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du Vaucluse
B.P. 1227 - Site Agroparc - 84911 AVIGNON CEDEX 9
n°19 - mai 2009
-
Bulletin de liaison de la Société Botanique du Vaucluse
Botanique vauclusienne
− Nouveautés 2008 pour la flore vauclusienne B. Girerd et J.P. Roux P. 4
Société Botanique − Recherches et récoltes à faire pour 2009 B.Girerd
− Le Rhône vauclusien J.P. Roux P. 8
du Vaucluse − Mesures agricoles territorialisées dans le cadre de Natura 2000 G.Guende P. 11
− Exposition botanique –Avignon – mai 2008. P.12
Siège Social − Actualité : le jardin botanique d’Avignon - Exposition du Musée Requien. P. 13
Lycée Agricole
François PETRARQUE Activités de la SBV
Cantarel - route de Marseille − Excursion botanique dans le massif du Tanargue J.C. Bouzat P. 14
(Ardèche) du 13 au 15 juin 2008
Adresse postale
BP 1227 Autour de la botanique
Site Agroparc − Plantes, chenilles et papillons A.Camard P. 19
84911 AVIGNON cedex 9
1859-2009 : 150 es anniversaires
Adresse Internet Mireille – Mirèio. P. 23
Présentation. Le Félibrige. Mistral et la botanique : H.Courtois
Site SBV Le catalogue de M.Palun.
http://www.sbvaucluse.org Le végétal dans Mireille – Pancratium maritimum – L’erbeto di
Courriel frisoun. Inventaire.
Vallisneria spiralis : P. 27
info@sbvaucluse.org La vallisnerie et ses amours originales au fil de l’eau.
Réunion mensuelle R.Guizard
Tous les deuxièmes mardis du mois, Vallisneria spiralis dans le Vaucluse de 1855 à nos
au Lycée François PETRARQUE jours. (mentions par B.Girerd).
Cotisation annuelle Charles Darwin P. 29
18 euros membres adhérents
9 euros membres associés Rencontres P. 30
9 euros étudiants Abbés et botanistes :
demandeurs d’emploi L’Espace Hippolyte Coste H.André
Paul Fournier- B.Girerd ouvre son album photos ! B.Girerd
Droit d’entrée
7 euros nouvel adhérent Dans les débuts de la S.B.V (montage photographique). P. 33
Distribution Le culte de Cérès, déesse des moissons ou les ruses végétales ! O.Mandron P. 36
Le bulletin de la SBV est distribué gratuite-
ment aux adhérents.
Directrice de Publication
La Présidente : Huguette ANDRE
Redaction
Les membres du bureau de l’association Encart couleur au centre du bulletin pages I à VIII
Maquette: Denis Coquidé
I- Botanique vauclusienne - Nouveautés 2008.
Impression: Espace Dupont - 84130 Le Pontet II- Vallisneria spiralis L.
III à VI- Plantes, chenilles et papillons.
N° ISSN : 1281-2676 VII et VIII- Tanargue –du 13 au 15 juin 2008.
Odette Mandron
38700- La Tronche
ohirondelle@free.fr
Bureau 2009 : Sans changement – Voir Bulletin 18
Jean-Pierre Roux
84200 Carpentras
cbn.84@wanadoo.fr
Contributions photographiques
Huguette ANDRE HA
André BART AB
Jean-Claude BOUZAT JCB Contribution à la documentation
Alain CHANU AC
Claude DIEU-ROMASTIN CDR Paule Daillant
Flavien FERIOLO FF Musée Requien
Michel GRAILLE MG Bibliothèque de la SBV
Roselyne GUIZARD RG
Henri MALEYSSON (Digitalis- Le Puy) HM Et diverses sources
Huguette PINGET HP complémentaires dont Internet.
