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ECOLE NATIONALE DU SYNDICAT DES CENTRE D’ETUDE DU

GENIE DE L’EAU ET DE EAUX ET DE MACHINISME AGRICOLE, DU


L’ENVIRONNEMENT DE L’ASSAINISSEMENT GENIE RURAL DES EAUX ET
STRASBOURG DU BAS-RHIN FORETS

Mémoire de Fin d’Etudes


Pour l’obtention du diplôme d’ingénieur de l’ENGEES

ETUDE DIAGNOSTIQUE DES INSTALLATIONS DU


SYNDICAT DES EAUX DE LA MODER (BAS RHIN) ET
APPLICATION D’UN OUTIL D’AIDE A LA DECISION POUR
LE RENOUVELLEMENT DES CONDUITES

Antoine LOUPPE Juin 2007


Remerciements

Je tiens à remercier particulièrement Monsieur Amir NAFI, mon maître de stage, pour
ses conseils avisés, son aide précieuse et sa disponibilité au cours des trois mois que j’ai passé
à l’UMR GSP.

Je remercie également Monsieur Sébastien BOYER, ingénieur au SDEA, pour m’avoir


accueilli et conseillé pendant les trois premiers mois de mon stage.

Enfin je remercie toutes les personnes que j’ai côtoyées au cours de ce stage, au centre
nord du SDEA à Haguenau, et à l’ENGEES, en particulier mes camarades de la salle 028.

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Résumé

Etude diagnostique du réseau AEP du Syndicat des Eaux de la Moder


et application d’un outil d’aide à la décision pour la programmation
pluriannuelle du renouvellement des conduites

Cette présente étude vise à expérimenter un outil d’aide à la décision pour le


renouvellement des conduites des réseaux d’eau potable, en l’appliquant au réseau du
Syndicat des Eaux de la Moder. Cet outil nécessite de disposer d’un model hydraulique du
réseau sur le logiciel Epanet.

Dans cette optique une étude diagnostique du fonctionnement des installations du


Syndicat est effectuée, aboutissant en particulier à la construction d’un modèle mathématique
du réseau sur le logiciel Porteau. Ce dernier permet d’identifier les insuffisances hydrauliques
que le Syndicat devra combler pour assurer la desserte en eau des abonnés de manière
satisfaisante. Les conclusions de l’étude montrent qu’un renforcement du réseau est
nécessaire, ainsi que la mise en œuvre de prospections pour une nouvelle ressource.

Le modèle du réseau est ensuite exporté vers Epanet, et une rapide étude comparative
des résultats montre que les deux logiciels simulent le fonctionnement du réseau de manière
identique.

L’outil d’aide à la décision est basé sur une optimisation multi-objectif, et permet de
générer des politiques de renouvellement, en minimisant une fonction de coût tout en
maximisant une fonction technique (gain en pression). L’optimisation est assurée par un
algorithme génétique couplé avec le modèle hydraulique sur Epanet.

Différentes simulations dans différents cas de figures montrent que l’outil d’aide à la
décision permet d’optimiser de manière efficace le gain en pression sur le réseau par rapport
aux coût des politiques générées. Il laisse une certaine liberté d’utilisation à plusieurs titres :
d’abord, en permettant au gestionnaire de choisir parmi plusieurs politiques couvrant une
large gamme de coûts, et en permettant à l’utilisateur d’adapter quelques paramètres en
fonction de ses objectifs.

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Abstract

Diagnosis study of the network of the Moder’s water syndicate and


application of a decision making tool for the annual renewal programming

This study aims to apply a decision making tool for the pipes renewal of the Moder’s
water syndicate network. This tool requires availability of hydraulic model for the network
operation on the Epanet2 software.

A diagnosis study of the operation of the Moder’s water syndicate installations is


carried out, which allows us to calibrate the hydraulic model of the network on the Porteau
software. According to the analysis of hydraulic model, we identify the hydraulic deficiencies
that the Moder’s water syndicate should take into account in order to enhance the network
performance and ensure the deliver of the consumers in the right way. The conclusions of the
study show that a reinforcement of the network and a prospecting for a new water supply
source are required.

In order to use the decision making tool, we export the hydraulic model from the
Porteau format to the Epanet2 format. A comparative analysis of the hydraulic model
obtained with the both software shows that the hydraulic operation of the network is
simulated in the same way.

The decision-making tool is based on a multi-objective optimisation that ensures the


generation of the renewal policies, by minimizing the renewal cost and maximizing a
technical function (pressure benefit). The optimisation is done by a specific genetic algorithm
NSGA II coupled with the hydraulic model on Epanet2.

A set of simulations defining specific scenarios shows that the decision-making tool
ensures trade off between the pressure benefit in the network and the renewal cost of the
generated policies. The tool offers flexibility for the water utility manager because it allows
selecting of an interesting renewal policy among several policies covering a broad range of
costs and pressure benefit. The final decision remains to the manager according to the
assigned objectives.
.

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SOMMAIRE

Résumé ___________________________________________________ 5
Liste des tableaux __________________________________________ 10
Liste des figures ___________________________________________ 11
Listes des sigles et des notations ______________________________ 12

1 Introduction ______________________________ 13

2 Diagnostic et modélisation ___________________ 14


2.1 Le Syndicat des Eaux de la Moder________________________ 14

2.2 Objectifs de l’étude ___________________________________ 14

2.3 Présentation des installations existantes __________________ 15


2.3.1 Les ouvrages de production ______________________________ 15
2.3.2 Station de neutralisation ________________________________ 16
2.3.3 Réservoirs de stockage__________________________________ 16
2.3.4 Réseau de distribution __________________________________ 17
2.3.5 Stabilisateurs de pression________________________________ 17
2.3.6 Vanne motorisée_______________________________________ 18
2.4 Analyse des besoins et des ressources ____________________ 18
2.4.1 Les consommations en eau et leur évolution _________________ 18
2.4.2 Evolution des besoins en eau _____________________________ 21
2.4.3 Rendement du réseau __________________________________ 21
2.4.4 Coefficients de pointe ___________________________________ 21
2.4.5 Estimation des besoins actuels et futurs ____________________ 22
2.4.6 Analyse des ressources _________________________________ 23
2.4.7 Bilan ________________________________________________ 23
2.4.8 Bilan sur les 2 syndicats _________________________________ 24
2.4.9 Capacités de stockage __________________________________ 26
2.5 Etat du réseau_______________________________________ 26
2.5.1 Constat ______________________________________________ 26
2.5.2 Mesures de rugosité ____________________________________ 27
2.5.2.1 Principe de mesures _______________________________________ 27
2.5.2.2 Calcul des diamètres équivalents _____________________________ 28
2.5.2.3 Résultats ________________________________________________ 29

2.6 Modélisation ________________________________________ 30


2.6.1 Généralités ___________________________________________ 30
2.6.2 Construction du modèle _________________________________ 30
2.6.3 Calage_______________________________________________ 31

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2.6.4 Résultat des simulations_________________________________ 32
2.6.4.1 Réseau dans son état actuel _________________________________ 32
2.6.4.2 Simulations prenant en compte des pistes d’aménagements ________ 33

2.7 Programme de travaux ________________________________ 34


2.7.1 Travaux sur le réseau ___________________________________ 34
2.7.2 Interconnexion La Walck – Bitschhoffen : ___________________ 35
2.8 Conclusion__________________________________________ 35

3 Comparaison Porteau Epanet _________________ 37


3.1 Présentation du logiciel Epanet __________________________ 37

3.2 Comparaison des résultats _____________________________ 37

3.3 Conclusion__________________________________________ 40

4 Le renouvellement des réseaux _______________ 41


4.1 Les différents types d’approches_________________________ 41

4.2 Le modèle PHM ______________________________________ 43

4.3 Les algorithmes génétiques ____________________________ 43

5 Présentation du modèle d’aide à la décision______ 45


5.1 Identification des conduites candidates au renouvellement ____ 45
5.1.1 Importance hydraulique _________________________________ 46
5.1.2 Détérioration structurelle ________________________________ 48
5.1.3 Bilan ________________________________________________ 49
5.2 Génération, évaluation, et sélection des politiques___________ 50
5.2.1 Définition ____________________________________________ 50
5.2.2 Evaluation des politiques ________________________________ 51
5.2.3 Algorithme génétique ___________________________________ 52

6 Utilisation-expérimentation __________________ 55
6.1 Paramétrage ________________________________________ 55
6.1.1 Probabilités de croisement et de mutation ___________________ 56
6.1.2 Population de départ et nombre de génération _______________ 56
6.1.3 Contraintes budgétaires et techniques ______________________ 57
6.2 Analyse des résultats _________________________________ 58
6.2.1 Simulation de départ ___________________________________ 58
6.2.2 Politique moyenne _____________________________________ 59
6.2.3 Comparaison avec les conclusions de l’étude diagnostique ______ 61

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6.2.3.1 Politique moyenne et programme de l’étude ____________________ 61
6.2.3.2 Programme de l’étude et politique à surpression équivalente _______ 62
6.2.3.3 Programme de l’étude et politique à coût équivalent ______________ 62
6.2.3.4 Programme complet de l’étude et politique à coût équivalent _______ 63

6.2.4 Limitation de l’influence des intercommunales________________ 64


6.2.5 Comparaison avec et sans la pondération par HCI ____________ 66
6.2.6 Conclusion ___________________________________________ 67

7 Synthèse _________________________________ 68

Bibliographie ______________________________________________ 69
Liste des annexes __________________________________________ 71

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Capacités de production des puits ____________________________________ 15


Tableau 2 : Caractéristiques des réservoirs du Syndicat des eaux de la Moder __________ 16
Tableau 3 : rendement du réseau ______________________________________________ 21
Tableau 4 : Valeurs du coefficient de pointe journalière de 2000 à 2005 _______________ 22
Tableau 5 : Besoins actuels et perspectives futures ________________________________ 22
Tableau 6: Production des puits et ressource pour le Syndicat _______________________ 23
Tableau 7 : Bilan Besoins - Ressources _________________________________________ 23
Tableau 8 : Estimation des besoins sur les deux syndicats___________________________ 24
Tableau 9 : Bilan sur les deux syndicats_________________________________________ 25
Tableau 10 : Ressource supplémentaire nécessaire ________________________________ 26
Tableau 11 : Comparaison entre les besoins journaliers et la capacité de stockage des
réservoirs du Syndicat des eaux de la Moder. ____________________________________ 26
Tableau 12 : mesures de pression et de débit sur l’intercommunale Niedersoultzbach -
Obersoultzbach ____________________________________________________________ 29
Tableau 13 : Diamètres équivalents de l’intercommunale Niedersoultzbach – Obersoultzbach
pour différentes rugosités ____________________________________________________ 29
Tableau 14 : récapitulatif des mesures effectuées _________________________________ 30
Tableau 15 : mesures et résultats obtenus aux points de calage ______________________ 32
Tableau 16 : Travaux prioritaires______________________________________________ 34
Tableau 17 : Programme de travaux à envisager pour l’évolution des besoins___________ 35
Tableau 18 : Comparaison des approches et modèles pour le renouvellement ___________ 42
Tableau 19 : Paramètres de la loi de survie obtenus _______________________________ 48
Tableau 20 : Exemple de codage d’une politique __________________________________ 51
Tableau 21 : Population de départ et nombre limite de générations des deux cas de figures
testés ____________________________________________________________________ 56
Tableau 22 : Caractéristiques techniques et financières des solutions extrêmes comparées au
réseau dans son état actuel ___________________________________________________ 59
Tableau 23 : Caractéristiques de la solution moyenne comparées à celles des solutions
extrêmes. _________________________________________________________________ 59
Tableau 24 : Comparaison des caractéristiques de la politique moyenne construite, avec une
politique générée présentant des fonctions objectifs similaires _______________________ 60
Tableau 25 : Comparaison de la solution moyenne avec les conclusions de l’étude
diagnostique ______________________________________________________________ 61
Tableau 26 : Comparaison du programme de travaux de l’étude avec une solution du modèle
de même surpression ________________________________________________________ 62
Tableau 27 :Comparaison du programme de travaux de l’étude avec une solution du modèle
de même surpression ________________________________________________________ 62
Tableau 28 : Comparaison du programme de travaux complet de l’étude avec une solution du
modèle de coût équivalent ____________________________________________________ 63
Tableau 29 : Répartition des interventions sur les conduites selon leur critère de sélection_ 64
Tableau 30 : Caractéristiques des politiques moyennes selon l’utilisation ou non des coûts
par le HCI ________________________________________________________________ 66

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Liste des figures

Figure 1 : Evolution des ventes d’eau, de la consommation moyenne des abonnés et du


nombre d’abonnés du SDE de la Moder de 1990 à 2005 ____________________________ 19
Figure 2: Evolution du nombre d’abonnés du Syndicat des eaux de la Moder ___________ 19
Figure 3: Evolution des ventes d’eau de 1990 à 2006 pour chaque commune et extrapolation
des ventes jusqu’en 2035_____________________________________________________ 20
Figure 4 : principe de mesure des essais débit-pression ____________________________ 28
Figure 5 : Evolution des pressions au nœud UB24 en jour de pointe calculée avec Porteau et Epanet
_________________________________________________________________________ 38
Figure 6 : Evolution des pressions au nœud M7 en jour de pointe calculées avec Porteau et
Epanet ___________________________________________________________________ 39
Figure 7: Marnage du réservoir RESU en journée de pointe calculé avec Porteau et Epanet39
Figure 8 : Marnage du réservoir RESSCH en journée de pointe calculé avec Porteau et
Epanet ___________________________________________________________________ 40
Figure 9 : les principales étapes d’un algorithme génétique _________________________ 44
Figure 10 : Niveau de desserte en fonction de la pression (Adapté de Wagner et al., 1988)_ 46
Figure 11 : Calcul de l’indice de criticité hydraulique _____________________________ 47
Figure 12 : Fonction de survie de la conduite NS11 _______________________________ 49
Figure 13 : Répartition des tronçons sélectionnés selon leur mode de sélection __________ 50
Figure 14 : Procédure d’évaluation d’une solution à l’aide des deux fonctions objectifs ___ 52
Figure 15 : Exemple de domination d’une solution par une autre solution ______________ 53
Figure 16 : Algorithme d’optimisation multi-objectif_______________________________ 54
Figure 17 : Représentation graphique des solutions sélectionnées pour les deux cas testés,
comparées à la simulation standard. ___________________________________________ 57
Figure 18 : Représentation graphique de l’ensemble des politiques sélectionnées et de la
politique moyenne pour une optimisation sur 20 générations avec une population initiale de
200 individus ______________________________________________________________ 58
Figure 19 : Représentation graphique de l’ensemble des politiques trouvées pour chaque
hypothèse_________________________________________________________________ 65

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Listes des sigles et des notations

CEMAGREF : Centre d’Etude du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et Forêts

ICH : Indice de Criticité Hydraulique

AEP : Alimentation en Eau Potable

SDE : Syndicat Des Eaux

SDEA : Syndicat Des Eaux et de l’Assainissement du Bas-Rhin.

EPA : Environnemental Protection Agency

DDAF : Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt

PHM : Proportional Hazard Model

CARE-W : Computer Aided Rehabilitation of Water Networks

J : perte de charge linéaire en mm/m

j : perte de charge en m

S(t) : fonction de survie

h0(t) : fonction risque instantané de base

Pinf : pression inférieure requise pour la desserte en eau, en mètres

Psup : pression désirée pour un fonctionnement normal du réseau en mètres

mce : mètres de colonne d’eau

Qinit : demande totale sur l’ensemble du réseau

Qnouv : consommation réelle aux nœuds

Zl : Covariable traduisant une variable physique ou d’environnement

β l : coefficient de régression

Ft : fonction objectif technique

Fe : fonction objectif économique

m : taille de la population de départ

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1 Introduction

Le renouvellement des réseaux en France est devenu l’un des enjeux majeurs pour les
services de gestion des eaux. Les réseaux AEP, posés dans la plupart des collectivités dans la
première moitié du vingtième siècle, vieillissent et vont nécessiter de lourdes opérations de
réhabilitation/renouvellement. Les exploitants et les collectivités locales vont donc devoir
faire face à une diminution de la fiabilité de leur réseau ainsi qu’à des efforts financiers très
importants. Ils devront ainsi adopter des stratégies adéquates pour mener à bien ces
investissements de la manière la plus rationnelle possible, pour limiter la pression financière
de ces opérations sur le prix de vente de l’eau tout en garantissant une qualité et une
continuité de service constantes pour les abonnés des services d’eau.

Dans ce cadre, nous allons au cours de cette étude expérimenter un outil d’aide à la
décision, développé par Amir NAFI à l’UMR GSP du CEMAGREF-ENGEES, qui se propose
de répondre aux besoins des gestionnaires de réseaux AEP en permettant de générer des
politiques de renouvellement viables, à partir de données techniques et financières choisies
par l’utilisateur. Cet outil, qui prend notamment en compte le fonctionnement hydraulique du
réseau, nécessite d’avoir à disposition un modèle mathématique fiable des installations
étudiées.

Dans cette optique, une étude diagnostique du fonctionnement des installations de


production et de distribution d’eau potable du Syndicat des Eaux de la Moder, dont
l’exploitation est assurée par le SDEA, sera tout d’abord effectué. En plus de ses résultats
mêmes, cette étude présente un double intérêt :

 Disposer à terme d’un modèle hydraulique pour pouvoir utiliser l’outil d’aide à la
décision.
 Acquérir une bonne connaissance du fonctionnement des installations qui permettra
une analyse critique des résultats obtenus avec l’outil.

Le SDEA désirant obtenir un modèle hydraulique du réseau sur le logiciel Porteau, et


l’outil d’aide à la décision nécessitant un modèle sur le logiciel Epanet, une exportation du
modèle d’un logiciel à l’autre sera effectuée, ainsi qu’un rapide comparatif des résultats
fournis par les deux logiciels.

La fin de l’étude sera consacrée à l’utilisation de l’outil d’aide à la décision. Il s’agira


d’exposer brièvement les différents types d’approches d’aide à la décision pour le
renouvellement existant dans la littérature, d’expliciter le principe de fonctionnement de
l’outil, de tester ses différents moyens d’utilisation et d’analyser les résultats qu’il fournira, en
particulier en les comparants avec les conclusions de l’étude diagnostique.

