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Dans le registre qualitatif, l’édition 2007 de la très populaire Biennale de Lyon tente,
par une approche qu’on pourrait qualifier de bottom up, de révéler les figures qui vont
marquer la décennie, en donnant carte blanche à quarante-neuf commissaires pour
introduire leurs artistes phares.
Personne ne conteste que la mise sur le marché d’une œuvre soit une chose
importante pour l’art et pour l’artiste. Mais doit-on pour autant négliger l’acte de
création ?
Si les biennales de Venise, Basel et autre lancent les œuvres sur le marché, et que
les FRAC, au moins en France, bâtissent des collections en rapport avec ces
événements, ne faut-il pas également, en amont, que des institutions rendent
possible, telles des maternités, la mise au monde des œuvres à venir ?
Il doit maintenant être clair que le Centre de Création << electrobolochoc >> a en
même temps une organisation de laboratoire vivant transdisciplinaire où
l’expérimentation est première, et en même temps un programme de recherche
structurant l’expérimentation et visant à la compréhension théorique de son
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© Veauce Populi, mai 2008
Une question pourrait être de savoir si ce nouveau genre d’institution est d’avant-
garde ou non pour la culture de demain : nous le croyons fermement et ne pouvons
qu’affirmer notre conviction que l’approche séminale, fondamentale pour faire surgir
une énergie nouvelle, en amont de toute création, gagne à être saisie dans
l’approche logique, fondamentale pour inscrire cette énergie nouvelle dans une
histoire symbolique.
Est-ce que ce Centre de Création n’existe pas déjà ? La Factory a été évoquée. On
peut mentionner aussi l’utopique Abbaye sans cloche de Rabelais, l’Abbaye de
Thélème imaginée à la fin du Gargantua, où des jeunes gens des deux sexes se
gouvernent eux-mêmes par l’affirmation de leur volonté propre suivant la devise du
lieu : « Fais ce que tu voudras ».
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© Veauce Populi, mai 2008
En s’appuyant sur les différentes pensées évoquées il s’agit d’abord d’adopter une
approche spéculative, conceptuelle, classique en philosophie ou en logique, qui
dégage des cadres conceptuels vides mais structurants. Il s’agit ensuite de recourir à
une attitude phénoménologique se tenant au plus près de l’activité créatrice telle
qu’elle est incarnée chez ceux qui se revendiquent créateurs : les artistes, penseurs,
y compris les scientifiques, danseurs, musiciens et autres (architectes, créateurs
d’entreprise), sans exclusive. Méthodologiquement, nous nous inscrivons donc dans
ce que Jacques Theureau, théoricien chercheur du CNRS, a thématisé sous le
programme de « Cours d’action »1. L’attitude spéculative fournit des cadres
conceptuels vides qui, pour valoir dans le réel, doivent se fonder dans des pratiques
analysées par le cours d’action.
Plusieurs problématiques s’offrent à l’examen qu’on peut classer suivant deux axes :
l’un longitudinal, l’autre vertical.
1
Theureau, J., Le cours d’action, 3 tomes, Toulouse, Octarès, 2004, 2006 et sous presse.
2
Duquaire, P.-V., Le problème de l’identité sous son double aspect subjectif et objectif, Nice, 2002, pp. 28-32.
3
Anzieu, D., Le corps de l’œuvre, Paris, Gallimard, 1981, pp. 91-211, et particulièrement 95-130. Cf. Duquaire,
P.-V., « L’analyse du processus créatif : St Thomas, Deleuze et Anzieu », Electrobolochoc IV, 5 mai 2008, à
paraître.
4
Duquaire, P.-V., « Programme d’expérimentations séminales sur la création », in Electrobolochoc 2005-2006,
Etroussat, Zuma Création, pp. 11-22.
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© Veauce Populi, mai 2008
La sécrétion : traduit l’activité de frottement du sujet avec le monde ; elle laisse des
traces et, ce faisant, indique les formes d’acceptation ou de rejet du monde. Référant
à la puissance propre de la singularité du sujet, la sécrétion procède comme une
sélection originaire qui, si on y regarde de près avec Bernard Stiegler – reprenant
5
Husserl, E., [1913], Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures,
Paris, Gallimard, 1950, § 35. & Merleau-Ponty, M., Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945, p.
