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CHAPITRE I” LA RENAISSANCE ET LA NATURE MORTE Les marqueteries Ly 4 dans !'Italie dir Quattrocento une exrégorie de monuments art 4 laquelle les historiens a’one pas attaché Vimporance qu’elle mérite, Ce sont les margueteries de bois colorés, eayres souvent admirables. Tur technique tient de ia mosaique, mais leurs effets visent & ceux dela peintere, Ainsi la marqueterie nous renstigane sur les tendances contemporaines de cet art dont elle dGpend et quelle refitee. Des peintces cacelleats cont pas dédaigné de fournir des modeles aux décoretions en bois : Fiero della Francesca, Sendo Botticelli, Alessio Baldovinstti, J.orcnzo Lotto, Les margneteuss eus-mémes, en interprétast les Cartons scl les fois de lear echnique cede leur atte, se sont plus uae fois mocties des artstes une rare envergure. Les noms de Lorenzo et de Cristofore Canoz7i da Lendinara, de Baccio Pontelli, de Giuliano et de Benedetto da Matano, de Fi Giovanni da Verona et de Psa Vincenzo dell Vaeche ne doivent pas manquer de peraitre dans un récit, méme bref, de Vhistome de la peintute italienne du Quattrocento. Vaseti dit que les origines de Vart de faite des tebleaux en dois datent du temps de Brunelleschi et de Paolo Uceello, Cesti-dice du deuxiéme quart du siecle, Dans son remarquable petit livre sur les « ‘Tarsie », Francesco Arcangeli pense qu’elles ne doivent pas étre antérieures 2 1459 envison. Mais nous sommes trts mal renseignée sur la asture exacte des travaux des grands « macstti ci legname » contem- outns de Bruneleschi ei et posible que Vasa! at apres tout mison @), On ne sana, en tout cs imaginer de milien plus favorable A la nouvelle oxentation vers le tromperoxil du décor en moral ges Patmoepre des atelies oceuris Jes plus avanus, ot ls problemes du volume ede ape captivaient les esprits. Tas tableare *Uecllo — levers formes et lears contours gécmétriquement siepliies, Teurs lumigres e¢ leurs ombres schenratisées, leuts teintes plates qui sont ausant de plans dans Vespace — ressemblent singulibrement aux plus anciennes des marqueteries conserves, celles des fréres Lendinaca aa Dome de Modine. Si les Lenclinara dépendent directement de Piero della Francesca, on ne sent pas moins chez, eux des traditions qui remontent 4 Paolo. Certaines peintures de celaivei, la Pridelie da Miracle de 30 7 Hsia pox exeraple (Galesic &’Urbin), pouresient Bice tmaspostes ea marqueteris sens Ghee déform dans leur fier essentiel. Ec toutes les fois qufoa renconue un moi gui annonce le repertoire des marqustoties, c'est dans V'orbe de Pindluence de Paolo ewon le trove : ainsi les natures mortes qui surmontent la Visization, mosaique A Saint Marc de Venise (°), ou les pupitres des Qsatrr Loaneebotes de Niccolo Pizzolo aux Erentitaal de Padoue. Ces marqueteries des Lendinara, qui onneat Jes stalles duu Dome de Modene et qui furent exéentées ette 1463 et 1465, xCservent de nombreux compartimeats 4 des matures moxtes, Des livies fermés ou ‘ouverts, dont la signification, dans un décor decheeur, est rligieuse, alrernent avec des motifs qui paraissent Aepourvas Pallusion eymbolique, tel un rebor on un perroquet (®). Teur style est sévtre et limpide 4 ls fois; une lnmiére précise frappe les surfaces et ouele les contours, de soree-que tes formes apparaissent spectales et comme avoulées seulement dans leur armature géométrique Les objets sont teprésentés dans a pénomabre de petites armoires dont les portillons souvent vers nous, Noue regard les y cherche et is se matérialisent lentemeat avec une espece de grave magic. Malgié la simplicité relative de la technique, on y sent un art consommé, conscient de ses Tessourees plastiqaes. et podiiques. Lleuvre maferesse des Leodinara compontait ua décor tout semblable; était le chews du ‘Santo » ce Padoue execute entre 1462 et 1469, detruit au xvici® siecle, mais conn pat une description enthousiaste (8), On y veyait, a e6té des livses empilés ow juscaposés, ouverts ou fermés, cos chancelles dans des sébilles, des instruments de musique, des eas A Ln’ barteaus, des corbeilles remplies de poissors dont certains glissient et tombaient, Il fout croize que ces natures moties vurent un saccss imméat cas, en. 1473, Cristoforo da Lendinara rerminait daas le ebear du Dome de Parme un ensemble de marqueterie gai était une corte de séplique de celui de Modine. “Trois ans plus tard, des panncanx de nature miorte analognes appataissene dans an des hats lowe de ta Renaissance, au Palais ¢PUrbia. La, le duc Fedeeica di Mentefelico fait coursit de marqucteris los patois d'un studio. Tout ¥ est illasion (ig. 14). On y entre et on se trouve en face des pilastres canneles Gui flaaguent de grandes armoires dont les portes ouvertes laissent voir de nombicux objets, Plus bas, la parol est irouee de niches oti c’auttes objets Inisent dans la pénombre tendlis quiavencent des banquettes tur levguelles une maia disteaite a déposé un instrument de musique ou ane pices dacmare, Aillears, une baie ouvre sur les arceaux d'un portique donaant sur un immense paysage (#): aa premier plan de exte bie ast posce une corbslle de fruits ef, tout pres, wn écuseuil grigacte stanquillement une aois. On voit tout cela poriée de la mai, mais le main qui s‘avance ne rencontre pustout ue la surface soveuse des bois colorés, Dans na autse sindil fait pour le due quelques anaces plas tard, 3 Gubbio (avjourd’hui aw Mezro- poltan Muscum de New-York), V'llusion est encore plus complexe et plas éassic. L'attiste ¥-a absndoang, ba presque, Pimtation des sites vivante : 2 Urbin, ily avait le portrait de Federico, les fpures alego- riques des Vereas, Pécureail et le paysage rempli d'eau et de lumiére mobile. A Gabbio, seul un oiseau seaisse deviner dans Pombre une cage, demitre des battens sezrés, Le seuil fraacki, le prestige de ls tuture inanitaée prend une force obsédaaté, Dans eve petive chambre dose, nous somines corte esailis pat les objets et les menbles qui les abritent, Th cemblent se réyéler 4 acus dans leurs formes exseatic les, fnsoupgoanées sous les aspects que leas préte Pusage quotidiea, Nous appreaois leurs suillies et leurs ceux, et