Mireille TRONC MT
Jean VIROLLEAUD JV
Marie-Thérèse ZIANO MTZ
Elodea densa (Planchon) Caspary (= Egeria densa Planchon) - Oxalis dillenii Jacquin (= O. stricta L., nom. illeg.) - Espèce
Cette élodée est beaucoup plus robuste que les deux autres déjà très proche d’O. fontana Bunge qui est déjà connue des bords
connues dans le Vaucluse (E. canadensis Michaux et Elodea du Rhône (Mondragon et Sorgues). Elle est également à fleurs
nuttalii (Planchon) St. John), les feuilles dépassant toujours 1 jaunes et munies de longs stolons souterrains ; par contre c’est
cm de long et 4 mm de large, normalement verticillées par plus une plante velue et notamment les capsules qui sont couvertes
de 3 et densément imbriquées sur des tiges épaisses. de poils courts et retorses et les bractéoles sont situées à la base
Détectée d’abord à Avignon dans le Rhône au niveau de l’Islon des pédicelles alors que chez O. fontana elles sont un peu éloi-
de la Barthelasse (A. et N. CHANU), elle a ensuite été observée gnées au-dessus de la base des pédicelles. Les différences sont
à Lapalud à la Désirade (C. ROULET et J.-P. R.), dans une lône donc peu évidentes au premier abord et ont pu entraîner des
près du Rhône. Originaire d’Amérique du Sud (Brésil, Argenti- confusions, d’autant plus que les 2 espèces cohabitent souvent.
ne, etc.), elle s’est répandue dans tous les continents et y est Originaire d’Amérique du Sud, elle a été observée à Mondra-
devenue envahissante. En Europe, son introduction est déjà an- gon, dans la ripisylve du Rhône, près du domaine de Lamiat
cienne (début du XIX ème siècle) et elle y a même été cultivée ! (Société botanique du Vaucluse).
En France, elle a été découverte en milieu naturel en 1961 dans Phelipanche rosmarina (G. Beck) Banfi & al. (= Orobanche
la Manche, puis elle s’est répandue en Bretagne, dans le Centre, rosmarina G. Beck) - Les Phelipanche, précédemment appelées
le Midi et le Sud-Est. Phelypaea ou incluses dans les Orobanches, sont nettement
Minuartia rubra (Scop.) McNeill (= M. fasciculata auct., non sous-observées dans le Vaucluse. On connaît surtout P. nana
(L.) Hiern) - Cette espèce ressemble un peu à M. rostrata (Reuter) Sojak (taxon englobant P. ramosa (L.) Pomel et P.
(Pers.) Reichenb., mais elle est annuelle ou bisannuelle avec des mutelii (F.W. Schultz) Pomel) en désignant des plantes basses
tiges dressées et plus hautes ne formant pas de touffes denses et (10 cm en général), longuement ramifiées, recherchant les pe-
surtout ses fleurs ont des pétales très courts. louses et les cultures sur terrain sableux sec. P. rosmarina est
Cette plante a été signalée autrefois au mont Ventoux une espèce différente, parasitant exclusivement le romarin et
(GONTARD, 1953) où elle n’a pas été retrouvée. En revanche, caractérisée par des tiges non ramifiées et par des stigmates
quelques populations ont été observées à Lagarde-d’Apt (J.-P. jaunâtres.
Le Rhône, un des plus grands fleuves français, n’est vauclusien plus, le site de Donzère-Mondragon, est un bon exemple de
que sur une toute petite partie de son long cours, de l’embou- dynamique végétale à partir d’un espace entièrement artificiel
chure de l’Ardèche au nord, à la confluence avec la Durance, à puisqu’il a été créé de toute pièce il y a cinquante ans environ,
Avignon, au sud. Le canal de dérivation de Donzère- par la construction de l’usine hydroélectrique A. Blondel et du
Mondragon et tout le linéaire qui s’articule à partir de ce der- canal de dérivation.
nier appartient également à l’espace rhôdanien. Sur le Rhône, on observe une grande partie des groupements
Jusqu’au milieu du XIX ème siècle, le fleuve a été peu modifié des grands fleuves européens, à l’exception notoire des prairies
par l’action humaine. Les écosystèmes étaient liés à la dynami- naturelles qui y sont très marginales (elles ont été bien souvent
que du Rhône et ils présentaient alors une grande diversité bio- détruites par divers aménagements et par l’urbanisation) :
logique (biodiversité confirmée, dans la région d’Avignon par • Les groupements herbacés à hydrophytes (plantes aquati-
M. Palun). Ses crues, alors très redoutées, ont vu leur violence ques comme les Potamots, Lentilles d’eau, etc.) qui se
se réduire à la suite des grands travaux effectués, d’abord par le maintiennent très bien dans les contre-canaux et les lô-
Service spécial du Rhône (dans le but d’améliorer la naviga- nes.
tion), puis par la CNR (Compagnie Nationale du Rhône), princi-
palement pour la production hydroélectrique. C’est ainsi que • Les groupements à hélophytes (plantes qui colonisent les
trois grands complexes (barrages et usines) ont équipé le Rhône berges du fleuve comme le Roseau, les Souchets, Laî-
vauclusien, ceux de Bollène, de Caderousse et d’Avignon. ches, etc.).
