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Document 1 :
Si l'on comparait les jeunes des différentes fractions de la classe dominante, par exemple tous
les élèves qui entrent à l'École Normale, l'ENA, l'X, etc., la même année, on verrait que ces «
jeunes gens » ont d'autant plus les attributs de l'adulte, du vieux, du noble, du notable, etc.,
qu'ils sont plus proches du pôle du pouvoir. Quand on va des intellectuels aux PDG, tout ce
qui fait jeune, cheveux longs, jeans, etc., disparaît. [...] Dans un cas, on a un univers
d'adolescence, au sens vrai, c'est à dire d'irresponsabilité provisoire : ces « jeunes » sont dans
une sorte de no man's land social, ils sont adultes pour certaines choses, ils sont enfants pour
d'autres, ils jouent sur les deux tableaux. C'est pourquoi beaucoup d'adolescents bourgeois
rêvent de prolonger l'adolescence : c'est le complexe de Frédéric de L'Éducation sentimentale,
qui éternise l'adolescence. [Dans l'autre cas, celui des jeunes issus de la classe ouvrière, les
jeunes passent directement de l'enfance à l'âge adulte] Cela dit, les « deux jeunesses » ne
représentent pas autre chose que les deux pôles, les deux extrêmes d'un espace de possibilités
offertes aux « jeunes ».
Source : Pierre Bourdieu, « La jeunesse n'est qu'un mot », Questions de sociologie, 1984.
Document 3 :
[...] L'histoire des jeunes commence en France par la découverte de
l'enfance et de l'adolescence dans la société bourgeoise du XVIIIe siècle.
Vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la jeunesse populaire
devient un objet d'éducation à travers les tentatives d'encadrement
effectuées par l'école et les mouvements de jeunesse. [Il existe aussi] un
phénomène d'explosion du fait juvénile après la Deuxième guerre
mondiale, avec entre autres la montée des effectifs scolaires et
l'expression d'une culture et d'une sociabilité adolescentes originales, qui
mènent dans le courant des années 1960, à l'affirmation parfois violente
des jeunes, d'une identité sociale autonome. Depuis mai 1968 en France,
la jeunesse est désormais reconnue dans le cadre familial et dans le cadre
scolaire et universitaire.
Source : D’après « Les jeunes », Collection Repères, 2002.
Document 4 :
Pour montrer que les jeunes ont des pratiques culturelles spécifiques, il
faut faire une comparaison de deux tranches d’âges, celle des 15-24 ans
et celle des 45-64 ans, et de leurs pratiques culturelles. Par exemple, la
catégorie des 14-24 ans la une probabilite plus forte de lire que que la
catégorie des 45-64 ans (72 % contre 56%).
Question de synthèse :
Vous démontrerez dans une première partie que l’on peut parler, en France, depuis les
années 60, d’une sous-culture jeune qui se caractérise par des pratiques culturelles
homogènes et spécifiques comme le prouve la démarche interactionniste. Vous
relativiserez dans une deuxième partie en montrant à l’aide de la démarche sociologique
de Bourdieu que la jeunesse reste hétérogène en fonction de leur origine sociale, leur
sexe…, et que la reproduction sociale garde une place importante chez les individus ce qui
remet en cause l’existence d’une sous-culture jeune.
Introduction :
Conclusion :