étu-
diantspeuvents'entraînerà écriredesphrasesen rébus.

Bien entendu,cesquelquesorientationsne veulentpasêtreun modèle.


Il reste encore beaucoupde chosesà dire sur ce point de langue
françaisemais il nous a sembléintéressantde le traitèr par I'intermé-
diaire d'une bande dessinée.Les dessinsde Gotlib et de Mandryka
peuventservir de point de dêpart: leur contenuest assezintéressant
pour cela.

Alain MUSSET

Parmi les livres à retenir sur les expressionsimagées:

Galisson, R: Di<'tionnaire de cttntpréhension et de production des expressions imagées


CL E ln te r n a tio n a l, Pa r is, 1 9 8 4

Vigncr, (i: Itagtns de parter. Hachette, Paris, 1981.

l ) t r n c t o n , C: L u Pu ce à I' o r e ille , L ivr e d e Poche.

FRANÇAIS FONCTIONNEL
Lesprofesseurs et lesétudiantsintéresséspar l'étudedu Françaisfonc-
tionnelpeuventailer consulternombrede revues,scientifiques au CST
(Centrescientifique et technique),calleLiverpoolNo. 67,06600ME-
XICO, D.F. Numérode téléphone : 5250l 80 ou 53363 70. Revuesde
vulgarisationet revuesspécialiséessontà votredispositiondanslesdo-
maineslesplusdivers(entreautres: Agriculture,Environnement, Ur-
banisme,Transports,Energies, Sciencesde la vie. . .). Au total 24 sec-
teurssont répertoriés, regroupant243 titres.
Dèsle moisde janvierquelques-unes de cesrevuespourrontêtrecon-
suitéesau Centrede Documentationdu BAL, afin que les lecteurs
puissentmieuxlesconnaître.

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