le plein poids de leurs corps. IIs peuplent souttain le silence dune vie insistante. D’aurant plas prenaat qwils Gchappent au contrale ds toucher alors quills ne cessent de coavaincre le regard, ls font que esprit engage un vif dialogue avec Ixil: quil Pétonne de découvrir tout un monde de lormes 4 Taide d'un seas dent le pouvoir ivolé est comme décaplé; cf, finalcmene, qu'il tabandoanc a /cachan: teinent de Péquivoque. La teprésentation des objets inanimés, secondeize dans la peinture, devient te bh source d'une jouiseanee exthétique ot intellectuelle, Le choix des motifs exdusivement profanes conteibue ila saisfuction de Vesprit: 4 Ushino comme 4 Gubbio les familiers du Duc et ses hates lettres pouvaient aixément déchiffor les symboles des sciences et det arts, témoins des goGts da prince, et recoaasitee let hautes distinctions chevalesescues dont il était Ger ©). On a beaucoup discuté, 2 Ia recherche des autem de ces remarquables décors, Comme iayenteut esl des cntons faa nomi le plus souvent et avec le pls de viibemblance, Francesco di Giorgio os Bowell, Ce deinier a Ge, suggére par Robeito Longhi, cr il faut evouer auven dion d ‘naits botticelliens assez frappants dans les personnages du studialo d’Urbin, on peut, dans les natures mortes qui les accompagocat, retrouver des analogies séricuses avec les livres et les instruments astronomiques BL dy Su? Angutin peine pax Botticelli & Ognissant, a Hlorence @), Fn ee qui coacere Peséentant dee trarpuseries'on Phccarde pour Bacco Doses, Mais on rs pas beaucoup sifléchi sur Porigine de la conception de ce systtme décoralifsi original (8) ots sont mk au premice tang de Dinienét a tate mone gt lc paysnge tates Tun ek Paste ce ae indépencants, Les siudoli présentent toute une architecture feinte qui abrite des objets ou cul Sowvre 4ur vn paysage eau ct de montagne, me de grandioses bitisses classicues. On y voit aussi une corbellle de fruits et un écureuil en train de manger. ‘Tons ces motifs, Pun aprés Pautse, sont ceux des peintares décora. tives antiques du Sccond ct du Quatriéme Style. Comparcz les faux pilastres et les fences comniches de Pompel 4 teox d'Usbin oa de Gubbio et cette winoite letnde par ces piles sjoanien eect aes den colonnes au-deus d'un entablemect seillant (fig. 153 ot fg. ta). Remplacez les tableaus représentant des niches avec des natures mortes, figurés avec leuts volets ouverts, par des amacizes aux porillons feteobals ot slants (ig. 12 ct 8g. 14). Songer no paysages miles de Vises aehtteonaras mux potelieg de fruits accompagnées cfanimaux vivants et placées 4 Pavant-plan duce fenétre on dans vine embrasure, tout 4 fat comme © Uibin (lg. iy et Ap. 10) Vow autor b une set anslouies cere Concnten commune — calc dan decor puree en aompelcl nlsant la nature mors ee papeage alae achéve de rendre fort troublante. Le milieu de la cour d’Urbia ect butmaniste par excellence. La yoloaté de Singpiree des Anciens ne saursit y somprendre, Mais il convient de se rendre compte de quelle seasiire ee dans quelle mene seve inspicnion «pn sewer Faves supposer aac ls Reems oot aan les décors d'Urbin aicat vu des peintures antiques ? Une telle experience m'était guéce exchie ves 1475 Une quinzaine dannces piss tad le einere Morto da Pulte venrermers sous tase pour copies aes Pace tures et des mosalques 4 Rome et datis de nombrcuses localices de la Campanie. Tl e& parfaltement cence: ‘able que tous les elements des tnarqucteris sent te sugges, un vn, far des polatces apeenee Rene Jes maines, Ce qui me parait certain c'est que la conception elle-inéme de Ge dévor parietal en teonipe tll ‘ent de Redguite, lille « pu etre dedulio des tmgments de decomton cotta ot cenit ee i Tnctore dun tote ates ou latin, drone deserption Ue decoraions muds, tle qiron em Hosre late Vitsuve, dans Pling, dans Lucien ou dans Philostrare, Nous ne conmaissons pas ayjourdhui tous les testes endiques quasaient pu conookor des humaaitcs de la tour @Usbin ater lameines Ie akeee si recherche du sted ducal, Philostrate, prt exemple, nc mentionne-til pes des descriptions de pein= tures que « autres ont fait avant moi?» Les hommes dv xr siecle pronciene de guandes iberes avec kes modéles antiques. Tls avaient un sentiment aigu de leur époque, ils faisaient un choix arbitealre aos It tdsons da passé quis oe fniesantseanuscer spe dans lames telears me poec boei Bee particles, « cas saci doutc, soperde des since er peutae aussl des poninaee mabeess eal 1S Souplesahosettes quillen a tides cont plus quiun save our e hime antincs Pet car ees nS de Gubbio ine parsnsent select ce que is tummnises @Uibin, pecs Ce ethne copied Seen déror cigne chun Cost moderne Crest un apport essentie] des: matqueteries que avoir promu la nature morte et le paysage au tan; desajerindépendantct cde es avois lompaatomen cles ant es eglses et lee pals Ls decry cee tuelle de créer ces deus gentes nouveaux de peinture est done le fait de Phurnanitme italien du ave stele se "on, comme le xepetent tous ls tees, une exttion du Nowlet pusopcemsement ces Pare Bisse cece ment au sidcke suivant, La grande tue panoramique du siadlole thin (1476) le paysage sacl des iar 4e- teres de Modéne om de Lucques (1488) sont de plusieurs décades antéricurcs aux paysages puts qu'on Vetta Sa Hache 1 Ges pda ee pees ove Me ree ee Pee a Ik prise de contact dese entze la peintute famnnce at a pinta tiene, Convent ices ccgiee vee Hc, umanistes. Tous leurs éléments sont préparés de longue date clans Pécole eyckienne et Bosch semble sur le point de rendre le paysige indépendant. Mais une telle décision éehappe 2u demic? and points Pespsit médiéval. Pile est Papanage des ltalicns, ccéareurs infitigables de types et de themes, et elle leur est inspirée par leur héritage antique. Loreque bientst Panties gentes indépeodants appacaitront, ce sera en Iealic: ct non en Flandre. Cest Ia qu’on vetta dans les gravures les premiers sujets animaliers, ces Tuttes animus deivces des tnensigques antigues tprésentat ces sebnes leche CS), Coa leg pence verta les premiers vases de fears ct cela sous le pinceau des décoratenrs qui ne lakzient quiaterpeéie ler grotesques dela Maison Dorée de Nécon (), Il est petmis de croize que la fragmentation de la peinture endivers genes n'est quun aspect da roncuveau dela pence antiques qule conenpond! Als coneerton 32 sationalisée du monde, ptopagée par les humanistes, Les sopéentrionaus, naturulistes et spécialistes @instiner, s'y adonnerone aussitét avec des résultats brillants. Ils en sont les vittucses, non les eréatcurs. Mais cela’ est le sujet de tour un livre, ua fort beau sajet. A rogarder dle pits les natures monies des macqucteries, on y gemarque deus catactiter + une puissante tradition purement italienne et une certains contamination par J'esprit nordique. Le motif de la niche aux objets peinte en trompeParil dans un décor pariéral est conan en Tralie depuis Tadeo Gaddi, novs le savons maintenant grice a Pobsetvation de Tolnay (8), La maryueterie 4 remplacé simplemeat fa fresque dans ua syteme décoraitillusionniste césiré de Vaatiqaie (8) Te style des marqueteres ext ake esceatillement italicn, tel qu’ll ne pouvait Saffirmer yue dans Pentourage de Piero della Francesca. Une clatté toute latine ordonne leur composition; les volumes sont défin's avec une pureté géométricies la perspective tigourcuseinent scientifiqze, inspicés de Piero, difléze totalement de la perspective purement empitigue da Nord. Cela échate avec evidence dés qu’en compare un panneau @’Urbin a un motif analogue un tableau allemand du milien da xv* sitele, celui par exemple du Rotable Tucker (Gg. 2} ct 24) Pourtént, un tel rapprochement falt en méme temps soutir une espice de parenté Wesprit, II semble ave Fabondance des objets dans les ersnoies o'Unbin et de Gulpbio etn certain aflaiblisseréat du eythme monumental de leus composition éloigaent ccs natures mores ce la pute tradition ilalienne. On y peut saisit un écho du gout arecdotique dit Nord, celui qui dans les niches et les placards des Flamands et des Allemands multipbait les détails, opposait vivement lea objets les uns aux autres, smprimant & leur ensemble us caractése forcuit. A Tepoque ou se créent les marqueteries, vers 1476-1489, Usbin est un centre diniluence fiaccande, Pile y aztive A la fois ditectement. de Flandee, par Juste de Gand, et du Sod de Malic, par "Espagnol Gerreguete, qui parait venir 4 Urbia de Sicile et de Naples, aprts avoir etude Vat quasi-flamand de Collantonio er Antonello de Messine (59). Antonello luiméme, apétie de Patt flamand cn Vealic, passa trés probablement & Usbin, en 1475. Ainsi les artistes italiens, qui dossinent les cartons de marqneteries et ceux qui Tes exéeatent, travaillent dans une stmosphére flamande. Mais is ne een lmpetgnent que superficiellement, juste assez pour donner a Jeurs nawures mortes un air Pabondance et de déSordte vivant, sans diminuer leur robuste noblesse. Crest plutdt le conteaire gui apparut bient6t : le Nord se laissa inmpressionner par les marqueteries dtaliennes, Lgnorant la complexe technique des « tarsie », il s’est mis 4 la teadaire en celle de la peinture 2 Phuile qui lai était familidte. Cétait aussi plus eepéciif et bien moins eodeeus. [Allemagne méridionale qui, & tetyecs les vallées alpestces, conumuniguaic directement avec le Nord de Mealie, nous fournit des preuves irtéfutables de ces rapports Tl exisee en effet quelques tableaux septontrionanx de la. fin du set et du début du xvi# sitele si dttanges qu'on a refusé de les commenter ob qu'on a essavé d’en éluder Vexplication en. y voyant des Fragments arhitraizement découpés dans de grandes eomporitions. ua deux ne montse qu'un volume ouvert, présente sans aucun soutien sur un forid noir; le livre est va d'en have et trois de ses pages semblent tamer (ig, 26) (H) Ta style, ts inci, incique un atelies du Sud de Pllemagoe, peut Sze du Tysc. Of Ie cheur de le cethédeale de Modéne est rempli de panneaux de marqueterie ne Comporiant chic quit livre ouvert, dont les. pages tournent t qui apparae sur le fond nolt dune petite srmoire ouvert Faunce atl, parmi les ccRbres marqueteries de Santa Maria in Organo, a Yerone, commencées en 1491 par Fra Giovanni da Verona, on en voit deux qui décorent les pupitres du Inerin et qui repeésentent vn grand Antiphonaize ouvert (ig. 25). Vanalogic avec le tableau allemand est evidente et la destination de celui est des lors claite i devait décorer, Ini aussi, soit une armoire de sacristic, soit un pupitre (8) Une autre peinture. énigmatique, eonnue depuis peo de remips, montce une armoire entrebiillee qui sarmonte tne niche o& sont rangés des livses, eles boutclles, une: Geritoire (pl. 10}: On exoit pouvoir le sur le cartel atticne & une gourde une inscription allemande qui signifi + « pour le mal de dens ws sut les fermoirs dun livre, & droite, om lit elairement : « Theaus » et « Masia » (*), Ce panneau aurait donc, ainsi que V's suggéré Erwin Panoisky, formé la porte: d'une armoire de phatmacien ou de médecin; ce ine sorte d’enselpne céunissant des attributs professionnels; Jes deus inscriptions seligicuses pourtslcnt suggérer qu'l s'agissait d'une pharmacie dhospice religieux (*). Le style du tablean, plus large que celui de Pécole Hamande, dont il inspire poartant directemeat, paratt allemand, ce qui s/accorde avec Ia lan, peésumée de Vinscription, L'exécution serait & placer vers 1470-1480 enviton Ou meme ua peu pls tad. 33 Mais ce qui ne pamait pas doureu clest que Pidée dune telle déeaation en trompell zit 6é suggérse pa fo macquetsieyfullennes. fa eomposiion ou une amnoite entouverts surtout une niche simple objets est fréquence dant les marqucterics Fig. 27 et 28), Ine sansaitcependant, Cagis @ane copie directe, Gat tus les objets ct tous les ometients soa! sepleatrionaus, tandis que Pambiaace géncrale est celic ces rombrentes niches axon weit dans le fond sles tableaax Aamands ef allemancis re fr seconde meitié da ev" siécle (19), Maia Vidée de déeoses une boiseric ou un meubble d'une niche peinte en trompe-lsil ot trite clans un esprit monumental est due 4 Pte Cette pratique, les Pays-Bes ont dit la connaitee en méme temps que PAllemagne ou an pew plus tard, longus an. debut de svi" sdcl, ke contact de leur att ayer celal de Pliaie ex fe ditect Comine Ges decorttiors de meubles étaient utlcaires — caient sonvent des portes qu’on reaniait — elles ont Ge détruites par Pusaze. Les exemples qui subsietest sone devenis exttémement races 5 actusllement, oa fen connait qu'un seul Corigine fimande et il est fore tardif, C'est le Placard date de 15 38 (Ol. 11) qui porte tine signatore Camiste teetée indéchifeée (#). Co panneau éiait a Porigine, selon toute vsaisemblance, enchassé dans la porte dune armoiss servant clleméme de garde-manger ou de débaites. Son autcur est 2 chercher pzrmi ley enccesceurs immédiats de Quentin Massys. Tl xe ranproche dle Jan Sanders van Hemessen plutdt que de Mariaus van Roemerswael, dont il nofire pas le dessin manigsists, aigu ct tourmente. Depuis le début du svi sitcle, Pimitarion des mazquetesies ea peinture se rpand aussi bien dans ke Nord ce Italic qu’en Allemagne, Ts stalls d'églises, les cofires de mariage, les meubles de sactistic ou cous de pharmacie offrent alozs des vues perspectives et des narures mortet empruntées ause marqueteties ou inspisées dTelles ("), C'est de Phabitade de ces décorations illusionnistes que aait Tidée du tableau de chevalet trait en trompe Pail, celui qui, su lieu dere une fendtee ouverte sur la profondeus, siowle un feugnenc dea tat qu sembese ste eure I susie pene et le spear Lp ance ype deco fablean ceprésente une parsi ou une planche de bois verticale saz laquelle se détache le relief can objer ‘elle est la eéldbre Perdrixc de Jacopo de Barbar, date de 1904 (pl 12 et Bg. 9). Ingvar Beagstsém a cu Ie métite de la rapprocher des niarquetcries er d'échier ainsi Porigine méme ca teompe-Veil point (9). On pout ajouter que Venice, la patte de Barbati, possédait Pimpastants ensembles de merqueteries et que fa-culture picmrale état, avant méme le séjonr @ Antonello de Messine (ig. 7), famiiéxe cu tcompe axl miniature & la flirnande. Les Crivelli ot les Vivariai miuleipliteent des objets ou des fruits se détachant vivement sur wn fond gai souvent simale Ic bois (fg. 8). Voila Ie milieu artistique qui détermine entietement Ia Perdriw bien qu'elle £6" peints ea Allemagne, ot il explique on méme temps les aquascles de sujets semblables de Durer, dont Panalogie avec Touvtaze de Barbari a eu¢ interprétée & tore comme le témoi- gnage de Pinfluence du grand Allemand sur le Vénitien. I est fort possible que ce tableau compore ‘ine sgnifcation allasive, qu'il évoque, par leurs stribats, la gucsre et l chasse, ila pu faite pendant & sane Moxdoline ot am Verve, de Barbas, tableau perdu, qui aurait pu évoquer les délascemeats de la musique etds laboisson' nous aurions dune suite de panaetux coacue selon un, programme humaniste pour décorer In demenre d'un ¢ corsegiano » allemand, modeste souvenir du séudiclo ducal @Urbin () Taaugurée par Barbar, lz planche de bois avec des objets accrochés ow cloués devait connaltre sane siagulitre fortune dane Ia peinture oecdentale. Les Hollandais, leo Frangaic’ et les ftaiens du xvmt et du xvET siecles ne se lasseront pas d’en varier le répertoire de motifs et kes susissants effers c'illusion (Gig: 34) Cotte magic primaire mais autheatique, car elle décovle de la verta foadamentale de Part de peladre — de son pouvoir possique de mé:amorphoser les choses vrzies en images impaipables —assusera au crompeTail une inepuiseble jeunesse. Tour au long du demier sitcle, jusqu’ 1890 enviton, les peintres améraains, un William Harnett, un Frederick Peto, y mettront une tcuité de vision’ et un s0in Abvét, dignes dee « primitie >. De notre temps, les surtdalistes a’bésitent pas 4 reconnaitee ce quis doivent aus yioux muitzes du tromupeail, qui, en pensant eproduite fdlement la séalité, nc cessaicat de le rendte intense an-deli de nos conventions dail et dspnt L’Allemagne, qui fut la premidze & traduire en peinture les sortiléges des « tase >, sera lente kes hisses, Cest par Vimitation des marqueteries que Ten doit expliquer la séxie de jolis Vaues remplis de feurs srmboligues, dates de 1562, et ce 1555 pat Lodger Tom Ring (pl. 13); cétaieat sans doce des ines encasteés dans vnc boiserie ou dans des meubies, leur seyle plan et décoratf en est garant. De méme, [e style des fleurs e: des fruits que Hans Asper a peints en 1567 (Stadéhaus de Zurich) trahie ly traduction dep manquoteries. 34 couture de peindre ane asture moste en trompe-Peil sur la porte d'une armoire om sue une boisctie devait continucr tris loagtemps. Gérard Dov en plagait sur de petits placards of il gardait les plas peécieme parm ses tableaux @). On a en de bonnes niisons de penser que Pexquls Clardinseret de Carel Fabritius, au Mauritshuis 4 Le Haye, n’étai 4 Porigine que lz posce d'un placard; son patineau porte tonjonts, paraitil, les traces des chamnigres (#). Quant a Italie elle-méme, elle a garde toute vivaste Ia tradition des Libliockeques illusoizes d'Urbia, Bacore ax débat du xvut sidcle, Giuseppe Maria Crespi s remplacé les fortes dane biblicthéae musicale par de grandes toiles ou cle faux volumes entassés sur de faux rayoms Emulent cette bibliodisque clleméme (pl. 70) (M- Vart provincia) en France, en Espagne, oa su Mesique (@), on plein sax® sidcle, tient & ees artifices et les rend souvent avec une bonbomie sins mysttre. “Aisi les rableauscen crompe-l'ail abolissent les parois, ajouteat un espace illusoire & Peapace vex ou installent dans celui-ci den présoncee factices. Les Hollaadeis dv xvnt sidcle iront jusqu’an bout des ressources du trompe-'ail : dans um tabiew) de hatare motte ils déccuperont un groupe (objets em le privant de son fond peint, ow bien ils découpesons fen silhouette nn personnaye peint; is les phacerant ensaite au milieu de leuss chambres, pacmi les meubles, ef mélecont inextricablement, & la joycuse surprise des visiteurs, le vrai ct le faux, Les silhouettes de chefs ea bonnet bline, Ja caste de restaurant # la main, qui nous accaeillent sur nos routes, sont la dernlére survivance, presque folklorique, de ces fantaisies si bien adaptées & la passion de Pillacion spatiale propre fam Baroque. Le xvii sitcle, malgeé ses hoiscries blanc et or et ses panneaux peints de teintes claites ex planes, ne For pas exempt de Cet engouernent. Les plus grancls pari ses peintees de