Le fleuve a été presque entièrement canalisé et endigué • Les ripisylves qui occupent le lit majeur du fleuve et
(avec creusement d’un très important canal de dérivation) et un sont constituées de forêts pionnières à bois tendre
réseau de contre-canaux de drainage de nappe a été créé. Ces (Saules, Peupliers, etc.), principalement sur le cours aval
grands travaux ont bouleversé les écosystèmes en : et sur la Réserve de chasse de Donzère-Mondragon et de
• Concentrant les eaux dans un chenal unique endigué par forêts plus matures de bois dur (avec Aulne glutineux,
des enrochements, ce qui a eu pour conséquence de faire Orme champêtre, Frêne oxyphylle, Chêne pédonculé,
disparaître la dynamique fluviale naturelle et de réduire etc.), particulièrement bien développées sur tout le cours
de façon drastique la diversité des écosystèmes amont.
• Créant de nouveaux milieux qui ont provoqué la destruc- Dans la ripisylve sèche de la Réserve de chasse de Donzère-
tion de certaines zones boisées et marécageuses ainsi que Mondragon, et à la faveur d’un substrat imperméable, de petites
la modification des berges et celle du niveau des eaux. mares temporaires se sont mises en place. Ce sont pratiquement
les seules qui existent dans le Vaucluse.
Mais malgré une artificialisation très forte, le Rhône vauclusien
offre encore une grande diversité d’espèces et d’habitats, même La Flore
si ces derniers sont souvent relictuels. En amont de l’île-Vieille, Bien que situé, entièrement en région méditerranéenne, le Rhô-
le Rhône, exceptionnellement non endigué, présente un débit ne vauclusien constitue une sorte d’avancée, vers le sud, de la
réservé réduit et un aspect naturel prononcé. En particulier, on flore continentale à caractère médio-européen. Les éléments
peut y observer des grèves importantes de galets et en bon état typiques de la flore méditerranéenne y sont très rares et ne s’ex-
de conservation. Des vestiges de bras morts encore fonction- priment que sur des biotopes très réduits en surface et à faible
nels (avec lônes et ripisylves) existent toujours, en particulier à biodiversité (bancs de graviers ou de galets, berges hautes). Il
la Désirade et au Tenon de Gilles (Lapalud et Lamotte-du- n’en demeure pas moins qu’à Bollène et donc tout près de la
Rhône), à l’île Vieille et aux Casiers de Lamiat (Mondragon), à Drôme on peut encore rencontrer des espèces littorales comme
la Piboulette et aux Broteaux (Caderousse), aux Arméniers Limonium echioides (Saladelle faux-Echium), Hordeum mari-
(Châteauneuf-du-Pape et Sorgues), et sur une infime partie de num (Orge marin) et Polypogon maritimus (Polypogon marin).
l’île de la Barthelasse (islon de la Barthelasse à Avignon). De
1)L’IMPLICATION DU PNR LUBERON DANS LE RESEAU NA- Dans un souci de maintien de l’ensemble de ces milieux ouverts et de
TURA 2000 sauvegarde de la Biodiversité remarquable qui les caractérisent, le
Le Parc naturel régional du Luberon est depuis 1997 solidement enga- pastoralisme a été pleinement institutionnalisé, notamment après la
gé dans la mise en place du dispositif européen de protection de la Convention de Rio (1992) dont a dérivé la procédure Natura 2000
nature : Natura 2000. mise en place par l’Europe.
