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CHAPITRE I : QU'EST-CE-QUE LA SOCIOLOGIE ?

INTRODUCTION – THEME D’ETUDE : UNE ANALYSE SOCIOLOGIQUE DE


L’OBESITE EST ELLE POSSIBLE ?

Ce thème s’inscrit dans la continuité du projet alimentation et développement durable engagé en


seconde eten complémentr du cours de SVT ;

Document 1: http://www.curiosphere.tv/video-documentaire/5-vie-scolaire/106668-reportage-lobesite%C2%A0-un-vrai-
probleme-de-sante-publique
Questions :
1. Quel est le vocabulaire utilisé pour parler de l’obésité, que traduit-il ?
2. Quelles sont les déterminants de l’obésité présentés dans ce reportage , que pouvez vous en conclure ?

SECTION I - ESSAI DE DEFINITION DE LA SOCIOLOGIE.

I - LA SOCIOLOGIE, UN CHAMP D’ETUDE VASTE ET MAL DEFINI.


Constat :
• selon R.Aron , les sociologues ne sont d’accord que sur un point : la difficulté de définir la sociologie .
• la sociologie traite d’éléments , de domaines très disparates , ce qui donne l’impression d’une absence de
cohérence scientifique .
Conséquences : La sociologie ne paraît pas avoir de champ d’études propre . Elle subit la concurrence d’autres sciences
paraissant plus à même d’étudier les domaines sur lesquels elle se penche . Ainsi , par exemple :
o le travail semble relever de l’économie
o le suicide de la psychologie
o l’évolution des manières de vivre de l’histoire

II - DES DEFINITIONS CONCURRENTES.


Alors qu’un accord majoritaire s’opère sur la définition de l’économie , au contraire les traditions sociologiques opposent au
moins deux grandes conceptions , comme le montre les définitions comparées de Pareto et Duesenberry :

- celle de Pareto qui oppose l’économie à la sociologie :


o l’économie serait la science des actions logiques , c’est-à-dire des actions rationnelles : les
individus agissent après avoir opéré un calcul coût–bénéfice ; ils n’entament cette action que
si elle est profitable pour eux . L’individu de référence sur lequel sont construits les modèles
économiques est l’H om o Oe co no mi cu s ( ou HO) c’est à dire un individu qui est :
+ naturellement égoiste c‘est à dire qui vise à satisfaire ses besoins matérielles
même si ses actions doivent se faire au détriment des autres
+ naturellement rationnel c’est à dire qui définit des objectifs et qui se donnent les
moyens de les atteindre en opérant une analyse coût bénéfice qui minimisent les
efforts et maximisent les satisfactions.
o la sociologie serait la science des actions non logiques , c’est-à-dire des actions individuelles
qui apparaissent comme irrationnelles car les déterminants de l’action ne sont pas , a priori ,
compréhensibles .
- celle explicitée par l’économiste Duesenberry :
o l’économie est la science qui étudie la manière dont l’individu agit et cherche à atteindre ses
objectifs
o la sociologie est la discipline qui étudie les déterminismes sociaux qui influencent les
actions individuelles : définition qui paraît correspondre à la démarche mise en œuvre par
Durkheim .
- ces deux définitions paraissent présenter des démarches antinomiques :
o pour Pareto , l’individu , même s’il agit pour des raisons non logiques , agit : c’est un homo
sociologicus actif (HSA)
o pour Durkheim , l’individu n’ a aucune marge de manœuvre , il est déterminé par ses
caractéristiques sociales : c’est un homo sociologicus passif (HSP).

1
SECTION II - LES GRANDS COURANTS SOCIOLOGIQUES .

I – LES PREMIERS SOCIOLOGUES


A -DURKHEIM : LA SOCIOLOGIE DU FAIT SOCIAL .