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2 Diagnostic et modélisation

2.1 Le Syndicat des Eaux de la Moder

Le Syndicat des Eaux de la Moder, situé environ à 20 km au nord-ouest de Haguenau,


regroupe les communes de Pfaffenhoffen, La Walck, Uberach, Niedermodern, Obermodern-
Zutzendorf, Uttwiller, Menchhoffen, Niedersoultzbach et Obersoultzbach.

La population totale desservie par le syndicat des eaux est de 8050 habitants au dernier
recensement de 1999, représentant 3212 abonnés en 2006.

Les ressources en eaux sont constituées de six forages situés dans la vallée vosgienne
du Rothbach dont deux sont exploités en commun avec le Syndicat des Eaux de Offwiller et
Environs.

La distribution de l’eau s’effectue de manière gravitaire à partir de la bâche de la


station de traitement du Syndicat située à Offwiller. Actuellement, cette station a une capacité
de production de 130 m3/h dont une partie est réservée au Syndicat des Eaux de Offwiller. Le
réseau, constitué de canalisations et de branchements en fonte ou PVC/PEHD, s’étend sur
près de 62 km.

Deux réservoirs semi-enterrés permettent le stockage de l’eau : le réservoir de


Zutzendorf et le réservoir de Schalkendorf. La capacité totale de stockage est ainsi de 1200 m3
dont 880 m3 de réserve utile.

2.2 Objectifs de l’étude

La présente étude, réalisée conformément à la demande du Syndicat, a les objectifs suivants :

 Mettre en évidence les insuffisances du réseau ou des ouvrages pour répondre à la


demande actuelle et future, par une analyse de l’existant (réseau/ouvrage/qualité de
l’eau), un bilan de l’adéquation des besoins-ressources-capacités de stockage et une
simulation du fonctionnement du réseau ;

 Définir les améliorations à apporter pour assurer la desserte quantitative et qualitative


des abonnés, en toute sécurité ;

 Estimer les investissements à réaliser afin de permettre aux responsables du Syndicat


de programmer les travaux nécessaires en fonction des priorités.

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2.3 Présentation des installations existantes

2.3.1 Les ouvrages de production

La production d’eau potable est assurée par six forages situés pour trois d’entre eux sur
le ban communal de Lichtenberg, et pour les trois autres sur le ban communal de Rothbach.
Les six puits ont les capacités de production suivantes (voir Tableau 1)

Tableau 1 : Capacités de production des puits

Capacité installée
Dénomination Indice National
m³/h
Puits 1 197-4-35 22
Puits 2 197-4-36 27
Puits 3 197-4-39 16
Puits 4 197-4-40 18
Puits 5 197-4-54 30
Puits 6 197-4-55 50

Ces six puits ont donc une capacité de production théorique de 163 m3/h. Toutefois, la
station de neutralisation en place aujourd’hui limite la capacité de production pour le Syndicat
à 131 m3/h (les puits 2 et 5 fonctionnent en marche alternée), soit, à raison d’un
fonctionnement vingt-deux heures sur vingt-quatre, 2882 m3/j. Cette station de neutralisation
doit être remplacée prochainement par une nouvelle station, qui permettra également de traiter
l’arsenic, dont la teneur dans l’eau est par moment légèrement supérieure à celle définie par la
réglementation. Cette nouvelle station aura une capacité de production de 210 m3/h,
extensible à 260 m3/h et traitera également les eaux provenant des sources du Syndicat des
Eaux d’Offwiller, dont le débit est de 48 m3/h en période de hautes eaux, et de 25 m3/h en
période d’étiage.

A cela il faut déduire la quote-part sur les puits 5 et 6 revenant au Syndicat des Eaux de
Offwiller, qui s’élève actuellement à 648 m3/j (gestion en commun du puit 6). Cette quote-
part peut théoriquement être portée à 915 m3/j, car, d’après la convention entre les deux
syndicats, le puit 5 doit être géré de la même façon que le puit 6.

La capacité de production actuelle du Syndicat des Eaux de la Moder est donc de 1967
3
m /j. Elle sera prochainement portée, avec l’implantation de la nouvelle station de traitement,
à 2649 m3/j.

En plus de cette capacité de production, le Syndicat possède des interconnexions avec


la ville d’Ingwiller, et avec le Syndicat des Eaux de Offwiller. Des achats et/ou des ventes
d’eaux avec ces collectivités sont possibles par ces interconnexions.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 15


2.3.2 Station de neutralisation

Comme indiqué précédemment, les eaux issues des six puits subissent un traitement de
neutralisation grâce à trois filtres à neutralite de 2,80 m de diamètre. La capacité de
production de cette station est de 131 m3/h. Celle-ci va être prochainement réaménagée, pour
atteindre deux objectifs :
 Limiter le taux d’arsenic présent dans les eaux issues des forages, ce dernier
étant par moment légèrement supérieur à la norme.
 Augmenter la capacité de production du Syndicat, et mettre en commun la
production d’eau avec le Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs.

Cette nouvelle station aura donc une capacité de production de 210 m3/j à répartir entre
les deux syndicats comme indiqué précédemment.

2.3.3 Réservoirs de stockage

Le stockage et la mise en charge de l’eau sont assurés par deux réservoirs semi-
enterrés (réservoirs de Zutzendorf et de Schalkendorf) d’une capacité totale de 1200 m3 dont
320 m3 sont réservés à la défense contre l’incendie (voir tableau ci-dessous). Avec cela on
peut également considérer la bâche de stockage de la station de neutralisation qui a une
réserve utile de 65 m3. Les principales caractéristiques de ces réservoirs sont résumées dans le
tableau ci-dessous (Tableau 2) :

Tableau 2 : Caractéristiques des réservoirs du Syndicat des eaux de la Moder

Année de Capacité Capacité Réserve Niveau


mise en totale utile incendie d’eau NGF
service (m3) (m3) (m3) (m)
Réservoir de
- 200 80 120 232,20
Zutzendorf
Réservoir de
1981 1000 800 200 259,10
Schalkendorf
Bâche station de
1985 140 65 - 287,24
neutralisation

Le réservoir de Zutzendorf est constitué d’une cuve cylindrique d’environ 11m de


diamètre. Il dispose d’une réserve incendie de 120 m3. Son alimentation se fait de manière
gravitaire depuis la station de neutralisation et dessert la localité de Zutzendorf, rattachée à la
commune d’Obermodern-Zutzendorf.

Le réservoir de Schalkendorf est constitué de deux cuves cylindriques d’environ 13,5 m


de diamètre, chacune disposant d’une réserve incendie de 100 m3.

Son alimentation se fait de manière gravitaire depuis la station de neutralisation et est


régulée par la vanne motorisée d’Obermodern, située à l’intersection des conduites ∅ 250
alimentant le réservoir et ∅ 150 alimentant en partie les parties Est et Ouest du Syndicat.
Lorsqu’il se vide, il alimente en partie de manière gravitaire les commune de Pfaffenhoffen,

Juin 2007 Antoine LOUPPE 16


La Walck, Uberach et Niedermodern à l’Est, et les commune d’Obermodern, Menchhoffen,
Uttwiller, Niedersoultzbach et Obersoultzbach à l’Ouest.

2.3.4 Réseau de distribution

La majeure partie du réseau de distribution du Syndicat a été posée entre 1930 et 1950.
Il permet d’acheminer l’eau depuis la station de traitement jusqu’aux abonnés de la manière
suivante (voir plan fourni en complément):

A la sortie de la station de neutralisation, une conduite principale ∅ 250 assure la


desserte en eau de l’ensemble du Syndicat. Elle alimente en route le réservoir de Zutzendorf,
lui même alimentant cette localité par une conduite ∅ 125. Elle assure ensuite le remplissage
du réservoir de Schalkendorf et, à partir du croisement de la vanne d’Obermodern, elle peut
également alimenter les parties Est (agglomération de Pfaffenhoffen) et Ouest (Obermodern,
Menchhoffen, Uttwiller, Niedersoultzbach et Obersoultzbach) du Syndicat. Du côté Ouest,
une conduite ∅ 150 dessert Obermodern, suit la RD 919, puis se scinde en deux vers
Menchhoffen d’une part (le long de la RD 919), et vers les communes de Uttwiller,
Niedersoultzbach et Obersoultzbach d’autre part (le long de la RD 234). Les tronçons
intercommunaux entre le croisement avec Menchhoffen et Uttwiller et entre Uttwiller et
Niedersoultzbach ont été rénovés respectivement en 2002 et 2007.

Chacune de ces deux « branches » peut également être alimentée par des
interconnexions avec le réseau de la ville d’Ingwiller. Un regard de comptage, équipé d’un
compteur et d’un stabilisateur de pression permet de mesurer les échanges d’eau entre
Ingwiller et Obersoultzbach ; un autre regard, équipé de deux compteurs, permet lui de
comptabiliser les échanges entre Ingwiller et Menchhoffen. Du coté Est, l’alimentation se fait
le long de la RD 919 par deux conduites en parallèle ∅ 300 et ∅ 150, qui peuvent également
être alimentées par la vidange du réservoir de Schalkendorf. La conduite ∅ 300 se prolonge à
Pfaffenhoffen en une conduite ∅ 250 qui permet d’assurer la distribution vers Niedermodern
en parallèle avec une conduite ∅ 150. La commune de La Walck est alimentée depuis
Pfaffenhoffen par une conduite ∅ 150. Les conduites ∅ 125 venant de Niedermodern et ∅
100 venant de La Walck alimentent quant à elles la commune d’Uberach.

Le Syndicat est relié au Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs au niveau du


croisement de la RD 119 venant de La Walck et de la RD 750 entre Kindwiller et
Bitschhoffen. Un regard d’échange équipé de deux compteurs permet de comptabiliser les
échanges d’eaux entre les deux Syndicats.

2.3.5 Stabilisateurs de pression

Le Syndicat des Eaux de la Moder dispose de deux stabilisateurs de pression. Un


premier dispositif est présent au niveau de la vanne d’Obermodern. Il permet d’alimenter en
secours le Syndicat si la vanne (décrite dans le paragraphe suivant) reste anormalement
fermée. Un second appareil est disposé sur le tronçon entre Obermodern et Zutzendorf, pour
alimenter en secours Zutzendorf en cas de défaillance de l’alimentation par le réservoir de
Zutzendorf.

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D’autre part, l’interconnexion entre la ville d’Ingwiller et Obersoultzbach est régulée
par un autre stabilisateur de pression, qui permet de pallier les chutes de pression observées à
Obersoultzbach en période de forte consommation. Celui-ci est réglé de telle sorte à alimenter
la Syndicat vers Obersoultzbach dès que la pression au point le plus haut de cette commune
tombe sous les 2 bars.

2.3.6 Vanne motorisée

A l’entrée d’Obermodern, une vanne motorisée régule le remplissage du réservoir de


Schalkendorf, et permet d’alimenter en eau le Syndicat parallèlement à la vidange du
réservoir lors des pointes de consommation.

Son réglage permet de maintenir un niveau haut dans le réservoir en période nocturne,
et un niveau plus bas en période diurne, et ce pour adapter les périodes de remplissage, donc
de sollicitation des forages, aux coûts de l’énergie.

2.4 Analyse des besoins et des ressources

Les besoins en eau du Syndicat dépendent de la consommation des abonnés, mais aussi
de divers facteurs, comme les pertes du réseau, ou les cessions non facturées (arrosage public,
manœuvres incendie,…). Ces facteurs peuvent être connus dans la mesure ou on enregistre la
production et la consommation des abonnés. Il est également nécessaire de connaître la
répartition temporelle de ces besoins (maxima journalier et horaire).

2.4.1 Les consommations en eau et leur évolution

La consommation d’eau du Syndicat des Eaux de la Moder est essentiellement due aux
consommations de ses 3211 abonnés domestiques. Le syndicat ne possède en effet qu’un seul
gros consommateur, à savoir le piscine de la communauté de communes du val de Moder
située à La Walck.

La consommation annuelle des abonnés du Syndicat est globalement stable ces


dernières années, et s’élève à environ 430 000 m3 en moyenne avec un pic à 486 000 m3 en
2003, dû sans doute à la période caniculaire de son été. (voir Figure 1).

Malgré la relative stabilité des ventes d’eau, le nombre d’abonnés est en progression
régulière, passant de 2635 en 1990 à 3212 en 2006. (voir Figure 2).

Juin 2007 Antoine LOUPPE 18


3500 600 000

3000 500 000

Volume d'eau (m3)


ou nombre d'abonné
2500
400 000
l/j/abonné

2000
300 000
1500
200 000
1000

500 100 000

0 0
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
Ventes annuelles Ventes en l/j/abonné Nombre d'abonnés

Figure 1 : Evolution des ventes d’eau, de la consommation moyenne des abonnés et du nombre
d’abonnés du SDE de la Moder de 1990 à 2005

3400

3200
Nombre d'abonnés

3000

2800

2600

2400

2200

2000
1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Figure 2: Evolution du nombre d’abonnés du Syndicat des eaux de la Moder


de 1990 à 2006

La relative stabilité des ventes, en opposition avec l’augmentation régulière du nombre


d’abonnés, s’explique par une baisse de la consommation unitaire par abonné, qui est passée
de 455 l/j/ab en 1990 à 373 l/j/ab en 2005.

Il est délicat de déduire de ces tendances contradictoires une extrapolation des ventes
d’eau pour les prochaines années. On peut toutefois tabler sur la poursuite de l’augmentation
du nombre d’abonnés qui ne semble pas devoir faiblir ces prochaines années, les communes
du syndicat subissant une croissance urbaine importante. D’autre part, la baisse des

Juin 2007 Antoine LOUPPE 19


consommations unitaires devrait, à terme, s’estomper et une consommation moyenne par
abonné peut être retenue pour la situation future.

Afin de diminuer la marge d’erreur sur la consommation des abonnés en situation


future, le cas de chaque commune a été étudié séparément, sachant que les évolution
observées à l’échelle du Syndicat sont également constatées au niveau communal. Une
extrapolation linéaire du nombre d’abonnés établie commune par commune et une
consommation moyenne unitaire par abonné a permis d’estimer l’évolution des
consommations en eau pour les 30 prochaines années (voir Figure 3).

700000

600000
Volume d'eau vendu (m )
3

500000

400000

300000

200000

100000

0
1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

2008

2010

2012

2014

2016

2018

2020

2022

2024

2026

2028

2030

2032

2034
Menchoffen Niedermodern Niedersoultzbach Obermodern Obersoultzbach
Pfaffenhoffen Uberach Uttwiller La Walck Zutzendorf

Figure 3: Evolution des ventes d’eau de 1990 à 2006 pour chaque commune et extrapolation
des ventes jusqu’en 2035

Ainsi la tendance de l’évolution des ventes d’eau aboutit à des valeurs théoriques de
530 000 m3 pour 2015 et 635 000 m3 pour 2035.

Ces résultats ont été confrontés aux données d’urbanisation des communes, lorsque
celles – ci étaient disponibles, pour éviter au maximum une sur ou sous-évaluation des
besoins en eau futurs.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 20


2.4.2 Evolution des besoins en eau

Afin de connaître les besoins en eau du Syndicat, il faut ajouter aux données concernant
la consommation des abonnés les volumes d’eau non facturés. Il faut donc connaître le
rendement des installations, mais aussi deux coefficients de pointe caractéristiques, qui
permettent d’évaluer les besoins dans le temps :

 Le rendement d’un réseau exprime le rapport du volume d’eau vendu sur un an au


volume d’eau produit sur la même année.

 Le coefficient de pointe journalière K1, exprime le rapport du volume d’eau maximal


produit sur une journée sur le volume d’eau moyen produit quotidiennement

 Le coefficient de pointe horaire K2 permet d’exprimer la consommation maximale sur


une heure pour une journée de pointe.

2.4.3 Rendement du réseau

A partir des données sur la production du Syndicat des Eaux de la Moder, et


connaissant les données de consommation, nous pouvons calculer le rendement sur les
dernières années (voir Tableau 3).

Tableau 3 : rendement du réseau

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005


Volume produit (m3/an) 544 073 547 542 526 048 564 560 687 528 618 181 629 064
3
Volume vendu (m /an) 424 766 424 343 452 335 470 050 486 001 435 468 431 504
Rendement du réseau (%) 78,1 77,5 86,0 83,3 70,7 70,4 68,6

D’autre part le rendement moyen depuis 1990 est de 74 %, sans qu’il soit possible de
dégager une tendance d’évolution claire.

Pour la suite de l’étude, un rendement moyen de 70 % pourra être considéré pour


l’estimation des besoins actuels et futurs.

2.4.4 Coefficients de pointe

Les coefficients de pointe sont difficiles à estimer à partir d’observations réelles, et


peuvent varier de façon significative en fonction des années. Ces dernières années, le
coefficient de pointe journalière K1 varie entre 1,4 et 1,8 (voir Tableau 4).

Juin 2007 Antoine LOUPPE 21


Tableau 4 : Valeurs du coefficient de pointe journalière de 2000 à 2005

2000 2001 2002 2003 2004 2005


Production journalière
1723 1694 1886 1547 1437 1500
moyenne (m3)
Production du jour de
2649 2506 3489 2492 2063 2580
pointe (m3)
Coefficient de pointe
1,5 1,5 1,8 1,6 1,4 1,7
journalière

Il sera pris égal à 1,8 pour l’étude, ce qui correspond au maximum observé.

Le coefficient de pointe horaire, K2, a été calculé avec la formule de Tribut (Weber,
2001) et sera pris égal à 2,1 (voir Annexe 1).

2.4.5 Estimation des besoins actuels et futurs

En appliquant les différents paramètres définis ci-dessus, nous aboutissons aux valeurs
théoriques du Tableau 5, qui donne une image de la situation actuelle et une projection
possible pour le futur. Les méthodes de calcul pour la détermination de ces valeurs sont
présentées en Annexe 1.