Son territoire est à ce titre concerné par prés de 45 000 ha, sur 8 sites Le pastoralisme est aujourd’hui reconnu comme un outil de haute tech-
relevant de la Directive Habitats et/ou Directive oiseaux. Cet engage- nicité au service de la gestion écologique : il offre un moyen de main-
ment est clairement affirmé dans le projet de renouvellement de sa tien et de valorisation de la Biodiversité des Habitats naturels non fo-
charte, où il apparaît que Natura 2000 constituera la pierre angulaire restiers. L’éleveur voit son rôle et son statut reconnus dans la gestion
des actions de conservation et de gestion menées sur le territoire du des espaces naturels .Cependant la pratique pastorale a ses propres
Parc au cours des prochaines années. exigences : elle nécessite conseils, équipements et adaptations au
Cet outil ambitieux de protection de la nature qui mise sur les principes contexte et à la sensibilité écologique des milieux concernés,que seule
de connaissance partagée, de concertation locale, d’un équilibre Hom- la collectivité est susceptible d’accompagner et de satisfaire.
me-Nature et se traduit concrètement sur le terrain par des contrats Depuis trente ans le Parc du Luberon a épousé la cause du pastoralisme
volontaires, correspond parfaitement aux missions et savoir-faire des avec l’aide des organismes professionnels, des gestionnaires, et des
Parcs naturels régionaux. scientifiques. Cette politique s’est traduite par de nombreuses initiati-
Les Mesures Agro-Environnementales Territorialisées (MAET) qui ves dans les domaines de la gestion, de l’aménagement et de l’équipe-
s’appliquent sur des territoires précis à enjeux ciblés au sein des zones ment. Par ailleurs de nombreuses missions d’expertises techniques
d’actions prioritaires que sont les Sites Natura 2000 constituent à ce scientifiques et d’inventaires ont été menées .L’inscription de 45 000
titre un des outils privilégiés que le Parc du Luberon utilise au service hectares de son territoire dans le réseau Natura 2000 a été tout naturel-
de la préservation de ses espaces naturels remarquables. lement soutenue par le Parc dans la perspective entre autres d’une re-
connaissance de cet enjeu de sauvegarde des milieux ouverts prioritai-
2)UNE ANTERIORITE :L’OPERATION LOCALE AGRI- res et communautaires et des obligations et moyens qui en découle-
ENVIRONNEMENT « BIOTOPES RARES ET SENSIBLES DU raient.
PARC DU LUBERON »(1995-2000) Par ailleurs la charte du Parc Naturel Régional du Luberon contient
Le Parc naturel régional du Luberon a très tôt valorisé ce type d’outils comme objectif prioritaire de maintenir les milieux ouverts dans leur
contractuels pour le maintien de son patrimoine naturel comme le sou- diversité actuelle et pour cela de pérenniser et étendre les surfaces pâ-
tien des activités agricoles traditionnelles qui ont contribué à façonner turées.
ce patrimoine. Dés 1994, le Parc, fort de prés de quinze années d’ap- Les paysages ouverts rares et sensibles sont perçus par le Parc comme
prentissage et de pratique de la médiation environnementale, fut parmi des espaces privilégiés pour les activités pastorales,cynégétiques , de
les premiers espaces naturels protégés à élaborer une opération Locale détente ;mais surtout comme support d’un patrimoine naturel composé
Environnementale,l’OLAE « Biotopes rares et sensibles » qui consa- d’une flore et d’une faune exceptionnelles. Ces milieux sont particuliè-
crait le pastoralisme comme outil de gestion des milieux ouverts rement valorisés par leur aspect écologique, compte tenu de la grande
(cf :article Bulletin de la SBV N°8.1999) . diversité spécifique qui les caractérise et par la présence d’espèces
Les apports de cette ancienne OLAE ont été déterminants pour la mise rares ou présentant un fort intérêt biogéographique.
en place de la nouvelle MAET . En particulier un travail important de
regroupement des éleveurs en terrain public et de mobilisation du fon- 4)LE NOUVEAU PROJET
cier en terrain privé a été effectué .Le CERPAM (Centre d’Etudes et de Les nouvelles MAE territorialisées appliquées aux espaces Na-
Réalisations Pastorales Alpes Méditerranée) a aidé les éleveurs à se tura 2000 constituent un nouvel outil privilégié pour l’améliora-
regrouper sous forme d’une Association des éleveurs du Petit Luberon
tion de la fonctionnalité de ces milieux ouverts rares et sensibles
et un Groupement Pastoral du Grand Luberon. Ainsi un interlocuteur
unique pouvait négocier sur chaque massif la répartition des quartiers
du Parc. Elles s’inscrivent dans une perspective de continuité
de pâturage, l’implantation des équipements nécessaires, et ce avec d’aménagements pastoraux sur le Parc menée depuis sa création
l’appui technique de la structure en charge du pastoralisme et celui de et qui s’appui sur un socle de connaissances fortement établi.