Présentation de la démarche de Durkheim :

Le fondement de l’analyse de Durkheim est l’étude du fait social


- pour Durkheim , un fait social « se définit comme « les manières d’agir , de penser , de
sentir qui présentent cette remarquable propriété qu’elles existent en dehors des
consciences individuelles . Non seulement , ces types de conduite ou de pensée sont
extérieurs à l’individu , mais ils sont doués d’une puissance impérative et coercitive » .
- Cette définition conduit à opérer les remarques suivantes :
 Durkheim veut limiter son analyse aux faits qui relèvent du domaine de la sociologie .
Tout fait de société n’est pas un phénomène social : pour qu’il en soit un, il faut mettre en
évidence des déterminismes sociaux, c'est-à-dire révéler l’influence de la société sur le fait
étudié.
 il veut spécifier le champ d’études de la sociologie en le différenciant des autres disciplines
qui s’intéressent aux mêmes domaines :
+ le fait social diffère du fait biologique : s’alimenter est un fait biologique ; la manière
de s’alimenter un fait social
+ le fait social diffère du fait psychologique , puisqu’il est extérieur à l’individu
 cette définition met bien en évidence les caractéristiques du fait social :
+ les contraintes imposées par la société ou le groupe social influencent voir
déterminent les comportements des individus
+ ces contraintes n’apparaissent pas en tant que telles à l’individu ; il a l’impression
d’être libre . Car l’individu a intériorisé les normes et les modèles de comportement définis
par la société : c’est le rôle de la socialisation ( cf. chapitre ultérieur ).

- La démarche sociologique de Durkheim résulte alors de sa conception du fait social :


 L’analyse des opinions des individus ne permet pas de connaître les vrais déterminants de
leurs actions :
• les individus n’étant capables d’exprimer que des prénotions reflétant les
croyances de la société, leurs réponses ne permettent pas aux sociologues de
comprendre les véritables raisons qui ont guidé leur comportement , par contre
elles sont utiles au sociologue pour démontrer l’intérêt d’une analyse sociologique
qui dévoile les véritables déterminants des actions .
• puisqu’ils ne connaissent pas les véritables raisons motivant leurs actes, les
individus ont l’impression d’être libres, seulement influencés par des
caractéristiques individuelles et naturelles,
• comme ils ne sont pas conscients des contraintes sociales : les individus sont donc
pour Durkheim des HSP
 il faut développer une méthode objectiviste, neutre : comme l’écrit Durkheim , « il
faut étudier les faits sociaux comme des choses » . Il faut donc accumuler des données
chiffrées, des statistiques qui mettent en évidence les faits et les contraintes sociales
pesant sur les individus.
 Il faut alors opérer une démarche holiste : c'est-à-dire rechercher au niveau de la société
les déterminants (normes, modèles de comportements) qui préexistent aux individus et
qui s’imposent à eux
 Le sociologue après avoir analysé les données statistiques peut révéler les véritables
raisons expliquant le comportement des individus et donc proposer des solutions aux maux
auxquelles la société est confrontée .

Exemple de compréhension permet de maîtriser la démarche de Durkheim : l’étude de l’obésité


relève-elle d’une analyse sociologique ?

2
Introduction :

Document 2 :
A:
L'obésité est un "état caractérisé par un excès de masse adipeuse répartie de façon généralisée dans les diverses zones grasses de
l'organisme". Définition extraite du Dictionnaire de Médecine Flammarion. Le plus souvent, l'obésité est appréciée par le poids
mais il faut noter qu'il n'y a pas de stricte équivalence entre poids et obésité puisque dans le poids interviennent, outre la masse
grasse, le tissu osseux, l'eau et le muscle.
L'obésité est devenue la première maladie non infectieuse de l'Histoire. C'est une véritable épidémie qui frappe aussi bien
les pays industrialisés que les pays en voie de développement. L'Organisation Mondiale de la Santé place actuellement sa
prévention et sa prise en charge comme une priorité dans le domaine de la pathologie nutritionnelle.