natates morees, Chardin, Oudey et Melendez, tiennent par cles Kens forts et ditects 4 la tradition baroque du trompe-Peil : lears dessy-de-porte sont soayent d’an relief palpable ct une profondeat persuasive, et leurs tableaux destinés A servir de devants-de-cheminge (pl. 69) placert au miliet d’ane pide toute une séalicé Lictive. Les grotesques et la peinture de traits et de flours. Dinduence de la peintare antique sur les marqoeteries ne peut étre aujourd’bui que supposée lune maniére plausible, Il n’en est pas de méme poss une autte branche de Vast italien des Renaissance, beaache gai se fut pas moins importante poor certains aspects de la nature morte : les celebres décorations Gites grotesques, Celles-cf Curent connues dés la Gn du xv* sitcles il y en avait A la Villa d’Adzien & Tivoli et daa: les couloir da Colisée, sans pasler des monuments qui ne sont pas artivés jusgu’’ nous. Mais elles Gevinsent Pobjec duc veritable engouement lorsque des artistes, « & plat ventee et torche A la main » (68), pindwsrent, des 1493 au plas tard, dans Jes « prottes » ensevelies de la Maison Dorge de Néron sur ?Esquilia, Gand, en des terips relativement cécenta, Ics atchéologues se fraytrent le passage 4 travers Pamoncellement de ces wastes tines, ils y trouverent, graves sur les muts, des dizaines de noms d'artistes, souvent sccom ppignés de dates, Nous cavons pat Varad la passion que cos décorations fantasmegoriques, si aleztes ef si cadées, inspirtrent &-un peintre de Feltre que Ton appela « il Morto », tare il passe d’annécs 2 les étudier ct 4 les copier sous terse. Bien avaat les Loges ot la Villa Madarae (1515-1521), lee grotesques fintroduisent dans la peiature italienne, mais Cest dans fatelier de Raphaél au Vatican ct sous le pinceau spécialisé de Giovanni da Udine elles acquitrent un scyle propre ct une extraordinaire vitalicé. Flles empruntene textuellement maints ments aux peintures antiques; mais ellesen earichissent le t€pertaire de mous et en font des compositions ndniment plus touffues, Leur cacaciéxe itécl, lear arbiteaire qai ne paralt pas avoit de bomnes corres- pondaien: insimemect & Vespeit duu manirisme maissant, comme ce fat ke cas a lépoque: de leur invention, au temps du manidrisine néconica. Ml est ailleurs fappaot de voir que ces fantaisies peleanes oat contemporaincs des pieax ciuchemars de Bosch « les nes comme. les antres, elles témoignent de la profoade crise de la civilisation occidentale. Les etotesques antiques et, & plus forte saison, ceux des peintres modeenes comportaont wn grand nombre de motifs de ramce motte : taberoacles, candélabres, tegpieds, colliess de perles, guirlandes on 35 corbeilles de fruits et de fleurs. Des animaux vivanis, écureuils, oiseaux ct autres les accompagnaient. Vasari dit que Giovanni da Udine rencontra dans Vatelier de Raphael un « Giovanni fiammings » (), dont il aurait appzis 1 peindxe les fraigs et les Gears, Entendons pas la « 4 peindre ou naturel ». Cat c était cette qualité da fendu exact de Pépiderme des choses que les Ttaens epptéciaient alors chez les Flamands. Tes: ints possible que le caractére puissamment natuealiste des fruits er des Aleurs de Giovanai da Udine, si ditirent de la maniéce expéditive des grotesques antiques, lal ait éxé iaspiré por un peiatte ou un minia~ turisie élevé dang Patmosphire de Pare de Gératd David. Poastant, PTtalien n’en a pas perdu le sens monu~ ‘mental propre 4 son école. Il se Voua & la nature mocte avec zéle et il y montea asscz. dc yrandeur pour que Raphaél lui confiit Pexécation des instruments de musique dans sa Soin Cédie, le tableaw bien conan, anjourd’hui 2 la Pinacothéque de Bologne, Il y séussit un morceau superbe, dont la feroeté de Péclairage fait da penser & Vact da Caravage, chez qui, d'ailleurs, les instruments de musique s¢ trouvent souvent isolés au premier plan du tableau, non sans analogic zvec la composition de Raphasl. Liumportanor de cette ature moet alt prestentis comme chez Caravage, un pint capable decouce~ voir des tableau téduits aux seules choses inanimées. Gr, il existe unc enpie dir début du xvi’ sitcle dane fate more qui porte le nom de Giovanni da Udine et la date de 1538. Elle zeprésente un vase orné dun masque 3 Partique et contenant on petit cismnnier Heuti; A cote du vase, a gauche, se proméne tn Kase Gig 29} Une aug nature more de, Gieyannl dy Un, sgnds ot date de 1355, 0 6 signals dl y a fort longtemps, mais elle reste inteouvable (#). Le Gitvorsier est une peinture étonnante car Cest de loin Ie plus ancien de tous les tableaux de fleuts actuellement connus. Voici que s'écroule wne autre affirmation conventionnelle des historiens selon laquelle Ia peiature de fleuts serait née en Flandre, @ Pextiéine fin du xv sitele Quand on dtudic de pres les preoniers Banquet de fewrs Aamands, on Papergoit quils gardent, malgee tout leot réalisme du dérail, un arrangement (out décosati? ct que, souvent, ils présentent des vases de caructése italien et antiqaisant, Telles eont les flears de Sadeler (fig. 30) et de Georg Hoefaagel, que nous connaisons maintenant, grace a la perspicacite e'Ingvar Bergstrom (). Tl est frappant que Hoefaagel, tun des premiers peintret de fleurs, ait Gt ausai un peintre de proteeques, en contact constant aver VFralie ct PAntiquite. Le Ciiremior de Giovanni da Udine comporte un trait répuré faunand + il ajoure 4 la plante tun petit animal vivant, Mais le voisinage dec dleurs ot des fruits avec de petits animanx, des oiseaux, des insectes est précisément courant dans les gratesques. Les Flamands, qui, depuis le xv* sigcle, fe pratiquaient 4 Péchelle séduite dans la miniature, n’ont jamats eu Pidée den faire un sujet de tableau jusquan jour 08, encouragés par Giovanni da Udine ou pur autres peintres de geotesques, is simpruntézent 4 ceux cl leurs flcurs décoratives et en firent des gerbes réulistes. Ta sevle tracition des herbiers et des recvells d’histoire naturelle, ot des planes ct des aniznaus étaient études avec un soin analytique, aPautait pas suffi \cxéer des tableaux de flours indépeadanss. Ici, comme dans le cas dla niche aux objets, exemple :talien, qui proposait des peintures de caractére & la fois natusaliste ot décoratf, issu de Ja tradition antique, s'Stait monsé décicif Ge qui se passe a Ja méme éoocue en Espagne nous confirme dans la Yue gue la peineune de Aloues et de fruits Pese détachée de celle de grotesques, qrvelle en fut, AVorigine, une sorte de branche indépeadante. les plus aztcicanes natures mortes expagnoles, les corbeilles de fruits ct les fleuss de Blas de Ledesma, de Grenade, most dg & la fin du xvi sidcle, trahissent, dans leur symétrie décorative et dans Vartiice Ad leur arrangement, les legous qu'il a regues des peintres de groteaques (pL. 24). En effet, Blas, dle méme gu'Antonia Mohedano, un autre peintre de fruits, aurait Gt€ fotmé par Verde des tleurs et des fruits Guiavaient peines 4 Grenade Giulio de Aquiles (ov Giulio Romano, fils d’Antoniazz Romano) e+ Alessandro Mayner (peut-etre fils de Gian Francesco Maineri de Pare), Ces deux Taliens étaient eléves de Giovanni da Udine: En 1389, Blas teavailla a PEseosial 4 cots Wanteeo Ttaliens, peinsres de grotesqaes, qui excellaient dans les ceprésentations des fruits, des fleurs et des oiseaux. Noublions pis noa plus que le Caravage a fait ses premitres flours dans Yatelicr d'Aspino, a uote de Prospesino delle Grottesche, Ce n'est peut-étee pas un batard que la copie d’aprés Giovanni ds Udine que je viens de mentionner comporte un clair-obscur net ét puissant, Pesprit caravagesque (fig, 26), Cela fndique que dans Veatouraye du Caravage Pintéxte pour les grotesques ne faiblissait pas. Ains, en Espagne usd bieh quen Ile, on pevt salvre Ia flizton Gu) femonte vers Une sousce commune aul para étte Part du grand maiute des grotesques, Giovanni da Udice. 36 eS SSS SSS SS SSS SS TTALIE. DU XVe $. DE LA NATURE MORTE INDEPENDANTE DECORATIVE Elle sort de la fresque italienne mais se laisse éaftuencer par le Nord. 22. © TADDEO GADDI. Niche avec pi, ating, rates ce cnaches, 437-48, Pexjue, Egle Suen Groce, Florenes, — 38 - Rebs Tuches 2 oo Ni ee cle, Fogmant Eenseeche, Nutembere. —~ 24-BACCIO PONTELLL Nature most dans ene arnciee cuvets, Morgue: a Sado Uae rape. Le trompe-l'wil décoratif italien est repris par Je Nord. 25 - FRA GIOVANNI DA VERONA. Livre ouvert. | Nagueteie «Pun tavin. tggn-g5, Sams Meri to ‘orgino, Verone 26 - Fecle Aleinande fin'da sv° s, Litre ouvert eine aéeortion dus hwin?), Coleition de Baron Thyssen, Taga20. 27 — FRA VINCENZO DA VERONA Anroice entoureite o necks avez des Siam. Blargucterl, Musée du Lowes, — 28 Ee, Allem, Veet tiye-to, Amott Srlvoaverc et nche avec des cbjts, Pdaruse. Colleton Merciver Eranat, New York LORIGINE DE 24 . GIOVANNI DA UDINE. (Cepis dibue de zw sidele} Vash de Aus avec un Udsard, Daté 552. Collection panicles, Ialie. — 30 - JAN SADELER. Vane de flours, Gravé & Venise, 1393-2600. 81- R SAVERY, Vase de fours, ead, inseces. 1693. Coll pas, Viense (1538, LA NATURE MORTE SEPTENTRIONALE SE DEGAGE DE LA COMPOSITION A FIGURES 32-FIDTER APATSEN, Ralige de legumes. Yees 1350. Colleston D. G. wap Beuringen, Holling, 38 - JOACHIM BEUCHELAER (2), Bralaxe au quarter de viende, Vari usto Civico, Caselveectio, = Gopie apis PIBTER ERT: SEN (), La elo versie Vers 1555. ‘Milaés de Benito Bavnle Liinllence antique angmente. Dés le seuil duu xv sidele, Pinfluence diteote dee geotesques, qui change le systtme décosatif des Italiens et, plas tard, de [Bacope entitze, laisse prévoir que PAntiquite sera prise poer mode bien plus liéralement qu’an Quattracento. Au temps des marqueteries @'Urbin, on n'y puisait généealement que des idées plastiques, encouragement a innover certains types de représentation picuumle, Maintenan, om se mettre, on plus, A emprunter des motifs sux auvves des Ancieas, et, en écudiant leurs Grits, on eroiea pouvoir receter lent art. L'immense prestige des Grecs et des Romains semble justifier Pinterét cn peinture pour tout ec gai n'est pas Phomme. De lear pensée oa Aéduit une hidrarchie des sujets sclon lacuelle tout ce qui cencerne Phomme dircctement — I Histoire Sainte et Profane, la Fable —a la préséance dela noblesse Mais on regarde avec sévieux Pintéier que Tart peut porter 3 Ta teprésentation des paysages, des animaus, des plantes, des objets. Ainsi les paysages d’un Polidoro da Caravaggio, d’an Martin Van Heemskercis, dun Niccolo IPA bate GH in Beold Veronese ax pevplene de tabequcs 4 Vand qua 6 cellene des phadeamas dean et de rochers, cit des jetées serpentent au pied des blanches colonnades, dans des. ports imazinaires: toa bien, comme cher Mattoo da Siena (), ce sont des vues Pune campagne bucolique, oit des rnsisons paysannes, telles que les chantait ‘Théocrite, sont ombrazees de grands arbres, A Tire Vasari, on se demande Sle pore de ve paysayge humaniate a’stait pes Giovanai da Udine ('), En méme temps, les geavares, cellee surtout des Flaminds, erdents néophytes de Fantiquit’, montzent des combats d’animaux, souvenit des spectacles de ’Amphithéstze, ow de naives chassos exotiques que Von disait venir des torabes des Nazonii (™). ‘On scat que les exemples des mosaiques sont presents dans les esprirs, Lorsqu’un Flamand de le deusitme mioité du siécle, qui est pout étxe ce Georg Hoefnagel, ami des grotesques, des Fleurs et des enimeus (1), Savise de peindte diverses races de canatds cn une espéce de planche de recbell Phistoire naturelle destinge A orner un Cabinet de Curiosieés, il se souvient des mosviques antique: qui xepréientent si souvent det camards Gig. 18 et 19). Cest sins! que Sexplique le perspective Girange dé core peinture, voc den haat, comme Tes mostiques sur lesqrelles oo marchait; alors que les quactiers dian auf das et lew: ombzet porties mppellens les petits objecs accompagnés d'un ansnal vivant et dissémings sur le Sof maf b2layé Be Soves Cig. 17 et 19). (Qn peut se demander si les sujets des premiases natures mortes de la Haute Renaissance et da da xvur sigele, pointes on Italie ou aillours, sous Pinfuence des i par Vert antique, Ce soar, Ja plupart du temps, des beutigns, Tabore deployesia Vevart plan des Componote doat ke fond maatre ae scene religiense ou wie actus de genre, ils réduisent de plus en plus Je role de la figure humaine et deviennent sujets exclusis des peintuces (liz. 