l’équipe pluridisciplinaire du Parc. Sur les surfaces privées le Parc du La nouvelle Mesure Agri Environnementale concerne 700 hec-
Luberon a mené un gros travail d’animation foncière pour faciliter la tares sur l’ensemble du territoire du Parc dont 500 hectares sur
signature de conventions pluriannuelles de pâturage sur les surfaces sa partie Vauclusienne. Chaque contrat est assorti d’un diagnos-
intéressantes a contractualiser .Les résultats de ce travail sont aujourd- tic initial, et d’un plan de gestion élaboré en relation avec le
’hui acquis, et constituent un socle qui facilite la mise en place du nou- Parc, l’ONF, et les Structures professionnelles (CERPAM)
veau projet de MAE territorialisée.
La MAE territorialisée ne concerne que l’entretien purement
3)L’ENJEU ENVIRONNEMENTAL DE LA MESURE
pastoral .Elle permet d’engager durablement les activités pasto-
Dans le Massif du Luberon la Biodiversité s’exprime beaucoup moins rales s’exerçant sur les espaces écologiquement rares et sensi-
dans le formations boisées (sauf les fonds de combes) que dans les bles du Luberon dans une perspective de gestion environnemen-
formations de garrigues et de pelouses sèches appelés milieux ouverts. tale du territoire.
Cet intérêt des habitats naturels ouverts et milieux associés (Matorrals Des contrats de travaux forestiers type débroussaillages, éclair-
et Matorrals arborescents) a été confirmé dans le cadre de la Directive cies ,brûlages dirigés,ouvertures de passages pour améliorer la
Habitat de la CEE pour la conservation de la Biodiversité. Sur le terri- fonctionnalité de l’entretien pastoral sont en phase d’études
toire concerné par le nouveau projet de MAET , tous les habitats ou- actuellement et viendront abonder ultérieurement ce dispositif
verts de type pelouses et matorrals à genévriers sont reconnus et label-
général d’envergure
lisés par cette directive comme d’intérêt prioritaire (Thero-
Brachypodietea) ou communautaires (Festuco-Brometalia,Landes hé-
rissons à genet de Villars,Matorrals à Genévriers).Ces formations sont Georges GUENDE
souvent noyés dans des habitats non homogènes appelés mosaïques et
matorrals arborescents à chênes. Ces derniers habitats, dans une pers- Rappel : une première approche de ce thème a été publiée par
pective de reconquête de milieux ouverts, ont souvent été légitimés et Georges GUENDE dans le bulletin n°8 de juillet 1999.
sont gérés au même titre qu’une pelouse bien formatée.
Garrigue 270
Forêt 101
Milieu siliceux 63
Milieux anthropisés 116
Plantes messicoles 24
Ripisylves 99
Tanargue viendrait de « Taranis » dieu du Ciel et du Tonnerre moins modifier (forte précipitations de neige qui peuvent se
chez les Celtes, et de « arga », la montagne, cette mosaïque mi- produire jusqu’en avril et gelées, surtout au dessus de 1200 mè-
nérale serait donc la montagne du tonnerre. tres) mais également atlantique sur sa frange ouest (brouillard
d’été et d’automne). Ce régime des précipitations et surtout
Zone charnière entre la Haute Cévenne ou pays des « jeunes l’importance de la neige apporte une réserve durable en eau,
volcans » et la Cévenne méridionale, le Tanargue, culminant à essentielle pour la végétation.
1511 mètres d’altitude, est une longue barre rocheuse entre les
vallées de la Borne, du Lignon et de la Baume. Par extension Tous ces facteurs climatiques, géologiques et topographiques
c’est aussi la montagne qui sur environ 80 km2 s’étend depuis le sont à l’origine, sur ce vaste ensemble naturel, de biotopes très
plateau de Montselgues qui domine la basse vallée de la Borne, variés : vieilles forêts, pelouses, landes, près de fauche, milieux
pour remonter sur la rive droite du Haut Allier jusqu’au Cellier- rocheux avec de vastes éboulis, zones humides et ruisseaux,
du-Luc, et ensuite, par la Cham Longe rejoindre le col de la situés dans des gradients de végétation qui en fonction de l’alti-
Chavade et dominer la haute vallée de l’Ardèche depuis les crê- tude vont de l'yeuseraie (forêt de Chêne vert) supra-
tes allongées du Serre de la Croix de Bauzon (qui culmine à méditerranéenne à la lande subalpine à Airelle des marais, en
1538 m), parallèlement au Tanargue proprement dit. (Cham : passant par la hêtraie-sapinière montagnarde.