Tableau 5 : Besoins actuels et perspectives futures

2005 2015 2025 2035


3
Ventes d’eau en m /an 430 694 529 236 581 989 634 743
Consommation en jour moyen en m3/j 1 180 1 450 1 594 1 739
Pertes pour un jour moyen 506 621 683 745
Rendement de 70%
Besoin en jour moyen (m3/j) 1 686 2 071 2 278 2 484
Consommation en jour de pointe (m3/jp) 2 124 2 610 2 870 3 130
K1 = 1,8
Besoin en jour de pointe (m3/jp) 2 630 3 231 3 553 3 876
Pertes en m3/h 21,1 25,9 28,5 31,1
Consommation en heure de pointe (m3/hp) 185,8 228,4 251,1 273,9
K2 = 2,1
Besoin en heure de pointe (m3/hp) 206,9 254,3 279,6 304,9

Ainsi, en 2035, il est statistiquement probable que les installations du Syndicat soient
sollicitées pour faire face à un besoin journalier maximum de l’ordre de 3900 m3 avec une
distribution maximale, en heure de pointe, de plus de 300 m3/h.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 22


2.4.6 Analyse des ressources

Comme mentionné plus haut le Syndicat de la Moder possède 6 forages dont la


production en eau est traitée dans la station de neutralisation. Ces puits ont une capacité de
production totale de 163 m3/h, soit 3586 m3/j dont 915 sont théoriquement réservés au
Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs (voir Tableau 6) :

Tableau 6: Production des puits et ressource pour le Syndicat

Production totale horaire des puits 163 m3/h


Production totale journalière des puits 3586 m3
Part journalière du puit 6 réservée au SDE de Offwiller 648 m3
Part journalière du puit 5 réservée au SDE de Offwiller 267 m3
Production journalière réservée à SDE de Offwiller 915 m3
Total journalier pour le SDE de la Moder 2671 m3

Notons qu’à l’heure actuelle la station de neutralisation a une capacité de production de


3
130 m /h, et ne permet donc pas de traiter l’ensemble de la production des puits. Cependant,
la nouvelle station prochainement en service pourra traiter l’ensemble de cette production.
Nous nous plaçons dans ces conditions pour l’étude.

2.4.7 Bilan

Afin de vérifier que la production est et restera bien adaptée aux besoins, nous avons
analysé la situation en période de besoins moyens et en période de pointe. (voir Tableau 7).

Tableau 7 : Bilan Besoins - Ressources

Journée moyenne Journée de pointe


Année Besoins Production Bilan Besoins Production Bilan
(m3/jm) (m3/jm) (m3/jm) (m3/jp) (m3/jp) (m3/jp)
2005 1686 + 985 2630 + 41
2015 2071 + 600 3231 - 560
2671 2671
2025 2278 + 393 3553 - 882
2035 2484 + 187 3876 - 1205

Au regard des valeurs qui se dégagent de ce tableau, le débit des puits réservé au
Syndicat des Eaux de la Moder permet de répondre au besoin d’un jour moyen non seulement
aujourd’hui, mais aussi pour les situations futures.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 23


En période de besoin de pointe, si la réserve est actuellement suffisante, elle devient
rapidement insuffisante par rapport à l’évolution future des besoins. La réserve utile des
réservoirs du Syndicat étant de 880 m3, celle-ci pourrait fournir le complément d’eau
manquant jusqu’à l’horizon 2025, mais si plusieurs jours de forte consommation venaient à se
succéder, comme c’est souvent le cas, la ressource serait alors insuffisante. D’autre part, cela
ne résoudrait pas le problème de manque d’eau à plus long terme.

Les interconnexions au réseau de la ville d’Ingwiller et du Syndicat des Eaux de


Offwiller et Environs pourraient fournir ponctuellement le complément nécessaire lors des
périodes de fortes consommation, mais ces deux collectivités risquent également d’être
confrontées à un manque de ressource dans le futur.

Il y aura donc lieu d’envisager la recherche d’une nouvelle ressource pour pallier les
manques prévisibles. Etant donnée la configuration de l’approvisionnement en eau du
Syndicat, il sera opportun d’envisager cette recherche conjointement avec le Syndicat des
Eaux de Offwiller et Environs, qui risque lui aussi d’être confronté à un défaut de ressource
en eau, notamment en période d’étiage de ses sources.

2.4.8 Bilan sur les 2 syndicats

En vue de quantifier la ressource à rechercher pour palier le manque d’eau futur des
deux syndicats, nous pouvons effectuer un bilan besoins – ressources pour l’ensemble des
deux collectivités. Nous utilisons les donnés relatives aux besoins et aux ressources du
Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs présentées dans l’étude diagnostic de son réseau
d’eau potable réalisée en 2001 par le SDEA (SDEA, 2001).

Le coefficient de pointe journalière est pris à 1 ,7 pour prendre en compte l’effet de


lissage des pointes de consommation dû à l’augmentation du nombre d’abonnés considéré. Le
coefficient de pointe horaire, calculé avec la formule de Tribut, sera pris à 2,1. Le calcul des
besoins est résumé dans le Tableau 8.

Tableau 8 : Estimation des besoins sur les deux syndicats

2005 2015 2025 2035


3
Ventes d’eau en m /an 699 340 828 550 904 105 979 660
Consommation en jour moyen en m3/j 1 916 2 270 2 477 2 684
Pertes pour un jour moyen 690 827 904 982
(pertes des deux syndicats additionnées)
Besoin en jour moyen (m3/j) 2 606 3 097 3 382 3 666
Consommation en jour de pointe (m3/jp) 3 257 3 860 4 211 4 563
K1 = 1,7
Besoin en jour de pointe (m3/jp) 3 947 4 687 5 116 5 545
Pertes en m3/h 28,7 34,5 37,7 40,9
Consommation en heure de pointe (m3/hp) 285,0 337,7 368,5 399,2
K2 = 2,2
Besoin en heure de pointe (m3/hp) 313,7 372,2 405,7 440,1

Juin 2007 Antoine LOUPPE 24


On peut donc estimer les besoins globaux des deux syndicats à un volume journalier de
5545 m3, avec une demande horaire maximale d’environ 440 m3/h.

Les ressources du Syndicat des Eaux de Offwiller et environs sont constituées de


plusieurs sources dont le débit est de 48,3 m3/h en période normale et d’environ 25 m3/h en
période d’étiage. A cela il faut ajouter la part réservée sur l’exploitation des puits 5 et 6 du
Syndicat des Eaux de la Moder.

On aboutit alors à une ressource totale journalière de 2075 m3 en période moyenne et


de 1515 m3 en période d’étiage des sources, ce qui équivaut, sur l’ensemble des deux
syndicats, à une ressource journalière variant de 4186 à 4746 m3.

Nous pouvons donc effectuer un bilan sur les besoins et les ressources, en période
moyenne et en période d’étiage des sources (voir Tableau 9).

Tableau 9 : Bilan sur les deux syndicats

Journée moyenne Journée de pointe


Production Bilans Production Bilans
Besoins (m3/jm) (m3/jm) Besoins (m3/jp) (m3/jp)
Année
(m3/jm) (m3/jp)
Etiage Moyen Etiage Moyen Etiage Moyen Etiage Moyen

2005 2606 + 1580 + 2140 3947 + 239 + 799


2015 3097 + 1089 + 1649 4687 - 501 + 59
4186 4746 4186 4746
2025 3382 + 804 + 1364 5116 - 930 - 370
2035 3666 + 520 + 1080 5545 - 1359 - 799

Des problèmes de ressource se dégagent en journée de pointe, et ce dès l’horizon 2015


en période d’étiage des sources. L’ensemble des deux syndicats pourrait faire face, dans une
trentaine d’année, à un déficit en eau en journée de pointe de l’ordre de 1350 m3 en période
d’étiage des sources, et de 800 m3 en période normale.

Il convient toutefois de noter que l’étiage des sources est généralement mesuré durant
les mois de septembre-octobre, alors que les journées de pointe de consommation sont
observées en période estivale. Si nous retenons donc un déficit d’environ 1000 m3 pour
estimer la quantité de ressource à rechercher, cela équivaut dans le cas d’un forage
fonctionnant 22 heures par jour, à une ressource produisant un débit horaire d’environ 45
m3/h.

D’autres hypothèses peuvent être retenues, elles sont résumées dans le Tableau 10.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 25


Tableau 10 : Ressource supplémentaire nécessaire

Déficit en journée de pointe Production nécessaire


(horizon 2035) (fonctionnement 22h/24h)
SDE de la Moder seul 1205 m3 55 m3/h
2 syndicats + étiage des sources 1359 m3 62 m3/h
2 syndicats + période normale 799 m3 36 m3/h
2 syndicats hypothèse médiane 1000 m3 45 m3/h

Pour conclure, nous conseillons au Syndicat des Eaux de la Moder et au Syndicat des
Eaux de Offwiller et Environs d’envisager à moyen terme la recherche d’une ressource en eau
supplémentaire capable de produire un débit d’environ 50 m3/h.

2.4.9 Capacités de stockage

En comparant les besoins journaliers du Syndicat des Eaux de la Moder, issus du


Tableau 5, et la valeur de la capacité de stockage utile des réservoirs (voir Tableau 2), on peut
déterminer la valeur relative de la capacité de stockage du Syndicat par rapport à ses besoins
(voir Tableau 11).

Tableau 11 : Comparaison entre les besoins journaliers et la capacité de stockage des réservoirs du
Syndicat des eaux de la Moder.

2005 2035
Besoins journaliers Besoins journaliers
m3/jm m3/jp m3/jm m3/jp
Jour moyen Jour de pointe Jour moyen Jour de pointe
Syndicat 1686 2484 2630 3876
% stockage / besoins 52 % 35 % 33 % 23 %

Les calculs de volume minimum de réserve utile montrent que celle-ci doit être
d’environ 25 % des besoins d’une journée (cumul du volume maximum entrant et volume
maximum sortant d'un réservoir rapporté aux besoins du jour de pointe). Cette valeur est
respectée en jour moyen et en jour de pointe pour la situation actuelle. Pour la situation à long
terme, en journée de pointe, cette valeur est un peu faible mais reste acceptable.

2.5 Etat du réseau

2.5.1 Constat

En raison de l’agressivité naturelle des sols et de l’eau captée, les conduites les plus
anciennes, en fonte grise non revêtue intérieurement, subissent des phénomènes de corrosion
et d’incrustations ferrugineuses. Il en résulte, d’une part, une diminution importante de leurs

Juin 2007 Antoine LOUPPE 26


caractéristiques hydrauliques avec, comme conséquence, une augmentation des pertes de
charges linéaires et une limitation de plus en plus importante du débit de transit maximum et,
d’autre part, des fuites et des ruptures de plus en plus fréquentes.

Les données d’exploitation font apparaître des ruptures de conduites régulières,


notamment sur les conduites les plus anciennes. On dénombre en moyenne 17 ruptures par an,
ce qui, pour un réseau d’une longueur de 62 km environ (branchements non compris),
représente une rupture tous les 3,6 km, ou 0,27 rupture par km. Rappelons que la moyenne
nationale est d’environ 0,22 ruptures par km (enquête nationale DDAF 2000 – 2002).

Ces dernières années, les ruptures les plus fréquentes ont été observées sur les
conduites intercommunales alimentant les communes de Uttwiller et de Niedersoultzbach.
Pour cette raison, la conduite alimentant Uttwiller depuis la route d’Obermodern a été
renouvelée en 2003, et une nouvelle conduite reliant Uttwiller et Niedersoultzbach va être
mise en service courant 2007. On note aussi un nombre important de ruptures sur la conduite
reliant Niedersoultzbach à Obersoutzbach.

Par ailleurs, les branchements particuliers sont pour la plupart corrodés et encombrés de
concrétions ferrugineuses, ce qui peut entraîner des problèmes de pression chez les abonnés et
des ruptures (en moyenne 19 ruptures par an).

2.5.2 Mesures de rugosité

Afin de connaître plus précisément les caractéristiques hydrauliques du réseau, nous


avons procédé, sur plusieurs tronçons du réseau, à des mesures de rugosité ou à des « essais
débit-pression ».

2.5.2.1 Principe de mesure

Lorsqu'une conduite est parcourue par un fluide à débit fixe, des pertes de charge sont
générées, matérialisées par une baisse de pression disponible. Ces pertes de charge sont
fonctions du débit, du diamètre de la conduite et de sa rugosité. Il est donc possible, si l'on
mesure la perte de charge, d'en déduire le diamètre pour une rugosité fixée.

Dans le cas présent, nous désirons calculer le diamètre d'une conduite neuve qui
permettrait d'obtenir les mêmes débits que les conduites en place.

Les mesures sont réalisées simultanément sur 3 appareils de lutte contre l'incendie -
poteau d'incendie (PI) ou poteau auxiliaire (PA) - implantés sur la conduite à tester, comme
schématisé sur la Figure 4 :

Juin 2007 Antoine LOUPPE 27


Lignes piézomètriques (pression)
à débit nul

à débit Q Pertes de Charge

Point 1 : Point 2 : Point 3 :


mesure de pression mesure de pression mesure de pression et
mesure de débit

Q
conduite

Figure 4 : principe de mesure des essais débit-pression

Pour chaque essai, nous avons :


 isolé les tronçons à tester en fermant des vannes sur le réseau ;
 généré un débit Q à l'extrémité du tronçon considéré (point 3) avec mesure à l'aide
d'un débitmètre ;
 mesuré les pressions statiques et dynamiques aux points 1, 2 et 3 ;
 mesurer les distances entre les points de mesure

2.5.2.2 Calcul des diamètres équivalents

Nous effectuons 3 mesures de débit pour chaque tronçon, pour disposer de plusieurs
mesures et ainsi diminuer le risque de résultat erroné. Nous privilégions les mesures de
pression sur les deux premiers points, celles-ci étant plus précises que la mesure effectuée au
point de sortie du débit. Connaissant les altitudes Z1 et Z2 de 2 points de mesure, et leur
pression P1 et P2, nous pouvons en déduire la perte de charge totale j entre deux
points (équation (2.1)):

j = P1 − P 2 + Z 1 − Z 2 (2.1)

Nous effectuons les calculs à partir à la formule de Lechapt et Calmont, pour


différentes rugosités. Rappelons que la perte de charge linéaire J (en mm/m) s’exprime, en
dans la formule de Lechapt et Calmont, pour un débit Q et un diamètre D, de la manière
suivante (équation (2.2)):

QM
J = L⋅ (2.2)
DN

Ou L, M, et N sont des paramètres dépendants de la valeur du coefficient de rugosité k.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 28


Connaissant la perte de charge totale j, la longueur l de la conduite entre deux points de
mesure, et sachant que j = J.l nous pouvons, pour un débit donné, et en fixant la rugosité
(donc L, M, et N), obtenir le diamètre équivalant D (équation (2.3)) :

1
 L ⋅l ⋅QM N
D =   (2.3)
 j 

2.5.2.3 Résultats

Nous cherchons à connaître le diamètre équivalent d’une conduite de rugosité connue


et fixée par nos soins.

Par exemple, pour la première conduite testée, à savoir l’intercommunale entre


Niedersoultzbach et Obersoultzbach, nous avons relevé les mesures présentées dans le tableau
12:

Tableau 12 : mesures de pression et de débit sur l’intercommunale Niedersoultzbach - Obersoultzbach

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 3,51 4,55 4 0
Mesure 1 3,1 3,5 2,8 11
Mesure 2 2,5 1,8 0,9 20
Mesure 3 2,27 0,8 0 27

Les mesures de pression à débit nul permettent de déterminer la différence d’altitude


entre les points de mesures. Nous pouvons ainsi déterminer les pertes de charge totale et
linéaire pour chaque débit. Nous obtenons, pour différentes valeurs de rugosité, les résultats
présentés dans le tableau 13 :

Tableau 13 : Diamètres équivalents de l’intercommunale Niedersoultzbach – Obersoultzbach pour


différentes rugosités

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 7.5 6.4 77 78 81 84
Mesure 2 20.4 17.4 79 80 84 87
Mesure 3 29.5 25.1 82 84 88 91
moyenne 79 81 84 88

Nous pouvons donc ici estimer le diamètre équivalent en conduite neuve (k = 0,1 mm)
du tronçon testé à 80 mm.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 29


Les résultats des autres conduites testées sont résumés dans le Tableau 14. Les
références des mesures correspondent aux fiches détaillées jointes en Annexe 2, et les
diamètres équivalents sont calculés pour une rugosité de coefficient k = 0,1 mm.

Tableau 14 : récapitulatif des mesures effectuées

Réf Tronçon testé Diamètre de Longueur Diamètre


pose du tronçon calculé
(mm) testé (m) (mm)
Intercommunale Obersoultzbach-
1 Niedersoultzbach 150 1120 80
(PI 4 à PI 11)
OBERMODERN : rue de la Moder (PI 24
2 150 924 120
à PI 9)
OBERMODERN : rue de Kirrwiller (PI
3 125 370 90
14 à PI 13)
Intercommunale La Walck-Uberach
4 100 818 90
(PA 12 à PI 39)
5 UBERACH : Grand Rue (PI 41 à PI 36) 125 519 100
NIEDERMODERN : Grand Rue (PI 64 à
6 125 642 90
PI 9)
PFAFFENHOFFEN : rue de Saverne
7 300 1008 250
( PI 41 à PI 42)
Intercommunale : Station de
8 250 6227 230
neutralisation – Zutzendorf (PI 9)

2.6 Modélisation

2.6.1 Généralités

Le réseau a été modélisé avec le logiciel PORTEAU-ZOMAYET (Porteau, 2001),


élaboré par le CEMAGREF de Bordeaux. Ce logiciel permet de simuler le fonctionnement du
réseau d’eau potable et des ouvrages de stockage, de production et de régulation, sur une
période donnée, en tenant compte de la répartition des consommations domestiques, et
éventuellement industrielles, au cours de la journée. Une modélisation Porteau du réseau du
Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs existant déjà, nous avons construit le modèle du
Syndicat des eaux de la Moder sur le même fichier. Nous disposons donc d’une modélisation
de l’ensemble des deux réseaux, ce qui permet une simulation de leur fonctionnement la plus
conforme à la réalité possible.

2.6.2 Construction du modèle

Le réseau a été construit à l’aide du logiciel Porteau à partir des plans et de la base de
données du SDEA pour les conduites situées dans les communes de Uttwiller, Pfaffenhoffen,

Juin 2007 Antoine LOUPPE 30


La Walck, Uberach, et Niedermodern. Pour les autres communes du Syndicat, la construction
s’est faite à partir des plans seuls.

Pour des raisons de lisibilité et de simplicité de lecture des résultats, tous les tronçons
de la base de donnée ne peuvent figurer sur le modèle hydraulique. Nous avons adopté les
règles suivantes pour concaténer les conduites et sélectionner celles dont la présence n’était
pas nécessaire :
 Nous regroupons dans le même tronçon hydraulique les conduites reliées les
unes aux autres possédant les même caractéristiques physiques (diamètres,
matériau, âge) en s’arrêtant aux singularités (ouvrage, jonction multiple…)
 Nous ne représentons pas les tronçons en antenne ayant un diamètre inférieur à
80 mm.

