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EXCELLENCE
COMMUNAUTÉS SCIENTIFIQUES
RÉSIDENCE DE CHERCHEURS
www.rfiea.fr
SOMMAIRE
ÉDITO
par Jacques Commaille, président du RFIEA | p. 3
ÉVÉNEMENTS
Institut d’études avancées de Nantes
Retour sur l’inauguration de l’Institut d’études avancées de Nantes
du 23 au 27 février 2009 | p. 4
Concurrentes et complices : mémoire et histoire
Par Étienne François, fellow à l'IEA de Nantes | p. 5
Une année au Collegium de Lyon | p. 6 et 7
PERSPECTIVES
Institut d’études avancées - Paris
Par Cristiana Mazzoni, coordinatrice du programme de recherche « Paris Métropoles en miroir.
L’Île-de-France comme région métropolitaine » revient sur le bilan de l’atelier qui s’est tenu du
16 au 20 mars 2009 | p. 8 et 9
QUESTIONS À…
Yvan Rose, linguiste, spécialiste de l’acquisition de la phonologie chez les enfants et fellow en rési-
dence au Collegium de Lyon | p. 10 et 11
CANDIDATER
Institut méditerranéen de recherches avancées, Marseille
Suite à l’appel à candidatures lancé en mars, l’IMéRA accueillera ses premiers résidents
à l’automne 2009.| p. 12
La condition humaine des sciences
Par Pierre Livet, chargé de la programmation des activités scienctifiques de l'IMéRA | p. 13
AGENDA ET FELLOWS | p. 14
INFORMATIONS PRATIQUES | p. 16
Dans le cadre des Pour relever ce défi, les sciences sociales ont
manifestations accompagnant multiplié les efforts d’analyse, de différenciation et
son inauguration, l’Institut de déconstruction. Faisant de la mémoire un objet
d’études avancées de Nantes a organisé le 27 février un d’étude, elles en ont reconstitué les mécanismes et les
débat autour des rapports entre mémoire et histoire. recompositions permanentes, leurs conditions et leurs
Dirigé par Ali El Kenz, professeur de sociologie à acteurs, leurs implications et leurs retombées. Elles en ont,
l’université de Nantes et « spiritus rector » de l’IEA, enfin, relevé les convergences et les interactions. L’histoire
ce débat a fait se rencontrer deux historiens travaillant dépasse la mémoire et peut la relativiser, mais la mémoire
tous deux sur la thématique de la mémoire, Ibrahima l’englobe et la légitime. Car si l’histoire est affaire de
Thioub, professeur à l’Université de Dakar et spécialistes, le rapport au passé est l’affaire de tous.
actuellement chercheur-résident au Wissenschaftskolleg
de Berlin, et Étienne François. Avec la mondialisation, le débat entre mémoire
et histoire est certes entré dans une phase nouvelle et a
Partant de deux objets d’étude différents, la pris des dimensions jusque-là inconnues. Mais en termes
mémoire africaine pour Ibrahima Thioub, et la mémoire de bilan, un constat demeure, dont la formulation la
européenne pour Etienne François, ils ont, l’un comme meilleure a été proposée il y a près de deux millénaires
l’autre, relevé la forte valorisation dont bénéficie la par Augustin de Bône, un africain qui a influencé de
mémoire depuis un bon quart de siècle. Un peu partout, manière décisive la culture européenne : magna vis est
et pas seulement dans le langage courant, la mémoire memoriae, grande est la force de la mémoire.
prend la place de l’histoire et la supplante ; érigée en
impératif éthique, elle se voit investie d’autorité, tandis
qu’à l’inverse l’oubli est voué aux gémonies (alors même
qu’il est constitutif de la mémoire). Cette valorisation,
ont-ils également observé, va de pair avec l’importance
croissante prise dans les dynamiques mémorielles par les
dimensions transnationales et transcontinentales.