plateau allongé, inculte ; Serre : crête allongée)
C’est donc dans ce massif que la Société Botanique du Vauclu-
Géologiquement l’histoire de ce massif est celle du Massif Cen- se, en fonction des indications que Monsieur Daniel MICHAU
tral, qui après la surrection des Alpes se disloque et bascule (responsable ONF) avait bien voulu nous fournir et que nous
d’Est en Ouest, subissant de fortes compressions provoquant avons plaisir à remercier ici et sur les traces de sorties antérieu-
des déformations et des recristalisations et ensuite l’inévitable res organisées par la Société Botanique de l’Ardèche que nous
érosion. Les roches cristallines constituent l’essentiel du massif, nous étions donné rendez-vous, le vendredi 13 juin 2008 à 10
roches magmatiques (granites et volcaniques), roches métamor- heures 30, au parking du Col de la Chavade (1266 mètres) entre
phiques (migmatites, gneiss, micaschistes, schistes, etc.), des Mayres et Lanarce.
formations sédimentaires sont localisées sur le trias du plateau
de Montselgues. Vendredi 13 juin 2008
La topographie du massif nous donne un relief très accidenté, Prairies de fauche, ce sera notre 1er arrêt, à 1 km au sud du col
vallées profondes et barrières rocheuses dont l’orientation est- de la Chavade en bordure de la route D 239 en direction de la
ouest amplifie les différences entre l’adret et l’ubac, elle offre Croix de Bauzon, entre les fermes en ruines de la Rousseyre et
également quelques zones moins tourmentées, comme les terres de la Rousseyrette (altitude de 1300 mètres environ)
alluviales ou des replats mis à profit par l’homme pour ses
cultures ainsi que des plateaux d’altitude plus ou moins vastes, Occupant des secteurs de faible pente, souvent le long des cours
domaine de la pelouse. d’eau, autour des villages ou des fermes le pré de fauche appré-
cie un sol légèrement humide et frais, souvent entretenu par des
De part sa position géographique de barrière naturelle le massif rigoles, appelées localement «bezaou». L’exode agricole et le
du Tanargue est soumis aux influences méditerranéenne en pro- manque d’entretien a entrainé une nette diminution de la surface
venance du SE (forte pluie en automne) que l’altitude va néan- de ces prairies de fauche qui se transforme en landes. Bien que
Tout botaniste est, un jour, tombé en arrêt devant l’ombelle Si les adultes peuvent butiner les fleurs de nombreuses espèces
d’une apiacée couverte de multiples insectes, devant une che- de végétaux, les chenilles sont, la plupart du temps, beaucoup
nille, souvent multicolore, dévorant consciencieusement sa plus sélectives. On notera que les adultes de certaines espèces
feuille (sur la même plante ?), devant un papillon voletant de de papillons nocturnes ne se nourrissent pas, étant dépourvus de
fleur en fleur (de même espèce ou non !). Ces spectacles nous tout organe adapté à cette fonction. Leur rôle se limite alors à la
incitent à explorer les frontières de la botanique, à constater les reproduction, opération après laquelle ils meurent rapidement.
liens qui existent dans le monde vivant. Les chenilles de certaines espèces sont extrêmement
Ouvrons un livre d’entomologie au chapitre polyphages et consomment à peu près tous les végétaux ren-
« papillons » ! Et nous lisons…de la rave,…de l’arbousier,…de contrés. Je me souviens du début des années 1970 où on avait
la succise,…du serpolet, etc…le lien est confirmé. assisté à des invasions impressionnantes d’un papillon de nuit
Un projet d’article a conduit Jean VIROLLEAUD à me appelé Lymantria dispar ; les chenilles issues des pontes étaient
mettre en relation, au Musée Requien, avec Alain CAMARD- si nombreuses que, dans les garrigues de Villeneuve, et sans
membre de la Société d’Etude des Sciences Naturelles de Vau- doute de pas mal d’autres sites, elles avaient dépouillé les chê-
cluse depuis plus de trente ans - qui s’est engagé sur le champ nes-verts de la totalité de leurs feuilles. Ensuite, faute de nourri-
à rédiger l’article publié dans ce bulletin. Pédagogue de métier, ture, elles avaient consommé le feuillage de la végétation basse,
entomologiste par passion il s’est surtout attaché à l’observa- pratiquement sans rien épargner. On assiste parfois à de telles
tion des lépidoptères et de divers groupes de coléoptères. Il a pullulations, fort heureusement limitées dans le temps.