Le modèle dans son ensemble a donc finalement les caractéristiques suivantes :


 Nombre de nœuds : 356 dont 233 pour le seul Syndicat des Eaux de la Moder
 Nombre de tronçons : 432 dont 292 pour le Syndicat des Eaux de la Moder

Pour le renseignement des consommations, nous adoptons les valeurs suivantes :


 Rendement du réseau : 70%
 Coefficient de pointe journalière : 1,8
 Coefficient de pointe horaire : 2,1

Nous renseignons le nombre d’abonnés aux différents nœuds du réseau grâce aux
données du service de gestion des abonnés du SDEA sur le nombre de branchements par rue.

Le schéma du modèle est disponible en annexe (Annexe 3).

2.6.3 Calage

Le modèle, une fois construit, ne peut donner de résultats satisfaisants sans une
adaptation des caractéristiques hydrauliques de ses tronçons à la réalité. En effet, l’usure des
conduites avec le temps diminue leurs capacités hydrauliques. Il convient donc de procéder à
un calage des diamètres et des rugosités à partir de données de terrain.

Ce calage a été effectué à partir des résultats d’essais débits-pressions effectués sur les
poteaux incendies (PI) à divers endroits du réseau. Ces essais ont été sélectionnés en fonction
de leur localisation, et datent tous, d’après 2002. Ils sont au nombre de 6 (voir Annexe 3).

Nous nous sommes placés dans une situation de consommation moyenne pour le
calage, en simulant le débit sortant de chaque poteau à la pression de 2 bars (nettement
inférieur aux pressions en situation moyenne), ceci pour s’affranchir des inconnues
concernant la consommation. Nous obtenons les résultats présentés dans le Tableau 15 :

Juin 2007 Antoine LOUPPE 31


Tableau 15 : mesures et résultats obtenus aux points de calage

Débit à 20 mce Pression Marge d’erreur


PI testé 3
(m /h) obtenue (mce) (mce)
Menchhoffen : PI 20 (ME14) 49 17,2 2,8
Pfaffenhoffen : PI 29 (PF55) 100 19,3 0,7
Uberach : PA 25 (N360) 61 22,7 2,7
La Walck : PI 5 (N359) 71 19,9 0,1
Niedersoultzbach : PI 4 (NS2) 47 21,5 1,5
Uttwiller : PI 3 (UT2) 45 19,8 0,2

La marge d’erreur moyenne est donc de 1,3 mce, en valeur absolue. L’écart type est de 1,1.

2.6.4 Résultat des simulations

Les scénarios étudiés et les insuffisances relevées sont présentées ci-dessous. Les
scénarios concernant les besoins actuels ont été simulés en prenant en compte la mise en
service prochaine de la nouvelle station de neutralisation et de traitement de l’arsenic. Les
scénarios concernant l’évolution future des besoins (horizon 2035) prennent en compte
l’existence de la ressource supplémentaire de 50 m3/h que nous préconisons dans cette étude.

Nous avons également représenté sur notre modèle le réseau du Syndicat des Eaux de
Offwiller et Environs, du fait de la prochaine mise en commun des ressources des deux
syndicats, et pour étudier précisément les modalités d’interconnexions entre ces deux
syndicats.

2.6.4.1 Réseau dans son état actuel

 Jour moyen actuel :

Aucun problème particulier n’est à noter pour le fonctionnement du réseau pour un jour
moyen. Une dizaine de m3 d’eau provient du réseau de la ville d’Ingwiller, ce qui permet de
pallier les chutes de pression sur les points hauts de Obersoultzbach en heure de pointe.

 Jour de pointe actuel

Le remplissage du réservoir de Schalkendorf est difficile. La capacité de transit de la


conduite reliant la station de neutralisation au réservoir est insuffisante. Si deux jours de
pointe se succèdent, le réservoir se vide complètement.

Des pressions inférieures à 2 bars (pression minimale souhaitable) sont observées sur
les points hauts de La Walck, Uberach, et Pfaffenhoffen. Les chutes de pressions aux points
hauts de Obersoultzbach ne sont plus complètement compensées par l’interconnexion avec le
réseau de la ville d’Ingwiller.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 32


Des pertes de charge élevées sont observées en heure de pointe dans les tronçons entre
le réservoir de Schalkendorf et Obermodern et entre ce réservoir et Pfaffenhoffen. On observe
également des pertes de charge importantes dans la traversée de Niedermodern et dans le
tronçon reliant Pfaffenhoffen à La Walck. Ces pertes de charge importantes témoignent de
l’insuffisance des conduites par rapport au débit transitant.

 Jour de pointe 2035

Le réservoir de Schlakendorf se vide complètement créant des manques d’eau sur tout
le syndicat. Dans le cas ou la desserte du réservoir est assurée (renforcement de la conduite
principale), des pressions inférieures à 2 bars sont observées à de nombreux endroits à
Pfaffenhoffen, La Walck, Uberach, Niedermodern, Niedersoultzbach, et Obersoultzbach. Ces
chutes de pression témoignent de l’insuffisance du réseau structurant.
D’autre part, le volume d’eau provenant du réseau de la ville d’Ingwiller pour alimenter
en partie la commune d’Obersoultzbach devient très important (de l’ordre de 175 m3 pour la
journée de pointe).

2.6.4.2 Simulations prenant en compte des pistes d’aménagements

 1er cas :

Nous effectuons tout d’abord une simulation en ouvrant l’interconnexion entre La


Walck et Bitschoffen. En effet, des travaux sont en cours sur le Syndicat des Eaux de
Offwiller et Environs pour améliorer la desserte du réservoir de Uhrwiller, certains
aménagements ont déjà été effectués. Nous étudions ici la possibilité de combler les chutes de
pression à La Walck par des apports d’eau depuis ce réservoir. Nous simulons également un
renforcement de la conduite principale d’alimentation pour augmenter le débit de transit vers
le réservoir de Schalkendorf. Nous envisageons le jour de pointe actuel et le jour de pointe en
situation future.

Jour de pointe actuel :

L’ouverture de l’interconnexion entraîne un vidange trop rapide du réservoir de


Uhrwiller. La présence d’un stabilisateur aval pour l’approvisionnement en eau vers La Walck
permet de limiter le débit transitant vers le Syndicat des eaux de la Moder au strict minimum
et évite la vidange excessive du réservoir de Uhrwiller. Dans ce cas les pressions aux points
haut de La Walck, Pfaffenhoffen et Uberach sont satisfaisantes.
Dans le cas ou le renforcement entre Mulhausen et Uhrwiller est effectué, le
stabilisateur aval n’est plus indispensable.

Jour de pointe 2035

Nous nous plaçons ici dans le cas où les travaux de renforcements entre Mulhausen et
Uhrwiller ont été effectués.
L’ouverture de l’interconnexion permet d’améliorer quelque peu la situation mais de
nombreux problèmes de pression trop faible demeurent à divers endroits.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 33


 2ème cas

Nous envisageons maintenant, en plus des aménagements précédents, le renforcement


de la conduite vers Obermodern et le renouvellement du tronçon Niedersoultzbach –
Obersoultzbach, en nous plaçant en jour de pointe actuel.
On n’observe plus de problème notable sur le réseau. Une trentaine de m3 proviennent
du réseau de la ville d’Ingwiller pour compenser les chutes de pression aux heures de pointe
aux points hauts de Obersoultzbach.

 3ème cas

Nous considérons maintenant une situation de jour de pointe en situation future, en


prenant en compte le renouvellement des conduites vers Pfaffenhoffen et le renforcement de
la traversée de Niedermodern : les problèmes de faibles pressions ne sont plus observés, sauf
à Obersoultzbach, où le débit provenant de Ingwiller reste élevé (une centaine de m3). Un
renforcement plus long, allant de la vanne d’Obermodern au croisement entre Uttwiller et
Menchhoffen permet de résoudre ces problèmes.

2.7 Programme de travaux

2.7.1 Travaux sur le réseau

Afin d’améliorer la desserte en eau des abonnés, et d’éviter les risques de manque
d’eau et de chute de pression en période de pointe, nous préconisons les travaux suivants
(Tableau 16), que nous jugeons prioritaires (Le renforcement d’une partie de la conduite de la
Grand ‘Rue d’Obermodern est déjà programmé) :

Tableau 16 : Travaux prioritaires

Conduite Conduite Coût


Localisation Tronçon Longueur
actuelle projetée (€ HT)
Niedermodern
NM1 – NM2 ∅ 125 ∅ 250 250 m 68 000
(Grand’Rue)
Conduite principale ST1 – I6 ∅ 250 ∅ 300 2000 m 600 000
Vanne d’Obermodern -
I5 – OM6 ∅ 150 ∅ 200 1125 m 365 000
Obermodern
Niedersoultzbach –
NS2 – OS6 ∅ 150 ∅ 150 1595 m 358 000
Obersoultzbach
Réservoir Zutzendorf - RESZD1 –
ZD1
∅ 125 ∅ 150 560 m 84 000
Zutzendorf
Niedermodern
NM2 – NM11 ∅ 125 ∅ 150 390 m 87 000
(Grand’Rue)
Total 1 562 000

Le coût total de ces travaux est donc estimé à 1 562 000 €.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 34


Afin d’anticiper l’évolution probable des besoins et les faiblesses hydrauliques qui
pourraient en résulter, nous préconisons les travaux suivants (Tableau 17), qui ne sont
toutefois pas prioritaires à court terme :

Tableau 17 : Programme de travaux à envisager pour l’évolution des besoins

Conduite Conduite Coût


Localisation Tronçon Longueur
actuelle projetée (€ HT)
Conduite principale I6 – RESZ2 ∅ 250 ∅ 300 3200 m 960 000
Vanne – Entrée
I5 – PF1 ∅ 150 ∅ 150 2000 m 300 000
Pfaffenhoffen
Vanne – Entrée ∅
I5 – PF2 ∅ 300 2000 m 600 000
Pfaffenhoffen 250/300
Obermodern – croisement
OM6 – I2 ∅ 150 ∅ 200 3175 m 793 000
Uttwiller
Total 2 653 000

Il en résulte un coût supplémentaire d’environ 2 653 000 €.

2.7.2 Interconnexion La Walck – Bitschhoffen :

Nous préconisons de placer à l’interconnexion de LaWalck-Bitschhoffen un


stabilisateur de pression aval réglé à 18m afin de palier les chutes de pression en période de
pointe observable sur les points hauts de La Walck. Toutefois, ce dispositif devra être mis en
service une fois que les travaux de renforcement prévus dans le cadre de l’étude diagnostique
du réseau du Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs, et prévus pour assurer une
alimentation satisfaisante du réservoir d’Uhrwiller, auront été effectués. Cet aménagement
présente un coût d’environ 20 000 €, ce qui, couplé avec les travaux prioritaires sur le réseau,
élève le coût de ces travaux prioritaires à 1 582 000 €.

Ce montant représente, dans le cas d’un autofinancement des travaux de 2%, et d’un
emprunt à 5% sur 15 ans, à une augmentation du prix de l’eau de 0,37 € / m3, faisant passer
son prix de 1,24 à 1,61 € HT / m3 (voir Annexe 4).

2.8 Conclusion

Les mesures effectuées sur le terrain et la modélisation du réseau ont permis de mettre
en évidence une altération des capacités du réseau et certains risques à court terme pour
l’alimentation en eau satisfaisante des abonnés, spécialement en période de pointe.
Les travaux à engager prioritairement concernent tout d’abord le renforcement de la
conduite principale d’alimentation du réservoir de Schalkendorf, qui est insuffisante en
période de forte consommation, ce problème de remplissage a d’ailleurs déjà été observé à
plusieurs reprises par les services d’exploitation.
Il conviendrait également de procéder au renforcement de la conduite d’alimentation de
la partie ouest du Syndicat, dans un premier temps jusqu’à Obermodern, et ce pour palier les

Juin 2007 Antoine LOUPPE 35


chutes de pressions observées à Obersoultzbach, ces dernières ne pouvant être à long terme
comblées par l’alimentation ponctuelle depuis le réseau de la ville d’Ingwiller. La conduite
reliant Niedersoultzbach et Obersoultzbach devra elle aussi être rénovée.
Enfin, la conduite reliant le réservoir de Zutzendorf à Zutzendorf, qui subit des casses
fréquentes, et le tronçon de la Grand’Rue de Niedermodern, dont les capacités hydrauliques
sont altérées, doivent également être rénovés.

Par ailleurs, dans le souci de pérenniser l’alimentation future en eau du Syndicat, la


recherche d’une nouvelle ressource serait à envisager. En effet, la ressource dont bénéficie
actuellement le Syndicat pourrait s’avérer insuffisante pour subvenir aux besoins futurs de
pointe de consommation. La recherche d’une nouvelle ressource pourrait alors être entreprise
conjointement avec le Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs qui est également confronté
à l’insuffisance future de sa ressource.

Nous avons déterminé les travaux à mettre en œuvre pour pérenniser la desserte en
eau des abonnés en identifiant à partir de plusieurs scénarios de fonctionnement du réseau
les tronçons hydrauliquement insuffisants et les interconnexions à aménager. Nous allons
nous consacrer dans la suite de ce mémoire à la prise en main et à l’utilisation du modèle
d’aide à la décision pour le renouvellement des conduites du réseau, et comparer par la
suite les résultats qu’il proposera avec le programme ci-dessus.

L’outil nécessite de disposer d’un modèle hydraulique du réseau sur le logiciel


Epanet. Une fois le modèle obtenu, nous allons vérifier rapidement si le fonctionnement
du réseau est similaire sur les deux logiciels, et s’ils ne fournissent pas d’éventuelles
différences de résultats. Nous en profiterons également pour identifier les différences
d’utilisation des fonctions simples sur les deux logiciels.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 36


3 Comparaison Porteau Epanet

Comme nous l’avons expliqué précédemment, la modélisation du réseau du Syndicat


des Eaux de la Moder a été réalisée grâce au logiciel Porteau, mais l’outil d’aide à la décision
nécessite la disponibilité d’un modèle hydraulique sous le logiciel Epanet. Il nous a donc fallu
effectuer l’exportation du modèle d’un logiciel vers l’autre.
Celle-ci a été réalisée grâce à la passerelle Porteau-Epanet développée par le
CEMAGREF dans sa boite à outil Porteau. L’objectif de cette partie est de vérifier que les
deux modèles (un sur chaque logiciel), simulent bien un fonctionnement identique du réseau.

3.1 Présentation du logiciel Epanet

EPANET a été développé par la Division de Ressources et d'Alimentation en Eau du


Laboratoire National pour l'Investigation sur la Gestion de Risques, de l'Agence
d'Environnement des États Unis (Water Supply and Water Resources Division of the U.S.
Environmental Protection Agency’s National Risk Management Research Laboratory).
EPANET est un logiciel de simulation du comportement hydraulique et de la qualité de l'eau
sur de longues durées dans les réseaux sous pression (Rossman, 2000).
Il permet donc en particulier de simuler, sur une longue durée (une journée dans notre
cas) le fonctionnement hydraulique d’un réseau d’eau potable, de manière globalement
similaire au logiciel Porteau.
A l’aide de la passerelle Porteau-Epanet développée par le CEMAGREF dans sa boite à
outil Porteau, nous avons pu effectuer une exportation rapide du modèle hydraulique vers
Epanet, en tenant compte des remarques ci-dessous :

Remarques concernant l’exportation vers Epanet

 Les commandes des ouvrages telles que les vannes et les pompes ne sont pas
compatibles car elles ne se modélisent pas de la même manière. Il n’existe pas
d’interface sur Epanet, il faut renseigner les commandes des ouvrages avec un code
spécifique. Ceci offre l’avantage de pouvoir fixer des commandes complexes sur un
seul ouvrage, alors qu’il est parfois nécessaire de créer plusieurs ouvrages fictifs sur
Porteau

 Sur Epanet un tronçon contenant un ouvrage (vanne, pompe, stabilisateur), a une


longueur nulle. Ceci ne pose pas de problème lors de la construction d’un modèle, mais
dans le cas d’une exportation depuis un autre logiciel, comme c’est le cas ici, cela peut
entraîner des résultats faussés. Il faut donc penser à rajouter les longueurs de conduites
correspondant aux conduites contenant des ouvrages sur Porteau.

 Les courbes de consommations se renseignent différemment. Sur Porteau les


coefficients de répartition horaires représentent des proportions de la valeur de la
consommation journalière, et ce quelque soit la valeur de leur somme. Sur Epanet,
chaque coefficient constitue un coefficient multiplicateur de la demande horaire de base.
Ainsi la moyenne des coefficients horaires constitue une sorte de coefficient de pointe
3.2 Comparaison des résultats
journalière.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 37


L’objectif de cette partie est, disposant du même modèle sur deux logiciels différents,
d’évaluer rapidement les éventuelles disparités dans les résultats qu’ils pourraient fournir.
Nous allons comparer les résultats selon deux critères :

 Les pressions aux nœuds de consommation


 Les courbes de remplissage-vidange des réservoirs

Nous choisissons pour cela 4 nœuds situés aux extrémités du réseau (là où les pertes de
charges sont maximales) et 3 réservoirs, à savoir les nœuds de consommation UB24, ME17,
OS6, et M7, ainsi que les réservoirs RESSCH, RESOF, et RESU (voir Annexe 5).

Pour les nœuds UB24, ME17 et OS6, nous notons une évolution des pressions sur une
journée de pointe exactement similaire. La figure 5 nous montre ces évolutions pour le nœud
UB24 :

100

80
Pression en mce

60

40

20

0
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
00
01
02
03
04
05
Horaire
Pressions Porteau Pressions Epanet

Figure 5 : Evolution des pressions au nœud UB24 en jour de pointe calculée avec Porteau et Epanet

En revanche nous notons quelques décalages pour le point M7, dont l’évolution des
pressions au cours de la journée de pointe est représentée sur la Figure 6 :

Juin 2007 Antoine LOUPPE 38


87

84
Pression en mce

81

78

75

72
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
00
01
02
03
04
05
Horaire
Pressions Porteau Pressions Epanet

Figure 6 : Evolution des pressions au nœud M7 en jour de pointe calculées avec Porteau et
Epanet

Ces décalages dans la variation de la pression sont dus aux marnages décalés du
réservoir de Uhrwiller (voir Figure 7).
3
Niveau d'eau en m

0
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
00
01
02
03
04
05

Horaire (heure)
Courbe Porteau Courbe Epanet

Figure 7: Marnage du réservoir RESU en journée de pointe calculé avec Porteau et Epanet

On remarque que les variations observées entre les courbes des deux logiciels sont dues
à la vidange de ce réservoir qui dépend d’une station de pompage, ce qui met en exergue la
difficulté d’obtenir un pompage de même puissance sur les deux logiciels. En effet, 3 mêmes
points définissant une courbe caractéristique ne donnent pas exactement la même équation de
courbe, ce qui entraîne une puissance de pompage légèrement différente dans les deux cas. Si

Juin 2007 Antoine LOUPPE 39


la station de pompage a de nombreux cycles au cours d’une journée, cela entraîne quelques
décalages dans les courbes de marnage des réservoirs.