Les causes de l'obésité


1 / les facteurs génétiques : ils ont un rôle indéniable mais ne sont pas les seuls responsables
Un petit nombre de gènes aurait un impact important sur la corpulence et le pourcentage ou la distribution régionale de la masse
grasse.
Les enfants en surpoids âgés d'un dizaine d'années ayant au moins un parent obèse ont un risque de 80 % de devenir obèses à l'âge
adulte contre 10 % de risque si les deux parents sont maigres.
2 / les facteurs endocrinologiques : dérèglements hormonaux, glandulaires
3 / les facteurs environnementaux et les modifications comportementales
• la malbouffe avec une alimentation trop riche (nourriture à haute teneur en graisses).
Les populations occidentales ont tendance à consommer moins de calories et moins de graisses qu'en 1960 alors qu'elles
grossissent régulièrement. Cela s'explique par un changement du style de vie qui devient de plus en plus sédentaire.
• manque d'activité physique : il existe un réel déséquilibre entre l'alimentation ingurgitée et celle dépensée.

Les traitements de l'obésité :


1 / Régime associé à une activité physique
2 / Traitement médicamenteux
3 / La chirurgie esthétique
4/ Les procédés chirurgicaux qui sont souvent indiqués dans les cas d'obésité morbide.
Source : http://www.caducee.net/dossierspecialises/genetique/obesite.asp#causes

B:

Source : T de Saint-Pol , L'obésité en France : les écarts entre catégories sociales s'accroissent , N° 1123 - FÉVRIER 2007 ,
INSEE Première
Questions :
1. Expliquez la phrase soulignée , de quelle science relève l’étude de l’obésité ?
2. Après avoir défini l’IMC, indiquez pourquoi l’IMC est un meilleur indicateur de la corpulence que le poids .
3. Pourquoi peut-on dire que l’IMC est un indicateur neutre et d’ordre biologique et non pas un indicateur subjectif et
d’ordre sociologique ?
4. Quelles sont les causes de l’obésité ?
5. Quelles sont selon le document A les traitements à mettre en œuvre ?

Document 3 :

3
Les décisions alimentaires ne sont ni des décisions individuelles, ni des décisions rationnelles. Bien que
l’on puisse constater une plus grande individualisation de la décision alimentaire (ou plus exactement une
transformation des formes de socialisation alimentaire) dans les sociétés développées, l’acte alimentaire n’est pas
un acte individuel. La conception implicite de ce que l’on peut appeler une idéologie plus ou moins psychologisante
du régime postule un « mangeur libre » de ces choix et rationnel dans ses décisions. Or on sait que ni
l’accumulation ni même la compréhension des connaissances nutritionnelles ne change nécessairement les
habitudes alimentaires des individus . On peut aussi pointer ce paradoxe américain qui est que le taux d’obésité le
plus important se rencontre dans une société ou la vulgate de la culture nutritionnelle est aussi la plus diffusée.(….)
L’acte alimentaire et les goûts sont soumis à de très fortes déterminations sociales (…).

In dimensions sociales de l’obésité – www.ist.inserm.fr


Questions :
1. Expliquez la phrase soulignée , quelle conception de la sociologie remet-elle en cause ?
2. Expliquez le paradoxe américain , qe traduit-il ?
3. Quelle analyse paraît alors nécessaire pour enrichir la compréhension de l’obésité ?

une analyse objectiviste des déterminants de l’obésité

Document 4 :
Si les différences de corpulence, et en particulier l'obésité, sont pour une part liées à des facteurs génétiques, ces derniers ne
peuvent expliquer cette brusque augmentation de la corpulence, qui tient plus à des facteurs sociaux, économiques et culturels.
Les personnes qui vivent dans un même milieu partagent en effet un mode de vie et des habitudes dont la corpulence, en
particulier, est le reflet.
Source : T de Saint-Pol , L'obésité en France : les écarts entre catégories sociales s'accroissent , N° 1123 - FÉVRIER 2007 ,
INSEE Première
Questions :
1. Quelles sont les 2 grandes explications de l’obésité mises en évidence dans le texte ?
2. Quel est selon l’auteur l’explication la plus pertinente ? Pourquoi ?

Document 4 :
A : l’obésité : un phénomène global ?

Questions :
1. Donnez le mode de lecture et de calcul de la donnée : USA en 2004

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2. Construisez une typologie de l’obésité en fonction des pays
3. Peut-on dire que l’obésité est un phénomène global
4. Quels sont les points communs aux pays qui présentent un fort(faible) taux d’obèses ?