réalisé des inventaires des papillons diurnes des environs de D’autres espèces, par contre, ne peuvent se nourrir que
Villeneuve-les-Avignon ainsi que l’étude itérative de popula- d’un groupe restreint de végétaux, parfois même d’une seule
tions de lépidoptères du Mont Ventoux. Ardent défenseur des plante.
milieux naturels permettant le maintien des espèces, il conduit
des actions d’information auprès des collectivités gestionnaires. En France, on compte plus de deux cents espèces de
Qu’il soit ici remercié pour nous encourager à une démarche papillons de jour. Pour les nocturnes, c’est environ dix fois
naturaliste… plus ! Je vais donc me limiter à quelques espèces que nous pou-
Michel Graille. vons rencontrer dans notre région sans trop de difficultés.
Je vous parlerai d’abord d’un papillon banal, aux ailes blanches
Les papillons que nous voyons voleter de fleur en fleur à la ornées d’un ou deux points noirs selon le sexe : c’est la Piéride
belle saison sont des insectes à métamorphoses complètes. du chou (Pieris brassicae).Il était autrefois très répandu, un peu
Les femelles adultes pondent des œufs qui, à l'éclosion, moins de nos jours du fait de l’utilisation des produits phytosa-
donnent naissance à des larves que nous appelons communé- nitaires. La femelle adulte pond des œufs en grand nombre et en
ment chenilles ; celles-ci muent plusieurs fois au cours de leur groupes, non seulement sur les feuilles des choux, mais aussi
développement. Au bout d'un temps variable qui peut aller de sur pas mal de brassicacées cultivées ou sauvages. Ainsi, dans
quelques semaines à plusieurs mois selon les espèces (ou même mon jardin, je trouve presque chaque année au printemps des
à plus d’une année pour un papillon de haute montagne : Oenis colonies de chenilles de cette piéride sur les siliques encore
glacialis), les chenilles se transforment en nymphes tendres de la Monnaie du Pape (Lunaria annua). On notera
(chrysalides), parfois entourées d’un cocon de soie qu’elles ont que le comportement grégaire de ces chenilles leur est souvent
tissé préalablement. Cette confection d’un cocon est rare pour fatal : facilement
les papillons « de jour » (appelés rhopalocères), mais plus repérables, elles
fréquente pour les espèces dites « de nuit » (les hétérocères). sont fréquemment
Au bout d’une durée là encore variable selon les espèces parasitées par de
(d’environ deux semaines à plusieurs années), la chrysalide, que petits hyménoptères
l’on pourrait qualifier de véritable « laboratoire », donne nais- qui pondent leurs
sance à un adulte (imago) qui, généralement, va rapidement œufs dans leur
être capable de se reproduire. Ainsi le cycle sera bouclé. corps !
150èmes
anniversaires
Année Mireille
Aix en Provence Charles Darwin
Mireille - Mirèio
Le 2 février 1859, jour de la Chandeleur, Frédéric Mistral achè-
ve « Mireille », œuvre capitale pour l’avenir de la langue d’oc.
Mireille est un poème épique en 12 chants, dans lequel il chante
une jeune fille de Provence .L’œuvre marque d’une façon écla-
tante le renouveau de la langue provençale tel que l’on décidé
les « primadié » réunis presque 5 ans auparavant au Château de
Font-Ségugne à Châteauneuf de Gadagne (Vaucluse) le 21 mai
1854.
MG
A ôté l’épingle ; et son sein, agité « L’une des fleurs, toute seule,
Comme deux ondes jumelles monte sur l’eau rieuse,
Dans une limpide fontaine, et laisse,au bon soleil épanouir son bouton ;
Ressemble à ces campanules mais la voyant si belle,
Qui, au rivage de la mer, étalent en été leur blancheur. l’autre fleur tresaille,
et la voilà, pleine d’amour,
Mirèio/ Mireille – chant Xème – strophe 61 qui nage tant qu’elle peut pour lui donner un baiser. »
En librairie…
Mirèio – Chant Vème Mireille Edition bilingue à l’occasion du 150 ème anniversaire
Les amours de Vincent et de Mireille. Présentation de Claude Mauron.