A contrario, le réservoir de Schalkendorf, (nœud RESSCH), qui est alimenté et vidangé


en gravitaire, subit la même évolution quelque soit le logiciel . Seul un petit décalage dans
l’horaire d’ouverture de la vanne est observé, les calculs s’effectuant sur Porteau à la moitié
du pas de temps, et non au début comme sur Epanet (voir Figure 8).

3
Hauteur d'eau en m

0
06

07

08

09

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

00

01

02

03

04

05
Horaire

Courbe réservoir Porteau Courbe réservoir Epanet

Figure 8 : Marnage du réservoir RESSCH en journée de pointe calculé avec Porteau et Epanet

Notons que sur Epanet, à l’amont des réservoirs, il est nécessaire de rentrer une
commande de vanne pour annuler le débit d’entrée lorsque le réservoir est plein. Si aucune
commande n’est rentrée, le débit ne s’annule pas ce qui entraîne un prélèvement d’eau fictif.

3.3 Conclusion

Les deux logiciels fournissent les mêmes résultats excepté lorsque des singularités se
modélisant différemment sont présentes, en l’occurrence les pompes. Cependant, pour un
réseau simple composé de quelques réservoirs et de quelques stations de pompage, cela n’a
que peu de conséquences.
D’autre part, nous n’avons pas utilisé ici de fonctionnalités avancées et ne pouvons
donc pousser plus loin la comparaison. L’objectif était de vérifier que les modèles dont nous
disposons sur les deux logiciels nous permettaient de représenter le fonctionnement du réseau
de manière identique, ce qui est la cas.

Nous pouvons toutefois noter un avantage d’Epanet, qui constitue la raison même de
cette exportation : le modèle sur ce logiciel peut en effet être couplé et intégré dans un
programme VBA EXCEL.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 40


4 Le renouvellement des réseaux

4.1 Les différents types d’approches

D’après (Nafi, 2006), il existe trois types d’approche d’aide à la décision :

 Les approches pour la hiérarchisation des conduites permettant d’identifier les


conduites prioritaires nécessitant un renouvellement
 Les approches permettant de déterminer des échéances de renouvellement pour
chaque conduite
 Les modèles d’aide à la décision qui permettent à l’aide de modules divers de proposer
des programmes de renouvellement

Les différentes approches existantes peuvent se classer dans l’une ou l’autre de ces
catégories. Pour comparer ces approches, nous pouvons dresser une liste de critères pouvant
être pris en compte ou non par chaque approche ou modèle (voir Tableau 18):

 Alternatives de renouvellement : correspond à la prise en compte ou non d’autres


d’alternatives au renouvellement de conduite à l’identique

 Détérioration structurelle : prise en compte de l’usure physique d’une conduite due à


son âge, ses défaillances passées, son environnement…

 Détérioration hydraulique : diminution de la capacité hydraulique d’une conduite


(augmentation de la rugosité ou baisse du diamètre apparent).

 Effet réseau : prise en compte ou non du rôle de chaque conduite potentiellement


renouvelable dans le réseau hydraulique auquel elle appartient.

 Génération/évaluation de politiques : caractérise les modèles proposant


concrètement des politiques de renouvellement, comme la plupart des modèles d’aide
à la décision

 Programmation du renouvellement : permet de proposer un programme pluriannuel


de travaux.

L’outil d’aide à la décision présenté et utilisé dans cette étude se propose de considérer
l’ensemble de ces critères. Couplé à une modélisation hydraulique, il prend en compte les
notions de détérioration hydraulique et d’effet réseau. Il propose également plusieurs
alternatives pour chaque conduite (renouvellement ou renforcement). La détérioration
structurelle est prise en compte par l’utilisation du modèle PHM (proportional hazard model)
que nous présentons dans le paragraphe suivant. Enfin l’utilisation d’algorithmes génétiques
permet la génération de politiques de renouvellement et la proposition de programmes
pluriannuels de travaux. Nous présentons également le principe des algorithmes génétiques
dans la suite de cette partie. Le Tableau 18 synthétise les caractéristiques des différentes
approches recensées par (Nafi, 2006).

Juin 2007 Antoine LOUPPE 41


Tableau 18 : Comparaison des approches et modèles pour le renouvellement (Nafi, 2006)

Approches/ Alternative de Détérioration Détérioration Génération de scénarios/ Programmation du


Objectifs Effet réseau
modèles renouvellement structurelle hydraulique évaluation de politiques renouvellement
Optimisation de la
Shamir & Howard
date de Non Oui Non Non Non Oui
(1979)
renouvellement
Modèle PHM
Hiérarchisation Non Oui Non Non Non Non
(1982)
Optimisation de la
Branch & Bound
date de Oui Non Oui Oui Oui Oui
(1996)
renouvellement
Optimisation de la
MNRAP (1996) date de Oui Oui Oui Oui Oui Oui
renouvellement
Optimisation de la
Modèles des
date de Oui Oui Non Non Non Oui
Cohortes (1996)
renouvellement
Modèle d’aide à la
KANEW (1998) Oui Oui Oui Non Oui Oui
décision
Modèle NHPP
Hiérarchisation Non Oui Non Non Non Non
(2000)
Multicritères
Hiérarchisation Non Oui Oui Oui Non Non
(2000)
Optimisation de la
RENCANA (2000) date de Non Oui Non Non Non Oui
renouvellement
Markov (2000) Hiérarchisation Non Oui Non Non Non Non
Modèle d’aide à la
UtilNets (2000) Oui Oui Oui Oui Oui Oui
décision
Modèle d’aide à la
WLC (2002) Oui Oui Oui Oui Oui Oui
décision
Modèle d’aide à la
PARMS (2003) Oui Oui Oui Oui Oui Oui
décision
Modèle d’aide à la
CAREW-W (2003) Oui Oui Oui non Oui Oui
décision
4.2 Le modèle PHM

Le modèle PHM est un modèle d’étude du vieillissement qui se base sur la


détérioration structurelle des conduites afin de les hiérarchiser selon leur priorité au
renouvellement, en tenant compte de variables explicatives précises. C’est une approche par
analyse de survie : une fonction de survie S(t) est définie, elle correspond à la probabilité que
la conduite survive au-delà d’un temps t. Il a été appliqué aux réseaux AEP par (Andreou,
1986), (Arnoux, 1998), et (Eisenbeis, 1994).

Ce modèle nécessite la prise en compte de variables explicatives quantitatives ou


qualitatives qui s’effectue par l’introduction de covariables (Zk) dans une fonction de risque
instantané. Ces covariables peuvent représenter :

 Des caractéristiques techniques (longueur, matériau, casses précédentes…)


 Des éléments d’environnement (nature du sol, intensité du trafic routier…)

La fonction de survie est obtenue par régression sur les covariables, à partir d’une
fonction risque instantané de base.
Le temps entre défaillance est décrit par une loi de Weibull. La fonction de risque
instantané de base est donc décrite par :

h0(t) = λp(λt) p-1 (4.1)

Où λ, p sont des paramètres de la loi qui seront estimés par une régression sur données
de survie. La fonction de survie S(t) du modèle est définie par :

k
S(t) = exp( - (λp)pexp( ∑ β Ζ ).tp)
l =1
l l (4.2)

Où Ζl sont les covariables correspondantes aux variables d’environnement des


1 − β0
conduites et k le nombre de variables explicatives. En posant σ = et λ = exp( ) où β0
p p
est l’ordonnée à l’origine tel que l’expression de la fonction de survie devient :
k

∑βΖ
l =0
l l

S(t) = exp( -exp( ).tp) (4.3)


σ

En calculant la fonction de survie pour chaque conduite, on peut les hiérarchiser selon
leur caractère prioritaire au renouvellement.

4.3 Les algorithmes génétiques

Les algorithmes génétiques constituent une méthode d’optimisation à un problème


multi-objectif basée sur l’exploration d’un espace de solutions possibles, et la sélection des
meilleures solutions au sein de cet espace.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 43


Dans le cadre de la problématique du renouvellement de réseau AEP, nous pouvons
définir les éléments de base d’un algorithme génétique de la manière suivante :

 Un individu est une politique de renouvellement, à savoir, au sein d’un ensemble de


conduites, une série de choix pour chaque conduite.
 Une population est un ensemble d’individus, c’est-à-dire un ensemble de politiques
de renouvellement.

L’algorithme génétique va générer une population de départ, évaluer cette population,


sélectionner les meilleures individus, effectuer des opération de croisement et de mutation
entre ces individus, et créer à partir de ceux-ci une nouvelle population. Au fur et à mesure
que les générations s’enchaînent, les individus sélectionnés sont de plus en plus adaptés au
problème posé. Le processus est schématisé sur la Figure 9 :

Génération de la population
Initialisation

Evaluation de la population

Sélection d’individus

Croisement d’individus sélectionnés

Non
Mutation d’individus sélectionnés

Création d’une nouvelle population


Insertion de nouveaux individus

Critère d’arrêt

Oui
Fin

Figure 9 : les principales étapes d’un algorithme génétique

L’exploration de l’ensemble de l’espace des solutions est assurée grâce aux opérateurs
de croisement et de mutation. Le critère d’arrêt peut être un nombre limite de répétitions du
processus à définir au préalable en fonction du problème posé et des objectifs à atteindre.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 44


5 Présentation du modèle d’aide à la décision

Comme mentionné dans la partie précédente, l’outil d’aide à la décision présenté se


propose de tenir compte des critères liés à :

 La détérioration structurelle des conduites


 La détérioration hydraulique
 La prise de décision à l’échelle du réseau dans son ensemble
 L’évaluation de plusieurs programmes de renouvellement
 La prise en compte d’autres alternatives de renouvellement que le
remplacement à l’identique

Le modèle s’articule en plusieurs étapes :

 l’identification des conduites candidates au renouvellement


 la définition des objectifs à optimiser
 l’utilisation d’une méthode d’optimisation multi-objectif basée sur un
algorithme génétique et un algorithme de simulation hydraulique Epanet2, qui permet de
générer des politiques et de les évaluer

Pour chaque conduite candidate au renouvellement, trois alternatives sont proposées :

 ne rien faire (laisser la conduite en place)


 renouveler la conduite à l’identique
 renforcer le tronçon avec une conduite neuve de diamètre standard supérieur

Les politiques générées sont évaluées et comparées entre elles grâce à deux critères
technique (gain en pression) et financier (coût). Il s’agit de proposer à terme une série de
politiques de renouvellement viables, parmi lesquelles c’est au gestionnaire du réseau de faire
un choix.
Nous présentons ici les différentes étapes qui permettent d’obtenir des politiques
viables, ainsi que la description des choix effectués lors de l’application de ces étapes.

5.1 Identification des conduites candidates au


renouvellement

Sur le modèle hydraulique du réseau, nous avons dénombré 292 conduites pour le
Syndicat des Eaux de la Moder. Les conduites se différencient non seulement par leurs
dimensions, mais aussi par leur fonction hydraulique dans le réseau et leur état de
détérioration. La politique de renouvellement ne pouvant, pour des raisons de coût, concerner
un nombre trop important de conduites, il convient de sélectionner au préalable les conduites
candidates au renouvellement. Deux critères principaux permettent de hiérarchiser les
conduites, puis de les sélectionner :

 l’importance hydraulique
 la détérioration structurelle.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 45


C’est sur la base de ces deux critères que nous avons sélectionné les conduites
susceptibles d’être renouvelées.

5.1.1 Importance hydraulique

La détermination des conduites critiques d’un point de vue hydraulique s’appuie sur la
détermination de l’indice de criticité hydraulique (ICH) de chaque conduite du réseau, qui
traduit l’importance respective de chaque tronçon. En effet, l’indisponibilité d’une conduite
donnée entraîne nécessairement une redistribution des pressions aux nœuds de consommation.
La mesure du changement de la demande et de la pression au niveau des nœuds de
consommation que nous utilisons ici est cité dans (Wagner et al., 1988).

L’indice de criticité hydraulique permet de comparer la quantité d’eau desservie dans


l’ensemble du réseau avant (Qinit) et après (Qnouv) l’indisponibilité d’une conduite donnée.
L’ICH traduit le rôle d’une conduite dans l’acheminement de l’eau. Ce rôle est tributaire des
dimensions de la conduite, du nombre d’abonnés desservis, et de la localisation de la
conduite. Afin de calculer l’ICH d’une conduite donnée, il est nécessaire de calculer les
pressions et demandes au niveau de tous les nœuds de consommation en fonction des paliers
décrits sur la Figure 10 (Wagner et al. 1998) :

% Demande satisfaite
% Demande

100
100 %%

Pression (mce)
Pinf Psup

Figure 10 : Niveau de desserte en fonction de la pression (Adapté de Wagner et al., 1988)

Nous prenons pour hypothèses les paliers suivants : Pinf = 10 mce, et Psup = 15 mce

Ainsi, pour une conduite j, sur un réseau de n nœuds :


n

∑ (Q Init − QNouv )
ICHj = i =1
n
avec ICH ∈ ]0,1] (5.1)
∑Q
i =1
Init

Juin 2007 Antoine LOUPPE 46


Pour chaque conduite considérée comme indisponible, un calcul de pression est
effectué à l’aide du modèle hydraulique sur Epanet, puis une comparaison est effectuée avec
les pressions Pinf et Psup selon le modèle de desserte ci-dessus. Ceci s’effectue pour toutes les
conduites, l’opération étant automatisée par une macro développée en VBA EXCEL. Cette
opération est schématisée sur la Figure 11 :

Fermer la conduite

Effectuer une simulation


hydraulique avec Epanet2
Passer à la conduite
suivante
Pour chaque nœud, calculer Qnouv
et Pnouv

Calculer l’ICH pour cette


conduite

Figure 11 : Calcul de l’indice de criticité hydraulique

L’indice ICH est calculé sur la plage horaire présentant une déficience hydraulique
importante, soit l’heure de pointe d’un jour de pointe. Pour la sélection des conduites
candidates, nous définissons un seuil pour la valeur de l’ICH à partir duquel les conduites
seront choisies. Ce seuil est fixé à 0,1 ce qui correspond à une insatisfaction de la demande de
10 %.

Il faut enfin noter que des conduites récemment renouvelées peuvent avoir un ICH
supérieur au seuil critique fixé ci-dessus. Une condition est donc rajoutée en rapport avec la
notion de valeur résiduelle utilisée dans (Janel et al., 2001). Il s’agit de comparer la valeur
résiduelle d’une conduite avec le montant amorti de manière linéaire considérant une durée de
vie comptable Ec.

Finalement, une conduite j est candidate au renouvellement si :

Ec
Agej (t) ≥ et ICHj ≥ SeuilICH
2

22 conduites satisfont à ces deux critères. Elles sont sélectionnées pour être candidates
aux politiques de renouvellement.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 47


5.1.2 Détérioration structurelle

L’analyse de la détérioration structurelle doit permettre d’identifier des conduites dont


l’état physique est critique. Pour les conduites du réseau, nous disposons des données
suivantes :
 Longueur de la conduite
 Diamètre de la conduite
 Nombre et dates des défaillances antérieures (sur une fenêtre d’observation
s’étendant de 1997 à 2005)
 Date de pose (approximative pour les conduites les plus anciennes)

Le modèle de renouvellement proposé s’intéresse aux conduites concaténées


correspondant aux tronçons présents sur la simulation hydraulique. Cependant, pour des
réseaux ruraux de petite taille comme celui du Syndicat des Eaux de la Moder, le nombre de
tronçons du modèle hydraulique est trop faible pour appliquer une loi statistique de façon
satisfaisante. Nous utilisons donc le modèle de risques proportionnels (PHM) aux tronçons de
base du réseau.
Les paramètres de la loi de survie sont obtenus à l’aide de l’outil CARE-W_PHM, par
régression sur les données mentionnées plus haut, qui constituent les 4 covariables.
L’estimation de ces paramètres permet de mesurer la signification de chaque variable
considérée pour décrire le processus de détérioration. Les résultats sont présentés dans le
Tableau 19 :

Tableau 19 : Paramètres de la loi de survie obtenus

Covariable (Z) β
Longueur (L) - 0,002
Nombre de casses (nb) - 0,708
Ln (diamètre) (D) 0,580
Ln (Age) (A) - 0,26

On obtient également σ = 1,020 , et β 0 = 4,023 . β 0 est l’ordonnée à l’origine de la


régression.
1
Rappelons que p = .
σ
Une fois ces paramètres obtenus nous pouvons calculer la fonction de survie de chaque
tronçon du réseau. Nous appliquons les valeurs trouvées à l’expression de la fonction de
survie (équation (4.3)) :

( )
S(t) = exp − 0,019 ⋅ exp(0,002 ⋅ L ) ⋅ exp(0,694 ⋅ nb ) ⋅ D −0,569 ⋅ A 0, 25 ⋅ t 0,98

Nous obtenons des fonctions de survies de la forme de celle observable sur la figue 12 :

Juin 2007 Antoine LOUPPE 48


1.0

Valeur de la fonction de survie


0.8

0.6

0.4

0.2

0.0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Age de la conduite (année)

Figure 12 : Fonction de survie de la conduite NS11

La durée de vie moyenne d’une conduite est donnée par la valeur moyenne de la
fonction de survie S(Ω) = 0,5. Sur l’exemple précédant, la durée de vie moyenne de la
conduite NS11 est donc d’environ 50 ans. La durée de vie d’une conduite à partir du début de
l’horizon de planification dépend bien sûr de l’âge de la conduite. Celle-ci ayant été posée en
1950, elle sera donc sélectionnée pour être candidate au renouvellement, car sa durée de vie
moyenne est inférieure à son âge.
Ainsi, les conduites sélectionnées sont celles dont l’âge dépasse la durée de vie
moyenne au cours de l’horizon de planification. 11 conduites satisfont à ce critère. Nous
sélectionnons donc les conduites concaténées du modèle hydraulique auxquelles elles
appartiennent.