B : L’obésité selon le sexe en France

Source : Enquête santé , INSEE


Questions :
1. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre correspondant aux hommes en sous-poids en 1981
2. comparez la situation des hommes et des femmes en 1981
3. Caractériser la situation de la population française face au poids en 1981
4. Comment a évolué cette situation depuis 1981 ?

C : une Etude régionale de l’obésité

Questions :
1. Opérez une typologie de la prévalence de l’obésité en 1981 selon la région. Que cela traduit-il ?
2. Comment a évolué la prévalence à l’obésité entre 1981 et 2003 ,
3. Opérez une typologie de la prévalence de l’obésité en 2003
4. Comparez ces 2 typologies . Que remarquez – vous ?

Document 5 :

5
Source : Enquête Santé , INSEE
Questions :
1. Quel lien a priori établiriez vous entre niveau de revenu et prévalence de l’obésité
2. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre correspondant au premier quartile en 2003
3. Opérez une typologie de la prévalence de l’obésité selon le niveau de vie en 1981
4. Comment a évolué la prévalence à l’obésité entre 1981 et 2003 ?
5. Opérez une typologie de la prévalence de l’obésité selon le niveau de vie en 2003
6. Comparez ces 2 typologies . Que remarquez – vous

Document 5 :
A: B:

Source : Enquête Santé , INSEE


Questions :
1. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre correspondant aux agriculteurs en 2003
2. Opérez une typologie de la prévalence de l’obésité selon la CSP en 1981.Opérez une typologie de la prévalence de
l’obésité selon la CSP en 2003. Comparez ces 2 typologies . Que remarquez – vous ?
3. Quel lien établissez vous entre le statut social des parents et le risque d’obéisté chez les enfants ? (doc B)

Document 6 :

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Source : op cité
Questions :
1. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre correspondant aux brevets et sans diplôme en 2003
2. Opérez une typologie de la prévalence de l’obésité selon le diplôme en 1981
3. Comment a évolué la prévalence à l’obésité entre 1981 et 2003 ?
4. Opérez une typologie de la prévalence de l’obésité selon Le diplôme en 2003
5. Comparez ces 2 typologies . Que remarquez – vous ?

Conclusion : regarder la diapo 10 de la presentation de Jean Pierre Poulain : http://www.slideshare.net/Poulain/sociologie-de-


lobsit-presentation

Une analyse holiste

Document 7 :
A : regarder les diapos 51 à 61 de la presentation de Jean Pierre Poulain : http://www.slideshare.net/Poulain/sociologie-de-lobsit-
presentation
B:
Il n’en a pas toujours été ainsi, du moins chez les hommes. Dans les sociétés traditionnelles, la circonférence de l’individu tend à
épouser celle de son portefeuille. Pourquoi les « riches » sont-ils aujourd’hui plus minces que les « pauvres » ? (…)

A l'évidence, le statut social influence l'obésité(…): L'explication par les modes de vie. De tous temps, c’est dans la « classe de
loisir » que se concentre l’obésité, qui vaut en quelque sorte "certificat de désoeuvrement”. A l’époque de Veblen, comme
aujourd'hui en Afrique, c'était les riches qui avaient du loisir et c'était les riches qui étaient gros.

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Depuis, la classe de loisir a changé : les "pauvres" ont désormais plus de temps libre que les "riches", ce qui pourrait expliquer
pourquoi ces derniers sont aujourd’hui plus minces: ils mènent une vie moins sédentaire, passent moins de temps devant la télé,
font plus de sport, etc. Bref, ils dépensent plus d'énergie et ingèrent moins de calories…
Source : http://antisophiste.blogspot.com/2008/07/lpidmie-dobsit-et-le-multiplicateur.html
Questions :
1. Dans les sociétés traditionnelles dans quelles catégories sociales trouve t-on les gros, pourquoi ?
2. L’obésité est elle alors analysé comme une maladie ?
3. Quelle évolution observe t’on , comment l’auteur l’explique t’il ?

Les conséquences de l’obésité :

Document 8 :
A : Obésité et Discrimination Professionnelle

Dans le cadre de la 3 édition des Journées "Rondeurs et Bien-être" du 18 au 20 juin 2004, Jean-Pierre Poulain, sociologue,
et Arnaud Basdevant, nutritionniste, expliquent le phénomène de rejet des obèses ...