XVI : « La vraie philosophie est de rapprendre à voir le monde ».
6
Husserl, E., [1905], Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps, Paris, Puf, 1964, §§
12-24
7
Husserl, E., [1929], Méditations cartésiennes, Paris, Vrin, 1931, § 38.
8
Nasio, J.D., Le Fantasme, Paris, Payot, 1992, p. 49, et Moulinier, D., Dictionnaire de la jouissance, Paris,
L’Harmattan, 1999, p. 195 : « Ce que j’appelle jouissance au sens où le corps s’expérimente est toujours de
l’ordre de la tension, du forcement de la dépense, voire de l’exploit » (Lacan cité par Moulinier).
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Lacan, J., Encore, Paris, Seuil, 1975, p.98.
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La sépulture : traduit le restant anonyme issu d’une sécrétion qui s’est séparée du
processus d’existence de leur auteur. C’est par exemple le tableau qui va prendre
place dans l’exposition de l’artiste peintre : il ne lui appartient déjà plus. Il y a une
coupure avec le processus d’engendrement. La sépulture, c’est l’œuvre en tant que
processus achevé qui se replie comme un signe, avec un titre, une date et des
dimensions. La sépulture circule entre les mondes et entre en ligne de compte dans
le façonnage de l’existence collective ; son usage est social. Elle devient objet de
discussion, objet d’échange, objet de désirs et de spéculation. En tant que l’œuvre
est prothétique, elle relève du système technique qui forme, avec le système
psychique et le système social, une individuation « à trois brins » autant constitutive
du Je que du Nous12, revêtant ainsi un caractère politique. Résultante de la
sécrétion, l’œuvre « perce le mur » des stéréotypes et participe de ce que Beuys
appelle la sculpture sociale13.
10
Derrida, J., Marges de la philosophie, Paris, Minuit, 1972, p. 24. Donnons ici une définition qui nous semble
parfaitement éclairer ce néologisme conceptuel cardinal dans la philosophie de Derrida : « La différance est donc
la formation de la forme », in De la grammatologie, Paris, Minuit, 1967, p. 92.
11
Cf. Derrida, J., De la grammatologie, Paris, Minuit, 1967, p. 96.
12
Stiegler, B., De la misère symbolique, t. 2, Paris, Galilée, 2005, p. 197.
13
Ibidem, p. 246.
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Chaque plan sera sous la responsabilité d’un curateur mandaté pour mener à bien
une politique culturelle singulière qui devra tenir compte des autres plans et s’afficher
comme novatrice dans son champ de référence. Un budget global sera divisé selon
les besoins de chaque plan.
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© Veauce Populi, mai 2008
5. Principes structurants
6. Calendrier prévisionnel
8. Lieu
Auvergne ou Rhône-Alpes
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© Veauce Populi, mai 2008
9. Partenaires
A. Publics
Ville
Conseil Général
Conseil Régional
DRAC
UE
B. Culturels
Universités
ENS
ATP
FRAC
Vidéoformes
Creux de l’enfer
Les subsistances
BF 15
C. Financiers
D. Autres
Fondation Bullukian
Warhol Foundation
10. Indicateurs
ETAT :
Budget 2007 : 380 Mds€
Culture 2,688 Mds€
REGION AUVERGNE
Budget 2007 : 500 M€
Culture sport et loisirs : 18 M€
REGION RHONE-ALPES
Budget 2007 : 2,2 Mds€
Culture et sport: 88 M€
DEPARTEMENT DE L’ALLIER
Budget 2007 : 424 M€
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Culture : 8,3 M€
DEPARTEMENT DU RHONE
Budget : 1,652 Mds€
Culture et sport : 80 M€
DEPARTEMENT DE L’ESSONNE
Budget : 1,17 Mds€
Culture, sport et loisir : 10 M€
VILLE DE LYON
Budget 2007 : 854 M€
Budget culture : 94 M€
Budget arts plastiques : 1,15 M€
MOULINS COMMUNAUTE
Budget 2007 : 36 M€
Budget enseignement, sport, culture : 2,8 M €
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Curateurs pressentis
Guillaume du Boisbaudry
Grégory Bonnault
Catherine Duquaire
Paul-Victor Duquaire
Dominique Martin
Alessio Moretti
Maïté Vissault
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