En complément du calcul de la durée de vie moyenne de chaque tronçon, nous


choisissons également de sélectionner les conduites ayant subit plus de deux casses sur la
fenêtre d’observation, et ce quelque soit la valeur de sa fonction de survie et de son
importance hydraulique.

Au final, 17 conduites sont sélectionnées selon ce critère.

5.1.3 Bilan

Nous avons donc sélectionné les conduites selon la répartition suivante :

 22 conduites selon leur importance hydraulique


 11 conduites selon leur durée de vie moyenne
 17 conduites subissant des casses fréquentes

Certains tronçons étant sélectionnables selon plusieurs critères, nous obtenons une
sélection finale de 41 conduites candidates au renouvellement (voir Figure 13).

Juin 2007 Antoine LOUPPE 49


Tronçons sélectionnés sur Tronçons sélectionnés
critère hydraulique sur critère structurel

Figure 13 : Répartition des tronçons sélectionnés selon leur mode de sélection

5.2 Génération, évaluation, et sélection des politiques

Une fois les conduites candidates au renouvellement sélectionnées, les étapes suivantes
sont la génération de politiques de renouvellement, leur évaluation selon des critères
technique et économique, et la sélection de plusieurs politiques acceptables, respectant les
éventuelles contraintes budgétaire et technique.

5.2.1 Définition

Une politique de renouvellement, programmable sur un horizon de programmation de 5


ans, est définie de la manière suivante :

Juin 2007 Antoine LOUPPE 50


 Pour chaque conduite sélectionnée, trois alternatives sont possibles, et codées
par des entiers :
1 : ne rien faire
2 : renouveler à l’identique
3 : renforcer au diamètre standard supérieur
 Une politique est un ensemble de choix parmi ces trois alternatives pour chaque
conduite sélectionnée.

Pour exemple, si trois conduites C1, C2, et C3 sont sélectionnées, considérons le


codage du Tableau 20 :

Tableau 20 : Exemple de codage d’une politique

C1 C2 C3
2 1 3

C’est une politique qui consiste à renouveler la conduite C1 à l’identique, à ne rien


faire sur la conduite C2, et à renforcer la conduite C3.

A l’étape initiale, des solutions sont générées de manière aléatoire, formant une
population de départ de m politiques (ce paramètre est choisi par l’utilisateur, voir partie
suivante) : pour chaque conduite sélectionnée de chaque politique générée, un nombre entier
compris entre 1 et 3 est généré, ce qui correspond à l’alternative retenue pour chaque
conduite.

5.2.2 Evaluation des politiques

Une fois les politiques générées, elles sont évaluées par deux fonctions objectifs :

 Une fonction objectif technique Ft, qui traduit la performance hydraulique du


réseau par le calcul de la surpression disponible dans le réseau, par rapport à une pression
minimale Pmin, que nous prenons égale à 2 bars (Todini, 2000). Ainsi, pour une politique
donnée, la fonction technique est la suivante :

∑ (P − P
j =1
j min)
Ft = où n est le nombre de nœud du réseau où la demande est non-nulle.
n

 Une fonction objectif économique Fe, qui est obtenue par la somme des coûts
relatifs à chaque intervention pondérés par l’inverse de l’indice de criticité hydraulique ICH,
afin de tenir compte de l’importance hydraulique de chaque conduite. Pour une politique
donnée, la fonction est la suivante :

p
1
Fe = ∑ ICH
j =1 j
⋅ C ( xj ) où C(xj ) est le coût de l’alternative retenue pour la conduite j.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 51


Notons que pour l’alternative 1 correspondant à un statu quo, le coût d’une réparation
de casse est prise en compte. En effet, chaque conduite non remplacée est supposée, par
hypothèse, subir une casse sur l’horizon de planification, et ce pour prendre en compte le
risque lié au non remplacement d’une conduite.

Pour chaque politique considérée, une simulation hydraulique sous Epanet est
effectuée, prenant en compte les modifications issues de la politique testée : les diamètres et
rugosités des conduites subissant un renouvellement ou un renforcement sont modifiés. Le
calcul de la surpression disponible est effectué ce qui permet d’obtenir la valeur de la fonction
objectif technique.
Pour le calcul de la fonction objectif économique, nous disposons des estimations des
coûts de travaux sur les conduites tenus à jour chaque année par le SDEA.

Le processus d’évaluation des solution est schématisé sur la Figure 14 :

Pour une solution testée : modification


de la structure du réseau avec pour les
conduites concernées:
- Changements de diamètre
- Changements de rugosité

Simulation hydraulique à l’aide de


Solution suivante à Epanet2
évaluer
Calcul de la pression disponible aux
nœuds de consommation

Calcul des fonctions objectifs


technique Ft et économique Fe

Figure 14 : Procédure d’évaluation d’une solution à l’aide des deux fonctions objectifs

5.2.3 Algorithme génétique

Le problème est alors de maximiser la fonction objectif technique et de minimiser la


fonction objectif économique, en prenant en compte éventuellement des contraintes de
pression minimale et de limite budgétaire à respecter.

Les deux objectifs décrits ci-dessus étant incommensurables, la résolution du problème


se fait grâce à un algorithme génétique, qui s’appuie sur une approche multi-objectif élitiste.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 52


Des solutions générées préalablement, seules les solutions non-dominées sont retenues.
Une solution est non-dominée si et seulement si il n’existe aucune autre solution ayant des
valeurs de ses deux fonctions objectifs plus favorables que pour la solution considérée.
Autrement dit, une solution est non dominée, s’il n’existe aucune autre solution ayant à la fois
un coût économique plus faible et une valeur de surpression disponible plus élevée (voir
Figure 15).

Fonction objectif économique

La solution S2 domine la
solution S1 (fonction
économique plus faible et
fonction technique plus
grande)
S1

S2

Fonction objectif technique

Figure 15 : Exemple de domination d’une solution par une autre solution

A partir de ces solutions non-dominées, une population de m politiques est construite


(on peut y retrouver plusieurs fois la même solution), et mélangée à la population générée
initialement après que celle-ci a subit des opérations de croisement et de mutation (ces
opérations de croisement et de mutation peuvent être paramétrées par l’utilisateur, voir partie
suivante). Les p premières solutions non dominées de cette population de 2m solutions
constitue la population de départ pour la prochaine génération.

La procédure de sélection des solutions non-dominées a alors lieu à nouveau. Le


processus se répète à chaque nouvelle génération. L’algorithme décrit ici est schématisé sur la
Figure 16.

L’implémentation mathématique de l’algorithme est assurée à l’aide d’une macro


développée en VBA EXCEL, et fait appel, pour le calcul hydraulique, à la boite à outil
Entoolkit d’Epanet développée par l’EPA.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 53


Génération de la population
initiale P : m individus

Evaluation des solutions : Calcul


de Ft et Fe

Procédure de classement :
détermination des solutions non-
dominées

Sélection par tournoi

Opérations de croisement et de
mutation

Création de nouvelles solutions Q Mélange avec la population


initiale

Evaluation des nouvelles


solutions Q

Elitisme
Sinon Classement des solutions P U Q
Choisir les m premières solutions en se
basant le classement des solutions en fonction de Ft et Fe

Convergence

Fin

Figure 16 : Algorithme d’optimisation multi-objectif

Juin 2007 Antoine LOUPPE 54


6 Utilisation-expérimentation

Dans la partie précédente, nous avons décrit la fonctionnement global du programme,


ainsi que la manière dont a été obtenue la sélection de 41 conduites du modèle hydraulique du
Syndicat des Eaux de la Moder candidates au renouvellement. Nous allons maintenant dans
cette partie décrire et évaluer l’influence des paramètres du programme, décrire et comparer
les résultats fournis dans différents cas de figure, et analyser différentes utilisations possibles
de l’outil, en fonction des objectifs que peut avoir un exploitant pour la gestion de son réseau.

6.1 Paramétrage

Une fois les conduites sélectionnées, avant de lancer les calculs pour obtenir des
résultats, il est nécessaire de renseigner les valeurs de quelques paramètres de simulation. Ces
paramètres sont les suivants :

Les différents paramètres apparaissant


dans la fenêtre de réglage avant le calcul
sont décrits ci-dessous :

 Taille de la population : il s’agit du nombre m de solutions générées lors de la


première étape de la simulation. De ce nombre dépend le nombre et la robustesse des
solutions trouvées
 Nombre d’individus par tournoi : il est toujours pris égal à 2 : il est utile lors
de la sélection des solutions non-dominées à prendre en compte lors de l’implémentation
suivante. Nous ne développerons pas plus sur l’utilisation de ce paramètre
 Probabilité de croisement : elle entre en jeu lors de la phase de croisement et
de mutation entre les individus de la population de départ
 Nombre de lieu de croisement : nous le prendrons toujours égal à 2.
 Probabilité de mutation : elle fixe la probabilité qu’une alternative pour une
conduite d’une politique donnée mute en une autre alternative
 Nombre aléatoire : c’est le paramètre régissant la génération aléatoire de
solutions
 Nombre maximum de génération : il permet de limiter le nombre
d’implémentation du programme pour éviter un temps de calcul trop long

Il convient de fixer au mieux ces paramètres, pour obtenir au final une population de
politiques viables large et satisfaisante. Différents essais ont donc été réalisés dans cette
optique. Nous nous sommes penché sur l’influence des probabilités de croisement et de

Juin 2007 Antoine LOUPPE 55


mutation, ainsi celle de la taille initiale de la population et du nombre limite de génération.
Nous avons également observé l’impact des contraintes économique et technique sur les
résultats.

6.1.1 Probabilités de croisement et de mutation

Les valeurs des probabilités de mutation et de croisement régissent l’étape de


génération de nouvelles solutions avant le mélange avec les solutions initiales. De la
pertinence de leur renseignement dépend le nombre et la diversité des nouvelles solutions
générées.

Nous avons effectué une série de simulations test en faisant varier ces deux paramètres
l’un après l’autre, et avec deux couples de valeur population initiale/nombre de générations.
Les résultats de ces simulations sont présentés dans l’Annexe 6.

Après étude des résultats de ces tests, nous proposons d’effectuer le reste de l’étude et
les simulations concernées avec les paramètres suivants :
 Population de départ m: 200 individus ou plus
 Nombre maximum de générations : 10 ou plus
 Probabilité de croisement : Pc = 0,9
 Probabilité de mutation : Pm = 0,005

6.1.2 Population de départ et nombre de génération

Nous nous sommes limités à ce paramétrage (m = 200) en raison du temps de


simulation qui devient non négligeable lorsque la taille de l’échantillon de départ augmente.
Nous conseillons à l’utilisateur d’effectuer des essais similaires s’il souhaite utiliser l’outil
avec une population initiale beaucoup plus grande.

D’une manière générale la taille de la population de départ et le nombre de génération


restent à l’appréciation de l’utilisateur. Il est sûr qu’une population de départ nombreuse
garantie un nombre et une diversité accrus de solutions. Cependant, dans ce cas, le temps de
calcul s’en trouve allongé, et dépend grandement de la puissance de l’ordinateur utilisé.

Nous pouvons toutefois nous poser la question de savoir si, pour un temps de calcul
similaire, il est préférable d’augmenter la taille de l’échantillon de départ où de fixer un
nombre limite de génération plus élevé. Pour cela, nous avons effectué deux simulations, en
les comparant à la situation standard décrite dans le paragraphe précédant (voir Tableau 21).

Tableau 21 : Population de départ et nombre limite de générations des deux cas de figures testés

Première simulation Deuxième simulation


Population de départ
800 200
(nombre d’individus)
Nombre limite de
10 20
génération

Juin 2007 Antoine LOUPPE 56


Il semble qu’il soit plus avantageux d’opter pour un nombre de générations plus
important plutôt que pour une taille d’échantillon initial plus grande. Ce choix assure une
diversité et un nombre plus important de solutions sélectionnées (voir Figure 17).

50
Fonction économique (en M€)

40
Standard 20 gén pop=800

30

20

10

0
15 20 25 30 35 40
Fonction technique (surpression en mce)

Figure 17 : Représentation graphique des solutions sélectionnées pour les deux cas testés,
comparées à la simulation standard.

En effet, on remarque un nombre plus important de politiques sélectionnées pour la


deuxième simulation, et notamment pour les politiques moins onéreuses. L’éventail de
solutions à proposer est donc plus large.

6.1.3 Contraintes budgétaires et techniques

L’outil offre la possibilité d’effectuer des simulations, et donc de trouver des politiques
de renouvellement, sous deux contraintes, technique et économique. La contrainte technique
est une pression minimale et maximale à respecter dans le réseau, et la contrainte économique
est un coût des travaux à ne pas dépasser. Notons que la contrainte financière concerne le coût
réel des travaux et non la valeur de la fonction objectif économique, et de la même manière, la
contrainte technique ne s’applique pas à la valeur de la fonction objectif technique, mais à la
pression minimale dans le réseau. Nous avons étudié dans quelle mesure le renseignement de
ces contraintes influe sur le calcul et la sélection des politiques.

Nous remarquons que l’application d’une seule des deux contraintes entraîne la
sélection de politiques parmi celles générées sans contrainte, tout en respectant ces dernières.
En revanche, les politiques sélectionnées lors de l’application de deux contraintes à la fois
sont systématiquement dominées par toutes les autres politiques générées dans les autres cas.
Les simulations effectuées sont résumées dans l’Annexe 7.

Cette option (double contrainte) permet donc d’obtenir d’autres solutions, qui ne sont
pas optimales du point de vue des fonctions objectifs, mais qui respectent les contraintes. De
ce point de vue, il peut être conseillé à l’utilisateur d’effectuer des simulations sans
contraintes, ou avec une seule d’entre elle, et d’effectuer par la suite lui-même son choix

Juin 2007 Antoine LOUPPE 57


parmi les politiques générées. Une simulation avec double contrainte peut en effet priver
l’utilisateur d’une solution performante ne dépassant que de très peu une des deux.

Plus généralement, les simulations sous contraintes limitent le nombre et la diversité


des solutions, et donc la liberté de choix pour l’utilisateur.

6.2 Analyse des résultats

6.2.1 Simulation de départ

Dans la partie précédente, nous avons étudié l’impact des différents paramètres sur la
génération des politiques de renouvellement. Nous allons maintenant nous concentrer sur les
résultats proprement-dits, en étudiant les politiques retenues. Nous ne fixons pas de
contrainte, pour garder une liberté de choix parmi un plus grand nombre de solutions, et nous
nous plaçons dans le cas suivant :
 Population de départ : 200 individus
 Nombre maximum de générations : 20
 Probabilité de croisement : Pc = 0,9
 Probabilité de mutation Pm = 0,005

Nous présentons une représentation graphique de ces politiques, en fonction de la


surpression aux nœuds de demande (fonction technique) en abscisse, et de la fonction objectif
économique en ordonnée (voir Figure 18).

60

50
Fonction économique (en M€)

solution moyenne solutions trouvées


40

30

20

10

0
16 21 26 31 36
Fonction technique (surpression en mce)

Figure 18 : Représentation graphique de l’ensemble des politiques sélectionnées et de la


politique moyenne pour une optimisation sur 20 générations avec une population initiale de 200
individus

Le modèle propose un large choix de politiques (29 au total) de la moins coûteuse à la


plus onéreuse, pour des performances techniques variées et globalement proportionnelles aux
coûts avancés. A ce stade, c’est au gestionnaire de faire un choix, en fonction des moyens

Juin 2007 Antoine LOUPPE 58


financiers de la collectivité et de ses objectifs. Le tableau 22 présente les principales
caractéristiques des politiques aux coûts extrêmes.

Tableau 22 : Caractéristiques techniques et financières des solutions extrêmes comparées au réseau


dans son état actuel

Coût des travaux Surpression obtenue Pression minimale


(€ HT) (mce) (mce)

Etat actuel 0 16,94 3,71


Politique la moins
127 460 17,31 4,15
cher
Politique la plus cher 5 791 315 36,87 20,77

L’outil présente donc un large choix de politique, de la moins onéreuse, qui ne modifie
que peu le réseau, à la plus onéreuse, qui permet d’améliorer très nettement la surpression et
la pression minimale dans le réseau.

6.2.2 Politique moyenne

Nous pouvons tenter de faire ressortir une sorte de politique « moyenne » de cet
ensemble de solutions, en évaluant les choix les plus fréquents parmi les trois alternatives
pour chaque conduite candidate au renouvellement. Pour chaque conduite, l’alternative
revenant le plus souvent est prise en compte, ce qui construit une nouvelle politique. Les
caractéristiques de celle-ci sont représentées sur la Figure 18. Nous remarquons que cette
politique n’est dominée par aucune des autres politiques et en domine même quelques unes.

Cette politique donne au réseau une surpression moyenne de 31,5 mce pour un
coût d’environ 1 490 000 € .

Nous pouvons remarquer qu’elle propose une nette amélioration de la surpression par
rapport à la politique la moins cher, pour un coût nettement inférieur à celui de la politique la
plus cher (tableau 23).

Tableau 23 : Caractéristiques de la solution moyenne comparées à celles des solutions extrêmes.

Coût des travaux Surpression obtenue Pression minimale


(€ HT) (mce) (mce)
Politique la moins
127 460 17,31 4,15
cher
Politique moyenne 1 490 000 31,53 15,79

Politique la plus cher 5 791 315 36,87 20,77

Juin 2007 Antoine LOUPPE 59


Il est intéressant de comparer cette politique moyenne construite comme expliqué ci-
dessus avec une des politiques générées présentant un coût et une surpression similaire. Nous
sélectionnons dans cette optique une politique obtenue par le modèle ayant des valeurs des
fonctions objectifs similaires, et nous comparons ces deux politiques avec les caractéristiques
présentées dans le Tableau 24.

Tableau 24 : Comparaison des caractéristiques de la politique moyenne construite, avec une politique
générée présentant des fonctions objectifs similaires

Politique particulière Politique moyenne


Tronçons Tronçon
Autres Autres
« hydrauliq « hydrauliq Total
tronçons Total tronçons
ues » ues »
Tronçons
4 1 5 6 0 6
renouvelés
Tronçon
5 0 5 4 0 4
renforcés
Linéaire
3059 m 84 m 3143 m 2709 m 0 2709 m
renouvelé
Linéaire
2079 m 0 2079 m 2014 m 0 2014 m
renforcé

Total linéaire 5138 m 84 m 5222 m 4723 m 0 4723 m


Coût des
1 686 480 € 1 490 000 €
travaux

Surpression 31,50 mce 31,53 mce


Pression
15,79 mce 15,79 mce
minimale

Il semble que la politique moyenne, pour des valeurs des fonctions technique et
économique quasiment égales, présente un coût de travaux un peu moins élevé. Sa
construction semble constituer un moyen de générer une politique encore un peu plus
optimisée par rapport à la population obtenue. Cependant, elle a tendance à favoriser le
renouvellement des tronçons hydrauliques importants.