Les obèses rejetés et exclus par nos sociétés modernes


Dans nos sociétés occidentales où la minceur est le critère de beauté prédominant, les obèses sont victimes d’une profonde
dévalorisation : ils sont étiquetés, montrés du doigt, mis au ban de la société, bref ils sont marginalisés et leur parcours
professionnel en est affecté. L’impact de l’obésité sur la vie professionnelle a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses études aux
Etats-Unis. Celles-ci montrent comment un certain nombre d’attitudes négatives à l’égard des personnes obèses peuvent se
transformer en véritables processus de discrimination influant la trajectoire sociale et ralentissant le développement des carrières
professionnelles. Bien que la situation soit très proche dans notre pays, aucune étude n’avait été menée en France jusqu’à
aujourd’hui. L’objectif de cette enquête a donc été d’analyser les situations discriminatoires que des individus obèses ont pu
rencontrer sur leur lieu de travail et en situation de recherche d’emploi.

Une trajectoire professionnelle semée d’obstacles

Discrimination à l’embauche
En situation de recherche d’emploi, le recruteur porte un regard évaluateur sur le candidat. Or, les individus obèses, en faisant
l’objet d’une dévalorisation, sont réduits à leur apparence physique, ce qui fait disparaître toutes leurs autres caractéristiques
psychologiques (compétences relationnelles ou professionnelles…). De façon inconsciente, le recruteur les considère comme des
individus qui mangent trop, qui n’ont aucun contrôle sur leur alimentation - leur apparence physique le prouve - , ce qui revient à
dire qu’ils n’ont aucun contrôle sur eux-mêmes et donc sur leur vie professionnelle. Ils sont vus comme des individus « mous », «
lymphatiques » et « peu enclins à l’effort », caractéristiques qui sont en totale opposition avec les valeurs de compétitivité de nos
entreprises. C’est ainsi qu’un individu obèse s’est entendu dire au cours d’un entretien d’embauche : « Bon écoutez, vous rentrez
chez vous, vous vous soignez et puis en même temps vous essayez de perdre du poids et vous reviendrez après. Dans la région il
n’y a pas de travail et en plus de ça, c’est réservé aux gens qui vraiment présentent très bien et qui sont dynamiques. »

Une progression sociale ralentie


L’obésité joue également un rôle négatif au cours de la vie professionnelle. Par rapport à des personnes minces, les sujets obèses
connaissent un accès à l’enseignement supérieur plus difficile, un niveau de revenus plus faible, une promotion professionnelle
plus lente. Ainsi, cette étude a montré que les situations de régression sociale (où la position sociale de la personne est moins
importante que celle de ses parents) sont plus fréquentes dans la population obèse (45%) que dans la population globale (31,1%).
Parmi les sujets obèses, ce phénomène est plus marqué chez les femmes (47%) que chez les hommes (38%).

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De plus, le sentiment de rejet renferme les personnes obèses dans certaines catégories professionnelles. Elles
choisissent des métiers dans lesquels l’apparence est moins importante. On a ainsi entendu le discours suivant : « Ca
fait un bon moment que je suis à la recherche d’un emploi et j’ai beaucoup de mal parce que j’aimerais m’orienter
dans le secrétariat ou dans la vente où ils cherchent la caricature de la fille parfaite, on va dire ça comme ça.
Plusieurs fois j’ai postulé et on m’a fait comprendre que par rapport à mon physique je ne donnais pas une bonne
image du magasin » (Femme, 23 ans, IMC : 37,32)
En terme de répartition par secteur professionnel, on retrouve les personnes obèses surtout dans le monde de la
santé / action sociale (22%) et l’administration publique (13%). Par contre des secteurs comme l’hôtellerie ou
les services aux entreprises, qui sont avant tout des métiers de représentativité, ne comptent que 2 à 3% de
sujets obèses.
Source : http://www.pulpeclub.com/news/?fuseaction=view_news&news=189

Questions :
1. Expliquez la phrase soulignée, quelle évolution traduit-elle ?
2. Quelles sont les répercussions de l’obésité sur le destin social de l’individu ?