Avec des annexes particulièrement utiles (chronologie mistra-
La Vallisneria spiralis L. lienne - le temps et l’espace - orientations bibliographiques,
etc.).
ou « l’Erbeto di frisoun ». Ed. : Librairie Contemporaine – 2008 – 19 Euros.
Mireille – Edition bilingue
Mirèio, escouto : dins lou Rose Préface de Louis Bayle
Disié lou fiéu de Meste Ambrose Ed. : Les Cahiers Rouges – Grasset – 2004 – 13 Euros.
I’ a’ no erbo, que nouman l’erbeto di frisoun;
A dos floureto separado
Bèn sus dos planto, e retirado
Au founs dis oundo enfresquierado.
Mai quand vèn de l’amour pèr éli la sesoun,
Les fleurs
La vallisnérie est une plante dioïque : les fleurs sont uni-
sexuées et portées par des pieds différents. L’art de la boucle !!
Scène 1
De la rosette foliaire des pieds mâles naissent des pédoncules A maturité sexuelle, au niveau des pieds mâles, les pièces de la
de 5 à 7 cm, chacun se termine par une inflorescence enfermée spathe s’écartent, les boutons floraux rompent leur pédoncule,
dans une spathe étanche. L’inflorescence, en grappe, comprend se détachent et sont entrainés à la surface grâce à la bulle d’air
un nombre élevé (de 50 à 100) de fleurs mâles minuscules qu’ils contiennent. Au contact de l’atmosphère, les boutons
(environ 0,3 mm.) ; chaque fleur porte 2 étamines au fond d’un s’épanouissent : leurs sépales se rabattent en arrière transfor-
périanthe trimère. mant la minuscule fleur en nacelle, les sépales prennent appui
sur l’eau et supportent les deux petites étamines dressées ; la
fleur sans se mouiller et poussée par le vent dérive à la surface
des eaux. Les anthères entrent en déhiscence et libèrent un pol-
len dont les grains relativement gros et visqueux adhèrent les
uns aux autres. Le pollen est hydrofuge, non mouillable. (La
pénétration osmotique d’eau dans le grain de pollen entrainerait
son gonflement et l’éclatement de l’enveloppe externe ou exine
et donc sa destruction.)
Scènes 1 et 2 Scène 3
Scène 2
Pendant ce temps….au niveau des pieds femelles, le long pé-
doncule, enroulé en spirale, se détend à la manière d’un ressort
et amène le bouton floral à la surface de l’eau où il éclot ; la
fleur femelle, dont les tépales sont imperméables, étale ses stig-
mates non mouillables sur la surface de l’eau où elle détermine
ainsi une légère dépression.
Au XIXe siècle Vallisneria spiralis a inspiré bien des auteurs dont CASTEL dans son Poème des plantes...
Huguette ANDRÉ
Voir :
Le Monde des Plantes
-1964-n° 344 - In memoriam - P. Fournier par
H .Gaussen.
-1990-n° 437 –Pèlerinage à Poinson -les- Grancey par
Bernard Girerd, note de « botanique sentimentale ».
Le « Musée du Vivant »
Il a été organisé à Grignon, dans les Yvelines, par l’école d’a-
gronomie AgroParis Tech.
C’est le premier musée international sur l’écologie et le déve-
loppement durable. Il rassemble documentations et œuvres
représentant toutes les dimensions de l’écologie scientifique,
politique, économique, pratique et culturelle - une véritable
mine pour la recherche.
Il se visite sur rendez-vous.
Exposition et Assemblée
Générale de 1981
Vous retrouverez le Président - fondateur de la S.B.V. – Maurice Heullant, Pierre Chabert (aujourd’hui dans sa 95 ème année) et
son fils Jean-Pierre, Claude Vizier, Bernard Girerd…
Numérisez vos documents, articles de presse, anciennes photos ( avec dates et lieux) et, ainsi,
nous pourrons rassembler la mémoire (bien plus « paritaire » qu’il n’y parait sur ces clichés !)
des activités des membres de la S.B.V. pour préparer le 30ème anniversaire … C’est un appel !