On remarque également que le fait de construire la politique moyenne d’une simulation


permet d’éviter les tronçon isolés sans intervention au milieu de tronçons renouvelés (voir
schéma des deux politiques en Annexe 8). En effet, sur une politique particulière sélectionnée
par le modèle, il est peu probable de trouver une série de tronçons consécutifs renouvelés ou
renforcé sans « oublis » sur quelques conduites.

Ces conclusions ont été vérifiées par des comparaisons avec d’autres politiques, et ce
cas que nous présentons ne constitue donc pas un cas particulier. Il est donc intéressant, à
l’issue d’une simulation, de considérer cette solution moyenne, en la comparant si nécessaire
à des solutions moins onéreuses, où plus performantes techniquement, en fonction des
objectifs recherchés et d’une éventuelle limite de budget fixée.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 60


6.2.3 Comparaison avec les conclusions de l’étude diagnostique

Nous avons, dans la partie 2 concernant l’étude diagnostique du Syndicat, déterminé les
travaux à mettre en œuvre pour améliorer la distribution d’eau aux abonnés. Il peut être
intéressant de comparer les travaux préconisés, leur coût, leur gain en pression sur le réseau,
par rapport aux politiques trouvées à partir de l’outil d’aide à la décision.

6.2.3.1 Politique moyenne et programme de l’étude

Nous ne prenons tout d’abord en compte que les travaux jugés prioritaires, travaux qui
peuvent se planifier sur un horizon de 5 ans, comme pour les politiques de l’outil d’aide à la
décision. Nous effectuons une simulation hydraulique du fonctionnement du réseau avec ces
renforcements et renouvellements pour évaluer les performances techniques du programme de
travaux. Nous comparons les résultats obtenus (Tableau 25), en envisageant également le cas
où les travaux sur l’interconnexion avec le Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs n’est
pas prise en compte (cet aménagement ne peut être pris en compte par l’outil d’aide à la
décision).

Tableau 25 : Comparaison de la solution moyenne avec les conclusions de l’étude diagnostique

Coût des travaux Surpression obtenue Pression minimale


(€ HT) (mce) (mce)

Politique moyenne 1 490 000 31,53 15,79


Etude sans
1 562 000 20,81 5,91
interconnexion
Etude avec
1 582 000 25,29 18,13
interconnexion

Les travaux à mettre en œuvre à l’issue de l’étude diagnostique ont été décidés dans le
but d’améliorer la desserte en eau des abonnés, en se basant sur l’objectif d’atteindre une
pression minimale aux nœuds de consommation d’environ 2 bars, soit 20 mce. Le principe de
raisonnement diffère de système d’optimisation de l’outil d’aide à la décision qui lui cherche
à augmenter la surpression disponible dans tout le réseau. Ceci explique les remarques
suivantes, issues de l’observation du tableau 24 :

 L’outil d’aide à la décision permet d’obtenir une surpression moyenne plus


élevée pour un coût un peu plus faible.
 Le réseau après prise en compte des travaux préconisés (avec les aménagements
de l’interconnexion) présente une surpression moyenne plus faible, mais une
pression minimale plus élevée.
 Si les travaux d’aménagements de l’interconnexion ne sont pas pris en compte,
la pression minimale est très faible.

Il faut noter que la zone des faibles pressions du réseau dans son état actuel est située
sur les points hauts de La Walck, à proximité de l’interconnexion avec le Syndicat des eaux
de Offwiller et Environs, ce qui explique qu’en permettant un apport par celle-ci, la pression

Juin 2007 Antoine LOUPPE 61


minimale peut être rapidement augmentée, sans pour autant améliorer nettement la
surpression moyenne du réseau.

L’ouverture de l’interconnexion ne peut pas être prise en compte par l’outil d’aide à la
décision, qui a été développé pour générer des politiques de renouvellement de conduites, et
qui ne considère donc pas les possibilités d’interconnexions. De la même façon,
l’augmentation du débit de transit vers le réservoir de Schalkendorf n’est pas un facteur
d’optimisation pour l’outil, qui ne s’intéresse qu’au gain en pression. L’utilisateur peut le cas
modifier ces paramètres sur le modèle avant de lancer une simulation.

6.2.3.2 Programme de l’étude et politique à surpression équivalente

Nous proposons également de comparer le programme de travaux issu de l’étude avec


une solution générée par l’outil d’aide à la décision présentant une valeur similaire de
surpression disponible. Les caractéristiques de ces deux politiques sont résumées dans le
Tableau 26.

Tableau 26 : Comparaison du programme de travaux de l’étude avec une solution du modèle de même
surpression

Coût des travaux Surpression obtenue Pression minimale


(€ HT) (mce) (mce)

Politique du modèle 1 128 500 26,22 15,79


Etude avec
1 582 000 25,29 18,13
interconnexion

Nous remarquons que pour une surpression légèrement supérieure, le coût de la


politique trouvée par le modèle est nettement inférieur. L’outil d’aide à la décision montre là
tout son apport en terme d’optimisation.

6.2.3.3 Programme de l’étude et politique à coût équivalent

Nous sélectionnons une politique générée par l’outil, présentant un coût proche de celui
du programme de travaux de l’étude. Nous les comparons dans le Tableau 27 :

Tableau 27 :Comparaison du programme de travaux de l’étude avec une solution du modèle de même
coût

Coût des travaux Surpression obtenue Pression minimale


(€ HT) (mce) (mce)

Politique du modèle 1 621500 31,55 15,79


Etude avec
1 582 000 25,29 18,13
interconnexion

Juin 2007 Antoine LOUPPE 62


A coût équivalent, la surpression obtenue par une politique de l’outil est supérieure à
celle obtenue à l’issue de l’étude. L’optimisation de la surpression est donc assurée de
manière efficace.

Remarque

Les politiques obtenues à l’aide de l’outil d’aide à la décision, ainsi que la politique
moyenne issue de celles-ci, présentent très souvent une pression minimale identique de
15,79. Cette pression est observée à Zutzendorf, localité isolée hydrauliquement du reste
du réseau, ce qui explique la redondance de cette valeur.

Un tronçon, sélectionné pour être candidat au renouvellement, pourrait permettre,


dans le cas de son renforcement, d’augmenter cette pression minimale. L’outil ne le prend
que rarement en compte dans les diverses politiques proposées, car le gain en pression est
faible par rapport au coût qui résulte de ce renforcement.

Dans ce cas où une pression minimale revient souvent et peut être localisée,
l’utilisateur peut choisir de renforcer le tronçon de manière arbitraire, ou de fixer une
contrainte sur la pression pour « forcer » la renforcement. Cette dernière possibilité
présente toutefois l’inconvénient de réduire le nombre et la diversité des politiques
obtenues.

6.2.3.4 Programme complet de l’étude et politique à coût équivalent

Nous évaluons grâce à Epanet les performances de la politique de travaux complète


élaborée dans la partie 2. Nous les comparons avec une politique générée par le modèle
présentant un coût équivalent (voir Tableau 28) :

Tableau 28 : Comparaison du programme de travaux complet de l’étude avec une solution du modèle
de coût équivalent

Coût des travaux Surpression obtenue Pression minimale


(€ HT) (mce) (mce)

Politique du modèle 4 290 000 35,05 15,79

Programme de l’étude 4 155 000 30,93 25,49

Les mêmes conclusions que dans 6.2.3.1 peuvent être tirées : l’outil d’aide à la
décision, permet, à coût équivalent, d’obtenir des politiques présentant une surpression
disponible supérieure que le programme élaboré manuellement. Cependant, la pression
minimale est meilleure pour ce dernier (cf remarque précédente).

Juin 2007 Antoine LOUPPE 63


6.2.4 Limitation de l’influence des intercommunales

Il convient de s’interroger sur le coût des politiques générées, qui s’apparentent plus,
comme nous l’avons vu dans (6.2.3.1), à des coûts de travaux d’aménagements à l’issue d’une
étude diagnostique qu’à des politiques de renouvellement pluriannuel. Il n’est en effet pas
envisageable de proposer des politiques de renouvellement de l’ordre de 1 500 000 € tous les
5 ans à un syndicat de 9 communes rurales comme le Syndicat des Eaux de la Moder.

Dans ce type de collectivité, le renouvellement s’effectue plutôt lors d’investissements


ponctuels, comme ici à la suite d’une étude diagnostique, couplé avec les renforcements
hydrauliques.

Nous pouvons avancer l’hypothèse que ces coûts élevés sont dus à la place importante
prise par le renouvellement ou le renforcement des conduites intercommunales, entraînant un
coût, et un linéaire à renouveler trop important. Par exemple, on remarque que la politique
moyenne considérée plus haut privilégie exclusivement les tronçon sélectionnés sur le critère
d’importance hydraulique, comme le rappelle le Tableau 29.

Tableau 29 : Répartition des interventions sur les conduites selon leur critère de sélection

Tronçon sélectionnés sur Autres tronçons (critère


Total
critères hydraulique structurel, casses)
Nombre de tronçons
6 0 6
renouvelés
Nombre de tronçon
4 0 4
renforcés

Linéaire renouvelé 2709 m 0 2709 m

Linéaire renforcé 2014 m 0 2014 m

Nous décidons donc de tester deux moyens pour diminuer le linéaire de conduite
intercommunale à changer :

 Dans le calcul de la fonction objectif économique, considérer les coûts réels,


plutôt que les coûts pondérés par l’indice de criticité hydraulique
 Dès l’étape de sélection des conduites, exclure les plus longues conduites
intercommunales du renouvellement

Deux simulations, une pour chaque hypothèse, sont effectuées. On observe les résultats
représentés sur la Figure 19 (les coûts en ordonnée sont les coûts réels):

Juin 2007 Antoine LOUPPE 64


7

6
Avec intercommunales Sans intercommunales
Coût des travaux (en M€)

0
15 20 25 30 35 40
Fonction technique (surpression en mce)

Figure 19 : Représentation graphique de l’ensemble des politiques trouvées pour chaque


hypothèse

On peut exprimer les remarques suivantes :

 Plus grande diversité de solutions pour la première simulation, en conservant les


conduites intercommunales.
 L’augmentation de la surpression disponible est limitée dans le cas où les
conduites intercommunales sont exclues du renouvellement.

Nous pouvons conclure que le cas « coût réel sans pondération » offre plus de liberté à
l’utilisateur, qui peut d’ailleurs, éventuellement pondérer les coûts de la fonction économique
selon ses priorités, en favorisant le type de conduite qu’il souhaite renouveler
préférentiellement.

De la même manière nous avons enlevé toutes les intercommunales pour la deuxième
hypothèse, mais une solution intermédiaire peut être envisagée. De manière plus générale,
l’étape de sélection des conduites présentée dans cette étude peut être adaptée par l’utilisateur
en fonction de ses besoins et de ses objectifs :

 Pour mettre en place un plan de renouvellement pluriannuel régulier :


privilégier les conduites à l’état structurel dégradé, les conduite subissant des
casses
 Mettre en œuvre un programme de travaux pour renforcer un réseau : inclure les
conduites au rôle hydraulique important, les conduites intercommunales en
particulier, même si elles sont encore fiables.

On remarque donc là deux utilisations possibles de l’outil. Des modes d’utilisation


intermédiaires à ces deux options sont également envisageables.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 65


6.2.5 Comparaison avec et sans la pondération par l’ICH

Nous nous intéressons au cas mentionné dans le paragraphe précédant, où nous


supprimons les pondérations par l’ICH. De la même manière que précédemment, nous
pouvons construire une politique moyenne dans ce cas de figure. La politique obtenue permet
un renouvellement/renforcement mieux réparti par rapport au mode de sélection des conduites
(voir Tableau 30).

Tableau 30 : Caractéristiques des politiques moyennes selon l’utilisation ou non des coûts par l’ICH

Sans pondération Avec pondération


Tronçons Tronçon
Autres Autres
« hydrauliq « hydrauliq Total
tronçons Total tronçons
ues » ues »
Tronçons
2 2 4 6 0 6
renouvelés
Tronçon
6 2 8 4 0 4
renforcés
Linéaire
492 m 369 m 861 m 2709 m 0 2709 m
renouvelé
Linéaire
1831 m 400 m 2231 m 2014 m 0 2014 m
renforcé

Total linéaire 2323 m 769 m 3092 m 4723 m 0 4723 m


Coût des
911 000 € 1 490 000 €
travaux

Surpression 21,5 mce 31,53 mce


Pression
12,36 mce 15,79 mce
minimale

Les schémas de comparaison de ces deux politiques sont disponibles dans l’Annexe 8.
On remarque que les interventions de renouvellement et de renforcement sont plus dispersées
que dans le premier cas. Certaines conduites moins importantes hydrauliquement apparaissent
dans la politique, ce qui n’était pas le cas auparavant.

La politique moyenne « sans pondération » présente sans surprise des performances


techniques inférieures, prenant en compte des conduites au rôle hydraulique moins important.
Son coût est également plus faible (les conduites de longueur importante sont moins
favorisées), ce qui, en plus de la diversité des types de conduites renouvelées, peut présenter
un avantage.

Notons également que la construction même de la politique moyenne, dans un cas


comme dans l’autre, a tendance à légèrement amplifier le choix préférentiel des conduites au
rôle hydraulique important (cf 6.2.2). Il convient donc de ne pas omettre de considérer les
politiques générées ayant des caractéristiques similaires.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 66


6.2.6 Conclusion

L’outil d’aide à la décision ne propose pas de solution idéale, qui de toute façon
n’existe pas. Il propose un choix parmi un panel de politiques assez large, qui peut couvrir
une large gamme de coûts, et une solution moyenne de ce panel, qui, dans nôtre cas, propose
un programme de renouvellement/renforcement du même ordre de grandeur de prix que le
programme élaboré lors de la phase d’étude diagnostique.

Nous remarquons également que l’outil d’aide à la décision permet une véritable
optimisation du gain hydraulique pour un montant de travaux donné. En effet, même si le
programme élaboré dans le cadre de l’étude diagnostique n’a pas été construit exactement sur
les mêmes critères, sa comparaison avec la politique moyenne issue de l’outil montre l’apport
de ce dernier en matière d’optimisation gain en pression/coût.

Nous avons également envisagé d’autres possibilités d’utilisation de l’outil, qui


permettent de l’adapter à divers besoins éventuels d’un gestionnaire de réseau, qui peut le cas
échéant adapter le choix préférentiel du renouvellement vers les conduites au rôle hydraulique
important ou vers d’autres conduites sélectionnées sur critère de détérioration structurelle ou
de casses multiples. Pour cela, deux solutions sont possibles :

 Adapter le choix des conduites candidates en fonction des objectifs recherchés


 Faire varier la pondération des coûts dans la fonction objectif économique

La construction d’une politique moyenne, composée des alternatives les plus fréquentes
pour chaque conduite, permet de dégager une solution optimisée et cohérente du point de vue
des conduites sélectionnées, puisqu’elle permet d’agréger les tronçons les plus souvent
renouvelés au sein de l’ensemble des politiques trouvées.

Enfin, notons que l’outil d’aide à la décision offre également la possibilité générer des
programme pluriannuels de travaux à partir des politiques trouvées. Nous n’avons pu
l’utiliser, faute de temps. Une optimisation de l’utilisation du budget annuel alloué et du gain
hydraulique est assurée grâce à un algorithme génétique similaire à celui présenté ici, et une
série de programmes est générée permettant au gestionnaire de faire un choix.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 67


7 Synthèse

L’étude présente avait pour objet d’utiliser et d’expérimenter l’outil d’aide à la décision
pour le renouvellement des réseaux d’eau potable développé par Amir NAFI, en effectuant au
préalable l’étude diagnostique des installation du Syndicat des eaux de la Moder. Celle-ci
nous a permis d’acquérir une parfaite connaissance du fonctionnement du réseau, et de se
placer dans les meilleures conditions pour prendre en main l’outil.

Nous avons donc tout d’abord identifié les travaux à mettre en œuvre afin d’améliorer
la desserte en eau des abonnés aux vues de l’évolution future des besoins à savoir :

 Renforcer certains tronçons pour pallier les insuffisances hydrauliques du réseau


 Aménager l’interconnexion avec le Syndicat des Eaux de Offwiller et Environs
pour permettre un apport d’eau ponctuel en période de pointe
 Préconiser la recherche d’une nouvelle ressource pour le Syndicat en prévision
de l’augmentation probable des besoins auxquels il devra faire face

Dans un deuxième temps, disposant d’une modélisation mathématique du réseau sur


Epanet, nous avons utilisé l’outil d’aide à la décision pour le renouvellement des conduites.
Nous avons pu, grâce à diverses observations et simulations, en déterminer les principales
caractéristiques. En effet l’outil permet :

 de générer des politiques sur une large gamme de coût et de performance


technique
 d’optimiser de manière efficace le gain en pression sur le réseau par rapport au
coût des travaux préconisés
 de garantir une certaine liberté à l’utilisateur, grâce à une possibilité de choix
parmi de nombreuse politiques et des possibilités d’adaptation dans les phases de
sélection des conduites et d’évaluation des coûts.

Il constitue donc un outil intéressant pour les gestionnaires de réseaux confrontés au


problème de vieillissement de leurs infrastructures, qu’ils aient à mettre en œuvre des plans
annuels réguliers de renouvellement ou des opérations plus importantes de renforcement et de
réhabilitation.

Il reste néanmoins quelques pistes d’expérimentation à explorer. Nous avons ici utilisé
l’outil sur le Syndicat des Eaux de la Moder, dont le réseau rural est peu étendu et plutôt
ramifié. Il est possible d’identifier les tronçons les plus important et de calculer rapidement un
coût, même si l’on a observé les apports de l’outil en matière d’optimisation gain/coût. Il
serait donc intéressant de tester l’outil sur des réseaux plus étendus et plus complexes, en
particulier des réseaux urbains, où l’identification de politiques performantes au meilleur coût
est trés délicate.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 68


Bibliographie

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maintenance planning strategies for deteriorating water distribution systems. Phd Thesis,
Department of civil engineering, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge MA,
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application aux stratégies de renouvellement. Thèse en Science de l’eau. Université Louis
Pasteur. Strasbourg, France. 138p.