B - WEBER : LA SOCIOLOGIE DE L’ACTION SOCIALE

La sociologie de Weber relève d’une démarche presque antinomique de celle de Durkheim :

- Individualiste : Max Weber ne définit pas les faits sociaux comme des choses, mais comme des
interactions entre des comportements individuels obéissant à des motivations et des intérêts qu’il
s’agit de reconstituer. Ainsi, selon Weber, « la sociologie ne peut procéder que des actions d’un ,
de quelques , ou de nombreux individus séparés . C’est pourquoi elle se doit d’adopter des
méthodes strictement individualistes ». Pour étudier un phénomène social, il faut donc :

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 partir de l’ individu : mettre en évidence ses objectifs et les moyens qu’il utilise pour les
atteindre . Weber postule que l’individu n’est pas totalement libre , qu’il a des contraintes
qui pèsent sur ses actes , mais qu’il a une marge de manœuvre à l’intérieur de ses
contraintes et qu’on peut déceler une certaine rationalité dans la conduite de ses actions .
 néanmoins , les résultats des actions individuelles , lorsqu’elles sont agrégées afin de
mettre en évidence le phénomène social , ne sont pas nécessairement conformes aux
buts initiaux recherchés par les individus .

- subjectiviste et compréhensive :
 afin de rendre compte de l’ action d’un individu , 2 solutions peuvent se présenter :
- soit interroger directement l’individu sur les motivations qui l’ont guidé, car seul
l’individu est a même d’expliquer les raisons de son action
- soit , dans le cas où l’on étudie des sociétés ayant disparu , se mettre à la place de
l’individu , analyser le contexte dans lequel il vit et les contraintes qui pèsent sur lui et
comprendre la manière dont on agirait si l’ on était à sa place .
 le risque de cette méthode est donc d’être trop subjective et arbitraire, c’est-à-dire de faire
trop confiance à l’individu ( cf la critique opérée par Durkheim des pré-notions ) ou d’opérer
une analyse ethnocentriste ( qui reflète , non pas le contexte de la société étudiée , mais
celle du sociologue ) .

- la neutralité axiologique :
 or , Weber prône une démarche reposant sur le principe de la neutralité axiologique , c’est-
à-dire qu’une science ne peut édicter ce qu’il convient de faire à la place des individus . Elle
doit se limiter à appréhender ce que l’individu peut ou veut faire . Pour atteindre cet
objectif , le sociologue doit s’efforcer de mettre entre parenthèses ses références
culturelles .
 dans un second temps , il faut toujours confronter le résultat obtenu à des données
statistiques permettant de le vérifier .

- une démarche basée sur la recherche de types idéaux : Weber considères que la réalité est
beaucoup trop complexe pour pouvoir être complètement analysée . Il faut donc élaborer un idéal-
type qui vise à :
 simplifier la réalité pour mieux l’analyser
 sélectionner quelques traits significatifs et cohérents donnant sens à la recherche
L’idéal type n’est donc pas une moyenne des comportements individuels ( cf le français moyen ) , mais
au contraire , un cas limite que l’on ne rencontre jamais dans la réalité qui permet pas la comparaison
aux comportements réels de déterminer les motivations des acteurs . Selon Weber , l’homo
oeconomicus est un idéal-type ayant une vision parfaite de la situation économique , maîtrisant
complètement les moyens les plus appropriés à la réalisation des buts qu’il s’est fixé : « l’économie
argumente donc , à partir d’un homme irréel analogue à une figure idéale en mathématiques .

