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75408, DB YEME
inviato i OF
wt
‘BE. GH.3003 Bama, MPC, BE
RECOMMANDE
Tribunal pénal fédéral
Cour des plaintes
Case postale 2720
6501 Beliinzone
Procuour tdérat ‘Sergio Mastroianni
Grete: ‘ie De Santis
roctdure nt RHOD.0044.MAS.
‘Baro le 2 ave 2016
Demande d'entraide judiciaire de Espagne, Tribunal central d'instruction N°6, Madrid,
contre CORREA Sanchez Francisco et autres
Viréf. : RR.2015.16-17
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Juges,
Par courrier du 25 mars 2015, votre greffe m’a fait parvenir le recours déposé le 12 janvier
2015 par Luis BARCENAS GUTIERREZ (ci-aprés : BARCENAS), représenté par M" Jean-
Marc CARNICE et M* Clément EMERY, contre la décision de cldture du Ministére public de
la Confédération (ci-aprés : MPC) du 11 décembre 2014 relative a la relation bancaire
n° 33,357 « NOVIS » saisie auprés de BANQUE LOMBARD ODIER & CIE SA (ci-aprés :
LODH) et dont le titulaire est BARCENAS. Dans le délai qui nous a été imparti, nous vous.
faisons parvenir notre prise de position.
Conclusions
Le MPC conclut & ce qu'll plaise a fa Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral de dire et
prononcer
Ministre pube dela Confbération MPC
‘Alo Oe Santis
Tavbenarasce 16
2000 Bema
TAL +44 8 406 15 06, Fax +41 88 452 08.71
wv bundesanwalschaenNumbro de prockdure: RH.08.0044.MAS,
1. Le recours interjeté par BARCENAS, représenté par M? Jean-Marc CARNICE et Mt
Ciément EMERY, est rejet6.
2. Les frais suivent le sort de la cause,
|, PRELIMINAIRE,
Préliminairement, le MPC souligne l'attitude contradictolre du recourant,
En effet, et comme rappelé par le recourant lui-méme, ce demier a donné dans un premier
temps, les 31 mai et 2 octobre 2013, son accord a la transmission simpiifiée d'une partie des
documents bancaires faisant l'objet de la décision de cléture du 11 décembre 2014 a
origine du présent recours, puis il s'est opposé a la transmission des relevés de compte, ce
qui a condult aux décisions de cléture des 7 aot et 11 décembre 2014. De plus, a 'appui de
‘son recours du 12 janvier 2015, le recourant ne s'oppose qu’en partie a la transmission de la
documentation bancaire du compte n° 33.357 « NOVIS », admettant la transmission des
documents se rapportant aux années 2000 a 2002 ayant dailleurs déja été remis aux autori-
tés espagnoles suite a entrée en force de la décision de cléture du 7 aodt 2014. L’attitude
du recourant est contradictoire car il s'agit de documents complémentaires constituants une
‘seule et méme relation bancalre, soit le compte n° 33.357 « NOVIS » ouvert au nom de
BARCENAS auprés de LODH.
De jurisprudence constante, il convient de remettre a Etat requérant la totalité de la docu-
mentation bancaire, sur une période relativement étendue. L'autorité requérante dispose en
effet d'un intérét a priori prépondérant & pouvoir vérifier directement, dans un tel cas, 'en-
semble du mode de gestion du compte (arrét du Tribunal fédéral 1A.244/2006 du 26 janvier
2007, consid, 4.2.).
‘Qui plus est, la transmission des documents bancaires faisant objet de ce recours est &
''avantage du recourant puisqu'ls lui permettraient, dans hypothése oU ces documents se-
raient présentés aux autorités fiscales espagnoles, de diminuer le montant confiscable.