32, 33, 34). Mais que furent les txbleaux, si vansés par Pline, de Pitsicos, sinon des ftalages de victualles ot des scenes de yense mélées de natures mortes, ces boutiques de bacbier ct de cordonnice, ces Anos? Quancl on entend Vasaci parler de Jacopo Batsiad conme zéunissant bien les cae piece ed enimall, oxy eeconnalt la rbopegraphie des Anciess. N'estil pas frappant que Phumsniste Hedrianus ‘lunius compare Acrtsen justement 4 Ditsicos? Et que le nom de ce pelatre gcc revieat sous [a phine de Felipe de Guevara os qu'il est question des natures moxies (*)? Il n'est pas douteux cue la pelsture de gente d?’Acrisen se soit tormés en Italie sous Piawence de Bassano. Le tempériment realiste Hamand et ls tradition de son ceole, qui, de Van Eyck jus’ Quentin Maseys, Jan Van Hemessen ot Marinus Van Roemerswtel, mettait Pacceat dans unt composition sur les objets inanimés, oat naturellement amen Acca i développes, avec uae eloquence rabchisienne, la part que la natuse morte prcnait dans kes tableau venitiens. Mals scules kes idees humanistes, seule a hénediction des Anciers, sevle Yombre turélaire de Dissicos expliquent a la fois Paudaee de Bassano et d’Aertaen, et le succes que ce dernier et son dLsciple Beuckelaer ont pu tencontrer en Europe ce la Renaissance, nbn seulement au Nord mais aussi cn Italie ‘Meme plus tard, ea pleine époque de naturalisme baroque, te] ableau romain vers 1629, de tradition coravagesqne, est encore ua veritable renin anc mosaique antique (hig. 20 ef 23) il en a le Sujet cooing ‘aux pulssons, aux legumes, au gibier momt accroché au mor, et seules Ten distinguent une perspeccive er ne lumidze réalistes, comme si Part modesne voulkit reitouver toute Pa:mosphéee ilkwsiosnisie du prototype hellenistique Cont Ta tardive mosaique nest quiun souvenir schématisé. Ex la célebre Corbelle but jtalicanes, ne sont pas détesmings talazes Ce viandes, de fruits, de lezumes; 37 de fut: ds Caravaye huvanéme ne seatitelle pas extrepise en Gmuttion avec les Anciens? (pL 53), Bile exvvue d'cn bas, elle ext posée on une comiche clevée; soa fond blanc uni poste Ia trace des cious comme Sia thie avait été clouse 4 meme fe mut ! () Imagine le abjeau jucké haut sur un mur d'ateliee ot se confoadant avec Iu + aussitde, la corbelle se détachera vigoureuserent comme un objet récl, dans wn Trompel'eil tout a fat semblable 2 celui des frescues du Deuxitime ou du Quattiéme Seyle. Ne nous lassons pes egiter par le tlalisme puissant de cette peinture : la silhoverte recherchée de toutes les formes vise @ luneffét décoratif, Voici Cetavage russissant un « scherzo » eune portée toute autre que coax @Arcimboldi, fefsisant de Pantique sit nature, comme Cézanne voulait « reiaire du Poussin sur natute > & la satisfaction Ge ses atnis itr, les cardinaus Del Monte ct Botsomes, qui savaicat fort bien que la yer illusion pailsite denis ce que les Ancieas prisaient dans leurs natures mortes peimtes pourtant en guise de décor, ‘La Corbille de fraite de Caravage, comme celle de la marqueterie d'Urbin (fig. 16), ne sont pas les sculs exernples Pune aaalogie remarqasble avec le méme motif taité pae PAntiqulté (ig. 15). Les nombsreax paniers de Aeors du début cla xvat sigele, Lamands ou francais (pl. 47), qui s‘enleveat, muldeoloses, sur Eh fond sombre uni, cont en bien dex points comparables & Ia eéltbre mosaiqae du mime sajet, ai Vatiean (pl 6), Sut de compares dun coup Pelle ximion de notie platche 4, ses coupes de fits 1 se9 vanes placds sur des cubes de pierze slllants en ressnut, avec la Corbvile de fads de Dupuis (pl. 49), pote SUE ui socke semablable sraité pricvénenr & Paniigee, pour xélléchie & vette zomarquable concordance Ph fois da theme et de la composition; sans parler du caractére tout ensemble téaliste et décomtif des deux natures mortes (9 Le Maniérisme et la nature morte. Lidge de ressusciter la nature motte sous les auspices des Anciens faisaie partie du romantsme Jumuniste qui-sevait de traduire 'Antiqnité en an idiome modeme. Mais aprés Phabitude séculaire de Je peintare feligicuse ct historique, ob !bomine régnait en maitte, c'etaiz zoujours une nouveauté insigac. Ti Sagissait aon sealement co peindre lee objets inanimés dans les compositions dites « nobles » — cola se flit depuis des sibcles, depuis Giotio er Van Fyek — mais de doer aux choses le prestige dy gcand ait, Ce fut le mouvement maniérisie qui sea charges. Les atcliers vénitiens du milien do xvi" siecle, oft Jes jeunes Plamands venaient sinstruxe auprés du Bassan ct du Timoret, serviteat de laboratoize & la ‘nouvelle formule de la nature morte. Liessentie) de ce courant était de réagir & Midéalisme classique, & I'équillbre entre Pembellissement et la yétité qui troava en Raphaél ou ca Titien ves matres euprémes, Briser cet équilibre par Parbiteaire ce la composition, de la perspective, de Ja lumitze, des proportions, enfin par le choix des sujets eux-mémes far le programme dee manigrores. Choque Ie pablic par Vinédit, par Pinattendu fut leur méthode. Ea installane aa premier plan des compositions reigieuses ou des scenes de gense la xéalité vulgaice des étalages des boutiques, ils etwignaient leur bat, Depuis Bassino et Aertsen, depais Giovanni da Udine, qui en se leissane influencet par Jules Romain, (gets a menieanc; ca pasa par Beackoses) Del) Van Ril Dick de Ves, Uewacls jueqy fincenzo Campi et Passarotti, tous ceux qi peindront des éézlages ext des Auurs seront des raxniésistes. Lécho de leur conception se percevra encore dans les bodegoner espagnols, chez le jeune Velasquer, cher Juan Psteban, chez Alessandro de Loacte. Entre Aerisen, qui imprime 2 ses fruits e: a ses légunies ua Inouvement ct un solief d'un dpnamisme agecesi et gratait, et Velasquez, qui peint les siens avec Ia tranquille oncenteaton relists, le oder passe de Vesthecque mane elle di Buegue, gal viata raat, 2 toa prostige direct. Il men reste pas moins viai que ce sujet séaliste naquit par une espice de boutade et sous les pinceaax les moins préocoupés qui {assent de rendee la séalité pour elleméme. Rien peut-étre he résume meax cette situation que les paradoxales « natures mores » du maniériste Arcimboldi qui