Une analyse interactionniste des l’obésité

Document 9 :
Les pauvres mangent trop riche.
Les pauvres mangent trop riche. Constat sans appel : malgré les conseils nutritionnels prodigués par les instances compétentes, «
les catégories les plus pauvres ne peuvent pas manger équilibré », déclarait Christian Babusiaux, ancien président de l'Institut
national de la Consommation (INC), lors d'un récent colloque de l'Institut français pour la Nutrition (IFN).(…). En effet, pour de
larges catégories de la population, le pouvoir d'achat stagne ou diminue, ce qui incite à privilégier les aliments les moins chers -
qui sont aussi les moins sains. Car, de l'avis de tous les spécialistes, « réduire le coût de son alimentation, c'est diminuer la qualité
de son régime alimentaire ». (…)Le professeur Adam Drewnowski (Ecole de Santé publique de Seattle) a observé ce qui se passe

aux Etats-Unis : « Au cours des deux dernières décennies, les prix des fruits et légumes frais ont progressé de 140% tandis que
ceux du sucre et des graisses augmentaient seulement de 20% à 30%. » D'où une variation en sens inverse des volumes de
consommation que Pierre Combris, de l'Inra, a relevée également en France : on mange de plus en plus de pommes de terre frites
et de moins en moins de pommes tout court, car « les calories grasses et sucrées n'ont jamais été aussi peu chères ». Des calories
qui sont à peu près dépourvues de nutriments intéressants, et qui en plus sont moins « satiétogènes », car « il est plus facile de
manger en excès du chocolat ou des chips que des épinards »...
Pourquoi les céréales raffinées, les sucreries et les graisses sont-elles aussi largement consommées ? C'est que, résume Adam
Drewnowski, « ces aliments sont très riches en énergie, avec un coût par calorie extrêmement bas »
Source : Nouvel Observateur Hebdo N° 2139 - 3/11/2005 Fabien Gruhier
Questions :
1. Explicitez le titre

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2. Opérez une analyse cout bénéfice justifiant le titre.

Document 10 :
Mais tout cela ne nous dit pas pourquoi les "pauvres" se laissent aller davantage que les "riches". Il y a là, fondamentalement,
une question d'incitations.

1. L'explication par les incitations : le coût social de l'obésité serait aujourd'hui plus élevé pour les cadres que pour les
ouvriers. De "certificat de désoeuvrement", l'obésité serait devenue un stigmate disqualifiant dans les milieux bourgeois.
Les raisons à l'origine de ce basculement ne sont pas claires, mais elles produisent un effet cumulatif. La stigmatisation
attachée à une caractéristique physique est plus disqualifiante dans les milieux où les porteurs du stigmate sont peu
nombreux, et partant plus visibles. Pour cette raison, les cadres ont sans doute plus intérêt que les ouvriers à surveiller
leur ligne.
Source : http://antisophiste.blogspot.com/2008/07/lpidmie-dobsit-et-le-multiplicateur.html
Questions :
1. Opérez une analyse wébérienne permettant d’expliquer pourquoi l’obésité valorisée par le passé est aujourd’hui devenue
dans les milieux bourgeois disqualifiante ?

Document 11 :
Parmi les causes premières expliquant ce phénomène, on peut citer la baisse du prix relatif de l’alimentation à forte intensité
calorique (junk food et fast food), l’impact de la publicité sur la consommation de ces produits par les enfants, la sédentarité
croissante et la diminution corrélative de la dépense physique, aussi bien dans le travail que dans le loisir, etc. Mais l’impact
global de ces facteurs environnementaux aurait sans doute été modeste si ne s’était greffé là-dessus l’effet multiplicateur
des interactions sociales. Telle une épidémie, l’obésité se propage par contagion au sein d’un réseau social.
Le fait de vivre au contact de personnes obèses peut altérer les représentations de l’obésité : jusque là stigmatisée, l’obésité
devient mieux acceptée ; dans certains réseaux de sociabilité, elle tend même à devenir la norme. Ce changement des
représentations modifie les comportements alimentaires et les modes de vie, favorisant la prise de poids.
Gary Becker donne l’exemple suivant[2]. Supposons que Ego gagne 0.6 kg chaque fois que ses amis en gagnent 1. Si Ego
influence ses amis dans la même mesure, le multiplicateur social est égal à 2,5 (1 / (1-0.6)). Cela signifie qu’un gain initial de 10
kg parmi les membres d’un réseau social, provoqué par quelque facteur exogène, débouche au final sur un gain global de 25 kg,
du seul fait de la forte interaction sociale entre les membres. Dans cet exemple, le multiplicateur social explique 60 % du gain de
poids et l’essentiel de l’augmentation de l’obésité.
Pour mesurer ces effets de contagion, une équipe de sociologues et de médecins de l’université Harvard a exploité une enquête
longitudinale unique : The Framingham Heart Study, initiée en 1948, reprise en 1971 avec la deuxième génération, et poursuivie
en 2002 avec la troisième génération[3]. Les chercheurs ont suivi à intervalles réguliers les cohortes de 1971 (5124 personnes de
plus de 21 ans) et de 2002 (4 095 personnes). Tous les participants ont été examinés par des médecins, pesés et mesurés. Pour tous
les membres, on dispose également d’informations détaillées sur leurs liens familiaux et leurs liens amicaux.