• Wendy Leeds-Hurwitz,
ALLER PLUS LOIN :
spécialiste en communication et
en linguistique, bénéficie d’une WWW.COLLEGIUM-LYON.FR
résidence de février à juillet
2009. Titulaire d’un doctorat de
l’université de Pennsylvannie,
Wendy Leeds-Hurwitz enseigne
la communication à l’université
de Wisconsin-Parkside aux Etats-
Unis. Ses travaux de recherche,
qui se situent à l’intersection de
l’anthropologie, de la linguistique
et de la communication
s’articulent à Lyon autour de
l’étude de la construction sociale de l’interdisciplinarité.
Vos recherches portent sur aspects de cette théorie. Mon approche est pragmatique :
l’acquisition de la phonologie il est clair que personne ne peut nier que l’humain possède
chez les enfants. Pouvez- une faculté extraordinaire pour l’apprentissage et l’usage
vous expliquer quelles sont les différentes étapes de du langage. Une très grande question demeure, par contre,
l’apprentissage de la langue chez le jeune enfant ? sur la façon de caractériser cette faculté et de comprendre
de quelle manière elle s’intègre au reste de l’appareil
Cette question est centrale à ma recherche actuelle cognitif de l’humain. C’est cette question qui m’intéresse, et
au sein du Collegium. Selon les derniers développements que j’aborde du point de vue de l’acquisition.
dans ce domaine et, de manière plus hypothétique dans
mon travail toujours en cours d’élaboration, l’enfant doit Vous avez étudié l’acquisition de la phonologie
d’abord décoder le système de sons de sa langue (par chez le jeune enfant dans plusieurs langues. En tant
exemple, quels sont les sons ? Dans quels contextes se que spécialiste de la prosodie, avez-vous constaté
retrouvent-ils par rapport à d’autres sons ?) pour ensuite des différences dans l’acquisition du langage selon
acquérir un vocabulaire. Une fois ce vocabulaire précoce la langue ? Ou au contraire, constatez-vous des
acquis, l’enfant s’en sert pour découvrir les aspects plus similitudes dans les mécanismes d’apprentissage ?
subtils de sa langue, comme les relations entre les mots au
niveau de la syntaxe. Les mécanismes sont essentiellement les mêmes.
Par contre, les langues cibles, qui comportent toutes des
Quelles sont vos méthodes d’observation et particularités distinctives, ont une influence sur la manière
d’analyse ? Dans quelle filiation thématique et dont ces mécanismes se manifestent. L’enfant qui apprend
conceptuelle rattachez-vous vos travaux ? par exemple l’anglais a tendance à associer le début des
mots avec la syllabe accentuée, peu importe où elle se situe
Mon travail empirique se fait à partir d’études dans le mot. Au contraire, celui apprenant le français – une
longitudinales de productions langagières chez des langue dont l’accent se situe généralement en fin de mot
apprenants en bas âge. Celles-ci couvrent généralement ou de phrase –, perçoit ses premiers mots à partir de cette
entre une et quatre années de productions et souvent à syllabe finale accentuée. Nous pouvons constater par cet
partir du moment où les enfants produisent leurs premiers exemple que l’accent est central aux apprenants des deux
mots. D’un point de vue thématique, mon approche est langues, mais que la position de celui-ci dans chacune des
assez générale dans le sens où elle est reliée à des facteurs langues influence leur acquisition.
influençant l’acquisition (tels que la perception des sons
et combinaisons de sons, le stockage des mots au niveau Pouvez-vous déjà en tirer des conclusions ?