compose avec des Kégumer, des fruits, des poiteons et des coquillages de monstruenx visages huamaias ‘Le tere que Toa Voit ich, ane fois renversée (pl. 16) est un assez vtaisemblable groupemeat de légurncs fans une bassine. Ce «echerzo », digae Comer un cabinct de euriosités et d’y prendre place # eété d'un fertus grotesque, proclzme la négation de la aatare, la confusion atbitiains catre ses regnes ot orguel 38 dic cader cles formes infdites avec les seviles ressources de la fantaisie. Aptis In peimavté deny la peinuase de Phommne icalisé, tamsner Phomme & ua assemblage d'objets vulgaices, elégucs jusqualom a des coias de tableaux, Cait signer ironiquement on manileste maniériete, Ale rechereba dun nom 2 © la vie eaye”. Crest egalement dans les cercles manitristes que’ la critique “@at prend pour In premidee fois conicience de ln reptésontation de tout ce qui. a’est pas Phocame. On cherche ua nom, pour définie se nouvean domaine dc la peinture, une catégorie technique oi le ringer. On commence par pacer simple. ment de Ie peinture de paysages, danimans, de flours, de froits, Pobjets. Rasbarrassé par Phabilesé hétero- lite de Giovanal dz Udine, Vasati corit: « pet dirlo in una parola, tutte le core natwait animali, di despoi, iestramerti, vs), paesi, casarenti¢ verdure »: Pablo de Cespedes ac Lora qu le copier en pasiaat, propos dks grotesques Ce Giovanni, dle cares orate. Van Mander ccert les tableaux d-sertyen ou ve Deer a Vries comme des « cuisines », des «marchés de fruits » om « routes sores de victuailles » Le comme bien on Ie pense, de la tradition antique + pour dejinis la specialise de Bessano, ¥. ows Vavons va, la rhabesrahhie par ease hice maniéristes, ont une tolerance ot une peintace ‘La théorie d'ast modleme tétonneta ainsi pendant des sidcles et cela sins doute A cause de hésitnion quelle trouve ding la littérature antique : 4 la fois le mépris pour tout ex qui mest pas « fa noble ek grande » peincure histoire, et Paveu dela célebtité cles artistes qui se sonr adonnés & la pemnture de paysages, lescines de gente et de nattires mortes. Lorsque Académie de Lebiua ct de Pelibien 2 ew aprendie position ds ceprobline seabneun, ek aint pa er de a pense ange ce ql lt conven elleceblt we spe higrarchie des genres, qui commencait par la peinture de PRistoire sacrée et profane, et finissale pat la peintare des choses inating: Pourtant Ie terme global pour eéfinir tout ce que eomportait ce dernier gente n’était toujours pas trouvé, On continaait & parler de piices ds leur, de fruits, de patsrnns et, depuis le début du xvut tidele, de « banguets » ou de pitces do refs sorris, M, Voxcnkamp, qui a Gudié coite question si interessante pout histoire des idees ertistiques, n'a pas troavé, jusqp’i 1650 environ, dantre nomenclature dacs les iaven= ‘aires hollndais da temps (%), Ce nlest qu’ cette époque, alozs que les ratures mortes circulalent par cenraines dans les Pays-Bas, que le jargon des atcliers fongea le terme de Siilllae, repris par les autees langue: germaniques. On envie aujourd’hui on France, car on y met, avec un roméatisne facile, la belle signification de « vie silencieuse » qu'il n’avalt pourtant point & ses onigines, Pont les rapins hollandais Iver (vie ou natuse) voulaic dite tout simplement madits on modile sient; still xoulait dixe inebile, Stilt Jesex brit donc, pat opposition a Ja peinture de Agures on d’auttes éeres animes, le peintare de ce qui ne bouge pas. C’est ainst que.l’entend Sandrast, car il Ie teaduit vextuellement pat : « siletebuade Satter ny choses immobiles ("). La langue fracgaise, 2 cctts ¢poque i, ignoraic Péquivalent de Cexpression hollandaise. Qn traduisaie celle-ci litéraiémenter dane fagon aussi gauche que charmante «sous le potitait gravé de David Baily (3649), oa lit « Un fort bon peintre en pourteaicts ot en vie coy ». Ce « hollandisme » évident n'a pas été employe on Fuance, et lorsqu’au xvin? sitcle, soas Viniluence de la tradition hollandaise, on voulait parler & Paris de natures mortes, on ne disait pas la vie coite mais la nature rebeate, ce qui voulale sigaifier Ia nature inncbil. Le terine de la nature morte qui a prévalu dans coures les langues latines a probablement x invent 11 Poance, dans Jes cercles aceclémiques et anti-beroques (77). Car il compotte indubjtablement une nuance de mépris. Oa Pa trouvé en étendant Fidée de ce qui ext imimobile a celle de ce qui cst inanimé ou mort Fetbicn dic en 1669 :¢ Gelu gut pet des animaux vivans est plus estinable qué celal gut ne représents (que des chases mortes ef sas sreacersit ». cece vical, sani tradi, Mais ce qui est capital, Vasari et Vaa Mander, ous deus iosité gales pour tous les suet our tous les « genres» de Cest seulement 2m miliew da xvin® sidcle que le mot de saénre worle apperatt. Nul mieux que Mile Suzanae Sulzberger n'a suivi les hésitants debuts de ce terme (®), Bile nous apptend que cette expression est employée pour la premitre fois en 1756. Ce nest qu’unc limitation malheureute du coatenu que suggere a2 expression natnre fnanimite qutemploient Diderot et Pautzes. TL me semble que cest la maitaise de Chardin qui a oblige Ia critique francaise & seforcer de situer le genre par rapport aw reste de Ja peinture. L’art précide toujours les théories, da moins aux époques de grande viteité. Mais le sésultat de cet effort ne fut Jas réussi, Depuis Theophile Gautier (r855)et Choré Birger (+860) (), les éerivains Part francais ne cessdrent snus de déploret tout ce que netars morte pouvait sugeérer Pindigent et de faus, surtout lorsqu’on comparait Getic expression au « Stilebcry onan « Si/-if » qui, ens éloignant da Siid-ien des Hollandais duxorne siecle, a pris le sens exquis de oie érangialle 01 wie silent, Pour malheursux qu'il soit, ce mot, vieux de dear sitcles, stest chargé pour les Prangais, depuis Chardin jusqu’a Cézanne, de tant de piestiges plastiques ct de poésie, qu'il ne semble pas utile de Pakandonaet, Les mots ae valent que par les associations qui en rayonnent, et il ya sans doute peu de ‘gees aujounhui, pour gui le mor de nature morte évogue le contraire de le’ vie.

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