Résultats
En moyenne, pour les sept examens conduits entre 1971 et 2003, et toutes choses égales par ailleurs, le risque d’obésité chez les
Alters qui déclarent un lien avec un Ego obèse est 45 % plus élevé que la moyenne aléatoire dans le réseau. Il est 20 % plus élevé
pour les Alters qui déclarent un lien avec un alter lui-même lié à un Ego obèse (influence de niveau 2), et 10 % plus élevé pour les
Alters liés à un alter lié à un alter lui-même lié à un Ego obèse (influence de niveau 3). Autrement dit, l’influence d’Ego sur Alter
diminue avec la distance sociale entre eux .
Manifestement, le fait de connaître des obèses augmente le risque de devenir obèse. A priori, il y a trois explications possibles à
cette corrélation:
• L’existence d’un biais de sélection : l’homophilie. Il est possible que les obèses préfèrent s’associer à d’autres personnes
comme eux.
• La présence d’une variable environnementale cachée : egos et alters ont en commun des expériences ou des attributs qui
les auraient fait grossir simultanément.
• Le rôle de l’influence sociale : les alters influencent les normes et les comportements des egos.

Pour contrôler l’effet de l’homophilie, les chercheurs ont comparé le poids d’Ego en t avec celui d’Alter en t+1 (un examen plus
tard, soit en moyenne 3 ans plus tard). De cette façon, la corrélation entre l’obésité de deux amis ne peut s’expliquer que par
l’influence d’Ego sur Alter ou par l’effet de facteurs environnementaux. Pour contrôler l’effet des variables environnementales, les
chercheurs ont examiné la direction des liens amicaux déclarés. Si la corrélation entre l’obésité d’ego et l’obésité d’alter
s’expliquait par un facteur inobservé, elle devrait être identique quelque soit la direction du lien social.
La force du lien d’amitié est une variable importante. Plus le lien est fort – comme dans le cas des liens mutuels – plus la
corrélation observée est élevée . La variable dépendante est ici l’obésité d’Ego en t, et les variables indépendantes sont l’obésité
d’Ego en t+1, l’obésité d’Alter en t+1. La relation est contrôlée en fonction notamment de l’âge, du sexe, et du niveau d’étude
d’Ego.
Si l’on considère l’ensemble des liens amicaux directs reliant Ego et les autres, le risque pour Ego de devenir obèse augmente de
57 % si son Alter devient lui-même obèse. Mais la direction du lien est importante. Le risque s’accroît de 171 % quand le lien
d’amitié est réciproque. En revanche, il n’augmente pas quand l’amitié est déclarée seulement par Alter. Ce résultat suggère que
des amis ne deviennent pas obèses en raison d’une exposition commune à des facteurs environnementaux inobservés. Si c’était le
cas, la relation ne varierait pas en fonction de la direction du lien d’amitié.

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Source : http://antisophiste.blogspot.com/2008/07/lpidmie-dobsit-et-le-multiplicateur.html
Questions :
1. Expliquer la phrase soulignée, en quoi relativise t’elle le déterminisme social ?
2. Explicitez la démarche mise en oeuvre, quelles résultats sont alors obtenus ?

CONCLUSION : Compléter le tableau


DURKHEIMIENS WEBERIENS
VISION DU SOCIAL

OBJET DE LA SOCIOLOGIE

INDIVIDU ET SOCIOLOGIE

SOCIETE ET SOCIOLOGIE

TYPE DE SOCIOLOGIE

INTERET DE LA DEMARCHE

LIMITES DE LA DEMARCHE

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