du cerveau), ainsi qu’à des aspects physiologiques et
moteurs reliés à la production de ces mots. D’un point Oui, mais toujours avec cette prudence nécessaire au
de vue conceptuel, mon approche peut être qualifiée progrès scientifique. Mes travaux actuels suggèrent que
de générativiste au sens large du terme : je m’intéresse l’enfant évolue depuis une acquisition relativement concrète
à la notion de faculté de langage, laquelle permet de des mots de sa langue, en formes disons mémorisées, vers
différencier l’être humain de toute autre espèce animale. une analyse plus abstraite et grammaticale. Lors d’une
Plusieurs débats actuels, importants à mon avis, remettent phase avancée de ce processus d’acquisition, il saura
en question cette approche. Toutefois, ces débats sont en effet diviser un mot en plus petites parties comme
souvent biaisés par de mauvaises conceptions de certains des morphèmes (par exemple les préfixes, racines et
Lieu de résidence
CANDIDATER DANS UN INSTITUT
et de rencontre
situé au coeur de
Chaque IEA offre des résidences de recherche
Marseille, l’IMéRA est le moteur d’un projet intellectuel
d’une durée conséquente (jusqu’à une année
de longue haleine : construire l’interdisciplinarité future
académique) et au cours desquelles les chercheurs
en favorisant les échanges entre chercheurs de différentes
invités, libérés de leurs contraintes d’enseignement
disciplines, origines et générations. L’institut accueille
et d’encadrement, effectuent leurs travaux en
des scientifiques issus des sciences humaines et sociales
toute indépendance dans un climat de réflexion et
comme des sciences dites « dures », et associe des artistes
d’échange. Les chercheurs en résidence bénéficient de
à ses activités, afin de stimuler des échanges novateurs
logements, d’espaces de travail et de sociabilité mis
qui permettront de dépasser les limites disciplinaires et
à leur disposition. Un accompagnement logistique et
de mettre l’accent sur la condition humaine des sciences.
financier leur est proposé, ainsi que la possibilité de
L’IMéRA est méditerranéen dans la mesure où il souhaite
participer, dans le cadre de séminaires, colloques ou
accueillir de manière privilégiée des chercheurs issus de la
conférences, à des réflexions avec d’autres chercheurs
zone méditerranéenne.
et de nouer de nouvelles collaborations. Chaque
IEA jouit d’une pleine autonomie scientifique et est
Pour permettre la rencontre des interrogations,
responsable de la sélection des chercheurs invités.
des pratiques et des méthodes des différentes sciences,
Principalement consacrées aux sciences humaines et
l’institut a choisi de questionner les notions les plus
sociales, les invitations − individuelles ou collectives −
courantes et les plus fondamentales de la recherche. C’est
accordent, en fonction de la politique scientifique de
ainsi que la notion de crise est explorée et déclinée depuis
chaque institut, une place aux sciences du vivant et aux
octobre 2007 à travers ateliers, rencontres-débats et tables
sciences exactes. Pour tout renseignement sur les appels
rondes.
à candidatures : www.rfiea.fr
L’IMéRA a lancé en février 2009 son premier appel
à candidatures, destiné aux chercheurs de toutes origines
disciplinaires ainsi qu’aux artistes prêts à s’associer à
un travail collectif sur les nouvelles interdisciplinarités.
La première réunion plénière du conseil scientifique
de l’IMéRA, présidé par l’historien italien Giovanni
Levi, a permis de sélectionner fin avril les cinq premiers
chercheurs invités, dont trois rejoindront l’IMéRA dès
l’automne 2009.
IEA-PARIS
Stella GHERVAS, histoire
Carola HEIN, architecture et urbanisme
Dieter LÄPPLE, économie et sociologie
Giannenrico PAGANINI, philosophie
Wanding REN, science politique
Boris WISEMAN, anthropologie
COLLEGIUM DE LYON
Président : Olivier Faron
15, parvis René-Descartes – 69007 Lyon
T : +33 (0)4 37 37 66 50
marie-jeanne.barrier@collegium-lyon.fr
www.collegium-lyon.fr
INSTITUT MÉDITERRANÉEN DE
RECHERCHES AVANCÉES, MARSEILLE
Président : Robert Ilbert
2, place Le Verrier – 13004 Marseille
T : +33 (0)4 86 67 21 08
contact@imera.fr
www.imera.fr