EISENBEIS, P. (1994). Modélisation statistique de la prévision des défaillances sur les


conduites d’eau potable. Thèse en Génie de l’environnement. Université Louis Pasteur,
Strasbourg, France, 156 p.

JANEL, J.L., GANDON, G., WEREY, C. (2001). Inventaire des réseaux d’eau potable du
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TODINI, E. (2000). Looped water distribution network design using a resilience index based
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Simulations Methods. Journal of Water Ressources Planning and Management, Vol n°114
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WEBER, E. (2001). Alimentation en eau potable. Support de cours : Généralités, Besoins,


Stockage, Matériels. ENGEES, Strasbourg, France. 74 p.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 69


Liste des annexes

Annexe 1 : Méthode de calcul des besoins en eau actuels et futurs _________ 73

Annexe 2 : Essais de rugosité _______________________________________ 75

Annexe 3 : Schéma du modèle et points de calage ______________________ 81

Annexe 4 : Calcul de l’augmentation du prix de l’eau ____________________ 83

Annexe 5 : Localisation des nœuds pour la comparaison Porteau - Epanet ____ 85

Annexe 6 : Essais sur les probabilités de croisement et de mutation_________ 87

Annexe 7 : Essais sur les contraintes technique et budgétaire _____________ 93

Annexe 8 : Schémas de comparaison de la politique moyenne, d’une politique


similaire particulière, et de la politique moyenne sans pondération du coût par le
HCI ___________________________________________________________ 95

Juin 2007 Antoine LOUPPE 71


Annexe 1 : Méthode de calcul des besoins en eau
actuels et futurs

Juin 2007 Antoine LOUPPE 73


ESTIMATION DES BESOINS EN EAU POTABLE
POUR LE SYNDICAT DES EAUX DE LA MODER

 Détermination du coefficient de pointe horaire

λ D 
Formule de Tribut : K 2 = K∞ + ⋅ K∞ ⋅  − 2 ⋅ K∞  + T
n d 
Avec :

n : nombre d’abonnés desservis n = 3212 abonnés


d : débit fictif continu d’un abonné le jour de pointe d = 0,0094 l/s
D : débit maximum instantané d’un abonné D = 0,5 l/s (hypothèse)
λ : Coefficient de fiabilité λ = 1,163 (fiabilité 95 %)
K∞ : Coefficient de pointe limite K∞ = 1,9 (hypothèse)
T : Constante pour n = 1 et Qpointe = D T = 39,64

On obtient : K2 = 2,1

 Données disponibles (année 2005) :

Ventes d’eau annuelle du Syndicat : 431 504 m3/an


Estimation du rendement du réseau : 70 %
Estimation du coefficient de pointe journalière : K1 = 1,8
Estimation du coefficient de pointe horaire : K2 = 2,1

 Méthodes de calculs :

 Estimation des pertes journalières :

 1 
Consommati on en jour moyen ×  − 1
 Rendement du réseau 

 Besoins en jour moyen (exprimé en m3/j) :

Consommation en jour moyen + pertes journalières

 Besoins en jour de pointe (exprimé en m3/j) :

Consommation en jour moyen * K1 + pertes journalières

 Besoins en heure de pointe (exprimé en m3/h) :

Consommati on en jour de pointe


* K2 + pertes horaires
24

Juin 2007 Antoine LOUPPE 74


Annexe 2 : Essais de rugosité

Juin 2007 Antoine LOUPPE 75


SDE de la Moder - Essai de rugosité n°1 : Tronçon Obersoultzbach - Niedersoultzbach

Date 13/02/2007 Diamètre initial 150 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 3,51 4,55 4 0
Mesure 1 3,1 3,5 2,8 11
Mesure 2 2,5 1,8 0,9 20
Mesure 3 2,27 0,8 0 27

Altitude/P1 (m) 0 -10,4 -4,9


Distance/P1 (m) 0 852 1120

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 7,5 6,4 77 78 81 84
Mesure 2 20,4 17,4 79 80 84 87
Mesure 3 29,5 25,1 82 84 88 91
moyenne 79 81 84 88

Diamètre retenu 80 mm

SDE de la Moder - Essai de rugosité n°2 : Obermodern, rue de la Moder

Date 13/02/2007 Diamètre initial 150 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 7,58 7,4 7,8 0
Mesure 1 6,55 6,1 6,2 32
Mesure 2 5,06 3,4 2,8 60
Mesure 3 3,45 1,1 0 92

Altitude/P1 (m) 0 1,8 -2,2


Distance/P1 (m) 0 554 924

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 4,9 2,7 125 127 132 137
Mesure 2 26,7 14,8 113 115 121 125
Mesure 3 39,2 21,7 123 126 132 137
moyenne 120 123 128 133

Diamètre retenu 120 mm

Juin 2007 Antoine LOUPPE 76


SDE de la Moder - Essai de rugosité n°3 : Obermodern, rue de Kirrwiller

Date 13/02/2007 Diamètre initial 125 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 6,39 7,3 7 0
Mesure 1 4,85 5,4 5 25
Mesure 2 2,65 1,88 0,6 47
Mesure 3 2,35 1,3 0 53

Altitude/P1 (m) 0 -9,1 -6,1


Distance/P1 (m) 0 271 370

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 13,3 3,6 93 95 99 103
Mesure 2 62,0 16,8 87 89 94 97
Mesure 3 72,3 19,6 88 91 95 99
moyenne 90 92 96 100

Diamètre retenu 90 mm

SDE de la Moder - Essai de rugosité n°4 : Tronçon La Walck - Uberach

Date 13/02/2007 Diamètre initial 100 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 8,85 9,08 9 0
Mesure 1 8,27 8,1 7,5 17
Mesure 2 7,3 6,24 4 32
Mesure 3 6,05 3,58 0 48

Altitude/P1 (m) 0 -2,3 -1,5


Distance/P1 (m) 0 530 818

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 7,5 4 90 92 96 99
Mesure 2 24,3 12,9 91 93 97 101
Mesure 3 50,9 27 91 93 98 102
moyenne 91 93 97 101

Diamètre retenu 90 mm

Juin 2007 Antoine LOUPPE 77


SDE de la Moder - Essai de rugosité n°5 : Uberach, rue de La Walck - Grand'Rue

Date 13/02/2007 Diamètre initial 125 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 8,78 8,98 8,8 0
Mesure 1 7,58 7,51 7,2 18
Mesure 2 5,3 4,73 4 40
Mesure 3 3,05 1,51 0 63

Altitude/P1 (m) 0 -2 -0,2


Distance/P1 (m) 0 362 516

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 7,5 2,7 92 94 98 102
Mesure 2 21,3 7,7 101 103 108 112
Mesure 3 48,1 17,4 102 105 110 114
moyenne 99 101 105 109

Diamètre retenu 100 mm

SDE de la Moder - Essai de rugosité n°6 : Niedermodern, Grand’Rue

Date 13/02/2007 Diamètre initial 125 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 8,47 8,62 8,8 0
Mesure 1 8,37 7,77 7,6 20
Mesure 2 8,19 5,82 4,4 41
Mesure 3 7,98 3,29 0 60

Altitude/P1 (m) 0 -1,5 -3,3


Distance/P1 (m) 0 508 642

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 14,8 7,5 84 86 89 93
Mesure 2 49,6 25,2 86 88 93 97
Mesure 3 95,3 48,4 88 90 94 98
moyenne 86 88 92 96

Diamètre retenu 90 mm

Juin 2007 Antoine LOUPPE 78


SDE de la Moder - Essai de rugosité n°7 : Pfaffenhoffen, rue de Saverne

Date 14/02/2007 Diamètre initial 300 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 8,3 8,2 8,2 0
Mesure 1 8,15 8 7,6 73
Mesure 2 7,78 7,5 6,2 132
Mesure 3 7,23 6,9 3,6 203

Altitude/P1 (m) 0 1 1
Distance/P1 (m) 0 680 1008

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 0,7 0,5 249 251 260 268
Mesure 2 2,6 1,8 241 244 254 262
Mesure 3 3,4 2,3 270 274 285 294
moyenne 253 256 266 275

Diamètre retenu 250 mm

SDE de la Moder - Essai de rugosité n°8 : Conduite principale, Tronçon Offwiller - Zutzendorf

Date 14/02/2007 Diamètre initial 250 mm

Pressions relevées (bar)


Débit (m3/h)
Point 1 Point 2 Point 3
Statique 0 7,7 9,6 0
Mesure 1 0 7,03 8 75
Mesure 2 0 6,28 6 116
Mesure 3 0 5,42 4 155

Altitude/P1 (m) 0 -77 -96


Distance/P1 (m) 0 5875 6227

Pertes de charge Diamètres équivalents (mm)


P1 -> P2 J (mm/m) j (m) k = 0,1 (mm) k = 0,25 (mm) k = 0,5 (mm) k = 1 (mm)
Mesure 1 1,1 6,7 230 233 241 249
Mesure 2 2,4 14,2 234 237 246 254
Mesure 3 3,9 22,8 237 241 251 259
moyenne 234 237 246 254

Diamètre retenu 230 mm

Juin 2007 Antoine LOUPPE 79


Annexe 3 : Schéma du modèle et points de calage

Juin 2007 Antoine LOUPPE 81


LD
SU
SU
P2

RE
RE

P2

VF SU

SU

SU LD

VF
CL

ME14 N359

S VM N360
SV

V
VM
SV

V
M

NS2

PF55
UT2
Annexe 4 : Calcul de l’augmentation du prix de
l’eau

Juin 2007 Antoine LOUPPE 83


Impact financier des travaux sur le prix de l’eau

Prix de l’eau actuel (2005)


Tarif proportionnel 0,67 € HT / m3
Part fixe 65 € HT/ ab / an
Consommation de référence 120 m3 / ab / an
Prix de l’eau 100 € HT / ab / an
Prix ramené au mètre cube 1,24 € HT / m3

Impact des travaux


Montant total des travaux (HT) 1 580 000 €
Autofinancement à 2% 31 600 €
Emprunt à réaliser 1 548 400 €
Emprunt sur 15 ans
Taux 5%
Annuité 149 176 €
Ventes totales (en 2005) 400 000 m3
Incidence financière au m3 0,37 € HT
Prix du m3 d’eau après emprunt 1,61 € HT

 Hypothèses :
 Emprunt à un taux de 5 % sur 15 ans
 Autofinancement de 2 %
 Tout le capital est emprunté au début des travaux
 Les ventes d’eau par abonné sont stables

K ⋅r
 Calcul de l’annuité A : A=
1 − (1 − r ) − n

 Avec :
 K : capital emprunté (montant de l’emprunt)
 r : taux d’intérêt, pris à 5 % par hypothèse
 n : nombre d’annuité, pris à 15 par hypothèse

Juin 2007 Antoine LOUPPE 84


Annexe 5 : Localisation des nœuds pour la
comparaison Porteau - Epanet

Juin 2007 Antoine LOUPPE 85


RESOF

RESU

M7

ME17

UB24

OS6

RESSCH

Les 4 nœuds du réseau ont été choisis de telle manière à permettre de visualiser des
résultats sur l’ensemble du réseau, dans toutes les zones hydrauliquement « indépendantes ».

Les trois réservoirs choisis sont les trois réservoirs principaux du réseau. Le réservoir
de Schalkendorf (RESSCH) est alimenté en gravitaire, celui d’Offwiller (RESOF) est
alimenté par pompage, et le réservoir d’Uhrwiller est alimenté en gravitaire depuis le
réservoir d’Offwiller.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 86


Annexe 6 : Essais sur les probabilités de croisement
et de mutation

Juin 2007 Antoine LOUPPE 87


1ère simulation
Paramètre testé : probabilité de mutation Pm

Autres paramètres :
• Probabilité de croisement = 0,9
• Taille de la population initiale = 80
• Nombre maximal de générations = 6

Tableau des résultats :

Probabilité Nombre de Politique la Politique la Surpression Surpression


de mutation politiques moins cher plus cher minimale maximale
obtenues
0,5 17 1 109 535 6 221 976 20,17 37,28
0,2 12 1 109 535 6 151 206 20,17 37,15
0,1 11 1 109 535 5 632 691 20,17 36,34
0,05 12 1 109 535 4 950 480 20,17 36,34
0,01 17 1 109 535 4 657 566 20,17 36,54
0,005 16 1 109 535 4 102 526 20,17 36,75

Représentation graphique :

60
Fonction économique (en M€)

50
Pm = 0,5 Pm = 0,005 Pm = 0,2

40

30

20

10
20 22 24 26 28 30 32 34 36 38
Fonction technique (surpression en mce)

Commentaire :

Il est difficile de tirer des conclusions générales. Il semble que dans la zone des
politiques où les valeurs des fonctions économique et technique sont élevées, les solutions
trouvées avec une valeurs de Pm élevée soient meilleures. A l’inverse, pour les politiques peu
coûteuses et présentant un moindre gain hydraulique, les solutions issues de la simulation
avec une valeur de Pm faible sont meilleures. Pour la zone intermédiaire, une valeur
intermédiaire de Pm donne les meilleures solutions.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 88


2ème simulation
Paramètre testé : probabilité de croisement Pc

Autres paramètres :
• Probabilité de mutation = 0,2
• Taille de la population initiale = 80
• Nombre maximal de générations = 6

Tableau des résultats :

Probabilité Nombre de Politique la Politique la Surpression Surpression


de politiques moins cher plus cher minimale maximale
croisement obtenues
0,99 9 1 109 535 6 679 680 20,17 36,90
0,9 12 1 109 535 6 151 206 20,17 37,15
0,7 9 1 109 535 4 553 035 20,17 36,44
0,5 13 1 109 535 6 292 141 20,17 36,96
0,3 12 1 109 535 4 988 075 20,17 36,73
0,1 14 1 109 535 5 487 545 20,17 36,61

Représentation graphique :

60
Fonction économique (en M€)

50
Pc = 0,9 Pc = 0,5 Pc = 0,1

40

30

20

10
20 22 24 26 28 30 32 34 36 38

Fonction technique (surpression en mce)

Commentaire :

Nous remarquons que les solutions issues de la simulation pour Pc = 0,9 semble
meilleures que pour celles avec d’autres valeurs de Pc. D’autres part, les générations
précédentes présentent un nombre plus élevé de solutions trouvées. Une grande partie des
solutions issues de la simulation avec Pc = 0,9 dominent les autres solutions trouvées avec
d’autres valeurs de Pc.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 89


3ème simulation
Paramètre testé : probabilité de mutation Pm

Autres paramètres :
• Probabilité de croisement = 0,9
• Taille de la population initiale = 200
• Nombre maximal de générations = 10

Tableau des résultats :

Probabilité Nombre de Politique la Politique la Surpression Surpression


de mutation politiques moins cher plus cher minimale maximale
obtenues
0,5 20 1 109 535 6 521 211 20,17 38,14
0,05 10 2 582 330 5 791 315 24,68 36,87
0,005 15 1 216 590 5 791 315 25,61 36,87

Représentation graphique :

60

50
Fonction économique (en M€)

Pm = 0,5 Pm = 0,05 Pm = 0,005

40

30

20

10

0
18 23 28 33 38
Fonction technique (en mce)

Commentaire :

Dans ce cas, une valeur de Pm égale à 0,005 semble la plus adaptée (fonction
économique basse, fonction technique assez haute). On remarque également qu’une valeur
trop élevée n’est pas satisfaisante (elle ne permet pas de diminuer la valeur de la fonction
technique). Il semblerait qu’une valeur de Pm faible soit d’autant plus adaptées que la taille de
l’échantillon de départ est élevée, spécialement pour les politiques moins onéreuses

Juin 2007 Antoine LOUPPE 90


4ème simulation
Paramètre testé : probabilité de croisement Pc

Autres paramètres :
• Probabilité de mutation = 0,005
• Taille de la population initiale = 200
• Nombre maximal de générations = 10

Tableau des résultats :

Probabilité Nombre de Politique la Politique la Surpression Surpression


de politiques moins cher plus cher minimale maximale
croisement obtenues
0,9 11 1 470 565 4 598 155 28,47 36,49
0,5 9 2 135 050 5 574 760 21,65 37,05
0,1 - 1 216 590 5 791 315 19,79 36,87

Représentation graphique :

60

50
Fonction économique (en M€)

Pc = 0,1 Pc = 0,5 Pc = 0,9

40

30

20

10

0
15 20 25 30 35 40
Fonction technique (surpression en mce)

Commentaire :

La simulation effectuée avec Pc = 0,1 donne des résultats illisibles, puisque de


nombreuses solutions sont répétées plusieurs dizaines de fois, à cause de la faible probabilité
de créations de nouvelles solutions (Pm est pris à 0,5 ici). Cette valeur est donc à exclure. La
valeur de 0,9 déterminée avec une taille d’échantillon de départ reste satisfaisante ici.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 91


Annexe 7 : Essais sur les contraintes technique et
budgétaire

Juin 2007 Antoine LOUPPE 93


Simulations sur les contraintes

Paramètres des simulations :


• Probabilité de croisement = 0,9
• Probabilité de mutation = 0,005
• Taille de la population initiale = 80
• Nombre maximal de générations = 6

Contraintes :
• Contrainte technique : 17 mce de pression minimale sur le réseau
• Contrainte financière : 3 000 000 € de coût maximal de travaux

Représentation graphique :

50

40
Fonction économique (en M€)

30

20

10

0
23 25 27 29 31 33 35 37
Fonction technique (surpression en mce)

sans contrainte contrainte technique contraint financière double contrainte

Commentaire :

Les simulations avec une seule contrainte proposent des politiques aux caractéristiques
techniques et économiques similaires à la simulation de base, leur nombre étant réduit du fait
de l’élimination des politiques ne respectant pas la contrainte.

En revanche, la simulation avec une double contrainte génère des solutions moins
performante, et en nombre réduit par rapport à la simulation de base.

Juin 2007 Antoine LOUPPE 94


Annexe 8 : Schémas de comparaison de la politique
moyenne, d’une politique similaire particulière, et de la
politique moyenne sans pondération du coût par le HCI

Juin 2007 Antoine LOUPPE 95


Politique « moyenne »

Tronçons renforcés Tronçons renouvelés

Juin 2007 Antoine LOUPPE 96


Solution intermédiaire sélectionnée par le modèle

Tronçons renforcés Tronçons renouvelés

Juin 2007 Antoine LOUPPE 97


Politique « moyenne » dans le cas d’une simulation sans pondération des coûts par le HCI

Tronçons renforcés Tronçons renouvelés

Juin 2007 Antoine LOUPPE 98

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