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miles, sont l’héritage commun de l’humani-
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té. Cette belle citation masque une réalité
plus sombre: ces eaux sont insuffisam-
ment contrôlées et surveillées par les
instances régionales de gestion des
pêcheries. La pêche n’y est donc pas
réglementée et les prises ne sont généra-
lement pas comptabilisées.
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Britannique, Canada
un vaste mouvement de
pression international, le
gouvernement a décidé,
en juin 2004, d’abandon-
ner la chasse du rorqual de
Rudolphi et du rorqual commun et de réduire son
quota de chasse de 500 petits rorquals sur deux ans à
25 petits rorquals pour 2004.
Côtes d’Afrique
occidentale, OC.
pêcheurs pirates ATLANTIQUE
à l’horizon
Si les eaux entourant
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Antarctique, un
sanctuaire bafoué
Depuis le début de la chasse balei-
nière en Antarctique, la baleine
bleue a été pratiquement extermi-
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la Baltique. En 2002, les captu-
res totales en mer du Nord s’éle-
vaient à 2,3 millions de tonnes,
ce qui équivaut à presque un
quart de la population totale estimée dans cette mer. Les stocks de
cabillaud, mais aussi de sole, de plie, de merlan et d’aiglefin y sont
aujourd’hui proches, voire en dessous, des limites biologiques sûres.
C’est aussi en mer du Nord et dans la Baltique que se trouvent les routes
de navigation les plus empruntées au monde. 200.000 navires y croisent
tous les ans. Un accident peut avoir des conséquences dramatiques pour
les ressources halieutiques. Fin avril 2004, les Nations unies ont toute-
fois fait de la Baltique une “zone maritime particulière sensible”, obli-
geant un contrôle plus sévère de la navigation.
Pacifique nord,
fief des Japonais
Chasseurs baleiniers par
excellence, les Japonais
chassent bien sûr dans
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Pacifique
sud, le
thon
convoité
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Après avoir
Asie du sud-est et Amérique latine, notre gourman- écumé les mers
dise pour les crevettes menace les écosystèmes de l’hémisphère
Les crevettes sauvages sont pêchées dans les filets des chalutiers raclant Nord, les flottes
les fonds océaniques. La situation est telle les crevettes ne sont plus dispo- de pêche sont aujourd’hui de plus en plus présentes
nibles en quantités suffisantes pour satisfaire la demande croissante des dans le Pacifique sud. L’un des poissons les plus pri-
consommateurs européens et américains friands de scampis et autres sés y est sans aucun doute le thon. Plus de la moitié
gambas. Résultat, les aquacultures de crevettes fleurissent le long des de l’offre mondiale de thon, soit 2 millions de tonnes
côtes d’Asie du sud-est et d’Amérique latine, dégradant sévèrement les par an, provient de cette région. La situation est telle
écosystèmes de mangroves caractéristiques de ces régions. que l’avenir de ce poisson est compromis.
DOSSIER
“Meilleur respect des règles
et plus grande transparence”
pêche. Ceci nécessite une série de mesu-
res qui doivent d’abord voir le jour, puis
être mises en œuvre. Entre autres: un
arrêt des pêcheries effectuées hors des
règles (on parle ici des pêches illégales,
non déclarées et non réglementées ou les
fameux pêcheurs pirates). On estime que
25 à 50% des prises sont effectuées par
ces derniers. Comment arriver à une
bonne gestion si autant de pêcheurs
bafouent systématiquement les règles? Il
faut aussi beaucoup plus de transparen-
ce. Greenpeace plaide par ailleurs pour
un réseau mondial de réserves mariti-
mes, fermées à la pêche. Ces réserves
doivent permettre aux stocks de poissons
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Les problèmes liés à la surpêche d’un mauvais contrôle. La réponse des GPM: que faire contre les pêcheurs
pêcheurs face aux stocks de poissons qui pirates?
sont dramatiques. Quelles sont les
s’effondrent? Ils déplacent le problème GJG: nous l’avons dit, beaucoup de
ébauches de solution que Green- (ils pêchent dans d’autres régions et pêcheurs bafouent les règles. Ils font par
peace propose? Nous avons posé exploitent de nouvelles espèces) et déve- exemple enregistrer leur flotte dans des
loppent de nouvelles technologies (filets pays qui ne sont pas signataires d’ac-
la question à Gert Jan Gast, char-
de pêche encore plus grands, informa- cords internationaux relatifs aux quotas
gé de la problématique “océans” tion satellite, sonar) pour mieux détecter de pêche. De la sorte, ils bravent les lois
à Greenpeace aux Pays-Bas. les derniers bancs de poissons et pour internationales de gestion des pêcheries.
ensuite les pêcher. La surpêche n’est pas Il est temps que les gouvernements
uniquement un problème des pays riches réagissent. Ils peuvent par exemple faire
Greenpeace Magazine (GPM): la pêchant à bord de grandes flottes. La plu- pression sur les navires sous pavillon de
(sur)pêche est-elle à ce point un fléau? part des zones côtières sous les tropiques complaisance. Ils pourraient refuser,
GJG: oui. La pêche est le principal pro- sont également surexploitées par les dans leurs ports, tout poisson provenant
blème qui affecte nos mers et nos océans pêcheurs locaux, travaillant à plus petite de ces navires pirates et bloquer les im-
(il y a aussi les changements climatiques, échelle. En conclusion, le drame de la portations. Mais bien sûr, pour ce faire, il
la pollution, la destruction de l’habi- pêche – où que l’on se trouve – c’est un faut d’abord plus de transparence…
tat…). Selon les estimations de l’Organi- manque de gestion cohérente.
sation des Nations unies pour l’Alimen- Réduire les prises accessoires
tation et l‘Agriculture (FAO) (4), 75% des Vers la création de réserves
stocks commerciaux de poissons sont maritimes GPM: et comment réduire drastique-
pêchés, surpêchés ou épuisés. Les cau- ment les prises accessoires?
ses? Une mauvaise gestion des pêcheries GPM: et que propose Greenpeace? GJG: en revenant d’une part à des
résultant de compromis politiques fai- GJG: Greenpeace demande une gestion méthodes de pêche plus classiques,
bles, des quotas de pêche trop élevés et plus durable de toutes les formes de occasionnant moins de prises accessoi-
mer. Cette interdiction est en vigueur c’est que les communautés côtières, lar-
depuis 1992. Greenpeace a aussi contri- gement dépendantes de la pêche, notam-
bué au code de conduite de la FAO pour ment dans le Sud, puissent pêcher en
une pêche responsable ou encore au plan priorité dans leurs propres eaux territo-
d’action de cette même FAO contre les riales.
pêches illégales, non déclarées et non
réglementées. GPM: informez-vous les communautés
locales des dangers de la surpêche dans
GPM: la solution passe-t-elle aussi par leurs régions?
une pêcherie à plus petite échelle? GJG: oui. Près des côtes pacifiques de
GJG: la pêche à petite échelle est souvent l’Australie par exemple, Greenpeace
moins destructrice. Néanmoins, la pré- informe activement la population locale
sence d’une foule de petits pêcheurs sur les risques d’épuisement des stocks
© 2004GREENPEACE/ROGER GRACE