HEN FAITS
Selon les derniéres informations communiquées au MPC lors d'une visite de l'autorité requé-
rante le 18 mars demier, BARCENAS ne serait plus en détention préventive et aurait méme
passé des vacances en montagne.
iL EN DROIT
‘Au préalable, le MPC confirme entiérement les arguments présentés dans sa décision de
clbture du 11 décembre 2014 relative & la transmission des documents bancaires précit6s. lI
apparatt clairement que la documentation bancaire éditée, dont il est question ici, est perti-
rnente pour la procédure en cours a 'étranger. Le MPC rappelle en particulier :
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abus de droit
A\'appui de son recours du 12 Janvier 2018, le recourant invoque une violation du principe
de la bonne foi entre Etats. I all@gue, a cet effet, le comportement de Etat requérant qui
‘aurait remis aux autorités fiscales espagnoles les documents transmis au préalable par les
autorités suisses avant loctrol d'une autorisation de I'Office fédéral de la Justice (ci-aprés :
OF.) et aprés que cette demiére ait suspendu son autorisation. Or, le recourant ne remets
as en question la formulation de ta réserve de spécialité contenue dans la décision de cld-
ture du 11 décembre 2014. Ce grief ne peut dés lors pas étre admis dans le cadre du pré-
sent recours car, seule 'OFJ en sa qualité d'autorité de surveillance en matiére d’entraide
conformément aux art. 3 OEIMP et 71 PA et non & la Cour des plaintes du Tribunal pénal
fédéral (Arrét du TPF du 20 juillet 2014 dans la cause RR.2014.4, consid. 3) est compétent
Pour répondre d'une prétendue violation des garanties fournies a la Suisse. Le MPC consi-
dere donc que ce grief est iecevable.
Le MPC rappelle, a tire subsidiaire, que la décision de cldture du 11 décembre 2014 men-
tionne les infractions découlant de 'enquéte espagnole qui correspondent notamment en
particulier aux éléments constitutifs du blanchiment d'argent, de la corruption et du faux dans
{es titres. En aucun cas, il est question d'infractions pour lesquelles l'entraide est exclue res-
Pectivement aux art. 67 et 63 EIMP, Selon la jurisprudence, il ressort ce qui suit : "Le prin-
cipe de la spéclalité n’a pas pour effet d'empécher Etat requérant de poursuivre une per-
‘sonne pour des délits a raison desquels la Suisse comme Etat requis ne préte pas sa colla-
‘boration. I! signifie tout au plus que les renseignements foumnis par la Suisse ne serviront pas
dans une telle procédure. Cette distinction est d'importence forsque fe principe de fe spéciali-
{6 est invoqué pour se protéger d'une procédure de nature fiscale dans I'Etat requérant et
pour les besoins de laquelle la Suisse n’accorde pas Fentraide. " (Zimmermann, n. 731, p.
685, ATF 115 Ib 373)... le principe de la spécialité signifie que les renseignements transmis
ne seront pas communiqués aux autortés fiscales de IEtat requérant, ni a d'autres agents
6tatiques investis de téches administratives ou répressives en matiére fiscale." (Zimmer-
mann, n. 731, p. 685 ss, ATF 1A.72/1995 du 10 mai 1995, consid. Sf).
Les Etats qui ont ratifié un accord en matiére d’entraide judiciaire sont tenus, selon le prin-
cipe de la confiance, a observer le principe de la spécialité. Les réserves formulées dans la
décision qui se base sur les articles 67 et 63 EIMP constituent une garantie suffisante pour la
Suisse a ce que les autorités espagnoles ne violent pas le principe de la spécialité.
‘Au vu de ce qui précade, le MPC confirme le contenu de sa décision de cléture du 11 dé-
cembre 2014 et suggére a votre autorité de rejeter le recours interjeté par le recourant avec
suite de frais.
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Veuillez croire, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Juges, a 'assurance de
‘ma haute considération,
Ministre public de la Confédération MPC.
Annexes :
- Rubrique 1 Commission rogatoire du 2 mars 2009 ainsi que de ses compléments
‘successifs (déja a disposition auprés du TPF) ;
- _ Rubrique 2 Délégation par 'OFJ (déja a disposition auprés du TPF) ;
= Rubrique 3 Ordonnance d'entrée en matiére (avec déclaration de garantie) (déja a
disposition auprés du TPF) ;
- Rubrique 4 Décision de clature du 11 décembre 2014 ;
- Documents bancaires relatifs au compte n° 33.357 « NOVIS » saisis auprés de
BANQUE LOMBARD ODIER & CIE SA dont |e titulaire est Luis BARCENAS GU-
TIERREZ ;
- Le dossier complet RH.09,0044-MAS est votre disposition.
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