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Restrictions d’eau et mesures administratives

Si les ICPE n'ont pas d'arrêté préfectoral spécifique à mettre en œuvre pendant une canicule,
elles doivent toutefois prendre des mesures concernant la sécheresse, quand la préfecture
annonce des restrictions d'eau.

Il n'existe pas à proprement parler de mesures pour prévenir la canicule dans les installations
classées pour la protection de l'environnement (ICPE) puisqu'elles doivent prévoir ce genre
d'aléa climatique dans leurs études d'impact qui envisagent les conditions normales et
exceptionnelles. Toutefois, la canicule de 2003 ajoutée à la sécheresse a révélé une situation
explosive, notamment en Ile-de-France où avaient lieu de grands travaux sur les barrages de la
Marne. Ces phénomènes ont poussé les autorités à mettre en œuvre le plan sécheresse dans les
ICPE, commencé en 2004. «Nous avons dû réfléchir à la possibilité de mettre en œuvre des
restrictions d'usage pour éviter l'assèchement et la pollution de petites rivières sensibles»,
explique Karoly Vizy, chargé de mission eau à la Direction régionale de l'industrie, de la
recherche et de l'environnement (Drire) d'Ile-de-France.

Les Drire ont donc procédé à une sélection de sites en fonction de leurs prélèvements d'eau ou
de leurs rejets dans les rivières. Une quarantaine d'ICPE a été retenue, dans la région
parisienne, notamment dans le secteur de la sidérurgie, des usines de sucrerie, de
l'agroalimentaire, des traitements de surface, ou des blanchisseries très actives l'été étant
donné la forte activité de l'hôtellerie. Les arrêtés préfectoraux complémentaires pour chaque
site industriel retenu contiennent les valeurs des seuils de déclenchement de l'action
sécheresse et le plan d'actions à mettre en oeuvre.

Trois seuils ont été déterminés. Le premier, le seuil de vigilance, correspond à une phase de
sensibilisation des employés par les exploitants. Le second, le seuil d'alerte, correspond à
l'interdiction d'arroser les pelouses et de nettoyer les véhicules, à la vérification du bon
fonctionnement des équipements de traitement des effluents et à la réalisation d'un
programme de réduction de la consommation d'eau de 10% si possible. Le seuil d'alerte
renforcée doit amener à la mise en œuvre du programme de production modifié et
l'interdiction de tout rejet en cas de défaillance des dispositifs de traitement des effluents.

La réglementation demande également aux exploitants concernés l'élaboration d'une étude


détaillée des activités nécessitant de l'eau, avec une différenciation entre les usages vitaux
pour l'installation et les secteurs sur lesquels ils peuvent faire des économies. Cette analyse
peut permettre aux industriels de dépasser les mesures sécheresses réglementaires ponctuelles
pour des mesures permanentes de diminution des consommations. Toutes les études n'ont pas
encore été remises, pour l'Ile-de-France, seulement un tiers des dossiers est arrivé sur le
bureau de la Drire depuis le début du plan en 2004. Toutefois, les échéances ont été
échelonnées jusqu'en septembre 2005.

En fait, pour certaines ICPE comme les blanchisseries, les analyses de consommation et les
actions pour réduire la consommation d'eau ne sont pas difficiles à mettre en place car elles
peuvent facilement relever et chiffrer leurs coûts d'utilisation de l'eau, de lessive, d'énergie et
de redevance pour la pollution. «Cela peut même induire des bénéfices économiques:si les
blanchisseries essaient d'optimiser les trois premiers postes, cela va avoir un effet de baisse de
la redevance. Mais ce n'est pas le cas pour toutes les ICPE», poursuit Karoly Vizy. Dans le cas
de la suppression d'un système de refroidissement en circuit ouvert pour un système en circuit
fermé, l'exploitant réalise des économies d'eau de refroidissement mais augmente sa facture
d'électricité.

Néanmoins, pour les exploitants d'autres ICPE comme les industries traditionnelles, les
solutions sont plus difficiles à mettre en œuvre: leur ancienneté rime souvent avec diversité
des sources de prélèvement et donc une difficulté pour bien appréhender les opportunités
d'optimisation. Actuellement, la région parisienne n'est pas encore touchée par des restrictions
d'eau même si la vigilance est de mise, notamment dans le département de Seine-et-Marne qui
compte de nombreuses rivières avec de faibles débits et des industries anciennes fortement
consommatrices d'eau.

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